Celui-là c'est n'importe quoi. Alors. Ok. Le génial "Ah...Dolf". La folie furieuse d'Emma, le road trip dans l'infini de Mike, le personnage de Victor sont autant de saillies formidables. Mais putain de film muet. Très beau par instant mais creux comme le programme économique du FN. Tout manque. Tout a l'air pénible d'un hasard maladroit de rushs tirés au sort puis montés par un aveugle. Trop long. Trop bavard. Finie la mise en abîme -distanciation- de non film ou rubber. On ne dit plus rien. On montre. On dirait de la vidéo mais au cinéma et ça pose un problème c'est un guet apens, un piège. C'est un "film" par accident, le réalisateur s'est laissé porté "puis on verra ce que ça donnera". Pourtant je ne suis pas un amoureux de la narration ou tout ce qu'il y a de linéaire que ce soit en musique, en cinéma, en littérature mais là ça ne sert à rien. L'absence de narration est sa propre fin contrairement à Blow Up ou aux derniers Mann.
Comme si un matin tu te retrouvais avec tes potes et que tu disais "bon si on faisait un film". Et on le fait, mais la veille on a pris de l'x, on tremble encore un peu, on a la mâchoire tendue et on veut vite en finir.
C'est juste fou d'avoir filmé le vide. Notre langue est devenue langue inerte, langue creuse, autoreferencee, avec des mots transparents comme. "iPhone, MacBook, Facebook". Ce film me fait le même effet. On a donné au vide un tas de forme. On lui a même consacré un film.