J'avais beaucoup joué à GTA 1 étant jeune. Je me rappelle avoir réussi au moins une fois d'atteindre le million de dollars pour passer au niveau suivant. Mais bon, à part ça, je faisais comme tout le monde, j'utilisais les codes, car on ne pouvait pas sauvegarder comme on voulait (du moins, dans mes souvenirs). GTA 2 ? Ouai, plus lent, plus chiant, mais les radios étaient cool. GTA 3 ? Fuck yeah ! Des tas de missions amusantes ! Puis, les années passent, et vient enfin le tour de GTA 4.

Après une longue intro et une sombre histoire de « cousin » et de « big tits », notre héros Niko Bellic arrive aux usa. Hélas, il croyait débarquer en étant riche, mais il est pauvre sans le sou. Il va donc devoir faire des petits boulots pour des gens très méchants. Ha, j'ai déjà un succès ? « Bravo, vous avez lancé le jeu ! ». Un sentiment de fierté m'envahit. Première chose à remarquer, l'orientation réaliste que cet opus prend. Il n'est plus question de conduire de la façon la plus débile qu'il soit comme dans le 3, il faut faire un minimum attention là où on va. Il faut dire que le moteur du jeu est assez performant. Si le rendu d'origine est assez dégueulasse, la physique, elle, est particulièrement impressionnante, que ce soit dans l'animation des personnages et des voitures. Mais le jeu commence enfin. Bien sûr, les premières missions vont commencer doucement, mais... tout de même. L'une des premières par exemple est d'emmener une nana au bowling ( ?). Bon, soit, on y va, on entre. « Si vous achetez un hamburger, vous gagner de la vie » me renseigne le jeu. Puis je joue au bowling avec machine. Je m'attends un peu à ce que qu'il se passe quelque chose, genre, des gangsters débarquent et je leurs pète la gueule, mais non pas du tout. Je continue le mini jeu débile de bowling, puis, je ramène la nana à la voiture, puis chez elle. « Mission accomplie ! ». Soit, les développeurs sont fiers de montrer que désormais, on peut rentrer dans un bowling, et même y jouer. Après quelques missions du même acabit, je sens que les choses vont enfin bouger. En effet, on me propose d'aller intimider un vendeur à payer une protection (ou je ne sais plus quoi). Malgré la nature de lèche botte de Niko, qui accepte sans rechigner la première mission venu, notre héros refuse la batte de base ball proposé. Tant mieux, j'aime y aller à ma façon ! C'est un peu ça l'intérêt des jeux « bac à sable » ! Je me rends alors au lieu dit. Le vendeur m'envoie chier. C'est alors que je me dis : Enfin de l'action ! Je vais retourner dans ma bagnole, je vais foncer dans sa vitrine et lui péter la gueule ! Mais en fait, rien ne se passe. Le jeu me somme alors de me rendre quelques mètres plus loin à pied. Pourquoi faire ? Pour « ramasser une brique ». « Et maintenant, positionnez vous bien devant la vitre, voilà très bien. Et maintenant, vous allez appuyez sur le bouton indiqué à l'écran. Voilà. Voyez comme le héros peut lancer plus ou moins loin la brique selon votre façon d'appuyer sur le bouton indiqué à l'écran ! » Je lance alors cette foutue brique dans cette vitrine. Subitement, le vendeur réapparait alors, complètement sous le choc : OMG ! OMG ! Toi, tu es un ouf ! Un ouf guedin malade complètement givré du ciboulot ! Je paierai, je paierai ! Ne me faite pas de mal, pitié ! « Mission accomplie ». Ah bon ?

J'avais le souvenir que dans les anciens GTA, on jouait un caïd, un vrai gangster. Là, visiblement, on joue tout juste un voyou. Ensuite, je subis des tas de longues cinématiques bien lourdingues à base de « Niko, my cousin ! » et de « Where are the big tits ? », qui servent normalement d'explications à l'utilité de nos missions, mais qui visiblement servent surtout à donner à GTA4 une ambiance sitcom américaine débile, sauf que là, attention, c'est sérieux. Bref, je les zappe, mais je vais tout de même en laisser tourner une pour le sport, même si au bout de 5 heures de non-jeu, je commence à en avoir un peu marre de ces espèces de missions didacticiels. Alors, c'est un méchant russe, il est très méchant, il se drogue, y'a sa femme qui est triste, le dialogue entre lui et son coéquipier beaucoup plus droit tourne en boucle pendant 10 minutes. Pendant tout ce temps, je me dis franchement que je m'en fous complètement de leurs histoires de merde. Enfin, la cinématique s'achève. Je suis censé faire quoi déjà ? Visiblement, il faut que j'aille à un sex shop. Je prends la voiture j'y vais. Entre temps, le gars me parle, mais puisque c'est de l'américain avec un argot pas possible, je suis obligé de conduire tout en lisant des sous titre. Pratique ! Finalement j'arrive. Re-belote, une cinématique chiante. Heureusement, j'ai un flingue. Je me dis, ça va partir en live, un truc de malade mental ! Mais en fait, je vise un mec qui ne bouge pas. Un petit cadre dans un coin de l'écran m'affirme que si je vise la jambe, je vais viser la jambe. Ca alors ! Je tire donc dans la jambe. Visiblement, ça suffit. On sort du sex shop, on rentre en voiture. « Mission accomplie ».

A partir de là, j'abandonne GTA 4. Syndrome Yakuza 2 en moins pire. Le genre de jeu qui s'affirme très ouvert car il y a des tonnes « d'à côté » dont on s'en branle complètement. Qu'est ce que j'en ai foutre d'aller faire mumuse dans une discothèque virtuel pour draguer des nanas ? Qu'est ce que j'en ai à foutre de pouvoir aller dans un cyber café pour aller sur une parodie d'Internet ? Qu'est ce que j'en ai à foutre d'avoir maintenant un portable si c'est pour être tout le temps dérangé ? Qu'est ce que j'en ai à foutre de savoir que maintenant, dans GTA 4, on peut lancer des briques ? Youhou ! So much fun ! Je rentre dans un taxi ou dans une ambulance, et je constate qu'on ne peut plus jouer aux chauffeurs de taxi ou aux ambulanciers (ou alors, j'ai loupé un truc). Il faut croire que ça, par contre, c'est moins fun. Pendant ce temps là, les missions se succèdent, toute plus chiante les unes que les autres, et surtout, excessivement fermé. Vous pouvez être sûr qu'il n'y a qu'un moyen de les accomplir : celui imposé par les concepteurs. Le simple fait de pouvoir les refuser est impossible. Le genre de trucs qu'on connait dans les rpg américains depuis plus de dix ans, mais bon. On a un jeu où l'aspect « bac à sable » à fait l'objet d'un travail considérable... Tout ça pour se retrouver avec des missions aussi fermé qu'un Call of Duty, en moins fun. Je m'attendais à un jeu vidéo, genre GTA 3 en mieux, je me retrouve avec World of Vrai vie : solo édition.

Mais malgré tout, quelques mois plus tard, je lui redonne sa chance. Je m'impose comme objectif de continuer jusqu'à débloquer le nouveau quartier. J'avais oublié les radios chiantes, j'avais oublié le portable, j'avais oublié les missions. En gros, dans GTA 3, je me rappelle par exemple du tout début du jeu avec « Head radio » qui commence lorsqu'on pique la première bagnole, je me rappelle du gars qu'on tabasse, puis qu'on doit finalement achever une fois qu'il est dans le plâtre, suite à une course poursuite avec l'ambulance. Je me rappelle de la mission où on doit récupérer des magasins pornos avec une vieille camionnette, je me rappelle de la mission avec la voiture téléguidé explosive, je me rappelle du mec qui reste coincé dans les chiottes publiques... Et GTA 3, ce n'était pas le meilleur des gta. Dans GTA 4, la seule chose dont je me rappelle, c'est les missions qui ont été particulièrement chiante. Là, je me retrouve à poursuivre à moto un motard qui drague la fille de machin. Je me dis que ça va être fun, car ce putain de texte en bas de l'écran me dis que je dois le buter. Je suis juste à un mètre de lui, je lui vide une putain de cartouche entière de mon uzi dans son dos, ça ne lui fait RIEN ! Pourquoi ? Car le script est tel qu'il faut obligatoirement qu'il rejoigne ses petits copains dans le jardin public, s'ensuit alors des gunfights à coups de visées automatiques au pad. Je crois que même les scripts de COD 4 étaient moins grossiers. A peu près 90% des missions à partir de 8 heures de « jeu » consistent à aller d'un point A à un point B, et de buter X. Les 10% restant sont les missions chiantes qu'on reçoit par téléphone ou Roman et ses big tits nous demande de venir le chercher chez lui pour aller boire une coup afin de gagner +1 en charisme avec lui, ou bien encore les missions qui servent uniquement à te mettre le nez devant l'écran pour te montrer des nouveautés à la con, genre les cyber café ou les bowlings. Globalement, je n'ai jamais l'impression de jouer. Le boulot accomplit pour rendre la ville riche et vivante est vraiment remarquable, il y a des tonnes de détails, mais à ce niveau là, ça aurait été plus utile pour un Sim City 5 que pour faire le nouveau GTA. Il y a vraiment un décalage énorme entre ça et la qualité des missions, dénué de toute imagination, servit à chaque fois par une cinématique longue et chiante qui n'a en fait que peu de rapport avec le travail demandé. On me dira que le public de GTA se fichaient peut être de missions et se contentait de faire le con dans San Andreas, mais malgré tout, il y a un minimum. Et ce minimum, c'est le même qu'entre un vrai jeu vidéo et une simulation urbaine. Le moment le plus fun du jeu est lorsque je me suis surpris à me contenter de me promener dans la ville en attendant que la nuit tombe avec la caméra à la première personne. Et là, tout est dit.
leo03emu
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le 19 févr. 2011

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