Cinquante centimes. 50 malheureux petits centimes d'euros. Voilà ce que m'a coûté cette petite perle.

J'en avais entendu beaucoup de bien, donc je n'ai pas hésité quand je l'ai vu tranquillement installé dans un rayon, un peu caché. Je m'attendais à être légèrement reçu, au vu de mes attentes, mais même pas !

Pour ceux qui auraient, comme moi, quelques problèmes d'installations : Installez le jeu en mode sans échec, ça devrait régler le problème sous Vista.

Le Gameplay est très varié. On a plusieurs phases de jeu qui s'imbriquent, parfois au même moment. On oscille entre aventure pure, combat, infiltration, course, exploration, et photographie. C'est un vrai jeu d'aventure varié.
Après, forcément, le jeu perd en précision et en force sur chacun de ces points pris séparément.
Le système de course est assez imprécis sur PC, mais je n'ai jamais été un grand fan de ce genre de jeu. Les combats sont dynamiques et assez précis, mais pas forcément variés. L'exploration est agréable, bien entendu.
L'infiltration pose un vrai défi, mais n'est réaliste. La maniabilité est plutôt bonne, toutefois.
Les courses-poursuite sont tout bonnement dantesques ! Et très cinématographiques.
Le côté photographe animalier est tout simplement ... miam ! J'adore, de même que le fait que le but du jeu soit de faire des reportages. C'est un des point central du jeu.

Le menu est très ergonomique et possède une vraie personnalité, de même que les interfaces du genre points de sauvegardes ou ordinateurs pour rentrer les codes. Tout ça participe à l'ambiance.

L'ambiance est d'ailleurs LE point fort du jeu. La ville et l'univers s'animent de façon crédible. Tous les lieux possèdent un cachet particulier. Il y a une véritable gradation qui traduit notre action sur ce monde.
Un petit goût de gauchisme vraiment pas désagréable pour ma part, mais qui sera bien entendu rebutant pour d'autres. Une organisation de reporters qui pousse le peuple à la révolution en allant faire des reportages sur un pouvoir abusif, ça ne pouvait que me séduire ! Et curieux hasard, ça fait ton sur ton pour une soirée d'élection présidentielle.

Les personnages sont crédibles et attachants. Les PNJs de fond possèdent une certaine aura ou un charisme qui participent à l'ambiance, comme belle-mirette, le serveur de l'akuda bar ou encore le garage mammago en général. D'ailleurs, tous les personnages, même très secondaires, sont distincts et évoluent au cours de l'histoire. Tous les personnages ont une mini-histoire, et les dialogues permettent de faire sentir qu'ils existaient avant le jeu.
Les personnages principaux possèdent une histoire et une certaine psychologie. Jade n'est pas qu'une belle reporter, bien au contraire. L'histoire du phare permet de soudé et de donner une certaine profondeur aux deux personnages principaux, de même que les rebondissements finaux.
Le seul "creux" à ce niveau reste double H qui ferait un bon archétype de jeu de rôle, mais ça s'arrête là. L'avantage étant qu'on ne nous sert pas une romance à l'eau de rose, accentuant certains aspects de Jade ... mais chut ! Spoilers.

Le graphisme n'est pas extraordinaire vu de 2012, mais je pense qu'il était sérieusement au niveau à l'époque, du moins sur PC. Le fait qu'il possède une très forte personnalité l'empêche de vieillir. Preuve que la sensibilité esthétique prime sur le nombre de pixels au cm² et sur le photoréalisme. Le jeu possède en effet une ambiance graphique très forte, mélange de naïveté optimiste et un côté industriel très marqué. C'est un jeu de contraste en phase avec son titre, et ça donne un véritable caractère au jeu.

Niveau caméra, c'est ambivalent : bien qu'il y ai quelques petits problèmes de caméras occasionnels, il y a une véritable réflexion sur la "mise en scène" avec un fixage de temps en temps pour proposer l'angle de vue le plus pertinent. Et c'est la même chose dans les cinématiques : ça donne un caractère cinématographique au jeu franchement pas désagréable.

La musique est tout simplement magnifique, très bien pensée, si ce n'est quelques exclamations un peu énervantes de Double H.

Le Gameplay, l'ambiance, les personnages, le côté cinématographique : tout participe à en faire un jeu varié, mais possédant néanmoins une forte personnalité. Vrai réussite, donc.

Les niveaux sont bien pensés : ils m'ont l'air relativement réalistes, quitte à briser la progression de temps en temps pour nous plonger dans l'ambiance de ces bâtiments industriels. Ils sont immersifs et offrent un challenge "juste comme il faut" lorsqu'il s'agit d'infiltration ( ou de courses dans les grottes ). La difficulté est d'ailleurs bien dosée, offrant un parfait équilibre de moments intenses, de moments émotionnels et des moments de découverte-détente.

Le scénario du jeu est en lui même assez simple, mais les phases non jouées offrent une véritable crédibilité de ce côté. Une histoire de gouvernement oppressif, de propagande, d'information, de politique et de désinformation mais aussi de famille, de liens émotionnels, de personnalité. De petites touches d'humour parcourent le jeu, et nous titillent avec plaisir.

Le jeu offre donc, chose rare, matière à réflexion, sur la personnalité, sur la famille, mais surtout sur les systèmes politiques et les systèmes d'information, ainsi que sur l'action politique.

La durée de vie est bien entendu le point qui pèche le plus. Il m'a fallu une petite dizaine d'heure pour finir l'intrigue principale. Je pense qu'il y a moyen de rajouter quelques heures pour le finir à 100 %, et qu'on peut y rejouer avec plaisir, mais ça laisse tout de même un goût de trop peu. Ça ne gâche par contre pas le jeu, en aucune façon, car l'œuvre est dense, et fait passer beaucoup de choses dans ces 10 heures de jeu. On peut aussi arguer les limites techniques de l'époque ...

Au final, bien qu'il pêche sur deux-trois aspects, Beyond Good and Evil fait parti de ces jeux majeurs auxquels il est très agréable de jouer, et qui possèdent une ambiance inimitable. Et vu son bide commercial et son ancienneté, il est très facile de se le procurer pour vraiment pas cher. Une véritable occasion à saisir !
Je ne lui met que 8 justement pour ces petits défauts, mais je réserve mon 10 pour Beyond Good & Evil 2, qui s'annonce vraiment prometteur, vivement ! ( http://www.dailymotion.com/video/x5lb98_beyond-good-and-evil-2-ubidays-teas_videogames / http://www.bgemyth.net/forum/viewtopic.php?t=1007 )
Miroir-rioriM
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le 22 avr. 2012

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Miroir-rioriM

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