Pour cette cinquième itération de la saga phare d'Enix Yūji Horii offre à nouveau une aventure soignée et au déroulement bien pensé. La grande force de DQV est de proposer une histoire qui s'étale à travers 3 générations. On connaîtra ainsi la genèse du mal aux côtés de Petros, le père du personnage principal, avant d''affronter ce mal lors de la jeunesse du héros et d'apporter une conclusion à tout ceci en compagnie de ses enfants.
Une astuce narrative qui offre à l'aventure une ampleur épique indéniable. Le tout est ponctué de moments mémorables de part leur intensité ou leur émotion. Tout le monde se souviendra du mariage et de tout ce qui l'accompagne par exemple.
On n'accroche ou pas à l'univers très coloré et assez naïf de la licence mais force est de reconnaître que le déroulement de l'histoire est d'une maitrise assez confondante.

Si le système de combat ne révolutionne pas les habitudes de la série (tour par tour avec possibilité de remplacement toujours aussi efficace, magie pierre-feuille-ciseau toujours aussi intuitive) on trouvera en revanche de l'originalité du côté du recrutement puisqu'on peut désormais capturer des monstres pour les ajouter à notre liste de combattants. Le précurseur de Pokemon d'une certaine manière.
Ce choix offre des possibilités tactiques assez impressionnantes puisque chaque monstre viendra avec des caractéristiques bien précises et il faudra faire le tri avant de se lancer dans un donjon sous peine de se retrouver avec uniquement de lanceurs de feu face à des ennemis immunisés à cet élément.
Une excellente idée qui offre une belle profondeur au jeu et qui ne manquera pas de passionner les collectionneurs.

Cependant cette grande idée est aussi l'une des principale limite du titre.
Premièrement le recrutement est complètement aléatoire ce qui ne manquera pas d'occasionner des arrachages de cheveux lorsque la cartouche ne cessera de nous proposer tout le temps le même monstre pourri qu'on a déjà 3 fois au lieu du gros balèze qui était pourtant présent dans le combat. Obtenir les monstres vraiment intéressants demande donc une patience extrême, une patience qui risque d'atteindre vite ses limites puisque soumise à un arbitraire carrément frustrant.
Deuxièmement on ne s'attache pas à ces mercenaires, ils n'ont aucun passé, aucune histoire, aucun avenir. Si bien qu'on passe la majorité du jeu avec des personnages pour lesquels on ne ressent rien et c'est vraiment gênant sur la longueur, d'autant plus que le nombre de "vrais" personnage est assez limité.

Au delà de ça, Dragon Quest : La Fiancée Céleste reste un Dragon Quest avec ses grandes qualités (le Character Design d'Akira Toriyama fait une nouvelle fois des merveilles, les musiques sont envoûtantes) et ses petits défauts (le levelling forcé qui devient particulièrement chiant lors du dernier donjon).

Difficile d'être pleinement convaincu par un titre qui offre du grandiose (le scénario, la maîtrise narrative, la direction artistique, le système de combat rodé) et du plus décevant (le recrutement de monstres à double tranchant, le level-up rigide). Alors qu'on a envie de s'impliquer dans cette histoire forte on décroche presque malgré nous et c'est sans doute là que Dragon Quest 5 est le plus frustrant.
Vnr-Herzog
7
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le 18 mai 2011

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8

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