Habillé comme un plouc la plupart du temps et pas seulement pour rester à la maison, la mode est vraiment le domaine qui me laisse complètement hermétique.
Sans savoir qu'en attendre, même un peu sceptique, le choix faisant défaut, j'étais donc résigné à voir défiler une énième production française bien soporifique.

Comme le titre l'indique, le film propulse le spectateur au coeur de la mode sous l'angle de l'un des plus grands couturiers de l'histoire.

Premier bon point du film et pas des moindre, qui saute aux yeux, Yves Saint Laurent est remarquablement interprété par Pierre Niney, acteur partagé entre la télévision et le cinéma, physiquement confondant.
La voix est belle, les postures et la démarche nonchalante sont remarquables.
Le film révèle un personnage fragile, d'une sensible extrême, énigmatique et timide, aussi capable d'être odieux ou colérique, maniaco-dépressif ;
un artiste à l'état pur, instable psychologiquement, qui a besoin d'être rassuré, guidé et même contenu.

Les dialogues simples mais efficaces sont occasions de belles séquences et de joutes verbales qui prennent aux tripes.

La direction des acteurs est impeccable, on perçoit cependant la vision romancée de Jalil Lespert sur la montée en puissance de l'artiste et la relation complexe qu'il entretien avec Pierre Bergé, son ami, compagnon et confident qui dirige les affaires administratives et l'épaule dans sa vie de tous les jours, interprété par un Guillaume Gallienne spectaculaire.
Le réal profite du concept biopic pour parler des travers de la mode. La débauche, l'alcool, la drogue et le sexe consommés avec exagération pour noyer la tristesse d'un personnage en plein spleen.

La réalisation est peaufinée. S'en dégage une réelle profondeur mélancolique notamment due à la voix off du personnage secondaire, qui complète très correctement les images ou les dialogues.
Une belle bo faite de morceaux principalement au piano pour le côté poétique du récit.

- Yves Saint Laurent -, un film comme les français savent bien les faire, plutôt classique dans sa mise en scène mais bien foutu et très pertinent.
Une belle séance cinoche...assurément.
FPBdL
8
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le 27 avr. 2014

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FPBdL

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