F1 2010
7.2
F1 2010

Jeu de Codemasters Birmingham, Ian Livingstone et Codemasters (2010PlayStation 3)

En 1998, Codemasters avait pu enfin offrir aux fans de rallye une simulation digne de ce nom. Oubliez les courses à plusieurs, les voitures plumes de V-Rally. Avec Colin McRae Rally place aux spéciales où seul le chrono compte. Comportement ultra-réaliste, habitacle immersif, météo changeantes et influençant votre conduite... Avec le second épisode, il reste encore à ce jour la référence sur console.

Imaginez l'engouement des fans de Formule 1 lorsque Codemasters a annoncé reprendre en main la Formule 1, tombé dans l'oubli des développeurs. Après un premier épisode en 2009 sur Wii en guise d'échauffement, les anglais s'attaquent aux consoles HD avec F1 2010. Autant dire qu'ils y vont fort en s'offrant la licence 2010 et surtout une optique résolument simulation. Enfin, si ce n'est ni rFactor ni Grand Prix 4 comme sur PC, F1 2010 est loin de la tonne daubes arcades que les consoleux ont avalé depuis plus de 10 ans. Ce qui frappe sont les graphismes. Des impressionnantes infrastructures de Shangai, de la pluie sous Spa ou encore du couché de soleil d'Abu Dhabi. Les sensations quant à elles sont modifiables pour tous les types de conducteurs grâces aux multiples aides activables. La vitesse est présente et surtout l'esprit de la Formule 1 respecté. F1 2010 offre effectivement un mode carrière des plus rares sur ce genre de soft. Après avoir annoncé votre arrivée en Formule 1 devant un parterre de journalistes, s'enchaine la première course de votre première saison sur des écuries de fins de grilles. Pour grimper les échelons il vous faudra travailler. De la recherche et développement aux essais en bouclant des tours chronos (on regrettera que ce soit toutefois toujours la même chose), de rester devant votre coéquipier et de marquer vos premiers points. On observera déjà une certaine similitude entre les saisons. On regrette effectivement que seul vous, être transférés, on se retrouve donc à enchainer X saisons 2010. Un peu de changement n'aurait pas fait de mal. Même les techniciens ont tous la même tronche d'une écurie à l'autre (visiblement faut être chauve et avoir des lunettes pour être un ingénieur en F1) et les journalistes posent les exactes mêmes questions débiles d'années en années. Normal c'est Malbranque qui les pose !

Dans la catégories déceptions notons également pour moi, la plus grave: le ravitaillement. Un bug coriace fera effectivement son apparition lors du changement de pneus. L'homme à la sucette vous permettant de sortir selon le trafic est, on va dire, des plus frileux. Vous bloquant si des concurrents entrés après vous ravitaillent derrière vous. Si vous êtes une écurie de fonds de grille (et donc dans les derniers stands), souvent dans la meute, tous vos efforts s'écroulent. De plus certaines rentrées de stands sinueuses par l'IA défient toutes logiques physiques, leurs faisant gagner de précieuses secondes.

L'autre déception est la manque d'homogénéité entre les circuits. Certains seront d'une difficulté crasse (Espagne), d'autres d'une facilité honteuse (Abu Dhabi). La raison? Encore une fois l'I.A qui parfois passe superbement certains virages (trop même), d'autres ralentissent à une vitesse tellement basse que même avec ma C4 je ferais mieux. Cela vous oblige donc à jouer avec les options et ajuster la difficulté de l'I.A en fonction. Râlant !

Certains circuits comme Monaco disposent également de bugs, ne frôlez pas les barrières sans quoi vous risquer de tomber net face à un mini-mur invisible. Et voilà le principal intérêt du tracé réduit à néant ! Grotesque ! En parlant de dégâts il est dommage qu'aucun problème mécanique soit présent (sauf crevaison) et qu'il faille foncer comme un bourrin sur un autre pour avoir seulement un petit dégât à l'aileron. On me chuchotte cependant que la nazie FIA y est pour quelque chose...

La team vous chuchottera également des informations en course. On regrettera que ces informations ne soient pas des plus précises et moins rares. Les techniciens vous laisseront vous démerder pour les réglages (même pas possible de voir ceux du coéquipier), tout comme le risque de pluie et la décision des pneus à chausser. On se sent un peu seul par moment. Même chose pour l'affichage des temps au tour de celui qui vous précède ou qui vous suit. Un débriefing après course plus riche en informations aurait été aussi le bienvenu puisque limité au classement général.

Pourtant l'I.A n'est pas pas à plaindre. Placé derrière, elle changera sa trajectoire pour éviter l'aspiration et aussi garder l'intérieur du virage. Mais par moment elle vous foncera bêtement dessus si vous freinez un peu tôt. Un manque de réactivité parfois flagrant.

On regrettera également une I.A pour les pénalités limites, puisque purement théorique. En pratique c'est différent. Si vous prenez par exemple le premier virage d'une chicane trop large, et même si vous remontez tout de suite dans le second virage, il arrive fréquemment que votre tour de qualif' soit annulé. Y compris dans certains virage extérieur ! Le comble arrivera en cas d'accident au premier virage. Si deux voitures ont fait une tête à queue, ne prenez surtout pas les abords sans quoi vous recevrez une sévère pénalité alors que tout ce que vous souhaitiez c'était limiter les dégâts tout en roulant à basse vitesse.

Et ca ne s'arrête pas là, on est toujours étonné dans les 3 séances de qualif que la météo puisse par moment changer autant. Soleil en Q1, drache de l'année en Q2, et grand soleil à nouveau et piste toute sèche en Q3. Ou encore ce mode online remplis de Kevins fana de strike au premier virage. A quand une prise en compte de l'attitude du joueur pour son rang plutôt que le nombre de courses parcourues ?

Ce qui est étonnant, mais surtout râlant, c'est qu'un simple patch aurait rectifié le plus gros. Mais rien de rien. La raison de tous ces bugs ? Un premier épisode à sortir en respectant la saison 2010 à la licence couteuse sans doute.

Mais tout n'est pas noir. Grand dieu non. On se surprend à arracher une première ligne à quelques centièmes de secondes, à se bagarrer avec un concurrent pendant plusieurs tours l'un à côté de l'autre ou encore à prier pour que la pluie continue pour avoir pris le risque d'avoir chaussé des pneus pluies, sans quoi les temps au tour chutent. Qu'on ne s'y trompe pas, F1 2010 a énormément de défaut et sa note serait bien plus basse si c'était pas le premier de la saga. Mais il a posé les fondations et risque à l'avenir de faire mal, très mal !
FlyingMan
7
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le 20 janv. 2012

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