Echange échos de sang contre des âmes

Petit retour dans le temps pour cadrer les choses : Demon's Souls c'est fait. Dark Souls 1, c'est fait. Dark Souls II, j'ai arrêté en cours, le jeu m'a gonflé. Dark Souls III, c'est fait. Bloodborne ? Du coup c'est fait, mais uniquement par curiosité car à sa sortie, je n'avais aucune envie de le faire. La raison principale : ce jeu met l'accent sur la façon que j'ai de NE PAS jouer aux Souls. Donc tout en contre-attaque et en rapidité alors que suis plutôt en mode "Shield Up, Heavy Armor ON". Mais comme j'ai pu l'emprunter, je me suis dit "pourquoi pas".

PROS aka Je me demande si je rêve encore ou si je suis réveillé.

L'ambiance Dark Fantasy option Lovercraft fonctionne bien. Les divers lieux et créatures sont un véritable hommage à l'oeuvre de Howard Phillips dont on ne manquera pas de faire le rapprochement avec le célèbre Cthulhu aux traits si particuliers. Torturé, corrompus, globalement crédible, c'est du beau boulot même si les habitués des Souls pourront être déçus par le côté très linéaire de l'ensemble.

La durée de vie est tout à fait respectable, d'autant qu'il s'agit plus d'un A-RPG pour ne pas dire un ACTION-rpg tant la partie "rpg" est maigre et bien allégée en comparaison des Souls. Il m'aura fallut 40h pour en venir à bout, sans me presser. A bout voulant dire "le finir une fois", étant donné que je ne cours pas après les platines (surtout là), ni les multiples fins.

Le gameplay, encore que je sois partagé du fait que je ne me suis pas plié aux exigences du jeu, n'utilisant presque jamais la contre-attaque aux balles d'argent et misant tout sur ma canne-fouet ainsi que sur l'esquive. Pour avoir échangé quelques mots avec deux joueurs qui ont fait le platine, le jeu offre tout son potentiel quand justement on joue dans le sens qu'il impose. Très peu pour moi.

La narration par le minimalisme. Certes ça n'aide pas à comprendre du tout ce qu'il se passe mais ça reste intéressant dans la mesure où cela pousse à chercher les informations partout où l'on peut dans le jeu, extrapolant parfois dans la bonne direction certaines pistes obscures. Dans le pire des cas, il restera l'Ami Wiki pour répondre aux questions restées sans réponses au bout de l'aventure.

CONS aka Ah ben non, je suis bien en plein cauchemar encore

Le COOP hérité des pires Souls. Bye bye la coopération permissive des Dark Souls 3, bonjour le retour des restrictions de niveau qui compliquent la vie. La cloche se révèle également bien moins pratique que les signes des Souls qui eux sont visibles, alors que la cloche... elle sonne en espérant trouver la résonance positive d'une clochette qui cherche à nous aider.

Le NG+ automatique. Si vous vous demandez pourquoi il n'y a presque aucun joueur pour vous aider à battre le boss final, ne cherchez pas plus loin. Dès que ce dernier est à terre, vous recommencez une partie immédiatement. Trouver un joueur voulant bien aider les autres à passer ce combat pour moi très difficile, c'est déjà un exploit en soit.

La structure du monde plus étouffante, se révèle à mon sens moins travaillée que les Souls, pour ne pas dire bâclée sur la fin du jeu. Outre le fait que les bugs visuels soient plus nombreux, notamment des trous dans le sol, des raccords improbables entre les immeubles, les zones sont de plus en plus petites vers la fin du jeu. Ou alors j'ai rêvé... pas impossible dans ce jeu.

CONCLUSION

De base, Bloodborne n'est pas fait pour moi. Jouant toujours des tanks à gros boucliers dans les Souls (moins dans DS3), j'avais un véritable a priori sur le gameplay de ce jeu. Ayant quand même réussi à me reformater un peu pour voir jusqu'où je pourrais pousser le bouchon de ma curiosité, je sais que s'il existe un jour une suite qui ne permet pas de jouer en coop plus facilement, je ferai presque assurément l'impasse dessus. J'en serai le premier attristé car au bout du compte, j'en retiens surtout que Bloodborne est un très bel hommage à Lovercraft.