Acclamé par la foule, l’homme déshonoré répondant au nom de Corvo a réussi le pari d’installer une nouvelle licence au cœur de la presse, le public y répondra-t-il, c’est une autre question. Pour l’heure, je vais détailler mon avis face à ce nouveau mastodonte.
Le jeu ressemble beaucoup à Bioshock dans l’esprit sans toutefois aller jusqu’à la perversion malsaine de Rapture. A la place, nous sommes émergés dans un simili Londres du 19ème siècle où dévastation, peste, magie et pub cohabitent. Nos premiers pas sont une réussite, permettant de nous familiariser rapidement avec les touches et découvrir l’ambiance particulière du jeu n’étant pas sans rappeler l’univers des romans graphiques d’Alan Moore (From Hell, V for Vendetta). Les enjeux se mettent rapidement en place et ne nous laisse pas le temps de respirer (du moins jusqu’au bout d’une demi-heure, après ça tombe dans la routine).
Au niveau du gameplay, on est proche d’un Thief ou d’un Crysis 2 pour être plus « moderne » mais dans le style, le jeu fera d’abord penser à Bioshock à savoir une vue à la première personne avec la gestion de deux armes sur deux mains différentes. Pour Dishonored, à votre main gauche, vos armes (pistolet ou arbalète) ou de la magie et à votre main droite, votre épée pour un style de combat du genre « je pare et je te défonce ».
Mine de rien, ça permet un gameplay suffisamment diversifié pour éviter que les combats tombent dans la monotonie surtout vu le grand nombre de combinaison possible. Par contre, là où le jeu ressemble beaucoup aux deux premiers jeux cités (auquel on pourrait rajouter Deus Ex), c’est dans la possibilité de faire plusieurs parcours possibles dans un niveau (furtif, bourrin ou un mélange des deux). Le gros plaisir est de trouver un chemin complètement tordu permettant de passer furtivement vers l’objectif final. Pour cela, votre pouvoir de téléportation sur courte distance (à la Diablo des X-Men sans l’onomatopée Bamf !) vous aidera beaucoup. On prend beaucoup de plaisir à parcourir les environnements grâce à leurs richesses sans oublier la recherche d’objets cachés permettant de booster significativement Corvo et dont l’emplacement vous est indiqué par un… cœur. Ces objets cachés sont des runes et des charmes d’os offrant la possibilité de débloquer des capacités bien pratiques (celle pour accélérer les déplacements est une merveille surtout avec les bottes permettant de courir silencieusement, j’ai fait des ravages avec – au lieu de ramper derrière un ennemi, je courrai vers lui et slatch, un égorgement dans les règles de l’art et un corps qui se transforme en cendres donc pas de traces).
Si le gameplay est une réussite, difficile de dire de même pour l’histoire. Très linéaire et surtout sans vraiment de moments épiques. On se contente de très courtes cut-scènes entre chaque mission. Malheureusement, souvent ces cut-scènes ne nous font qu’indiquer la mission suivante. En gros, ça se résume à « Bravo, tu es trop fort, je n’aurais jamais cru que tu sois capable de faire ça. Va faire une sieste puis reviens me voir pour que je t’indique la mission suivante. ». Alors que Deus Ex: Human Revolution développait une intrigue tordue, Dishonored reste prévisible de bout en bout. Le pire, c’est qu’on n’a même pas de combats contre des boss légendaires. J’avoue avoir été très déçu par ce parti pris pourtant le jeu a été pensé pour se jouer exclusivement en solo. En fait, c’est un peu comme si on avait les lacunes d’un RPG (réalisme nuisant au rythme du jeu) pour un jeu qui est un mélange d’action et de furtif. On peut dire ce qu’on veut d’un Call Of mais le rythme est impeccable.
Pour compenser cette faiblesse narrative, le jeu s’étoffe d’un background énorme à l’aide de documents parsemés un peu partout rappelant les Elder Scrolls et ses camarades. Cela accompagné d’un design plutôt réussi, Dishonored gagne beaucoup en richesse malheureusement, il paye aussi d’une impression de retomber dans les mêmes décors (surtout que plusieurs missions ont lieu sur le même plateau). Sûrement le prix à payer pour ce level design de folie où des dizaines de chemins sont possibles pour aller d’un point A vers un point B, rafraichissant là où la majorité des FPS ne vous en proposent qu’un seul.
La touche graphique des personnages rappelle beaucoup celle de Bioshock surtout quand on prend la jeune Impératrice dans nos bras, on a l’impression qu’il s’agit d’une petite sœur mais ça reste anecdotique.
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