Deus Ex, c'était le jeu que presque personne n'avait vu venir. La petite révolution vidéo ludique de 2000, qui restera insurpassée à l'heure actuelle dans le domaine des FPS / RPG hybrides (Je suis prêt à en découdre dans un débat acharné avec ceux qui me contredisent sur ce point ^^)

Ion Storm : deux studios, l'un préparait Daïkatana (Dallas) et l'autre Deus Ex (Austin).

Daïkatana, le vaporware qui avait tout de même fini par pointer le bout de son nez, donnant un jeu au final plutôt lamentable en dépit d'une idée de base séduisante (Le voyage temporel dans un FPS, permettant de buter des streumons à diverses époques)

Deux Ex... LA révolution du FPS.

Pour moi, tout à commencé par une chronique dans le magazine Joystick, auquel mon frangin était abonné. LA critique la plus élogieuse qu'il m'est été donnée de lire dans ce magazine. Ils ne tarissaient pas de compliments sur ce discret Deus Ex, attirant ainsi mon attention sur ce titre qui revendiquait une filiation avec les géniaux System Shock et Dark Project.

A l'époque je n'avais pas de PC suffisement puissant pour y jouer, juste un bon vieux Pentium 100Mhz avec 24 de RAM et une carte vidéo non-accélératrice 1 Mo de VRAM, qui peinait déja à faire tourner correctement Duke Nukem 3D...

J'avais 16 ans, j'étais encore chez Papa et Maman, et il s'avèrent qu'ils allait justement acheter un nouvel ordinateur plus performant. (Vous pouvez alors aisément imaginer ma réaction à l'époque : les yeux plein plein d'étoiles, comme une gamine de 10 ans à qui on vient d'offrir un poney, un truc un peu comme ça : *_*)

Je commandais donc Deus Ex, attendant fébrilement de pouvoir l'installer sur l'ordinateur qui n'était pas encore arrivé.

Aujourd'hui, en 10 ans, j'ai du finir le jeu environ 8 fois. Je le connais par cœur, et aucun, j'ai bien dit absolument aucun, jeu n'est venu détrôner Deus Ex dans mon top-jeux personnel.

Il dispose d'une place de choix, siégeant aux cotés des premiers Fallout, et de quelques autres rares jeux qui ont bouleversé mon expérience vidéo-ludique.

Deus Ex c'est donc aujourd'hui un "vieux" jeu, pas aussi vieux que les jeux auxquels on jouait sur Amstrad ou Amiga, mais suffisamment vieux pour que les petits français de moins de 25 ans soient passés à coté.

Le jeu est assez repoussant graphiquement aujourd'hui, par contre, l'univers, le scénario, la liberté dans le traitement des situations par le joueur sont sans précédent.

Dans Deus Ex, le joueur sera amené à incarner JC Denton, un agent gouvernemental luttant contre le terrorisme, dans un univers cyber-punk en pleine apogée scientifique, et pourtant en totale décadence sociale.

JC Denton est le cadet d'une pseudo-famille d'agents augmentés nanotechnologiquement. Ses organes ont été modifiés de manière à opérer au dessus de l'optimal, et il est équipé de toute sorte d'outils technologiques de pointe. Derrière ce physique d'acier, il reste un être humain, avec ses doutes, sa personnalité, et son sens moral.

Les nanotechnologies sont la clef de voute de cet univers. Elles ont permis l'augmentation des facultés humaines, et, dans la main des militaires et des industriels, ont donné à ces derniers un pouvoir supérieur à celui des états et gouvernements.

En mission, JC Denton voyagera dans le monde : aux USA, au Japon, en France, et se rendra rapidement compte qu'il n'est qu'un pion de luxe dans une immense conspiration mondiale, et qu'il peut œuvrer contre la décadence et les machinations en se retournant contre ses employeurs qui chercheront, bien évidement, à se débarrasser de lui.

L'univers est très sombre, très pessimiste vis à vis du futur. La technologie y est un moyen d'asservissement et de contrôle et les libertés personnelles sont réduites à néant.

Le peuple paye le prix de combats incessants dans des hautes sphères politiques, industrielles et terroristes, rongé par une terrible maladie s'apparentant à une version moderne de la peste moyenâgeuse, due à un virus créé par une société qui en produit également le vaccin, distribué sous conditions, pour manipuler les malades à souhait.

Le scénario se construit de manière cohérente et progressive, dévoilant ses secrets cinématographiquement, tout en servant le gameplay du jeu.

Le jeu propose des éléments typiques du FPS, une jouabilité simple et homogène avec les standards du genre, quelques éléments empruntés aux RPG (Gestion d'inventaire, d'objectifs primaires et annexes, influence des décisions sur le déroulement scénario, points d'expérience et compétences, dialogues).

Les situations du jeu peuvent se traiter de multiples façons, manière forte ou infiltration, piratage de terminaux et de caméras de surveillance, utilisation de diverses capacités.

Le joueur est relativement libre de ces mouvements même si le fil conducteur et la progression de l'intrigue principale reste linéaire (Excepté les multiples fins possibles)

La durée de vie est très correcte, environ 40h de jeu en prenant son temps.

La difficulté bien dosée, avec un mode "Réaliste" proposant un challenge intéressant, obligeant à résoudre les situations de manière composite, en alliant diverses capacités de JC, et en évitant de se limiter au canardage basique. (En mode "Réaliste", une balle dans la tête et JC est mort, c'est vite arrivé)

Un jeu majeur, à découvrir ou redécouvrir, pour patienter en attendant le troisième opus, qui sera, espérons le, à la hauteur du premier.
Horst_Tappert
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste

Créée

le 11 déc. 2010

Critique lue 2.9K fois

38 j'aime

19 commentaires

Horst_Tappert

Écrit par

Critique lue 2.9K fois

38
19

D'autres avis sur Deus Ex

Deus Ex
Horst_Tappert
10

Jesus-Christ Denton is here !

Deus Ex, c'était le jeu que presque personne n'avait vu venir. La petite révolution vidéo ludique de 2000, qui restera insurpassée à l'heure actuelle dans le domaine des FPS / RPG hybrides (Je suis...

le 11 déc. 2010

38 j'aime

19

Deus Ex
KND
10

Deus Extra !

Quand, comme moi, on rejoue pour la millionième fois à Deus Ex, que l'on revêt encore une fois ce manteau en cuir, que l'on réarme à nouveau cette jolie petite arbalète, on ne peut pas passer à côté...

Par

le 18 avr. 2015

22 j'aime

Deus Ex
CaliKen
10

Le jeu qui réinventa le jeu

Je suis caché dans une petite alcove depuis maintenant un quart d'heure. J'attends patiemment qu'un des gardes me tourne le dos, qu'il montre un instant d'inatention. En attendant, je les entends...

le 3 déc. 2010

16 j'aime

Du même critique

The Room
Horst_Tappert
7

You're tearing me appart Tommy !

Tommy Wiseau a un budget de 6 millions de dollars, il est producteur exécutif, acteur principal, caméraman, metteur en scène, scénariste de the Room... Son nom apparait un paquet de fois dans le...

le 24 août 2011

52 j'aime

2

Independence Day
Horst_Tappert
3

Mais pourquoi tant de haine ?

Le président des états unis sauve le monde Critiquer ce film, c'est facile, c'est un peu comme battre Jamel Debouze au bras de fer (rires du public) C'est un gros film à l'américaine, avec des...

le 15 oct. 2010

42 j'aime

8

Téléchat
Horst_Tappert
7

...

Une série d'horreur très réussie. Le héros est un chat anthropomorphe handicapé. Il parait sympathique à première vue, mais si vous observez avec attention son regard, vous serez à même de lire la...

le 16 oct. 2010

39 j'aime