"DISCLAIMER : le jeu ne contient pas vraiment la fin d'un voleur."

Nathan Drake. Dire des aventures de l'homme virtuel, et à la coupe de cheveux l'étant tout autant, doté d'un polo half-tucked ainsi que d'un sourire de gagnant qu'elles ont sauvé la PlayStation 3 du naufrage complet du point de vue des combats de clochers de la génération passée serait probablement la meilleure manière de résumer son arrivée dans nos vies. (Des vies qui si j'étais plus cabotin, sauf que je ne le suis évidemment pas, seraient ainsi qualifiées en quelques astucieux coups de clavier comme... les vies des hauts ludiques. Ne pas confondre avec "le vide des hauts ludiques", ça c'est le domaine des vidéos sur internet de soi-disant divertissement basées autour des spoilers de jeux à la mode.)
Pourtant... malgré son sourire Colgate et ses avants-bras musculeux capables de le soulever avec aisance du bord de n'importe quelle plateforme l'on ne peut pas prétendre que son nom suffise à vendre n'importe quoi. Souvenez-vous, il fut à une époque sur Vita.


Comme exercice, souvent imposé et rarement volontaire, sortir le quatrième exemplaire d'une série populaire tient de la gageure. Personne ne veut s'y attaquer et pourtant... le succès commercial est presque assuré. Fans aphones et anciens réfractaires sont réunis face au même produit dans des buts divers. Les premiers espèrent que l'on saura re-capturer l'énergie qui fit le succès des opus originels maintenant vendus comme des classiques dans une collection qui sera elle-même bientôt remastérisée pour le plus grand plaisir des grandes surfaces. Ceux de la seconde catégorie espèrent quant à eux un échec tellement mémorable qu'il puisse enfin donner les munitions nécessaires à assassiner sur la place publique la licence légendaire. (Cfr. Le Royaume du Crâne des Indianas Jones de Crystal.)


Or, dans ce cas-ci, le pire que l'on puisse dire reste bien que la quatrième aventure du mec immortel si on le laisse se reposer quelques instants derrière un muret est... très similaire aux précédentes. Mais vraiment, hein, très. C'est tout simplement le même jeu que le troisième avec un lasso et un emprunt à son plus direct compétiteur. Enfin, sa plus directe compétitrice. (Vous pouvez maintenant - comme dans Reboot of the Tomb Raider - utiliser votre postérieur musculeux pour compenser la friction d'un monde rugueux lors de glissades mémorables sur des surfaces en pente.) Le tout fonctionne avec le ronron familier d'une série bien huilée qui n'a pas à faire d'énormes efforts pour se réinventer. Vous avez soudain un frère. Pourquoi pas, après tout? Le frère inconnu qui sort soudain des ombres pour une dernière aventure où l'on doute à chaque instant de ses motivations est un classique de la littérature pulp qui inspira la série. Le tout mène dans une chasse au trésor à travers le monde entier qui permet - surprise, surprise - de se suspendre à des trucs tout en tirant sur des gens dotés de ces étranges bandanas colorés qui permettent de lire la position de leur crâne de l'autre côté d'une cité abandonnée. Rien de grave à tout ceci. Enfin, je crois.


L'on pourrait plaindre le fait qu'un titre pareil est encore et toujours présenté à trente fps - ce qui veut dire fesses par seconde, au cas où vous l'ignoreriez - à notre époque n'est pas nécessairement la solution la plus logique pour un jeu qui se prétend de nouvelle génération. (Pour rappel : les nouvelles générations des périodes précédant la PS3 avaient tendance à considérer que soixante de ces fps étaient le minimum syndical pour un jeu sur console.) Mais bon, c'est compréhensible pour Sony cette génération est celle du : "il faut absolument enfoncer la compétition sous la puissance d'un argument de vente basé sur des résolutions que notre machine à toutes les difficultés du monde à atteindre." C'est aussi l'un des signes malsains d'une industrie qui tente tant bien que mal de concurrencer de manière insensée des machines comme le PC avec du hardware destiné à faire fonctionner des laptops low-cost... mais bon, cela n'enlève rien - ou si peu - au plaisir que l'on peut prendre à jouer précisément au même titre depuis près d'une décennie. Paraît, d'ailleurs, que c'est le dernier. Enfin, jusqu'au suivant. Ce qui n'a rien de grave en soi, d'ailleurs, la qualité est jusqu'ici au rendez-vous.

MaSQuEdePuSTA
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le 24 mai 2016

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