Resident Evil 6
5.3
Resident Evil 6

Jeu de Capcom (2012Xbox 360)

Je n'ai jamais été un fan hardcore des Resident Evil. Des épisodes auxquels j'ai joué, les "vrais" opus (j'entend par là de REØ à RE5, en passant par Code Veronica et Revelations), tous m'ont plus ou moins plu. Je fais partie de ceux qui aiment l'ancienne formule autant que la "nouvelle". Qu'importe si la vue à changée, si l'action se fait encore plus présente qu'avant ou si les zombies ne sont plus de la partie, le fait est que Resident Evil 4 m'a happé. Le 5 aussi et, malgré le fait que je le considère comme le pire Resident Evil, c'est paradoxalement celui que j'ai terminé le plus de fois. Tout ça pour dire que j'attaque ce Resident 6 sans appréhension particulière.

A part peut-être celle laissée par les deux piètres démos du jeu, qui ne laissaient pas franchement transparaître un titre exceptionnel. La seule chose qui m'ait vraiment plu dans ces dernières, c'est un gameplay bien plus souple et fun que jamais dans la série. Le problème, c'est que le jeu ne met pas toujours ce gameplay au service de situations intéressantes. Tout du moins, lors des campagnes TPS (celles de Chris et Jake donc), qui ne proposent que de très rares moments excellents. La plupart du temps, on se contente d'avancer et de shooter du mob lamba... Ainsi que d'autres moins lamba au design absolument risible (Revelations n'est pas si mal de ce côté finalement, hein ?). Seuls certains boss s'avèrent potables à ce niveau et sont intéressants ludiquement parlant.

Cela dit, je dois bien reconnaître à ce RE6 des situations relativement originales, pour la série en tout cas, qui font plaisir à voir et, éventuellement, à jouer à côté de l'énième remake de la scène de la cabane de Resident Evil 4. Que l'ont retrouve non pas dans une, mais bien 2 campagnes, oui oui. Mais bon, je suppose que ça passe déjà mieux que les scènes mettant en scène 2 binômes et qui par conséquent doivent être faîtes 2 fois. Et elles ne sont (malheureusement) pas avares en temps de jeu. Du coup, la première fois ça passe, la seconde on est juste pressé de finir la séquence pour voir ce qu'il y a ensuite.

Ce qui est vraiment dommage avec les campagnes de Chris/Piers et Jake/Sherry, c'est qu'elles proposent de bonnes idées, de bonnes situations, mais le tout est tellement noyé au beau milieu d'un océan de nullité et de chiantise, qu'au final j'ai un peu de mal à garder un souvenir positif de ces deux arcs dans leur globalité. Ces deux campagnes représentent dans mon compteur à peu près 12/13h de jeu. En là dessus, je dirais que seules 3/4 heures doivent vraiment valoir le détour. Heureusement, il reste la campagne de Leon et Helena.

Sans grand surprise, c'est celle qui s'est avérée selon moi la plus intéressante. Ici pas d'infectés chinois qui vous sautent à la gueule à coup de salto arrière (sniper à la main) ou autres mi-hommes mi-sauterelles. Non, cette 3e campagne (que beaucoup font en premier, ce qui est compréhensible mais qui vous oblige du coup à endurer les deux autres en dernier pour déb... Nan, attendez, j'y reviendrai après ça) fait la part belles à ces bons vieux zombies. Des zombies plus en forme que jamais, capables de vous bondir dessus, ce qui se marie parfaitement bien avec vos nouvelles possibilités de gameplay.

Balai hors du fondement ne signifie pas forcément jeu encore plus bourrin. Bien sûr, le rythme est plus effréné qu'auparavant lorsqu'on avait un nombre supra limité de balles, mais l'aspect survival est toujours un minimum présent ici. Plus aussi hardcore qu'autrefois évidemment, il ne vous sera pour autant pas toujours possible de venir à bout de tous vos ennemis, les munitions descendant à vitesse grand V, tout comme votre jauge d'endurance. Ne comptez donc pas non plus vous faire toute une foule au Shoryuken. Cela dit, évitez quand même les petits niveaux de difficultés si vous voulez ressentir un minimum de tension.

Parce que mine de rien, si même la campagne de Leon reste assez orientée action, l'ambiance est au rendez-vous et m'est même arrivé de croire à un remake de RE2 à certains moments. Le stress et éventuellement les sursauts, devront être de la partie, selon votre sensibilité à ces choses là. Mais à vrai dire, la campagne de Léon n'est même pas celle que j'ai trouvé la plus tendue. Désolé pour le petit spoiler, mais si cela permet à certains de trouver la motivation d'endurer les deux campagnes TPS (et cette appelation est à peine réductrice, très honnêtemment), je pense que ça vaut le sacrifice. Moins longue que les autres campagnes, elle reste la meilleure avec celle de Leon/Helena. On se croirait même parfois dans une digne suite de RE4.

Mais quoi qu'il en soit, 2 campagnes de qualité sur 4, auxquelles on ajoute quelques passages de très bonnes qualité issues des mauvaises campagnes, il en ressort un jeu que je vous conseillerais tout de même. Peut-être pas à plein pot, mais si vous le trouver à un prix raisonnable ou qu'une âme châritable veut bien vous en faire grâce parce que le garder sur son étagère lui apportera le mauvais oeil sur sa famille pour les 14 décennies à venir, alors n'hésitez pas à le prendre.

Le jeu est loin, très loin d'être parfait. Et il est parfois frustrant de voir à quels point Capcom sont passé à côté de certaines choses alors qu'avec quelques choix plus judicieux ic et là, ce 6e volet canonique aurait pu être franchement excellent dans sa globalité. Malheureusement, la réalité est que les qualités certaines cotôyent une médiocrité sans nom, que ce soit sur le plan visuel, scénaristique, ou des situations mêmes... Tous ces points possèdent des notes positives comme négatives. On a quand même droit à un jeu qui se veut moins beau que Resident Evil 5, je sais pas si vous vous en rendez compte. Je me fiche de pas jouer au plus beau jeu qui soit, mais y'a quand même un minimum quoi. Surtout pour Capcom et son soit-disant plus gros projet jusque-là. Parce que même si on évite la comparaison avec son prédécesseur, Resident Evil 6 n'est visuellement pas un jeu digne de 2012. Dans le genre textures hideuses et modelisations en retards d'une (voire deux !) générations, il tape quand même fort...

Bon, cela dit, globalement ça reste un jeu agréable à regarder, tant qu'on s'approche pas trop de tout ce qui a une texture. Et certains plans sont même vraiment magnifiques. Si on pouvait reprocher à RE5 d'être un jeu paresseux qui se contente majoritairement de pomper le 4e épisode, le cas du 6 est un peu différent, puisque louable et gerbant à la fois. Le jeu propose de nouvelles choses, emprunte plusieurs chemins (dont on ne voit malheureusement jamais le bout, et c'est con parce qu'à l'arrivée nous attend un avenir radieux pour la série) mais schlingue tellement l'avarice qu'au final, malgré ses qualités on ne peut que le critiquer. Après tout, pourquoi prendre le temps de bâtir une nouvelle mythologie ? Pourquoi aller au bout de ses idées ? Et de ses modélisations par la même occasion ? Les joueurs ont pigé où Capcom voulaient aller avec leur esquisse de jeu, ils ont qu'à se servir de leur imagination pour combler les trous. Et puis, faut les comprendre les pauvres, s'ils avaient pris un an de plus pour peaufiner leur titre - que dis-je, le terminer ! - ces pauvres choux n'auraient pas pu toucher leur pactol avant une année entière !!!

Bref bref bref... La politique de Capcom vis à vis de ce jeu est à gerber ça c'est un fait, et à cause de cela, je ne pourrais forcer personne à faire ce Resident Evil 6, et ce n'est d'ailleurs pas mon intention. Tout le monde n'est pas maso au point d'endurer un petite dizaine d'heures de nulité pour une quinzaine d'expérience de qualité. Et je comprend tout à fait que certains se contenteront de faire l'impasse sur ce jeu qui, qui plus est, s'avère étonnamment dispensable scénaristiquement. Je tenais juste à dire que le jeu possède pas mal de qualités, même si elles ne sont pas visible au premier regard. Au final disons simplement que les pires moments de RE6 sont bien pires que les pires moments de RE5. Mais en contrepartie, les meilleurs moments de RE6 sont bien meilleurs que les meilleurs de son grand frère. A partir de là, c'est à vous de voir.

Créée

le 1 oct. 2012

Modifiée

le 1 oct. 2012

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Bakamaru

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