Max Payne fait un retour fracassant sur nos consoles. Entre nostalgie et nouveauté, on ne lâche pas

Une bouteille de Jack Daniel, un 9mm posé sur la table. Un ex-flic titube et erre dans sa chambre poisseuse de Sao Paulo. 11 ans après ses premières (més)aventures, Max Payne revient sur nos consoles dans un épisode toujours aussi noir qui promet son lot de douilles et de sang versé.

Après avoir arpenté les rues du New-Jersey durant deux épisodes, Max se retrouve donc au Brésil où il travaille comme agent de sécurité pour Raul Passos, un richissime homme d'affaire. Le job qui s'annonçait plutôt calme va vite dégénérer, pour notre plus grand plaisir. De prise d'otages en enlèvements, certaines personnes en veulent particulièrement à la famille Passos, Max va avoir du travail.
Le jeu est signé Rockstar, studio que l'on ne présente plus, auteur notamment de la série culte GTA. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ça se voit. Personnages soignés, narration aux petits oignons et gunfights enragés ; le dernier opus des développeurs new-yorkais décoiffe. On retrouve tous les éléments cultes des précédents opus : séquences de bullet-time (instants ralentis qui permettent à Max de tirer précisément plus vite que son ombre), univers noir, scénario mature et osé. Pas de place pour les scènes à l'eau de rose, avec Max, soyez sûrs de plonger dans une atmosphère plus sombre et angoissante que jamais.

Sur les graphismes, c'est simple, on en prend plein les mirettes. Les balles fusent au ralenti, la ville de Sao Paulo impressionne par son immensité et l'on ne distingue plus les scènes de gameplay des cinématiques. La variété des lieux où Max vous entraînera est sans aucun doute un point fort : stade de football, boite de nuit, trains lancés à toute vitesse, bars glauques... les développeurs ont fait l'effort de varier l'expérience de jeu. Le nombre d'effets visuels est lui aussi assez hallucinant : la vue de Max se trouble, les couleurs se saccadent à la prise de médicaments et les blessures infligées aux ennemis sont criantes de réalisme.

Réaliste, le jeu l'est assurément : Max a pris de l'âge et ça se voit, il est plus lent, a prit de l'embonpoint, boit énormément et avale des analgésiques pour se soigner. Les dialogues saisissent par leur crédibilité et les mouvements de tous les personnages impressionnent par leur véracité. L'aspect cinématographique du jeu n'est pas négligeable. La mise en scène rappelle Die Hard ou de la Mémoire dans la Peau. A l'instar de ces films, les créateurs du jeu ont insisté sur l'omniprésence de l'action à l'écran. Il faut dire que l'enchaînement des phases de gameplay et des cinématiques est très efficace : on observe autant qu'on participe à l'action. Et c'est là où le jeu marque des points : dans sa fluidité.

Avec Max, pas de temps mort. On avance et on flingue à tout va sur des armées entières de para-militaires, de dealers ou de petites frappes brésiliennes. Toutefois, si vous pensez pouvoir foncer dans le tas en tirant sur tout ce qui bouge vous risquez vite de trépasser. On ne fait pas de l'infiltration mais il vaut mieux rester prudent en s'accroupissant et en éliminant méthodiquement ses ennemis.
Côté scénario, on se surprend à vouloir comprendre cette histoire qui s'annonce moins banale que ce que l'on peut imaginer au départ. Les développeurs ont fait un réel effort pour varier les actions et les séquences de jeu : snipers, course-poursuite et gunfights ponctuent le cheminement de notre bad guy. L'histoire est également entrecoupées de flashbacks (jouables eux aussi) particulièrement bien pensés qui rappelleront de (très) bons souvenirs à certains.

Malheureusement il existe quelques petits bémols. L'abondance d'effets visuels, bienvenue au début se révèle vite brouillon et gâche un peu l'exploration. La maniabilité connaît elle aussi quelques impairs : en mode facile ou normal, la visée automatique ne cible pas toujours correctement l'ennemi sur lequel on désire tirer. Si vous êtes déjà adepte des deux premiers volets, passez directement en mode de visée difficile.
CaiusB
8
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le 22 juin 2012

Critique lue 290 fois

CaiusB

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