Portal est un jeu de Valve sorti il y a quelques années, un mélange entre le FPS et le jeu d'énigme.
Un jeu de tir à la première personne donc, où il n'y a pas d'armes, pas d'effusion de sang : votre seul équipement est un portal gun, c'est à dire un pistolet qui permet de faire deux portails au mur.
Et c'est sur ce mécanisme que tout le jeu repose : les portails : vous entrez dans l'un, vous ressortez par l'autre. (Et si vous entrez avec une certaine vitesse dans un portail, vous en ressortez avec la même vitesse. On ne peut faire que 2 portails à la fois, et sur certaines surfaces.)
Toutes les énigmes sont donc basées sur ce mécanisme simple, mais qui permet énormément de possibilités Le jeu obéit à un rythme calibré à la perfection : on arrive dans une salle, on réfléchit, là soit on trouve directement, soit on doit galérer un peu, mais une chose est sûre, on ne reste jamais bloqué extrêmement longtemps. Et une fois que l'énigme est finie, on se dit "mais c'était tout simple, comment n'y ai-je pas pensé tout de suite ?" et on passe à l'énigme suivante.
Ce premier volet, Portal, est devenu culte, autant pour son gameplay original que pour son ambiance très particulière : vous êtes un cobaye humain dans un laboratoire dirigé par des machines,
et c'est une intelligence artificielle psychothique qui vous accompagne de sa voix tout au long du jeu, essayant de nombreuses fois de vous détruire. Un humour très caustique, mais qui fonctionne très bien.
Pour Valve, après le succès de Portal, il y avait une certaine facilité pour la suite... En effet, il était très facile de décevoir les fans qui l'attendaient au tournant. Et bien les équipes de Valve ne sont pas tombés dans cette facilité, au contraire, ils se sont mêmes surpassés.
Tout ce qui était bien dans le premier est là, mais en deux fois mieux. Toujours les mécanismes de bases, mais avec un tas de nouveaux éléments.
Toujours cette ambiance si particulière, mais elle est là encore plus prenante. Le scénario est extrêmement approfondi, tout en cohérence avec le premier, mais beaucoup plus intense et immersif.
Il est très dur pour moi de vous dire tout mon enthousiasme sur le jeu sans vous spoiler, alors je vais être très vague, en espérant vous mettre tout de même l'eau à la bouche.
À la fin du premier Portal, vous arrivez à vous échapper du complexe scientifique d'Aperture Science à moitié évanouie, un robot vous entraine dans une chambre de motel ou vous êtes stockée quelques temps (vous êtes un cobaye après tout...)
Et là, un personnage totalement nouveau (qui aura une grande importance dans la suite du jeu) vient vous tirer de cette chambre d'hôtel, et vous propose de collaborer pour sortir du complexe.
Vous finirez bien sûr par rencontrer à nouveau GLaDOS, l'intelligence artificielle psychothique du premier opus, qui aura des répliques plus cinglantes que jamais.
Et attendez-vous à de belles séquences scriptées (en somme, des cinématiques que vous vivez en temps réelles), avec une mise en scène impeccable, qui fait qu'on a parfois l'impression d'être dans un film de Pixar ou de Dreamworks.
Côté graphismes, c'est extrêmement joli. Valve a profité de son expérience de Left 4 Dead 2 pour rendre ce jeu extrêmement beau, au niveau des décors, des effets de lumière, et de la mise en scène.
Côté son, c'est parfait : les doublages sont impeccables et le sound design est excellent, il y a même certains passages où la musique s'enrichit en fonction de ce que fait le joueur. C'est le même compositeur que le premier épisode, l'excellent Jonathan Coulton (il a aussi composé une chanson pour Left 4 Dead 2).
Côté gameplay, le côté puzzle est aussi efficace de premier, il demande cependant un peu moins d'adresse puisque d'une part, il y a moins d'énigmes qui demandent un timing précis et d'autre part, si vous êtes un peu imprécis de quelques centimètres sur le placement d'un portail, du moment que le jeu voit que vous avez compris où le situer, il sera situé au bon endroit.
En fait, la philosophie de ce deuxième opus, c'est que si vous avez compris comment résoudre une énigme, vous pouvez la résoudre, quelle que soit votre adresse à la souris. Ce qui le rend très plaisant à jouer.
------ Attention : ci-dessous, quelques spoils sur les nouveautés du Gameplay -----
Les tests se voient enrichis de nouveaux mécanismes : lasers à orienter de certaines façons, ponts de lumière sur lesquels vous pouvez marcher et qui se transmettent de portail en portail...
Mais l'amélioration la plus notable est le système de peintures (inspiré du jeu Tag: the Power of Paint, dont Valve a recruté l'équipe) : trois types de peintures qui ont des propriétés différentes.
La première peinture (gel repulsif) vous permettra de sauter très haut ou de rebondir (en fonction de la distance de chute)
La deuxième peinture (gel de propulsion) éliminera toute friction du sol (en résumé, plus vous avancerez sur cette peinture, plus vous glisserez vite)
Et la troisième, c'est vraiment la plus excellente, peut-être la plus inattendue, donc je vous laisse le plaisir de la découvrir en jouant à Portal 2.
Ce n'est pas une dénaturation du gameplay : vous n'aurez pas de pistolet à peinture, il faudra utiliser des portails pour verser la peinture un peu partout.
------ Fin des spoils -----
À côté de ça, il y a un mode co-op également qui vous permettra de vivre des missions conçues pour deux joueurs (vous n'incarnerez plus Chell mais deux nouveaux personnages dont l'existence est expliquée par le scénario solo), ça prend forme d'une petite campagne à l'histoire moins fouillée.
Il y a plein d'outils ingénieux, qui permettent par exemple de montrer un endroit spécifique à son coéquippier, de déclencher un compte à rebours pour les épreuves qui nécessitent de la synchro, et des actions avec le coéquippier qui ne servent à rien, par exemple jouer à Pierre feuille ciseaux, taper dans la main du coéquippier... Par contre ça a le don d'agacer GLaDOS, qui vous encouragera a faire des sales coups à votre collègue plutôt que de résoudre les tests.
Conclusion :
Portal 2 vous promet un mode solo excellent de bout en bout, qui amène de la profondeur au jeu et qui se termine sur un dénouement vraiment fort en surprise et digne des plus grands jeux vidéo. Et en prime un mode co-op vraiment bien pensé et qui promet de grands moments de déconnade.
Comptez au minimum 7 heures de jeu, moins si vous foncez sans regarder autour de vous et sans faire attention aux dialogues (pourtant excellent et merveilleusement interprétés, plus encore si vous avez envie de flâner dans les décors très riches et d'essayer différentes solutions aux énigmes, et vous pouvez multiplier cette durée par deux car sitôt terminé, on a envie de refaire le jeu de bout en bout tant c'est bon.
Gros coup de cœur pour le générique de fin qui, prodigieusement, arrive à être aussi excellent que le classique "Still Alive" du premier épisode. (voire encore meilleur selon les goûts... selon mon goût). À mon avis, avec une combinaison comme ça, Portal 2 a de fortes chances d'être un des jeux de l'année !
Quant à ceux qui se demandent s'il vaut bien son prix de 50€ : il le vaut largement, et même beaucoup plus que beaucoup de jeux vendus au même prix !
