Dishonored
7.6
Dishonored

Jeu de Arkane Studios et Bethesda Softworks (2012PC)

Alors que le jeu vidéo se résume depuis pas mal d'années à des franchises à rallonge, quel ne fut pas le bonheur des joueurs lorsque Bethesda annonça Dishonored, nouvelle franchise venue de nulle part avec son univers propre à découvrir. L'attente à été d'autant plus longue que tout laissait à penser que l'on allait se retrouver face à un jeu des plus excellents, ce n'est pas complètement faux, pas complètement vrai non plus...

C'est la fin des haricots pour la ville de Dunwall, une forme de peste a envahi la cité, les gens meurent par milliers et la corruption ronge tous les niveaux de ce qui ressemble encore à un gouvernement. Vous êtes Corvo, garde du corps de l'impératrice et vous allez être trahi de la plus horrible des manières, "déshonoré". C'est ainsi que commence Dishonored avec une première demi-heure de jeu, très prenante, qui vous mettra dans le bain illico. Les subtilité du gameplay vous seront expliquées à travers un premier niveau "tutoriel" vraiment sympa et très bien mis en scène. A ce stade là, autant dire que je jubile. Après ces quelque minutes de jeux les choses se posent et l'on découvre un peu plus l'univers dans lequel nous allons évoluer. Immédiatement, je pense à Half Life 2 et sa "Cité 17" tellement l’inspiration artistique est grande, normal vous me direz, un des designers principaux d'Half Life 2 ayant oeuvré à la création de Dishonored. Par la suite, en rencontrant divers personnages, on se dit que l'on a pioché un peu du côté de Bioshock également, côté gameplay, c'est évidemment Deus Ex ou Thief qui nous viennent à l'esprit. Bref, Dishonored c'est du neuf, avec le meilleur du "vieux", et on ne va pas s'en plaindre au vu de la forte impression de qualité qui se dégage de tout ça.

Après la découverte des lieux qui va nous servir de "QG" tout au long du jeu, j'entame la première mission plein d'enthousiasme et justement, c'est à ce moment là que je me rends compte que le jeu sera découpé en missions, ce qui logiquement sera synonyme d'une sensation de liberté globale un peu limitée, gros point noir du jeu selon moi mais j'y reviendrai. La première mission démarre et on se rend vite compte que les niveaux sont, certes, relativement cloisonnés mais offrent une très grande variété d'approches et sont bourrés de passages divers et varié, c'est à nous de décider du chemin à prendre et de la manière de progresser. Et justement, pour progresser vous aurez évidemment vos armes, l'épée auto-rétracto-classo-portable comme arme principale avec laquelle vous égorgerez à tout va et quelques autres armes qui vous permettrons de créer diverses situations stratégico-meurtrière telles des mines à poser sol. Au delà de ça Corvo a la chance de posséder des pouvoir surnaturels, qui combinés à vos arme (ou à d'autres pouvoirs) vous permettrons d'éveiller votre créativité et de progresser de la manière qui vous inspire le plus. Principal pouvoir, "le clignement" qui vous permettra de vous téléporter sur de petits distances, si aux premiers abords ce pouvoir semble simplifier le jeu, une fois bien maîtrisé il devient une arme classe et redoutable, n'est-ce pas un réel plaisir que de se retrouver instantanément derrière un ennemi et de lui planter son épée à travers la gorge avant même qu'il ne s'en rende compte? Moi je dis oui! Autant dire que vous userez et abuserez du clignement tout au long du jeu.

D'autre compétences et pouvoirs pourront être débloqués au fil du jeu grâce aux runes et "charmes d'os" disséminés dans les niveaux et qu'il faudra donc retrouver à l'aide d'un coeur, oui oui, un coeur, qui vous sera remis par un personnage très particulier. Ce coeur sera également capable de vous parler et de vous donner des informations sur les personnages et l'environnement qui vous entoure. Si l'idée est sympa, personnellement j'ai souvent oublié de m'en servir dans ce but car cela implique la pose des armes et donc une vulnérabilité évidente au milieu d'un niveau rempli d'ennemis. Le jeu est conçu pour vous permettre plusieurs approches différentes, pour ne pas dire des dizaines sur certains niveaux, et dans ce sens vous pourrez également choisir d'être un assassin sanguinaire ou au contraire d'épargner la vie de chacun, si cette deuxième façon de faire est intéressante d'un point de vue d'un gameplay type infiltration, on perd vite en dose de fun puisqu'il n'y a que très peu de façon de neutraliser un ennemi sans le tuer. Si le coeur nous en dit (le notre cette fois) on peut également tenter de traverser les niveaux sans toucher à quiconque, j'ai personnellement fini par vraiment m'ennuyer à force de chercher à jouer le gentil vengeur invisible.

Alors qu'est-ce qui m'a déplus dans Dishonored? Malgré ses innombrables qualités, le jeu est plutôt "vide", dans le sens le jeu est formaté "niveau - débriefing - niveau - débriefing,...", il n'y a aucune liberté dans l'univers qui pourtant donne envie d'explorer et d'aller discuter avec des PNJ, il n'y a d'ailleurs que très peu d'interactions possibles avec les personnages. Par ailleurs aucune réelles petites quête annexes qui permettent de découvrir le background de cet univers n'est présente, vous aurez bien sûr les cinquantaines de bouquins éparpillés partout qui vous en apprendra plus sur le background, mais le rythme du jeu est déjà du genre très lent de par son genre, je n'ai vraiment pas eu envie de passer des heures à lire notes et bouquins tous au long du chemin. En résumé, le jeu souffre d'un réel problème de narration. De plus, le scénario est franchement simplet et par original pour un sou, il se laisse suivre mais ne passionne (vraiment) pas, par moment on croirait presque à un simple prétexte pour nous pondre un jeu d'infiltration (attention pour dire ça je ne parle pas de l'environnement graphique, de la direction artistique et du potentiel du background mais bien du scénario à lui seul), c'est vraiment dommage car il est très difficile d'entrer dans le jeu émotionnellement, j'en aurais vraiment voulu plus! Bref, Dishonored est un bon jeu, qui aurait été une véritable tuerie avec un scénario développé, une narration plus poussée et un meilleur sentiment de liberté au sein de l'univers lui-même et pas seulement en terme de gameplay. Peut être pour une éventuelle suite?

Créée

le 3 déc. 2012

Modifiée

le 10 déc. 2012

Critique lue 499 fois

Johnny_Boy

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