Grand Theft Auto 5, le nom le plus entendu ces mois de septembre et octobre, le plus vu, le plus joué, le plus vendu, le plus martelé dans les médias généralistes ou sur certains sites internet spécialisés plus ou moins avant 16 heures. C'est aussi une oeuvre qui confirme l'aura de Rockstar du studio du même nom. Dire que GTA 5 a été attendu est un euphémisme, jamais un jeu n'a eu une campagne marketing aussi bien amenée et efficace.

En sortant ces news en compte-goutte avec moult promesses d'innovations sur le terrain du bac à sable, un scénario prometteur, une map gigantesque, un monde online persistant, trois personnages différents et un retour dans la région du volet le plus connu du grand public : "San Andreas". L'attente était à son comble avec des niveaux de précommandes jamais atteints dans l'industrie. C'est simple, GTA 5 est au jeu vidéo ce qu'est The Avengers au cinéma, il est adulé aussi bien par les "Nerds" avertis que les "Douchebag" illettrés. Sortie le 17 septembre dernier et hier au pays du soleil levant, avait-on droit au nouveau chef-d'oeuvre populaire tant espéré ?

Je tiens à faire une mise au point avant la critique, j'adore tout d'abord ce que fait l'éditeur Rockstar en prenant la globalité de tous ses studios et productions confondus (Red Dead Redemption, Manhunt, Bully, Midnight Club, Max Payne 3). Ils ont sû avec leurs multiples travaux dans différents domaines montrer qu'ils peuvent gérer avec brio les licences présentes dans le portefeuille Take Two. GTA est pour eux un excellent pot-pourri créatif et technique sous forme de bacs à sable de toute l'expérience accumulée au fur et à mesure des jeux sortie du four New-Yorkais. Avec cette licence houleuse et décriée par son côté subversif et provocateur depuis le premier volet jusqu'à la trilogie GTA IV, les Haters sont légions de façon plus ou moins justifiée. Il faut avouer que ce jeu a de quoi énerver, regardez ses chiffres de ventes exploser tous les records en se permettant même de bouffer des parts de FIFA ou COD. Du point de vue d'un cadre de chez Activision ou un Hipster qui haït les jeux Hypes, des grosses plaques rouges leur collent au train. De toute manière, si vous n'aimez pas cette saga, vous n'aimerez pas ce volet, c'est simple, GTA V a été créé pour ceux qui aiment les productions "Made by Rockstar" et le grand public.

Là nous arrivons à une règle d'or et paradoxalement putassière que m'a apprise Menehan, la règle du 80/20. Grosso modo ce ratio démontre que 80 % de la population industrialisée est considérée comme grand public et les 20 autres ont une base culturelle plus tranchée et éclairée que les autres. Techniquement si on fait le comparatif sur ce volet, la comparaison basée sur du vent marche de tonnerre : 80 % l'ont acheté parce que "çay Kewl on fé ls gangsta §", 10% ne l'ont pas acheté rien qu'à cause de la gigantesque Hype ou par principe du soft en lui-même. Puis il reste moi, peut être même bien toi sombre lecteur qui ose dire avoir aimé ce jeu en reconnaissant les défauts frustrants de ce volet. Cela tombe bien, moi et le "Crew de maronneur Serpent-retrogamer", on te rédige une critique pour te sentir moins seul, le mode online et son lancement foiré inclus.

San Andreas, West coast des États unis version Rockstar, ça faisait au moins 8 ans que je n'avais pas eu de contact avec Los Santos. Le 17 septembre, je décide de prendre un ticket à 50 euros et une installation de 8 GO sur ma bonne vieille Playstation 3 pour partir de Liberty City et revenir à une ville que je connais si bien. À vrai dire, le "Welcome Back" se fait après le tutoriel qui se passe en 2004 à Ludendorff, dans la peau de Michael, Trevor et deux de leurs complices durant un braquage de banque routinier qui va se finir par deux morts, une balance sous protection du FBI et un disparu. 2013, Los Santos, la crise économique passée se fait sentir dans les rues, des sans domicile fixe (ou des hipsters) déambulent dans les rues ou s'exilent dans la campagne crados du comté. Ceux qui arrivent à joindre les deux bouts vivent à crédit avec leur logement et voiture qu'ils peuvent perdre à tout moment. Les riches quant à eux zonent tranquillement au nord de la ville à jouer au golf ou au tennis, partager leurs moments les plus intenses entre deux "greens" sur Lifeinvader avec leur "Ifruit". Puis dans cette populace, il y a ceux qui passent leur temps à jouer avec les lois, voler des voitures, braquer des banques ou magasins, agresser des passants ou tuer pour se faire du fric. Qui a dit que GTA est mature ? Mais quelle maturité ?

"Mature ? Je tue et je vole des voitures, la maturité, c'est pas trop mon truc. - Franklin"

Franklin, banlieusard d'une vingtaine d'années sera le premier personnage à vous initier à la vie si particulière de Los Santos. Après le passage chez le psy de Michael, vous vous retrouverez avec Franklin et son pote Lamar dans le rôle de "repreneur de bien" aka "Repo Men" pour le compte d'un concessionnaire de voitures à crédit plutôt véreux. Voilà le point d'accroche pour une aventure sur plus de 69 missions principales et autres activités qui vous fera voyager dans le monde du crime moderne abusé et improbable by Rockstar sous la plume du stylo bic usé de Sam Houser.

Pour accueillir les inepties scénaristiques et maladroites de notre ami Sam (dont les impressions seront à la fin de l'article), il fallait une map si possible énorme et détaillée. Les techniciens de chez Rockstar North ont fait une prouesse sur nos vieilles consoles huées par les pcistes. Vous vous souvenez de Red Dead Redemption (à par si vous avez un PC) ? Prenez la carte des aventures de John Marston, multiplié sa superficie par 5 et vous obtenez le nouveau Los Santos, sa campagne, sa faune, sa flore, ses montagnes ainsi que ses fonds marins. Cette nouvelle version qui colle plus à la vision de ce que voulaient faire les développeurs sur GTA San Andreas à l'époque. Ils réalisent une autre prouesse que les concurrents "open-world" foirent à tous les coups. Il n' y a pas de temps de chargement durant la partie excepté cinq minutes d'attente avant chaque début de session. Petit clin d'oeil à Assassin's Creed 3 qui sans lui, le mot "chargement" n'aurait pas de sens.

Dans ce micro-monde à 250 millions de dollars et 5 ans de gestation, tout n'est pas très jojo, il y a du crénelage et de l'alliasing à chier sur Playstation 3. Un compromis performance/qualitée graphique est utilisé sur le Moteur "Rage" en réduisant le nombre de piétons et de circulation pour améliorer la distance d'affichage de la map (impressionnante ceci dit), les effets météorologiques, les effets pyrotechniques ou les effets de lumières, etc. Mauvaise langue n'est-ce pas ? On le sait tous qu'avec un GTA et ça depuis la 3D, il faut attendre la version PC l'année qui suit pour profiter d'une qualité graphique confortable ainsi que d'une résolution convenable. Mais tiquer sur les graphismes n'est plus vraiment valable tant que le travail accompli a été énorme et réussi. Par rapport au quatrième épisode, je n'ai vu que des améliorations. Tout d'abord, l'animation qui a été fignolée avec par exemple les expressions des visages plus crédibles, les personnages sont en harmonie avec le décor. Un détail tout con qui m'a bluffé, quand on court sur une pente, la vitesse de sprint du personnage se réduit et galère en courant en montée. C'est nul à chier, c'est con, mais tu es quand même impressionné, car paradoxalement peu de jeu on pris en compte ces paramètres, ce qui je trouve participe grandement à l'immersion dans l'univers d'un jeu vidéo. Oui toi qui t'endors à lire ma critique pompeuse de rédacteur stagiaire qui croit sortir des gonds en proposant un soi-disant écrit de qualité pour un jeu qui le mérite pas forcément.

Dans un "Grant teft toto", chacun est émerveillé par plusieurs détails, en somme, tout bête, mais cela se rapproche sur un point, ça s'appelle la passion il me semble. Ce sentiment puéril et primaire, on le ressent pendant toute l'expérience de ce jeu et bordel que c'est génial. À titre d'illustration, je vous proposerai mes histoires fun avec les flics agressifs et complètement dénué de sens sur les routes de montagne qui me rappelaient mes joyeuses courses-poursuites enfantines à San Francisco sur le premier Driver. Ou encore faire fumer un joint à franklin et avoir les yeux aussi éclatés que lui avec un filtre de couleur saturés pour montrer son "How High level". Pour finir à me balader à poil dans les impressionnants fonds marins de la baie de Los Santos jusqu'à rencontrer un requin et me faire dévorer façon Spielberg 80's.

Dans ce monde virtuel, vous avez une portion d'une ville réelle dans un Blu-ray, même avec sa semi-laideur hardware, la qualité artistique est là, la variété et la cohérence de ce micromonde est crédible, on est immergé dans cette capitale de l'hypocrisie américaine. La télévision tout d'abord et ces programmes géniaux, l'impression de regarder du W9 décomplexé avec American got talent version bullshit ou l'anime le plus cool au monde : Princess Robot Bubblegum. La possibilité d'utiliser un smartphone pour aller sur un internet alternatif rempli comme la télé de connerie absurde, Life invader, l'alter ego de Facebook par exemple. La dérive de ce smartphone ne s'arrête pas là, outre la fonction primaire d'un portable (qui, je le rappelle, les mioches, sont appel et SMS), la fonction secondaire d'appareil photo dont les images prises sont ensuite envoyées au Rockstar Social Club propose une sorte d'instagram dans le jeu, même le joueur devient un citoyen lambda de Los Santos, puis il faut dire, c'est beaucoup mieux que les duckface.

Comme dans GTA IV, les passants avaient leurs petites habitudes qui les rendaient crédibles. Le vice a été poussé, on a l'impression de croiser des gens vivants qui partent en bringue, qui boivent un coup au bar, font du shoping, du sport ou vont au boulot. Hors narration, j'ai trouvé l'ambiance réaliste malgré la D.A qui cantonne la représentation de l'humain à l'aspect semi-cartoonesque, on est aussi bluffé par les réactions des passants sur certaines situations. Une agression dans la rue, certains appellent les flics, d'autres prennent des photos ou fuient, situation et réaction banale en société. Le doublage exemplaire par notamment les 3 acteurs principaux, Ned Luke, Shaw Fonteno et Steven Ogg qui jouent respectivement Michael, Franklin et Trevor, appuie beaucoup sur cette crédibilité. On a beau dire, l'exercice d'un doublage réussi influence beaucoup sur l'immersion. Le studio a même poussé le vice jusqu'à engager des ex-taulards pour doubler les habitants du Ghetto de Los Santos. C'est là, un des points forts du jeu, c'est cette authenticité de la société actuelle retranscrite par Rockstar pour donner vie à un vrai monde.

Authenticité qui se retrouve d'ailleurs dans une des marques de fabrique de la licence, les radios. Depuis le premier épisode, les véhicules peuvent se brancher à différentes stations de radio, hormis la station "Blaine county" qui évoque la vie politique de Los Santos sur fond de débat satirique. Les autres stations de radio proposent une tracklist pertinente dans le choix des chansons grâce à l'expérience de Dan Houser dans l'industrie de la musique. De la pop avec Rihanna ou Stardust en passant par la country en s'arrêtant sur de l'électro éclectique façon HEALTH ou Dj Medhi, musicalement variée et pour tous les goûts. Pour la soundtrack originale composée par Tangerine Dream, Woody Jackson, The Alchemist, Oh No et Dj Shadow. Les musiques rappellent les travaux du compositeur et ex-batteur des Red Hot, Cliff Martinez (Spring Breakers, Contagion, Drive). Sonorité technoides, rythmes électro-pop, ambiance musicale lourde et tendue qui rendent hommages aux films de Michael Mann (Heat, Collateral) , source d'inspiration primaire pour la mise en scène des différentes missions du jeu également. Une envie de l'équipe de se rapprocher du cinéma tout en gardant le côté ludique d'un jeu vidéo.

Après avoir pondu deux pages sur l'ambiance et la technique, venons au faîte du point principal d'un jeu vidéo, son gameplay. Le principal point fort et intérêt historique de la licence "Grand vol de voiture" dont les fourrières parisiennes sont championnes devant les malfrats dans cette catégorie. Le portfolio des véhicules est impressionnant dans ce volet. En reprenant les grandes offres de moyens de locomotion tous volets confondus avec les voitures de société aux sportives, les deux roues motorisées ou le simple VTT à maman, les incontournables avions en tous genres et hélicoptères, ainsi qu'un petit nouveau arrivé dans ce panel classique de la saga : Le sous-marin. Cette licence a toujours été une sorte d'illustration de rêve de gosse, mélanger des véhicules Playskool et des Hot Wheels, en plus quand on sait que ces jouets 3D peuvent être modifiés à foison comme un Midnight Club. Si on met à part, la physique des voitures un poil "abusay§", avec une inertie sur la route des plus déroutantes (oui, les jeux de mots comptent triple sur ce site), les dégâts localisés comme les roues qui se bloquent avec de fortes collisions sur le pare-choc ou la carcasse motorisée qui explose ou vole dans tous les sens. Je me sens moi-même, 15 ans plus tôt, heureux qui comme Ulysse à jouer sur un tapis routier à faire des cascades et bidouilles rocambolesques avec mes petites voitures. Putain, si seulement je pouvais faire la même chose avec avec mes feuilles d'impôts le sourire aux lèvres.

Même si la conduite des véhicules a été simplifiée par rapport aux aventures des deux cousins tchèques les plus connus de l'histoire. Je n'ai pas pris un seul taxi, le fait de voyager constamment entre un point A et un point B ne m'a pas du tout soûlé contrairement au IV, pourquoi ? Les développeurs ont tout simplement ajouté divers éléments pour que chaque voyage soit le plus singulier possible. Premièrement, en reprenant les événements aléatoires comme dans Red Dead Redemption. Au cours de vos trajets, vous pourrez croiser des disputes conjugales à régler, des voleurs de sacs à main à dérouiller ou une mariée à aider, ces petits événements qui se passent partout sur la carte rendent les trajets entre les missions moins rébarbatif.

Seconde mécanique empruntée à RDR, les missions « Inconnus & Détraqués ». C'était un des gros points forts et surprenants du Far West version Rockstar. Ces petites missions sont proposées par divers personnages comme un paparazzi à aider pour filer les Teen-star ou un couple de vieux Britanniques qui « stalk » des célébrités. Présenter par des points d'interrogation sur la map, ces événements sont des sortes de courtes « nouvelles » bien vues, dans le scénario et l'univers de la ville. Bien sûr, vous retrouvez vos activités préférées dans le jeu, comme les bars à strip-tease, conclure avec les hôtesses ou perdre 25 dollars avec une prostituée, de vraies activités culturelles entre hommes et femmes en somme. Blague misogyne de bon goût à part, les activités hors mission sont assez variées pour ne pas vous ennuyer comme dans un Assassin's Creed sans fond et plat. Vous aurez droit à vos séances chez le psy, boire un coup entre potes, aller au cinéma, faire du tennis, du golf, de la chasse, des triathlons, des courses dans les rues ou en campagne. J'arrête l’énumération pompeuse des activités annexes, mais il y a vraiment de quoi s'occuper.

À l'instar d'un San Andreas, les compétences des trois personnages s'affinent à force de pratique, exemple, à force de conduire des bolides sans se prendre de crash, votre habilité à conduire s'améliore, etc. GTA V c'est aussi une ode à l'exploration, la chasse aux Easter Eggs est légion, si vous êtes curieux, vous pouvez les chercher tous seuls comme un grand, si à l'inverse vous êtes un flemmard du dimanche, cliquez ici ( http://www.neogaf.com/forum/showthread.php?t=681797) pour trouver les pépites dont regorge le jeu. Autre point repris de cette fois-ci du cultissime GTA Vice City, le business immobilier est de retour. En ces temps de crise économique, nos trois gangsters investissent dans différents domaines d'activité. Au fur et à mesure de la progression, avec l'argent accumulé vous avez la possibilité de racheter des entreprises pour générer des revenues hebdomadaires. Certains établissements vous proposeront quelques missions spéciales et certaines seront purement secondaires comme le transport de VIP pour Franklin ou constamment défendre la décharge publique des attaques d'un groupe bien connu de la licence. Quelque chose que je n'ai pas encore évoqué, c'est le système de Switch entre les personnages. C'est une autre qualité plutôt bien amenée par les développeurs. « Switcher » à n'importe quel moment (à par certaines mission) du jeu entre Michael, Trevor ou Franklin aurait pu être juste anecdotique. Il fallait compter sur Rockstar pour ponctuer la feature de quelques subtilités plutôt bien vues, que je vous laisse le plaisir de découvrir.

Passons à l'essence et le but de Sam Houser, se rapprocher de plus en plus du cinéma avec les 69 missions. Vous remarquerez au fur et à mesure : « Putain GTA c'est devenu trop simple », oui, le jeu est simple. Notamment à cause d'une aberration de Game-design « l'auto-lock ». Ce système à la con qui bousille tout soi-disant talent à la gâchette. Ne boudons pas notre plaisir, cette facilité sert à la mise en scène et au rythme qui a été insufflé sur ces missions scénarisées. Leurs travaux sur Max Payne 3 ou L.A Noire avec la Team Bondi a grandement fait évoluer le gameplay, un aspect cinématographique sans trop laissé le joueur en plan, effet recherché et travaillé par les développeurs. De mon point de vue, je trouve cela beaucoup mieux que les missions aspects « die or retry » des premiers épisodes, qui étaient d'une galère et frustrait le joueur plus qu'autre chose, un mal pour un bien, toujours une question de goûts. Rassurez-vous tout de même, Houser reste le « Némésis » de Cage, l'un utilise les codes du cinéma avec des cadrages plus nerveux et une mise en scène plus soigné dans les cutscene et sur le déroulement des missions pour servir et rythmer la narration. L'autre utilise tous les codes du cinéma pour faire grosso modo des films en 3D, surtout des nanars « matures » à la narration diaboliquement trouée, pour soi-disant servir l'émotion. Sam Houser aussi rédige ses scénarios comme une bille, enfin, l'écriture de notre « Monsieur Propre » écossais à quelques éclats de génie tout de même, rappelez-vous de cette fin épique qu'était Red Dead Redemption. Putain, les salauds !

Mon fils depuis qu'il joue à GTA 5 me dit : « Arrête de me spoiler Biatch ! »

/SPOIL Si vous avez aimé les différentes critiques du monde moderne véhiculé par le quatrième volet. Arrêtez-vous à cette porte. La critique sociale qui aurait pu être bien amenée est laissée au second plan. Exit les discours sur la crise, le racisme, le rêve américain, etc. On reste sur de la critique simple qui consiste à basher les riches, les pauvres, les Hipsters, les geeks, les femmes, l'internet moderne ou les administrations américaines telles que le FBI. Tout ce joue au premier plan, l'histoire de trois gus qui vont se retrouver coincer dans un complot FBI versus Agence secrète avec quelques incartades de Trevor contre une milice privée et une triade. J'ai quand même bien aimé dans l'ensemble les dialogues et l'amour vache entre le trio, on peut donner crédit à l'équipe des scénaristes à m'avoir réussi à m'attacher à leurs personnages. Réussi certes, mais l'équilibre des trois aurait pu être mieux foutu. Franklin reste le personnage le moins important du jeu, contrairement à Michael qui a beaucoup de missions dites de « développement scénarisé » de son personnage. Franklin lui se tape majoritairement des missions type GTA 1 proposé par Lester, assassiner des cibles POINT. Son ascension de banlieusard à criminel riche est sous-développée dans la narration et ça, être dans une évolution d'un gangster lambda à un baron du crime c'est une de mes plus grandes espérances abattues par une histoire cantonnée à un fil narratif rasoir avec le FBI qui plombe majoritairement la moitié du jeu.

Pour finir sur la deuxième énorme aberration du jeu, la fin aux choix multiples. C'est le plus gros reproche que je puisse faire à la plume des scénaristes menés par Sam. Sachant que l'happy ending qui permet de sauver les trois héros arrive comme un cheveu sur la soupe, les deux autres options sont aussi mal amenées. On sent que la fin de l'aventure a été rushée à la va-vite. Qu'on le dise tout de suite, comme Ladannette sur Gameblog, assassiner Trevor de façon obligatoire par le biais des deux autres personnages aurait été aussi émouvant et dur que la fin de RDR. Bien sûr, si l'écriture avait suivi une graduation constante de la haine Michael/Trevor. La seule est bonne raison que le Canadien de la bande est le personnage le plus réussi du jeu, malgré son côté psychopathe et imprévisible, des trois personnages, c'est celui qui est le plus loyal. Malgré les carences du scénario, je me suis attaché à cet archétype du « Hipster couillu », sa voix, son comportement « random », ses pulsions destructrices et meurtrières pas totalement injustifiées qui plus est. À titre d'exemple qui m'a scotché, le meurtre du couple, la femme qui domine l'homme, qui devient une sorte de castré à ses côtes, toujours peurs de ces réactions et qui plus est dépendant d'elle. Une pédale incapable de faire ses propres choix comme beaucoup de couples d'amis que j'ai croisés et moi-même vécus. Derrière l'action invraisemblable de Trevor, j'ai trouvé le geste comme une sorte de libération face à la nécessité que beaucoup de mecs de mon âge ont, le faîtes de se caser avec la première venu pour assouvir une sorte d’ascension sociale virtuelle : « Être en couple çay tro kewl § - Mon cul ouais ! ».

"Si la rue était pavé de bites, elle marcherait avec son cul" - Le Paparazzi.

Le jeu à levé deux polémiques, l'une sur l'ordre de la misogynie, l'autre de l'ultra-violence par la fameuse scène de torture. La personne qui a balancé que l’œuvre était l'apologie de la sous-traitance du sexe féminin n'a pas totalement tort, non, je déconne, le débat n'a pas lieu d'être. Polémiquer sur la place des femmes dans un GTA, fallait le faire depuis le premier volet. Les femmes ont toujours eu des rôles peu glorifiants dans cette licence. De là de pousser une gueulante maintenant et sur un jeu vidéo dont les femmes ont toujours eu généralement l'image soit de la bimbo (DOA, Tekken, Tomb Raider) soit de la « gruche » à sauver (Mario, Zelda). Défendez plutôt les conditions et l'image de la femme contre la pornographie odieuse d'une Miley Cirus déchaînée plutôt que s'en prendre à Rockstar qui selon moi, ont réserver deux des plus beaux rôles féminins dans l'histoire du jeu vidéo par le biais de RDR (Bonnie McFarlane et Abigail Marston).

Deuxième et dernière polémique, la plus drôle, « l'apologie de la torture », oui la scène de torture avec Trevor comme tortionnaire est très hard. Paradoxalement, J'ai trouvé que c'était une des missions des plus fines dans la critique dans le sens où les développeurs insistent sur le point que le traitement de l'administration américaine face aux terroristes avérés est moins jojo que de ce qu'on voit dans un 24 heures Chrono, la convention de Genève ? Bitch please ! La scène est décalée, on s'en rend compte que le meurtre de la personne visé ne sert à rien dans l'histoire ni à la situation des agents du FBI qui ont orchestré ce supplice. Awesome ! /FIN SPOIL

GTA Online, une des grosses promesses du studio écossais pour son nouveau bébé, Bien ou bien ? Décidément, le monde d'internet m'a toujours fait rire : « Fuck U Rockstar U Suck ! ». Cette magnifique phrase était le leitmotiv du 1er octobre, Rockstar s'est laissé deux semaines entre la sortie du 17 septembre pour mesurer le succès du jeu afin de commander assez de serveurs et lancer tranquillos le MMORPG Marseillais, grave erreur. Ce qui est drôle, c'est qu'il s'attendait à un succès similaire à GTA IV, mais alors, l'explosion des ventes que nous connaissons aujourd'hui n'étant pas prévu dans les plannings, ils ont exploser le quota hebdomadaire d'heures de travail de l'équipe par rapport à une brigade de cuisine à deux macarons Michelin. Tout ça pour se foirer à la mise en ligne, manque de serveurs par rapport aux connexions, beaucoup de problèmes comme la fameuse disparition des personnages crées. Alors oui, ça a foutu un froid entre les nombreux joueurs et Rockstar, après faut-il cracher sur un mode online gratuit et qui compte avoir de grosses évolutions au fil des mois ? Oui si le studio propose plus tard des DLC putassiers comme la majorité des autres studios. Après ma dizaine d'heures au compteur de ce mode, je suis un des plus surpris par sa qualité. Pour tout vous dire le mode multi en ligne, phénomène de cette génération de console, je ne suis pas friand de ce genre d'expérience. Plutôt joueur qui aime les bonnes histoires et gameplay qui donne envie de jouer de la première heure jusqu’au crédit. Loin d'être un pétard mouillé ?

Contrairement à la semi-déception du multi de Red dead Redemption, Rockstar a appris de ses erreurs, première surprise, le mode est scénarisé, plus vous évoluez de grade, plus vos missions Co op multi évolue dans le temps. Disons que mieux vous évoluez mieux Los Santos et ses habitants vous considèrent comme un « grand » du crime. 500 missions sont prévues au compteur, même si elle manque un tantinet de variété en ce moment, j'attends de Rockstar des missions Co op aussi épiques que celle de RDR (c'était une de ses grosses plus-values). Les modes multijoueurs comme les Deathmatch et les courses ne sont pas laissés en plan, je trouve les maps certes un peu mal aménagées, mais jouer avec 16 de vos potes avec un micro que ce soit en mode libre ou compétitif, de grosses bonnes barres sont en perspective. Mais des amis ? Dites-moi que vous en avez ? Quoi non ? Comme dans le mode solo, le jeu propose moult détails à la « con » qui font toute la différence, déjà prenez en compte que vous avez tout comme le mode solo (vous voulez encore deux pages de détails?). Maintenant, pouffer de rire avec l'obligation de souscrire à une assurance pour tous vos véhicules personnels. Ajouter le mouvement labial de votre personnage qui se fait avec votre micro ou la nécessite de déposer votre argent à la banque pour ne pas vous faire voler votre argent par les 15 autres joueurs de la map.

Sur ce cinquième volet, on sent que c'est "le" jeu où les développeurs ont eu de l'ambition et de la thune pour suivre les idées. Beaucoup on de la thune dans le secteur, mais peu on une maîtrise comme les gars de chez Rockstar. Ils ont compris une chose que les autres n'ont pas assimilée. L'échange entre les studios du giron qui permet une évolution constante de créativité et surtout l'ancienneté des développeurs permet d'accumuler de l'expérience dans le domaine. Rockstar n'évolue pas concrètement, il se perfectionne de jeu en jeu, c'est peut-être aussi un reproche à lui coller. Ils ont du talent et ça même si vous n'aimez pas le jeu (ce que je comprends), si vous ne l'avez pas compris, c'est que peut-être, vous avez "oublier" ce qu'était un "vrai" jeu vidéo.

Contractant le plus gros chiffre d'affaires depuis les débuts de l'industrie, GTA V ne démérite aucunement son succès. On peut détester cette licence, sûrement loin d'être le meilleur jeu au monde, mais son aura et sa qualité sont tels qu'on peut le considérer comme le "Rambo" de cette génération de console, il arrive, il démonte la tronche de tout le monde niveau qualité technique, artistique et ludique tant avec le mode solo que le mode en ligne. Proposant son lot de missions mémorables, de moments jubilatoires, d'activités annexes et une map énorme à explorer, GTA V parait invincible, sauf son talon d'Achille qui lui fait défaut, au doux nom de narration, reste trop mal ficelée pour devenir mon archétype du jeu vidéo.
Koreana
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le 11 oct. 2013

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Luc Le Gonidec

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