Resident Evil 6 par Joro Andrianasolo
Ils ont tenté tant bien que mal de faire 4 jeux en un. Avec un multijoueur pas trop mal foutu pour point commun entre elles. Les 4 aventures ont chacune leurs saveur, certains sont véritablement navrantes. Au sortir de la partie Jake/Sherry, par exemple je ne ressens presque rien. Un TPS sans âme, une succession de décors pas spécialement beaux où l'on s'acharne à effectuer des actions démonstratives. Ustanak ne nous fait JAMAIS ressentir un stress comparable à celui d'un Nemesis.
On y sent que le jeu s'est casualisé à mort, et ce boss de fin tout en QTE n'ira pas me contredire. J'ai éclaté de rire au moment du tir final à deux, tellement c'est caricatural. 80 % du temps (dans cette campagne-ci, il faut préciser), on croirait un gosse qui tente tant bien que mal d'impressionner ceux qui le regardent: toujours plus d'explosions, d'acrobaties. Les munitions devenant parfois exagérément rares auraient pu corser le challenge (j'ai dû finir le dernier chapitre aux poings, si si je vous jure) mais finalement c'est accessoire, peut-être aurait-ceété plus excitant si la difficulté avait sérieusement été élevée. Scénaristiquement, on n'apprends dans cette partie-ci presque rien sur les personnages, ceux qui avaient un peu suivi les news sur le jeu lors des premières annonces (bla bla bla, fils de Wesker etc.) savaient déjà tout.
Chaque campagne semble avoir été conçue véritablement pour être joué en coop, donc mon avis est un peu
biaisé pour l'avoir testé presque intégralement seul. Techniquement ce n'est pas parfait: décor inégaux à l'inverse des personnages ou des monstres, surtout les boss, dont la modélisation est très bonne, dommage qu'ils se rentrent littéralement dedans par moments.
Leon/Helena est plutôt sympathique. Bien que cette partie échoue totalement à inspirer la peur, elle reste ce qui se montre le moins éloigné de l'atmosphère sombre des touts débuts. Je la vois d'ailleurs comme un prolongement de l'épisode 4, autant dans son gameplay que dans l'ambiance des lieux visités. Il y a de sympathiques clins d’œil aux anciens épisodes (plans fixes sur certains escaliers, les lasers de Resident Evil 4 eux-même repris de l'ignoble film Resident Evil)
La campagne d'Ada est intéressante, elle explique dans les grandes lignes les dessous de chaque question soulevée par les autres scénarios et apporte un peu d'infiltration (mais très light alors) aux gameplay voulus variés jusque là. Reste que la belle asiatique est toujours aussi mystérieuse (et moins craquante qu'elle ne l'était dans sa somptueuse robe rouge il y a quelques années, je dois l'avouer).
Quant au duo Chris/Piers, c'est assez chiant durant la plus grande partie du jeu. Du sous-Gears of War, mais qui se rattrape sur la fin (l'épisode du bateau qui arrive presque à nous faire sursauter par moments).
Bref, je comprends la déception générale, mais je serais moins sévère. Ils ont abusé sur la quantité, au détriment de la qualité d'ensemble. 4 jeux en un dont 2 très discutables. Plus de 30 heures de jeu solo, mais avec un peu de remplissage, et un TPS qui n'est pas vraiment à la hauteur d'autres productions de son époque.