Kat & Kitty

Pendant très longtemps considérée comme la raison n°1 d’acheter une PS Vita, la réputation de Gravity Rush n’a pas suffit à ce que je franchisse le pas (comme tout le monde ou presque) mais comme Sony voulait en faire une suite, ils ont porté le jeu sur la PS4 pour qu’enfin ça se vende et c’est via cette version que j’ai pu joué à ce jeu qui m'intrigue depuis un moment.

GAMEPLAY : 8/10

C’est sans aucun doute le gameplay qui fait de ce jeu une marque d’originalité et de qualité, puisque l’on peut se propulser dans n’importe quelle direction à toute vitesse, faire léviter et bazarder des objets du décor, inverser la gravité à volonté sur la paroi sur laquelle on atterrit, glisser à toute allure collée à la façade... nous donnant un sentiment de liberté assez grand et appréciable (qui m’a beaucoup rappelé la saga inFamous). La lisibilité de l’action et la précision de nos mouvements sont très corrects compte-tenu du défi posé par ses mécaniques qui induisent de sans arrêt bouger la caméra dans tous les sens, par exemple des indicateurs discrets sur l’interface montrent les ennemis autour de nous, très pratique.

Ce sont les quêtes les plus difficiles qui montrent des problèmes de caméra particulièrement gênants jusqu’à ce qu’on apprenne par cœur le parcours, anticipant les manœuvres à éviter (se fixer à une mauvaise paroi va réorienter la caméra dans la mauvaise direction, le temps de se repérer et de se remettre peut s'avérer très cher quand on vise l'or en défi) mais à vrai dire la difficulté n’est pas très prononcée la plupart du temps. Pour moi, c'est sans doute à cause de l’originalité de ce gameplay : il est très difficile de réagir au quart de tour quand on se demande si on est à 90° par rapport au sol ou à 180°, ce sont les quêtes annexes et boss optionnels (surtout un) qui exigeront beaucoup, j’ai quand même platiné le jeu donc c’est pas insurmontable mais c’est la limite du gameplay, ça et sa prise en main un peu délicate mais je trouve pas que ce soit un défaut, si c’est le prix à payer pour avoir des mécaniques qui changent un peu d’habitude ça ne me dérange pas.

REALISATION / ESTHETISME : 6/10

Le monde ouvert dans lequel nous sommes amenés à évoluer a beau être sectionné en zones bien distinctes à débloquer petit à petit, on peut à haut level parcourir ce monde d’une zone à l’autre en temps réel sans aucun temps de chargement, ce qui pour un jeu issu d’une console portable est assez impressionnant, surtout pour un monde d’une taille assez conséquente. Malheureusement, pour obtenir ce résultat tout en fluidité la distance d’affichage pure est sacrifiée et la remastérisation de la PS4 n’a pas remédié au problème, les zones au loin sont affichées par de vulgaires traits montrant vaguement leur forme avant qu’on s’en approche, le passage du jeu sur console portable aurait pu être l’occasion de tout afficher (quitte à conserver des textures étirées de près) mais il n’en est rien, c’est un portage fait pour faire décoller les ventes et non offrir un nouveau souffle créatif au jeu. De plus, par deux fois le jeu m’a envoyé par delà une texture me forçant à annuler la mission pour de nouveau jouer, pour une remastérisation ça le fait pas trop.

Un point sur lequel je risque de diverger par rapport à votre avis, l’esthétique est en dents de scie pour moi, autant le chara-design des gravitéennes je le trouve tout simplement sublime mais le reste est un peu quelconque à mes yeux, les Névis ressemblent vaguement à des croisements entre animaux et monstres mais c’est loin d’être élaboré toujours cette couleur rouge et ses cœurs à viser, même pour les boss, les PNJ humains ressemblent pas à grand chose également, quelques décors valent le coup mais rien d’inoubliable, heureusement qu’il y a les musiques. Les cinématiques façon comics marchent très bien par contre, c’est bien dessinée, on peut faire pivoter la surface... c’est un moyen économique mais efficace d’autant qu’il y a quelques cinématiques faites avec le moteur du jeu avec des transitions assez bien amenées.

SCENARIO / PERSONNAGES : 7/10

On incarne Kat, une blonde toute mimi un peu (très) naïve dont la gentillesse lui fera résoudre tous les problèmes auquel elle est confrontée, c’est pas terrible dit comme ça mais le jeu ne se prend pas trop au sérieux donc ça passe, et encore une fois elle est vraiment mimi, et puis elle est toujours accompagnée d’un chat tout ronron. Les autres personnages vraiment forts du jeu sont également des personnages féminins, un parti pris osé quoi qu’on en dise dans le milieu du jeu vidéo, avec Raven et Yunica, leur personnalité est assez simple à cerner et j’ai très vite vu où le jeu voulait en venir mais là encore ça passe, parce qu’en plus d’avoir la classe (surtout Raven) elles changent au fil de l’histoire et c’est assez cohérent, pas très recherché mais cohérent.

Le scénario est prétexte aux situations de jeu et ne prend jamais plus de place qu’il ne devrait, c’est une histoire simple bien racontée, bien rythmée, bien portée par ses personnages, absolument rien n’est exceptionnel là-dedans mais il se laisse suivre sans problème. Peut-être que l’univers atypique aurait pu être davantage travaillé mais c’était clairement pas ça la priorité des développeurs, et ça peut se comprendre. Par contre, la fin est peut-être un peu trop ouverte, ça fait un peu genre on vient d’empêcher le méchant de l’emporter, espérons qu’on ait l’occasion de le battre au prochain épisode.

CONCLUSION : 7/10

Gravity Rush peut compter sur l’originalité et la qualité de son gameplay pour me donner envie de jouer à sa suite, la remastérisation sur PS4 est un peu fainéante mais vu le peu de ventes de Vita elle n’est clairement pas inutile, en plus elle comprend les quêtes annexes en DLC qui sont souvent réussies, en espérant que le support PS4 exclusif de Gravity Rush 2 lui permette de s’affranchir des limitations que se coltine cet épisode vu le support portable original.