Nostalgie, nostalgie quand tu nous tiens

Que ne ferait-on pour revenir sur ses pas, pour se projeter à nouveau dans cette période adolescente où le temps qui passe ne compte pas et où la jeunesse semble éternelle?
Mavis aurait-elle résolu le problème ? A 37 ans tout ou presque semble lui sourire: blonde, élégante, et sûre d'elle-même, elle a quitté le trou paumé dans lequel elle s'ennuyait à mourir, et vit désormais à Minneapolis, spécialisée dans des romans pour jeunes adultes, comme on dit aux States, qui la ramènent invariablement à ses amours adolescentes.
Car la belle ne se résout pas à oublier ses premières années de reine de beauté, où elle régnait sans partage sur les coeurs des jeunes mâles de son lycée, et en particulier sur celui de Buddy, le petit copain favori qui partageait en musique ses baisers, ses caresses et ses délires.
Alors pourquoi ne pas le reconquérir, quitte à briser sans états d'âme le mariage heureux du nouveau père, c'est plus drôle, et puis il va tellement mieux avec elle que sa jeune épouse gentillette mais si terne !
On l'aura compris, tout repose sur les épaules de Mavis/Charlize, et force est de reconnaître que la "sale gosse", tantôt godiche, pathétique ou narcissique assure, et rend par moments le film acceptable, sans toutefois le sauver d'une immense fadeur due aux acteurs secondaires plats et sans relief, Patrick Wilson en tête, remarquable par son sourire niais et son absence totale de charisme !
Mais qu'est-ce qu'elle lui trouve donc à cet ex en godillots et chemise de bûcheron, ne cesse-t-on de se demander à chaque rencontre, où Mavis enamourée, manucurée, fraîchement coiffée et maquillée se jette passionnément à son cou ?!
L'idée en soi n'était pas inintéressante et ce portrait d'adulte immature bien dans l'air du temps, mais il aurait gagné à être beaucoup plus approfondi notamment dans les relations de Mavis avec les autres, à peine esquissées, pour qu'on puisse s'attacher un tant soit peu à cette femme qui cherche désespérément le bonheur dans un passé qui n'est plus, une femme chroniquement insatisfaite qui n'a toujours pas fini de grandir.
Aurea
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les mal-aimés : mes flips et mes flops

Créée

le 7 avr. 2012

Critique lue 2.1K fois

55 j'aime

25 commentaires

Aurea

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

55
25

D'autres avis sur Young Adult

Young Adult
Vdante
6

Critique de Young Adult par Vante Dirgile

SPOILER: C'est l'histoire d'un type qui ne veut pas coucher avec Charlize Theron. N'importe quoi.

le 27 mars 2012

31 j'aime

7

Young Adult
Before-Sunrise
4

Charlize t'es bonne !

Diablo Cody n'est décidément pas une bonne scénariste. Après son Juno raté, son Jennifer's body tiède, la voici pondant un « Young Adult » des plus plats. C'est bien simple, au bout d'une demi-heure...

le 29 mars 2012

19 j'aime

11

Young Adult
Iriskv
8

Critique de Young Adult par Iriskv

[Mini spoilers possibles] Je m'attendais à être déçue. Parce que Jason Reitman, parce que Diablo Cody, j'en attendais beaucoup trop pour ne pas l'être. Et pourtant ce film a réussi à relever le pari...

le 2 mars 2012

19 j'aime

3

Du même critique

Rashōmon
Aurea
8

Qu'est-ce que la vérité ?

L’Homme est incapable d’être honnête avec lui-même. Il est incapable de parler honnêtement de lui-même sans embellir le tableau." Vérité et réalité s'affrontent dans une oeuvre tout en clair...

le 30 oct. 2012

419 j'aime

145

Call Me by Your Name
Aurea
10

Parce que c'était lui...

Dans l'éclat de l'aurore lisse, De quels feux tu m'as enflammé, O mon printemps, mon bien-aimé, Avec mille et mille délices! Je sens affluer à mon cœur Cette sensation suprême de ton éternelle...

le 23 févr. 2018

369 j'aime

278

Virgin Suicides
Aurea
9

Le grand mal-être

J'avais beaucoup aimé Marie-Antoinette de Sofia Coppola, j'ai regardé sur Arte, Virgin Suicides, son premier film qui date de 1999, véritable réussite s'il en est. De superbes images pour illustrer...

le 30 sept. 2011

357 j'aime

112