J'avoue : je fais partie de ces hérétiques n'ayant joué qu'au second (pire : qu'au troisième) opus avant de m'attaquer au premier. Aujourd'hui, je viens d'achever ma troisième partie la larme à l'œil, et je peux le dire avec une conviction proche du fanatisme : ce jeu est une tuerie proche du divin, et je crois même qu'il est meilleur que son successeur, bien que l'intéressé soit un héritier plus que digne de la licence. Car aussi fantastique que Fallout 2 soit, il n'a pas d'équivalent de ce passage dérangeant, fascinant et pour faire court, complètement génial, que celui du Cratère.

Dans Fallout, tout est corrosif, brûlé, malade, malsain : mention spéciale à la bande originale composée par Mark Morgan qui je trouve apporte énormément à l'atmosphère unique de ce RPG. Je garde de grands souvenirs de mon passage chez le Maître, avec cette musique oppressante, grinçante, qui nous confirme que nous avons bel et bien échoué en enfer...

Malgré (/grâce à) cet univers dérangeant, jouer à Fallout est un bonheur. Les quêtes sont absorbantes, l'univers immersif (malgré les graphismes), les dialogues superbement écrits (et encore mieux doublés), la liberté d'action parfaite (au point d'en frustrer certains) et j'avoue que bien que je prenne méchamment mon pied sur New Vegas, le tour à tour et la vue en 2D isométrique de Fallout m'emplissent d'une profonde nostalgie. Old school for the win. L'interface est en revanche rigide au possible, en veut pour preuve le calamiteux système d'inventaire où les objets que vous ramassez sont tout simplement listés les uns après les autres par rapport à l'instant où vous les avez ramassés.
En outre, il apporte sa dose de frustration puisque non-adepte du grosbillisme et de la progression linéaire. On ne deviendra pas un total badass qui oneshootera tout le monde et il n'y aura pas de compas sur la carte pour vous dire où vous devez aller ensuite. A vous de voir ce que voulez faire de votre personnage et où vous souhaitez qu'il/elle aille. Cette frustration peut être mal reçue par une partie de la génération de joueurs actuels, rebutés qui plus est par l'interface foireuse et les graphismes immondes (quoique je les aime, moi, ces graphismes) ; dommage, puisque la liberté sus-citée constitue l'une des grandes forces du jeu !

En effet l'une des grandes qualités de Fallout réside aussi et principalement en sa capacité à pouvoir être rejouable à travers autant de façons de jouer que de personnages créés, du scientifique gringalet au débile congénital en passant par l'amateur d'explosifs. D'ailleurs, défi sympa : ne pas faire un seul combat de tout le jeu. Je crois que Fallout est l'un des seuls jeux à pouvoir offrir une telle possibilité.

J'en rajoute sur l'ambiance : cette constante amoralité qui fait si bien l'esprit Fallout... même ce bon superviseur avec sa barbe de gentil et son "Be safe, okay?" du début n'est rien qu'un sinistre connard (cf. la délicieuse fin si l'on a pris l'indispensable attribut "Brute") tandis que le Maître (quand on sait que Jim Cunnings, son doubleur, a aussi fait la voix de Minsc dans Baldur's Gate, ça impose le respect.) nous explique, alternant entre ses voix posée, féminine et psychopathe, la parfaite logique de son plan.

Et nous voilà comme un con à se demander si on fait vraiment ce qu'il faudrait faire, et qu'est-ce qui pourrait vraiment sauver ce monde à l'agonie, et est-ce seulement possible, ne vaudrait-il pas mieux foutre le feu à tout ce qu'il reste.

Incroyable. Ca, c'est du RPG.

J'ai été achevée par le retour des Ink Spots à la cinématique de fin. Je le confesse, j'ai versé une larme. Ok, deux. C'est bon hein, ça m'arrive même de chialer devant un Disney.
Karrie
10
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Prédateurs principaux de ma vie sociale, Le méchant déchire sa race !, R.I.P. Black Isle..., Eh, moi aussi j'ai Steam ! et Fallout.

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le 12 déc. 2011

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Karrie

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