Dishonored
7.6
Dishonored

Jeu de Arkane Studios et Bethesda Softworks (2012PlayStation 3)

Dishonored ou la surmédiatisation d'un soft juste sympa.

Enfant chéri des médias, Dishonored est une production qui n’est pas dénuée de certaines qualités participant à ce que l’expérience soit immersive et ludique. Mais, il est également porteur de défauts qui jurent avec le foin médiatique qui n’avait de cesse de le mettre sur un pied d’estale. Des propos qui enferment le futur joueur dans des espoirs pas forcément assouvis une fois le soft en main (Ceci reste mon humble avis et ne doit en rien interférer sur votre expérience de jeu). Chronique d’un bon jeu tué, à mes yeux, par une surmédiatisation qui en faisait trop pour un résultat correct mais pas renversant.



« Déshonneur sur ta famille ! […] Déshonneur sur toi ! Déshonneur sur ta vache » (Mulan).



L’aventure commence alors que Corvo, le garde du corps de l’impératrice revient d’une mission pour trouver une solution à l’épidémie de peste qui touche son empire. Alors qu’il vient annoncer à celle-ci que sa recherche a été infructueuse, il assiste impuissant au meurtre de sa monarque et au rapt de sa fille, l’héritière du trône, Emily Kaldwin. Les assaillants étaient pourvus de pouvoir leur permettant de se déplacer d’un endroit à un autre en un clignement d’œil, Corvo Altano se retrouve seul sur les lieux du crime et est condamné à mort à titre d’exemple. Ses bourreaux ne se cachent aucunement de lui faire porter le chapeau d’une machination prenant sa source au sein même de la cour de l’impératrice; puisqu’il est destiné à mourir. Mais d’autres en ont décidé autrement, il trouve un mot accompagné des clés de sa cellule, il s’évade alors et découvre que les gens à l’origine de son évasion appartiennent à un groupuscule de rebelles s’opposant à la régence de ceux qui firent tomber l’impératrice Jessamine Kaldwin. Ils vous « engagent » alors pour faire disparaître des cibles clés afin de retrouver Emily et rétablir l’empire…Mais d’autres forces vont ce mêler à ce conflit, qui est donc cet Outsider qui vient vous parler en rêve ?



Dunwall vous ouvre ses portes…



Dans un premier temps, malgré une esthétique volontairement grossière afin de proposer des difformités physiques rappelant celles des Comics, ou encore un level-design pertinent gratiné d’ une esthétique steampunk pas dégueulasse, les graphismes sont largement en deçà des possibilités offertes par cette génération de moteurs graphiques/consoles/PC. Rien qui n’entache le plaisir de jeu, mais c’était un fait à souligner. La narration est le deuxième bémol de ce soft, malgré les apparences complexes du scénario, il demeure assez plat et prévisible et se paye même le luxe de proposer des personnages fades et sans réelle profondeur. Heureusement, l’ambiance sombre et mature et certains moments classieux et immersifs rattrapent le coup (l’interrogatoire dans le bordel est un grand moment de jeu vidéo et la petite fête des Boyle propose également une phase de jeu sympathique). La réelle force de ce titre, c’est de proposer un nombre plus qu’appréciable de manières différentes d’appréhender la même mission, un fait motivant à une rejouabilité fortement conseillée pour tirer toute la quintessence d’un level-design inspiré et d’un gameplay assez complet (fait appréciable au vu d’une durée de vie tout de même assez faible). Passer par les toits, emprunter des chemins masqués ou encore passer en plein milieu du camp ennemi quitte à déclencher une guerre totale, Dishonored vous offre pas mal de possibilités d’approches et même de dénouements de vos affaires qui ne conduisent pas forcément à une finalité mortelle pour votre cible principale. Un dernier défaut est à mettre en avant, c’est le manque de difficulté dans vos phases d’infiltration (comparées à celles d’un MGS ou un DE:HR), la faute à une IA des ennemis basique et assez permissive.



Élu de l’Outsider.



Nous allons parler de l’élément qui fait toute la substance du jeu, son gameplay. Les pouvoirs, pièges et armement, sont autant de moyens mis à votre disposition pour tester les combinaisons les plus diverses pour assassiner ou assommer vos adversaires. Invoquer une nuée de rats, leur mettre un piège dessus et posséder l’un deux pour qu’ils aillent « rencontrer » l’ennemi ou encore arrêter le temps pour tirer dans plusieurs directions avec votre arbalète et voir tous vos assaillants s’écrouler au même moment quand le temps reprend son cours normal. Autant d’éléments qui permettent de vous adonner au plaisir malsain de trouver divers techniques d’assassinat plus ou moins ingénieuses. Le déplacement rapide, la possession, la vision nocturne, l’Outsider vous offre toutes ses capacités pour pouvoir mener à bien vos missions. En plus de cela, la présence de technologie dans cet univers un peu steampunk mais pas trop, vous permet de posséder un arsenal assez sympathique en plus de votre arbalète, votre arme à feu et votre épée/couteau papillon. Disséminés dans le jeu, vous trouverez des schémas (en plus des runes pour améliorez vos pouvoirs et des charmes d’os pour vous attribuez des capacités passives) vous permettant de créer des armes (ou autres) ou d’améliorez vos pièces d’équipements déjà disponibles. Pour cela, vous irez voir Piero dans la portion de ville où vous revenez à chaque fois entre les missions (J’ai oublié le nom…). Le piège à câbles qui tranche les ennemis quand ils passent à proximité, l’outil de câblage qui permet de pirater les systèmes de sécurité pour qu’ils se retournent contre vos assaillants ou encore la traditionnelle grenade. Les améliorations que vous achèterez vous permettront de créer des munitions incendiaires pour votre arbalète ou encore des grenades collantes qui se fixeront aux surfaces ou sur vos adversaires. Ils existent d’autres types de munitions mais laissons un peu de carburant à l’effet de surprise et au plaisir de la découverte.


Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités : Pour finir, on peut dire que Dishonored est un bon jeu proposant un gameplay et un level design de haut vol, mais les lacunes de l’IA et le plat de son scénario n’en font pas la merveille tant espérée. Recyclant habillement des ambiances et des mécaniques de licence comme Bioshock ou encore Deus Ex en les gratifiant d’un décorum plus proche d’un Assassin’s Creed ou un Thief, Dishonored n’invente rien mais propose une expérience de jeu sympathique. Mais à mon sens, rien d’aussi renversant que ce que vous promet la critique, alors attention, un bon jeu mais pas une révolution.

Roxassanctuary
6
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le 5 févr. 2013

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Roxassanctuary

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