Silent Hill
8.1
Silent Hill

Jeu de KCET, Keiichiro Toyama, Akira Yamaoka, Team Silent et Konami (1999PlayStation)

Mars 1999, j'obtiens pour la première fois un exemplaire du magazine officiel PlayStation et je passe des heures entières à refaire en boucle la démo de Metal Gear Solid. Je m'essaye à la musique en faisant n'importe quoi sur la démo de Music et Rollcage avait l'air plutôt sympathique. Mais une vidéo attire tout particulièrement mon attention. Celle de Silent Hill, un titre aussi intrigant que sa propre bande-annonce.
La musique est époustouflante et reste gravée dans ma mémoire à jamais, en même temps ça m'arrivait régulièrement d'allumer la PlayStation juste pour regarder cette foutue vidéo.


Et durant l'été de cette même année, comme souvent quand j'accompagnais ma mère pour aller faire les courses je passais une bonne partie de mon temps à zieuter les magazines et particulier ceux sur les jeux-vidéos. Je lui faisais d'ailleurs acheter régulièrement le magazine officiel PlayStation (dont je parlais déjà plus haut) et ce quasiment rien que pour le CD de démos. C'est souvent de cette manière que je me faisais un avis sur un jeu avant de l'acheter, même si généralement fallait plutôt attendre Noël ou mon anniversaire. Mais il y avait un autre magazine qui m'intéressait ce jour là. Joypad, le numéro 88 pour être tout à fait exact (je l'ai encore d'ailleurs). J'avais remarqué le petit fascicule sur la saga Resident Evil, encore à l'époque du deuxième jeu que je trouvais fascinant, même si je préférais regarder mon frère y jouer plutôt que de réellement me lancer dans l'expérience. Mais c'est surtout la couverture de ce numéro qui m'intriguait avec le visage de cette femme à moitié dans l'ombre. Je ne le découvrirais que plus tard qu'il s'agissait de Dahlia Gillespie. Bien entendu il y avait un CD bonus, la démo d'un certain Silent Hill. Enfin j'allais pouvoir savoir à quoi ressemblait réellement ce jeu, après tout je n'avais vu qu'une simple bande-annonce. Fier de ma trouvaille, à peine rentré à la maison, je décide d'essayer ça sur ma magnifique PlayStation...et j'ai donc passé ma nuit à faire des cauchemars !


Jamais je n'avais été autant effrayé par un jeu-vidéo, ça m'a surpris à l'époque. Certains passages de Resident Evil 2 avaient pu me faire sursauter mais c'est tout. Là on atteignait un autre niveau ! C'est la toute première fois que je ne voulais pas continuer plus loin. Non pas à cause de sa difficulté mais à cause de son ambiance et son imagerie absolument angoissante. Au final il m'aura fallu des années avant d'avoir les couilles d'y jouer du début jusqu'à la fin, bon en réalité c'est juste qu'il m'a fallu du temps avant de l'acheter.
Réellement j'ai pu découvrir l'intégralité de ce chef d'œuvre grâce à mon frère. J'aimais beaucoup le regarder terminer certains jeux quand j'étais petit, c'était un peu comme regarder un film. Et puis là dans le cas de Silent Hill ça faisait un peu moins peur, mais ça ne m'a pas empêcher de faire des cauchemars plusieurs nuits d'affilée. Mais putain ce que ça valait le coup !


Bref...je raconte ma vie...
Il faudrait bien que je parle un minimum du jeu tout de même. Non ?


Que dire de ce premier opus ?
En fait, que dire de plus ? Tout a déjà été dit à propos de ce jeu. Dans ce cas commençons par le commencement.
Dès les premières minutes il est évident que Silent Hill est très différent d'un Resident Evil. Rien que par son générique absolument magnifique et cette musique enivrante digne d'un Twin Peaks.


Une fois le jeu lancé se retrouve dans les pompes d'un certain Harry Mason, qui contrairement aux S.T.A.R.S. de Resident Evil, est un homme absolument normal. Après un malheureux accident sur la route de la petite bourgade touriste qu'est Silent Hill, Harry découvre que sa fille Cheryl s'est enfui. C'est donc la tâche qui nous incombe, retrouver sa fille et se casser d'ici. Oui parce la ville, étrangement imprégnée d'un épais brouillard, est infestée de créatures affreuses. Ce qui d'ailleurs signifie souvent de courir comme un dératé afin d'éviter de mourir comme un con. Sans déconner, c'est une idée suicidaire de tenter de tuer tout ce qui bouge, non pas à cause des munitions limitées (surtout qu'il est plus intelligent d'utiliser une arme blanche) mais plutôt à cause de leur nombre affreusement...et bien nombreux. Autant les chiens ça passe mais les ptérodactyles ou les gros singes, ça non !
Évidemment, comme d'habitude, je m'égare dans mes propos.
Mais voilà encore deux points qui démontrent la différence entre Resident Evil et cette foutue colline silencieuse. D'une part la présence de nombreuses armes blanches, allant du simple couteau de cuisine au tuyau, en passant par le marteau (qui d'ailleurs ressemble plus à une pioche) ou encore la tronçonneuse cadeau bonus de quand t'as terminé le jeu. Bien entendu il y a aussi quelques armes à feu mais rien non plus d’excentrique (mis à part le cadeau bonus de quand t'as terminé le jeu avec la fin à la con avec des extra-terrestres, oui oui sans déconner).
D'autre part, le bestiaire bien plus glauque et dégouttant. Ici vous ne trouverez pas de zombies ou d'araignées géantes. J'ai été assez marqué par les infirmières présentes dans l'hôpital Alchemilla, avec cette sorte de parasite qui commence à pousser sur leur dos. C'est à m'en donner des cauchemars...ah oui c'est vrai, ça a été le cas...
Et puis les développeurs ont eu une idée vraiment intéressante. Harry se trimbale pendant tout son épopée une petite radio portative qui réagit aux différents monstres. Un grésillement ainsi qu'une sorte de petite sonnerie retentissent en présence de ces atrocités. C'est intelligent et ça permet de garder le joueur dans en constante tension.


Silent Hill se démarque surtout de ses congénères au niveau de son ambiance sonore. Bon sang quel connard ce Akira Yamaoka ! Sa bande-son, souvent limitée à des bruits étranges et indescriptibles plutôt qu'à de vraies musiques, me donne encore des frissons aujourd’hui. Certes ce grand monsieur oscille parfois entre sonorités industrielles voire même drum 'n' bass, il arrive à réellement poser une ambiance qui reste propre à la saga. C'est oppressant, sourd, métallique, grave, suintant, proprement dégueulasse et très David Lynch à la fois, c'est difficile à expliquer mais ça représente au mieux mon sentiment sur son travail.
Justement en parlant de musique et de sentiment, une scène en particulier me marquera à jamais. Je vais éviter tout spoiler par principe. Mais pour simplifier, il y a une scène particulièrement horrible et triste à la fois qui intervient vers la fin du jeu. A l'époque même mon frère me protégeait de cette séquence, me disant de ne pas regarder. Au final je crois que je l'ai découverte par moi-même quand j'ai pu enfin trouver le courage de jouer seul à Silent Hill. C'est une des rares fois où un jeu m'a donné la larme à l’œil. Et j'ai bien compris pourquoi c'était une bonne idée de ne pas voir ça plus jeune. Si jamais vous vouliez écouter cette superbe musique et juste la musique pas la scène :
https://www.youtube.com/watch?v=CbwM8JkskSU


Honnêtement Silent Hill est une pure merveille, toujours aussi effrayant et efficace malgré les années, même si les graphismes datés lui apporte un certain charme encore aujourd’hui. C'est un indispensable à la fois pour les fans d'horreur et de survival mais aussi pour tout détenteur d'une PlayStation 1 ou 2 (le jeu étant aussi disponible sur le PS Store). J'aurais certes tendance à privilégier sa suite qui n'en est pas une, mais il faut l'avouer le premier Silent Hill est, et restera, l'un des jeux les plus effrayants de tous les temps.


P.S.
Si jamais vous souhaitiez écouter la bande originale il suffit d'aller sur YouTube, je la recommande chaudement !


P.S. numéro 2
L'INCENDIE N’ÉTAIT QU'UN PUTAIN D'ACCIDENT !!
Attention léger spoiler mais spoiler quand même.
Vous voilà prévenus !


J'ai honnêtement l'impression que beaucoup de joueurs n'ont pas réellement joué au jeu (cette phrase est redondante). Mais oui Alessa ne se retrouve pas brûler dans un rituel sacrificiel, loin de là. Ses pouvoirs associés au stress du rituel afin d'hôte au Dieu du Culte de Silent Hill, a accidentellement fait exploser la chaudière. D'où l’incendie ! Même les développeurs de chez Climax Studios ont fait cette erreur avec Silent Hill Origins.

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le 28 oct. 2015

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Hairy_Cornflake

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