Comix Zone
7.2
Comix Zone

Jeu de Sega et Sega Technical Institute (1995Mega Drive)

Dire que Comix Zone est l'un des derniers grands jeux de la Megadrive est parfaitement justifié. Mais foin d'Astérix ni d'Obélix dans ce jeu. je m'explique dans les lignes qui suivent.

Ici , c'est Sketch Turner, auteur de comics, et vivant à New York, qui tient à terminer son plus gros projet, le projet Comix Zone. Malheureusement l'orage gronde et c'est alors qu'une main prend Sketch à la gorge et se libère. Mortus, être de papier créé de toutes pièces, envoie son créateur et son rat de compagnie dans ses propres planches. Sketch devra lutter contre les créatures qu'il a lui-même créées, contrer les plans de Mortus et trouver un moyen de sortir de cet enfer de papier et de bulles. Heureusement il ne sera pas seul, Alicia Cyan sera en communication avec lui, pour lui donner des conseils.

La structure du jeu est une trouvaille à elle toute seule : le jeu se déroule sous formes de planches de bande dessinée. Le jeu est composé de trois épisodes de deux planches chacun. Ce qui fait qu'en lui-même, le jeu est court. Mais les épisodes sont particulièrement soignés. Le jeu offre plusieurs façons de terminer une planche avec différents chemins possibles. Sketch pourra même briser les espaces entre les cases.En gros, le jeu est une leçon de level-design à lui tout seul!

Les décors sont particulièrement soignés et le manque de couleurs ne se ressent absolument pas. C'est fouillé, c'est beau, les sprites sont grands, et la variété est de mise à l'intérieur même des épisodes. On a vraiment l'impression de se retrouver dans une bande dessinée. Les interactions ont été très poussées : on peut pousser des caisses, des rochers, les détruire, ou s'en servir pour interagir avec certains éléments solides. En cas de besoin ( et sous réserve de santé suffisante, ) Sketch pourra prendre un avion de papier et le lancer à la tête d'un ennemi! Roadkill ( votre rat), pourra aussi "gratter " le décor pour vous dénicher des objets .
C'est , de plus, bourré de références au genre comics, mais aussi au cinéma. Le boss de l'épisode 2 rappelle inmanquablement le méchant du film Jack Burton Dans les griffes du Mandarin. Mais aussi , le jeu emprunte à la science-fiction, notamment aux films Alien, mais aussi à de nombreuses autres références. Les graphistes ont fait non seulement oeuvre de talent, mais aussi de culture à toute épreuve.
Le meilleur exemple de souci du détail est la case finale de l'épisode 3 : c'est bien simple, elle n'est qu'à moitié terminée! mais cela est voulu par les programmeurs, rappelant l'endroit dans lequel le jeu se déroule : une bande dessinée, et Sketch n'avait pas achevé son oeuvre lorsqu'il s'y est retrouvé dedans. On notera aussi que Comix Zone, devant raconter une histoire, comme toute BD qui se respecte ( sauf celles qui font dans les gags muets, mais c'est rare), les textes s'affichent soit dans des cartons explicatifs soit dans des phylactères lors des dialogues. En faisant un tour dans les options, on peut choisir la langue parmi 4 : anglais, allemand, français et castillan ( il n'y avait sans doute plus de place pour l'italien). Malheureusement la traduction français est soit en retrait par rapport à l'original, soit il y a des oublis ( les phylactères d'Alicia qui n'apapraissent pas au début de l'épisode 2, sympa pour comprendre), ou alors, elle est inadaptée. Un exemple: le Strigil meurt en toussant. En français il se voit affublé d'un " arrrgh " dans sa bulle tandis qu'il y a bien le texte du bruitage correspondant dans les autres langues!

Les musiques sont signées du groupe d'Howard Drossin, Roadkill, et fait dans le genre grunge avec des sons souvent très graves. Et cela convient parfaitement pour de la Megadrive, le son ne grésille quasiment jamais, et on a des voix et des cris. Les bruitages sont variés et nombreux, mieux encore, lorsque Sketch donne un coup , on voit l'onomatopée s'afficher à l'écran. Chaque ennemi dispose de sa propre voix. Bref, une ambiance sonore qui fait ausis dans l'excellence. Le boitier de la cartouche comprenait un CD de 6 titres du groupe pour le même prix. Sympa.

Comix Zone est un Beat 'em all, un genre bourrin par excellence. Et il l'est. Il est bien nerveux, et sketch dispose d'autant de coups qu'un combattant de Streets of Rage. La liste des combinaisons que l'on peut faire est énorme pour un jeu du genre ( uppercut, coup de pied sauté, enchainement, etc.), et il en aura besoin parce qu'on aurait tort de croire que les ennemis se laissent faire. Il peut également sauter, et une touche sera personnalisable, et le réglage par défaut est de pouvoir parer les coups de ses adversaires. Mieux encore, le jeu est optimisé pour la manette à 6 boutons, qui était indispensable pour jouer aux jeux de baston dans de façon optimale sur la console. En effet, les boutons X,Y et Z sont dédiés à l'utilisation des objets. Sketch peut en porter 3 à la fois et ils se révèleront vite indispensables pour progresser. Rien de tel qu'une grenade pour déloger un hurlberlu en hauteur! Pourquoi s'exploser les mains ( et perdre de la vie) à détruire une porte alors qu'une dynamite fera mieux l'affaire ? Votre rat, outre vous dénicher des objets, pourra électrocuter les adversaires avec sa queue, ou même se révèlera redoutable contre Mongoria, l'adversaire féminin du jeu.

La durée de vie du jeu est courte dans l'absolu. Trois épisodes de 2 pages chacun, ça fait 6 niveaux. Oui, mais... Il faut compter avec une difficulté très présente. Les ennemis et pièges sont placés de façon vicieuse notamment dans les deux derniers épisodes et faire fonctionner ses méninges pour s'en sortir se révèlera vite indispensable. Les boss sont coriaces et si vous voulez voir la bonne fin du jeu, vous devrez battre le boss final en un temps TRES limité. Et cette fois, la fin diffère vraiment. Une triste,et une joyeuse.
De plus Sketch ne dispose que d'une seule vie. Perdez toute votre énergie et c'est le Game Over qui s'affichera " Partie terminée, mec, fin!" Mais dans sa grande mansuétude, Mortus vous accordera un continue dans les épisodes 2 et 3... Sketch perd de la vie lorsqu'il frappe des objets solides. Mais cela est valable aussi pour les ennemis : envoyez-les dans un ventilateur en marche, et ils seront tués. Il faut savoir utiliser les élements du décor à votre avantage. On y revient souvent, ne serait-ce que pour explorer les différents chemins proposés,les dialogues et le jeu propose suffisament de moments captivants pour qu'on ait envie d'y revenir ( l'arène et le boss de l'épisode 2, entre autres).
Certains regretteront l'absence d'un mode deux joueurs, mais je pense que vu comment il a été conçu, Comix Zone ne s'y prêtait pas.

Poussé à l'extrême dans les graphismes, doté de son style propre, agréable à écouter, un gameplay riche en idées et bien nerveux, Comix Zone rend un sublime hommage au 9ème Art tout en étant un jeu vidéo. Court, mais avec une difficulté assez relevée, il reste malgré tout intense et prenant, et on y revient souvent, il m'arrive encore d'y jouer avec le même plaisir. Si bien que j'ai du mal à croire que, quelque mois plus tard, c'est la même équipe du Sega Technical Institute, qui commettra l'immode bouse que sera The Ooze. Mais on est d'accord, ce dernier n'existe pas, hein ?
Julius
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes rétro gaming, Passe la manette!, Ces jeux trop méconnus..., La 2D c'est le bien! et Je les ai vus sur C:

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le 27 juin 2011

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Julius

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