Pour ceux qui ont pratiqué les opus MSX, il saute aux yeux que Metal Gear Solid est très très proche de Metal Gear 2. Par sa structure, par son gameplay (vue du dessus, etc...) mais aussi par certains aspects franchement old school : le sol qui se dérobe sous les pieds du héros (so 80's !), la nécessité d'équiper manuellement les cartes magnétiques, etc...
Là où il innove franchement, c'est dans ses idées de mise en scène et sa narration qui se veut très sérieuse. Même la cinématique d'intro a encore de la gueule grave, ce qui, quand on sait comment les jeux PS1 vieillissent mal, est quand même une sacré preuve de talent. Le jeu nous sert une histoire what-the-fuck étrangement bien racontée et très premier degré, et le plus bizarre dans tout ça, c'est que ça prend ! Pourtant Kojima prend un malin plaisir à nous déstabiliser en permanence, en gavant le jeu de référence directes au joueur qui brisent le quatrième mur, mais ça ne fait que rajouter au charisme du jeu.
Bon les dialogues en font un peu trop des fois, avec de la pseudo -philosophie de comptoir incompréhensible qui tente vaguement de justifier le fait que des meurtriers de masse n'aiment pas tuer, ou encore qu'on peut tout à fait vouloir se truffer mutuellement de plomb tout en s'appréciant, mais bon ça m'a un peu passé au-dessus de la tête à vrai dire !
Niveau gameplay on est en terrain connu, avec une vue de dessus un peu limitée (la caméra colle un poil trop Snake je trouve), plein de boss, et une approche furtive bien plus efficace que son alternative armée. La caméra qui se repositionne lorsqu'on est à couvert ou encore la vue FPS ponctuelle permettent d'améliorer la lisibilité, et participent à la dynamisation de la mise en scène. Seul "défaut", quelques passages sont plus faciles à la croix directionnelle qu'au joystick, qui a tendance à rendre certains déplacements imprécis.
Oh et signalons que la fin est extraordinairement niaise, j'ai rarement vu ça ! Ça dure des plombes, ça dégouline de guimauve ridicule, encore heureux que l'excellente musique de générique de fin rattrape tout ça.
Un excellent jeu qui oscille en permanence entre ses innovations et son côté old-school assumé, tout en faisant régulièrement preuve d'un folie déstabilisante franchement addictive.
17/20