At last...

Le voilà enfin, le jeu de 2013 que j'ai le plus attendu. La promesse d'un survival horror magnifique, viscéral, mêlant action et infiltration avec du crafting et autres features pour "survivre".

Alors qu'en est-il vraiment ?

Durant le premier tiers du jeu (si on met à part l'intro hallucinante), j'ai été très rapidement refroidi. Un scenario qui ne décolle pas, une absence de rythme, des persos clichés et oubliables (Tess, Bill...), une IA à la rue, un level design moyen... Bref, le stéréotype du beau jeu moderne un peu foiré.
Puis on arrive à Pittsburgh... et tout s'enchaine avec brio. Les niveaux deviennent de plus en plus variés et bien conçus, avec un gameplay mêlant infiltration et action d'une brutalité rare. Je signale aussi que de passer en mode hard change la donne, on sent clairement que le jeu a été fait pour ça : l'IA est plus réactive, les munitions pleuvent moins et incitent vraiment à réfléchir comment passer certaines épreuves. Il faut ABSOLUMENT faire ce jeu en hard pour profiter pleinement de l’expérience et du cœur du jeu.
Bon après, l'IA des alliés reste médiocre malgré quelques moments de bravoure de leur part pour nous sauver d'un mauvais pas.
Cette image humoristique résume d'ailleurs le fait qu'ils se font très rarement repérer par les ennemis :

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La multiplication des armes et leurs améliorations, le crafting d'objets de soin et autres offrent un gros plus non négligeable au gameplay. Mais finalement, on passera plus de temps à étrangler qu'à tirer, les balles étant limitées et la mort jamais lointaine si on se la joue actionner.
Très loin d'un Uncharted, The Last of Us est "surtout" un jeu d'infiltration. Nous ne sommes pas obligés d'abattre les ennemis 90% du temps, on peut s'arranger pour passer sans faire couler la moindre goutte de sang, et ça c'est génial.
On a donc systématiquement plusieurs moyens de passer un niveau, outre la possibilité de passer comme un fantôme :
Choper un mec par le dos en visant un adversaire pour le calmer ou l’abattre, jeter une bouteille dans un coin pour attirer les ennemis et lancer une grenade craftée avec des matériaux rares vers eux, balancer une brique sur un mec pour le déstabiliser pour finir par le mettre KO au corps à corps, que ce soit à mains nues ou avec des armes de poings (cassables mais upgradables avec les bons matériaux), tirer à l'arc pour ne pas faire de bruit... Chaque niveau ne se refera pas forcément de la même manière tant les stratégies à adopter sont nombreuses.
Le gameplay est donc vraiment exceptionnel et propulse The Last of Us parmi les meilleurs jeux d'infiltration/action de l'histoire. De plus, consulter son sac ne met pas le jeu en pause, que ce soit pour crafter quelque chose, se soigner ou choisir une arme. Réflexions, stress et immersion garantie.

Coté horreur, c'est faible, mais ce qui horrifie ici, c'est surtout certaines scènes cruelles et mémorables. Les derniers niveaux décollent des baffes à ne plus savoir où les mettre. L'aspect faiblard du scénario (un "road movie" très classique) est mis de coté pour mettre en avant une relation sincère et impeccable entre Joel et Ellie. C'est très fort, j'en ai encore la gorge nouée après avoir joué les niveaux de fin, désormais anthologiques pour ma part.

Le jeu est très long pour le genre, j'ai du mettre 23h pour le finir alors qu'il y a très peu de cutscenes. Mais ce que je regrette quand même, c'est ce schéma répété non stop : fouilles pour trouver des items, baston, fouilles, baston, ah tiens faut déplacer une échelle, une palette, activer un générateur.. Le jeu aurait mérité d'être plus condensé au lieu d'imposer des simulations de clodo (navré pour la comparaison) après chaque danger, car ça casse un peu trop souvent le rythme de l'aventure. Ces fouilles qui me rappellent Bioshock (et ce n'est pas un compliment) auraient dû être implantées en permanence sur des maps imprévisibles niveau ennemis. Il y a évidemment plein d'objets à récupérer sur les lieux d'affrontement, mais le coté "sécuritaire" des autres maps place la récupération d'objets beaucoup trop en avant. C'est donc ça aussi le problème, on sait lorsqu'on est en sécurité ou pas, le découpage est trop binaire et linéaire malgré la bonne dose de bons niveaux qui varient les situations.
Quand Joel balance un "Oh merde" on est certain qu'on est en danger.
Lorsqu'on a fini ce passage, on sait qu'on est en sécurité.
Ça manque de surprise.
Alors évidemment, l'aspect contemplatif est de mise lors de ces moments calmes : la PS3 est à genoux, c'est magnifique autant artistiquement que graphiquement, du niveau d'Uncharted 3 voire plus encore dans certains environnements. Anti-aliasing, amélioration de quelques textures et augmentation de la résolution ? On tient là un jeu PS4, à l'instar de Shadow of the Colossus à l'époque de la PS2 qui aurait pu être un jeu PS3. De plus on peut clairement ressentir la vie qu'il y a pu avoir en visitant certains endroits jadis habités, que ce soit au niveau de l'atmosphère, du soucis du détail ou en trouvant les divers témoignages des anciens occupants... Donc malgré tout, ces phases de fouilles restent intéressantes et apportent une certaine crédibilité à l'univers.

Véritable claque malgré certains défauts, The Last of Us ne vaut certainement pas 10/10 comme j'ai pu le lire partout et ce n'est sûrement pas le "Citizen Kane du jeu vidéo", mais c'est un excellent jeu que n'importe quel joueur se doit d'essayer s'il n'est pas réfractaire au(x) genre(s).
Chapeau bas les Dogs.