Resident Evil
8.2
Resident Evil

Jeu de Capcom (2002GameCube)

Resident Evil... Ce jeu auquel je n'avais jamais joué mais qui m'a pourtant marqué au fer rouge comme peu ont su le faire. Un jeu qui m'a toujours donné envie, qui a nourrit tout un tas de fantasmes dès mon acquisition de la PS1 (j'avais 8 ans en 1998, oui c'est tardif :D ) et durant mon adolescence. Le nom avait un petit je ne sais quoi de mystérieux "Résidentévil" (encore aujourd'hui je le prononce à la française) me faisant penser à un autre super jeu de l'époque "Medievil", des jaquettes d'enfer, une réputation à toutes épreuves... Et pourtant, pour une raison qui m'est toujours inconnue et sûrement absurde je n'ai jamais mis la main sur un seul titre de la série avant très récemment. Il y a 2-3 ans, j'ai dégotté un exemplaire de Resident Evil 4 pour une bouchée de pain et j'ai enfin pu me lancer dans l'aventure RE. Malgré un petit temps d'adaptation au gameplay un peu rigide (je n'étais pas très familiarisé avec des personnages lourds à manipuler) le verdict final a été sans appel : un claque ! (en oubliant le scénario quand même :D )

Du coup, je me suis dit que le temps était venu de me faire la série complète, et quoi de mieux que de mettre la main sur le fameux remake du 1er volet sur gamecube ? L'achat fait, j'ai pu me lancer à l'assaut du manoir mythique !

Je ne vais pas mentir, j'avoue que ma première expérience ne fut pas très glorieuse surtout après avoir déjà eu un peu de mal à me faire à la lourdeur de Léon dans RE4 (ça me semble risible maintenant :D ). J'ai sûrement du mourir a plusieurs reprises dès le premier zombie simplement parce que je n'arrivais pas à déplacer le personnage comme je le voulais. La frustration montant, la difficulté de m'habituer aux mécaniques du jeu, j'ai jeté l'éponge assez rapidement malgré l'atmosphère envoûtante et la qualité esthétique indiscutable. Plusieurs mois après, j'ai réussi à me motiver pour retenter une nouvelle exploration du manoir et passer outre la rigidité du gameplay... Si j'ai bien réussi à avancer un peu plus loin, et même à trouver le tout fort sympathique, j'ai finalement du laisser tomber par manque de temps, en m'y remettant forcément j'étais complètement paumé et je ne savais même plus ce que je devais y faire. Nouveau fail, nouvelle frustration, remise au placard pendant plusieurs années cette fois.

Ce n'est qu'il y a quelques jours, après tout le foin fait autour du lissage HD, que je me suis dit que j'allais rebrancher ma gamecube et en finir une bonne fois pour toute avec cet opus, en me lançant ce challenge plutôt comme corvée que comme vrai plaisir.

Aujourd'hui je ne peux que me féliciter de m'être forcé à terminer ce jeu tellement la claque a été impressionnante ! Honnêtement, je m'attendais à trouver là un titre sympa mais assez vieilli et surtout surcoté et surévalué. Je pensais ne pas pouvoir me faire à la rigidité du gameplay, et j'avais assez peur de tomber sur des énigmes tordues et lourdingues. Autant vous dire que je me suis lourdement trompé. Même si j'avoue que la manipulation du perso est restée approximative jusqu'à la fin du jeu, même si certains aller-retour était un peu lourd, rien de tout cela n'a pu nuire au plaisir de jeu, ni même user ma patience. Resident Evil (rebirth) est une réussite totale autant esthétiquement qu'en tant que "jeu".

Si on lui donne sa chance, si on fait un petit effort d'adaptation au début du jeu pour comprendre ses mécanismes, pour se faire la main sur le perso, RE devient rapidement extrêmement immersif, captivant et poser la manette avant d'en avoir vu le générique de fin devient presque impensable.

Visuellement, je l'ai dit, le tout est extrêmement travaillé, chaque plan est un régal et surtout chaque plan est parfaitement pensé/dosé pour qu'il crée un sentiment de vulnérabilité chez le joueur, sans pour autant être bêtement frustrant. La bande son est elle aussi très bien pensée, renforçant l'atmosphère et accompagnant avec brio la progression du joueur, que ce soit les musique, le tonnerre, le bruit de pas, le tic tac d'une horloge ou même le silence de plomb, tout concorde et tout tombe à pic, même les musiques plus calmes qui permettent de faire retomber la pression dans les fameuses salles de repos. On notera peut-être simplement que le bruit des zombies auraient pu être amélioré (par moment on se croirait presque au milieu d'un troupeau de vaches), seul bémol auquel je pense.

Coté gameplay, même s'il faut un peu apprendre à manipuler Chris et Jill moyennant certaine frustrations au début, on se rend assez vite compte que tout est prévu, que c'est utile pour renforcer l'atmosphère du jeu, mais que tout est fait pour que, passé le temps d’adaptation, chaque mort soit bien du à la faute du joueur plutôt qu'au défaut du jeu. Que ce soit le placement des zombies, leur nombre, l'apparition des ennemis plus résistants ou de nouvelles armes, voire même certains moments clés du jeu : tout est bien dosé. Les morts un peu idiotes du début du jeu sont la pour poser le décor, pour fonder ce sentiment de vulnérabilité sur une réalité : la moindre erreur peut coûter cher, et la sanction est extrêmement dur. Du coup, ça nous pousse à faire attention et à éviter de prendre des risques à la légère. Chaque situation devient problématique - sans être frustrante - et propose un petit challenge en soi. Même les nombreux aller retour sont rarement (n’exagérons pas, parfois ça l'est) nuisibles au plaisir de jeu mais contribue à le renforcer. Chaque item placé dans le tout petit inventaire doit être choisi avec intelligence, nos déplacement doivent être pensé et l'improvisation peut s'avérer fort risquée. Bien évidement, après quelques heures de jeu on fini par bien connaître le manoir (et plus tard les autres environnements du jeu), et donc à savoir ou se situent les obstacles importants ce qui évite à nouveau d'inutiles frustrations qui auraient pu naître sur le long terme. Cependant le jeu ne se prive pas de nous rappeler qu'il a plus d'un tour dans son sac :D

Petite mention spéciale à quelque chose qui m'a vraiment fait plaisir après avoir fait quelques jeux plus récents ces derniers temps : la mise en scène. Alors, qu'on soit franc, le scénario est assez bidon (quoique simple et efficace finalement) et les dialogues sont nanardesques au possible. Ce n'est pas tant la qualité de l'histoire qui m'a plu ici mais bien la façon dont le tout est raconté. Exit les cinématiques incessantes, toujours plus longues, toujours plus inutiles et peu intéressantes mais qui se prennent tellement aux sérieux. Exit même les cinématiques qu'on ne peut pas passer (c'est un cancer dans certains jeux !). Exit le fait de confondre le jeu vidéo à une espèce de film interactif ou un machin hybride qui ne permet de raconter une histoire qu'en imposant une séparation nette entre le jeu et l'exposition de l'histoire comme au cinéma. Ici les cinématiques se font discrètes, courtes, concises et n'enrayent aucunement le rythme du jeu. Ici on peut passer les cinématiques si on en a rien à foutre ou si on se les retape après une mort. Ici, l'histoire n'est pas uniquement racontée au travers de cinématique, mais le jeu en lui même parvient à faire avancer l'histoire. Bon n'exagérons pas, on a aussi recourt à des petits textes à lire mais même ça, ça se fait relativement discret, d'autant plus que ces textes font aussi partie du jeu vu qu'ils divulguent des indices pour les énigmes. C'est peut-être idiot, et c'est sûrement dû à certaines mauvaises expériences toutes récentes mais ça a vraiment été une vraie bouffée d'air frais pour moi !

Bref, ce monument du jeu vidéo n'a vraiment pas volé sa place au rang de jeu culte et mérite qu'on lui prête une attention particulière. Je pense que, même s'il est clair qu'il ne plaira pas à tous (chacun son dada au fond) pour moi c'est vraiment une expérience à vivre si l'on s'intéresse au monde du jeu vidéo.
dagjo
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Jeux terminés et Ma collection de jeux

Créée

le 17 mars 2015

Critique lue 295 fois

1 j'aime

dagjo

Écrit par

Critique lue 295 fois

1

D'autres avis sur Resident Evil

Resident Evil
LeChiendeSinope
9

Le modèle que tous les remakes devraient suivre

Voilà le jeu qui m'a donné envie d'acheter un GameCube. C'est aussi le jeu que j'ai le plus attendu de toute ma vie, je crois. Ce projet de remake, annoncé par Mikami comme une exclusivité pour la...

le 9 juil. 2010

32 j'aime

2

Resident Evil
SirMohawk
10

Mal Alpha

Nous sommes en 2002, Nintendo sort une nouvelle console de salon bien loin de ses standards actuels. J'entends par là, sans capteur de mouvements ni écran tactile superflu. Une console quoi : pensée...

le 9 oct. 2012

29 j'aime

8

Resident Evil
Floax
9

La frousse aux trousses

Autant être franc, je suis du genre peureux, et en exagérant un peu je pourrais dire que je me sens légèrement mal à l'aise dans les maisons de Boo dans Mario. Et pourtant j'ai voulu jouer à Resident...

le 29 avr. 2012

20 j'aime

Du même critique

La Liste de Schindler
dagjo
5

Critique de La Liste de Schindler par dagjo

Le film est loin d'être mauvais et loin d'être ennuyeux mais il lui manque trop de qualités pour en faire un bon film. L'histoire et les personnages manquent de profondeur et de subtilité (vous allez...

le 28 juil. 2013

24 j'aime

1

Blade Runner
dagjo
4

Critique de Blade Runner par dagjo

On m'en parlait comme un film excellent, un objet culte, un chef d’œuvre ! J'en suis vraiment déçu. Esthétiquement, c'est pas laid du tout. Cependant, je trouve que ça reste cliché et très typé "S-F...

le 19 avr. 2011

16 j'aime

4

L'Homme qui tua Liberty Valance
dagjo
9

Critique de L'Homme qui tua Liberty Valance par dagjo

Le film est simplement beau, il symbolise superbement le passage d'une époque à une autre. C'est ainsi que la loi du cow-boy fait place à la loi du juriste, que Doniphan (john wayne) fait place à...

le 24 août 2011

12 j'aime

2