Le troisième film de Quentin Dupieux est certainement le plus absurde et dérangé de ce réalisateur si atypique. Le plus génial aussi. Poussant son univers décalé à l'extrême, Dupieux intègre à ce récit loufoque une dimension existentialiste presque émouvante. « Wrong », à la différence de « Steak » ou « Rubber » possède également une réelle intrigue même si elle est des plus simplistes. Et c'est là que c'est fort : réussir à accrocher le spectateur avec la question « Dolph va-t-il retrouver son chien ? ». Le sens fondamental du film n'a que peu d'importance, l'esthétique hallucinée et la dimension créative indéniable font de celui-ci un petit bijou d'OVNI cinématographique. Pour peu que l'on aime l'humour totalement absurde, les dialogues décalés, les situations illogiques et les personnages venus tout droit d'un univers psychédélique lointain, « Wrong » est une sorte de référence déglinguée qui rebutera certainement les plus cartésiens d'entre nous.