Cover 30 derniers (très) mauvais films vus

30 derniers (très) mauvais films vus

Liste mouvante des 30 derniers films qui m'ont déçu, révolté et/ou attristé, pour des raisons extrêmement différentes. Autant d'avertissements...
↑ "Pollice Verso" (extrait), Jean-Léon Gérôme, 1872 ↑

La "bonne" liste, pour équilibrer ...

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Liste de

30 films

créee il y a environ 10 ans · modifiée il y a 3 jours

The Marvels
4.8
1.

The Marvels (2023)

1 h 45 min. Sortie : 8 novembre 2023 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Nia DaCosta

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Trente-troisième film, cinquième phase, troisième volet... Le lavage de cerveau conscient volontaire pour les uns et la perversion masochiste cinéphile pour les autres continuent. La posologie avoisine les 2 à 3 prises par an, avec un renouveau toujours aussi fort dans la capacité à endormir les sens. On ne sait plus si des scénaristes ont participé au projet, s'ils étaient en grève et qu'ils ont été remplacés par une IA génératives quelconque, peu importe, le constat est clair, massif, c'est totalement nul. C'est toujours aussi incroyable de constater qu'on peut aussi mal raconter une histoire, le motif du fantastique / action / divertissement permettant les plus grands écarts au bon goût, à l'intelligibilité et à la mesure. Il n'y a plus aucun filtre, plus aucune retenue, ça part direct dans l'espace, l'univers est déstabilisé, des interférences intergalactiques liés à des trous de ver... Mal de crâne assuré en moins de quinze minutes. Et sinon, la relation entre les pouvoirs des trois héroïnes est un non-événement, les téléportations surviennent à un rythme parfaitement abominable, et tout est prêt pour nous servir la sauce de l'équipe qui fait unité dans le chaos pour le plus grand bonheur des familles réunies. À la fin, elles ont sauvé l'univers pour la 33ème fois, mais on s'en balance à un point incommensurable. La fadeur du machin est incroyable quand même, il n'y a rien de fascinant, zéro enjeu tangible, c'est le désert émotionnel, et il n'y a même pas quelque chose qui ferait passer la pilule en douceur — bien au contraire, cf. l'exemple de la planète où l'on chante pour parler, un supplice.

L'Homme du train
5.8
2.

L'Homme du train (2002)

1 h 30 min. Sortie : 2 octobre 2002 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Patrice Leconte

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Le Leconte des mauvais jours, c'est-à-dire le plus fréquent en réalité si l'on pondère ses quelques réussites par l'ensemble de ses calamités. D'un côté, un metteur en scène trop sûr de lui dans les effets qu'il entend produire, en provoquant la rencontre (parfaitement artificielle et creuse) entre deux monuments a priori opposés : Jean Rochefort dans tout son potentiel littéraire et expansif, Johnny Hallyday dans tout son mutisme renfermé. De l'autre, une photographie triste et laide, une action poussive au possible à base de préparation de braquage de banque, et au final un certain excès de confiance se traduisant par des ambitions démesurées — le final qui vise très haut, avec montage parallèle des deux temps forts et des deux morts, est un monument de ratage et de bêtise.

Les deux acteurs ont un vrai potentiel, le naufrage du film n'a probablement rien à voir avec eux. Mais tout dans leur rencontre transpire le préfabriqué, le stéréotype, c'est impressionnant. Leconte essaie de créer une ambiance mystérieuse autour de Hallyday et c'est raté. Leconte essaie de faire de Rochefort un personnage mélancolique passé à côté de sa vie, et c'est raté. Plus que raté en réalité, puisqu'on voit très bien l'objectif visé, chaque homme apprenant de l'autre jusqu'à envisager un échange de vies, mais c'est réalisé avec zéro talent. Le résultat souffre de tout ce qu'on peut imaginer à tous les niveaux, produisant une sensation très désagréable, et ce sans évoquer les bandits à l'origine de l'idée de braquage, c'est un condensé de stupidité et de direction d'acteur catastrophique (triste apparition de Jean-François Stévenin). Platitude de scénario, vanité des personnages, subtilité en berne, il ne suffit pas à Johnny d'enfiler des charentaises pour créer un décalage qui fasse tourner un film.

La Totale !
5.6
3.

La Totale ! (1991)

1 h 42 min. Sortie : 18 décembre 1991. Aventure, Comédie

Film de Claude Zidi

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

La nullité abyssale de ce film majoritairement sérieux de Zidi est presque fascinante. C'est en premier lieu un défilé de célébrités de l'époque, avec au premier plan Thierry Lhermitte, Miou-Miou et Eddy Mitchell, qui forment déjà un trio de tête peu reluisant. Le premier en faux fonctionnaire des télécoms qui cache une double vie d'agent secret, la seconde en femme au foyer qui commence à entretenir une liaison avec un amant complètement fantasque (faisant croire qu'il est agent secret), et le troisième en collègue du premier servant de faire-valoir un peu franchouillard (et parfaitement inutile). On a droit en plus à des rôles plus secondaires de génie en matière de médiocrité, Jean Benguigui en terroriste sanguinaire algérien, François Hadji-Lazaro en chef des services secrets, Frédéric Diefenthal en petit caïd voleur de sac à main, et surtout Michel Boujenah en faux agent secret, probablement l'interprétation la plus catastrophique vue depuis des mois en ce qui me concerne. Un vrai festival de choses à ne pas faire, d'autant que Zidi renforce le tout par une mise en scène misérable, summum de mauvais goût, enchaînant les grossièretés de scénario, les transitions foireuses, les scènes d'action catastrophiques... Le néant à tous les niveaux, vraiment. On vire carrément à la série Z lorsque Lhermitte est en mission, on dirait un sketch des inconnus avec son costume acheté chez Action au rayon déguisements pour enfants et ses éclairages hasardeux / faux-raccords en pagaille. Bien sûr, le double double-jeu entre le mari et la femme est profondément niais, avec retrouvailles sentimentales à la fin qui concentre son lot de débilités invraisemblables. Avec de gros morceaux de remplissage dedans, comme par exemple tout ce qui a trait aux agissements du fils, parfaitement superflus et ridicules. Il devient vraiment impossible de le relier au remake qu'en fera James Cameron (non mais sans plaisanter, Cameron fait un remake d'un film de Zidi, c'est sidérant), "True Lies", avec ni plus ni moins que Arnold Schwarzenegger et Jamie Lee Curtis.

Hunger Games - La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur
6.1
4.

Hunger Games - La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur (2023)

Hunger Games: The Ballad of Songbirds and Snakes

2 h 37 min. Sortie : 15 novembre 2023 (France). Action, Aventure, Drame

Film de Francis Lawrence

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Une mocheté de plus au tableau de chasse de Francis Lawrence et de la saga Hunger Games, avec un retour aux origines comme on commence à connaître par cœur dans ce genre de franchises qui produisent du blockbuster en série. Laideur de l'image, artificielle, à la hauteur de ses filtres colorés gris / bleu / jaune pour figurer différentes ambiances à défaut de pouvoir les construire proprement. Laideur du scénario, qui n'a à de nombreuses reprises ni queue ni tête, incohérent par-ci, invraisemblable par-là, terriblement paresseux et prévisible la majeure partie du temps, avec des gros bouts de crasse dedans. En prime, on fait en sorte de nous rentre la chanteuse particulièrement insupportable, si l'effet était recherché c'est remarquablement réussi — bon sang cette scène dans la campagne alors qu'elle est sur son rocher en carton, j'en frémis encore. L'intérêt était donc de tracer l'enfance compliquée de Coriolanus, avec une histoire de mentors à dormir debout, censés coacher leurs joueurs pour booster l'audimat. Dans le tas il y a Peter Dinklage, Jason Schwartzman et Viola Davis qui viennent cachetonner, le reste n'est que de la seconde zone, c'est terrible ce déficit de charisme. Le but de ce prologue soporifique et terriblement long : nous montrer la fabrication d'un monstre, la genèse d'un méchant. Ouhlala. Le bien, le mal, la frontière entre les deux, blablabla, le tout dans un univers graphique partagé entre des inspirations nazies et un art déco steampunk étrange, avec des mises à mort qui visent le choquant sans toutefois laisser tomber la moindre goutte de sang. Toujours aussi étrange.

Fair Game
6.1
5.

Fair Game (1986)

1 h 30 min. Sortie : 24 juillet 1986 (Australie). Action, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Mario Andreacchio

Morrinson a mis 2/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Cette concentration en bourrin de série B aurait presque ses côtés (involontairement, bien sûr) drôles, pas de doute, on est bien dans ce que la ozploitation a pu produire de plus dégénéré. À noter cependant que cette frange du cinéma 80s aura des répercussions sur le reste de l'histoire, avec jusqu'à récemment un film qui semble tout particulièrement calqué sur celui-ci, "Revenge" de Coralie Fargeat. On reconnaît dans Fair Game ce qui a tant plus à Tarantino (qui en parle avec beaucoup d'enthousiasme dans le docu "Not Quite Hollywood") et qu'il a pillé, comme à son habitude, pour le retranscrire dans "Death Proof" : la fameuse séquence où une femme est attachée à l'avant d'une voiture lancée à balle, qui ici est un substitut de la partie "rape" du rape & revenge.

Toujours aussi étonnant de voir juxtaposés des éléments aussi dissemblables. Il y a tout le contenu, vulgaire et débile au dernier degré, avec des caricatures ambulantes pour personnages secondaires, et puis il y a ce cadre exquis de l'outback australien, ces terres rougeoyantes et ce forêts denses. Je ne connais pas ou très peu d'associations semblables ailleurs dans le cinéma. La caractérisation des inimitiés entre la jeune femme et les trois chasseurs de kangourous est vraiment pathétique, du grand n'importe quoi dans le registre "plus c'est gros et con, plus ça passe", même si le contraste entre la gentille femme qui s'occupe d'une réserve naturelle et les trois attardés qui déciment la faune locale n'est pas dénué d'intérêt. D'autant plus troublant que l'héroïne, interprétée par Cassandra Delaney, a des faux airs de Sarah Connor aka Linda Hamilton dans Terminator.

Mais il y a beaucoup trop de choses impossibles à supporter. Ces nappes de synthé hideuses dégueulent sur presque tout le film là où elles sont censées rendre plus angoissantes les séquences de chasse à l'homme, une vraie abomination dont on ne sort pas indemne. Dommage, donc, que l'écriture (personnages et intrigue) n'ait pas bénéficié d'un meilleur talent car il y avait beaucoup d'ingrédients intéressants (à commencer par cet iconique 4x4 rouge avec son énorme pare-chocs en alu) pour faire un thriller horrifique d'un autre niveau. En l'état, on est plus proche de "Razorback" que de "Wake in Fright"...

Planète hurlante
6.2
6.

Planète hurlante (1995)

Screamers

1 h 48 min. Sortie : 10 juillet 1996 (France). Action, Aventure, Épouvante-Horreur

Film de Christian Duguay

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Gros navet de science-fiction horrifique qui bouffe à tous les râteliers, sorti au milieu des années 90 mais qui semble avoir 10 à 15 années de plus, c'est vraiment terrible. Contextualisation SF minime, effets spéciaux indigents, direction d'acteurs catastrophique... Un vrai carnage. On est en 2078, les humains ont découvert un nouveau minerai révolutionnaire sur une autre planète, mais le forage a déclenché de grandes pollutions radioactives et deux camps s'opposent, les pros et les antis, sans surprise. Au milieu de ces paysages désertés remplis de décors en carton-pâte, quelques personnages, des robots-tueurs sous la forme de taupes avec une énorme scie circulaire à l'avant qui sautent sur toute forme de vie humaine sauf ceux qui sont équipés d'un bracelet émettant des ondes inverses en opposition de phase... Bref, un grand délire qui amuse pendant 30 secondes et qui se transforme rapidement en une épreuve masochiste, baignant dans le ridicule et le mauvais goût. Au milieu du naufrage, il y a Peter Weller dans une énième rôle abominable qui viendra garnir sa filmographie assez riche en navets (il y a juste "RoboCop" et "Le Festin nu" qui tiennent la route). Ce téléfilm est un grand bordel de SF qui mêle de nombreuses thématiques vues ailleurs (en mieux évidemment), la notion d'humanité chez des robots pompée de chez "Blade Runner", le questionnement vis-à-vis de l'identité d'une personne (robot ou humain ?) piqué à "The Thing", avec des particularités locales inconsistantes, le coup des clopes qui permettent de rester en vie dans cette atmosphère, des enjeux politiques expliqués en permanence par des dialogues nullissimes... Très disgracieux et pénible sur la longueur.

Ilsa, la Louve des SS
5
7.

Ilsa, la Louve des SS (1975)

Ilsa: She Wolf of the SS

1 h 36 min. Sortie : septembre 1975 (Canada). Épouvante-Horreur

Film de Don Edmonds

Morrinson a mis 2/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Difficile de ne pas être comblé par le niveau de bisserie et de grotesque délivré par Don Edmonds : on a là un concentré de nazisploitation délicieux, qui en fait des tonnes et des tonnes dans le registre de l'érotique, de l'horrifique, du sadique, avec tous les curseurs poussés bien au-delà de leurs limites. C'est absolument dantesque dans l'excès, et en ce sens très fidèle à sa réputation, personnellement j'y ai trouvé ce que j'étais venu y chercher — je ne m'attendais pas à un tel niveau de silicone au demeurant, mais bon, après tout, pourquoi pas, je suppose que ça faisait partie des expérimentations dans ce camp...

J'adore l'encart initial présentant le contenu comme rigoureusement lié la réalité des camps, le personnage d'Ilsa, blonde sadique à forte poitrine et gardienne de camp, étant inspirée par Ilse Koch, épouse du commandant de Buchenwald dotée d'une réputation de cruelle et de nymphomane. Il n'en fallait pas plus pour créer ce personnage hallucinant, une femme diabolique qui mène des expériences médicales pseudo scientifiques sur les détenues féminines — en gros, elles sont divisées en deux groupes, la moitié allant satisfaire les besoins sexuels des soldats et l'autre sera la matière première des manipulations que son cerveau malade a engendrées.

Une théorie fumeuse sert de socle théorique aux exactions, puisque Ilsa cherche à démontrer que les femmes sont capables de supporter davantage la douleur que les hommes, avec en ligne de mire leur implication au front, elle l'espère. Ainsi va la dichotomie de film : une partie est dédiée aux manipulations toutes plus abominables les unes que les autres ("du sang et des seins" serait un bon résumé), avec flagellation, insertion de gode électrique, mutilations diverses, infections variées, bref un vrai régal graphique, et une autre partie est consacrée à la satisfaction de ses propres besoins sexuels en faisant des prisonniers masculins des partenaires sexuels. Ceux qui ne la satisfont pas finissent castrés à la roulette à pizza, scène collector. Gros temps fort du scénario : un prisonnier est capable de retenir sa jouissance autant qu'il veut, ce qui engendrera une grande frustration chez Fraulein Doktor, et le début des ennuis évidemment. Le tout est assorti de dialogues au comble du ridicule, on a droit à quelques magnifiques caricatures (le chef nazi en visite), quelques tortures WTF (la femme pendue tenant sur un glaçon qui fond pendant le repas d'une tablée nazie).

Dreamgirls
5.7
8.

Dreamgirls (2006)

2 h 10 min. Sortie : 28 février 2007 (France). Drame, Comédie musicale

Film de Bill Condon

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Un bel étalage de ce que la machine industrielle hollywoodienne peut produire de plus formaté, ici en matière de mélo, de comédie musicale et de demi-biopic. Abominable de conventions, d'obligations, d'esthétique, sur fond de pseudo récit de l'histoire de The Supremes et de la place que prendra Diana Ross (dont la voix plus radio-compatible lui offrira le devant de la scène) dans le groupe. C'est vide, c'est clinquant, c'est nul. Bill Condon passe en revue deux décennies grosso modo les 60s et 70s, avec l'ascension du trio féminin et les tribulations du manager. On couche, on découche, on trompe, on chiale, on s'engueule, et le tout en chantant. C'est proprement insupportable, d'autant plus que les séquences chantées sortent la plupart du temps de n'importe où, pour dire qu'on est content ou pas content, pour dire je suis fatigué, etc. C'est d'une pauvreté dans la forme, dans les textes, dans la mise en scène... vraiment intersidérale. La farandole de célébrités ne rend la chose que moins digeste, avec Beyoncé Knowles, Jennifer Hudson (finaliste d'une émission américaine de chant), Jamie Foxx, Eddie Murphy, et Danny Glover pour les principaux. "Dreamgirls" pèche absolument partout, et surtout en longueur, c'est d'une nullité assommante qui martèle son pathos sans vigueur et sans talent, débouchant sur un produit standardisé, avec ce qu'il faut de comédie, de drame, d'historique, de politique (c'est un grand mot) pour former un objet fade, grotesque, et inconsistant.

The Blind Side : L'Éveil d'un champion
6.7
9.

The Blind Side : L'Éveil d'un champion (2009)

The Blind Side: Evolution of a Game

2 h 09 min. Sortie : 2 juin 2010 (France). Biopic, Drame, Sport

Film de John Lee Hancock

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Il en faut, du temps, pour retrouver ses esprits après un film pareil. Le niveau de bêtise est assez sidérant, de cette bêtise que seul le cinéma en provenance des États-Unis sait si bien concocter, parée des plus belles intentions mais véhicule des plus grandes horreurs intellectuelles et morales qui soient. L'histoire importe peu en regard de ce qui est véhiculé en parallèle : le genre d'histoire vraie dont se gargarise le cinéma hollywoodien, le récit d'une réussite improbable érigée en success story, en l'occurrence comment un jeune enfant noir issue d'un milieu défavorisé deviendra un joueur de foot américain au niveau professionnel après avoir été adopté par une famille blanche. Par où commencer honnêtement ? Entre l'oscar de la meilleure actrice à Sandra Bullock (parfait archétype de la femme conservatrice américaine qui gère sa vie comme une entreprise), le déferlement de clichés racistes sur les communautés afro-américaines bêtes, violentes et incapable de se gérer elles-mêmes (tout en avançant comme un film tolérant, puisque regardez comment un noir est accueilli chez des blancs avec amour), et cette matrice du "white savior" qui est ici exprimée presque comme une définition (mais que serait devenu ce pauvre enfant si on ne l'avait pas sorti de là, dieu merci !), difficile de discerner le pire du pire. D'un point de vue cinématographique on n'est pas en reste, c'est de la tartine de clichés servis jusqu'à l'écœurement absolu. Mais ici cet aspect devient étonnamment secondaire devant la matière de bonne conscience que donne aux classes moyennes blanches ce feel-good movie qui cache péniblement ses positions condescendantes, conservatrices, religieuses, et faussement bienveillantes (on peut imaginer que les intentions sont sincères) avec cet ado noir traité comme le nouvel animal de compagnie.

Le plus drôle aura mis 14 ans à émerger : en 2023, le vrai Michael Oher lance une action en justice contre Leigh Ann et Sean Tuohy, les accusant de ne l'avoir en fait jamais adopté mais de l'avoir piégé, en lui faisant en fait signer un document faisant d'eux ses tuteurs, pour pouvoir signer des contrats en son nom. Il les accuse d'avoir utilisé leur tutorat pour signer le contrat, qui les a payé eux et leurs deux enfants, des millions de royalties pour le film quand Oher n'a lui rien reçu.

La Dame de Fer
5.6
10.

La Dame de Fer (2011)

The Iron Lady

1 h 44 min. Sortie : 15 février 2012 (France). Drame, Historique, Biopic

Film de Phyllida Lloyd

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

L'impasse cinématographique et politique du biopic consacré à Margaret Thatcher par Phyllida Lloyd n'était à mes yeux pas joué d'avance. Je pensais en toute sincérité y trouver une biographie molle et convenue retraçant scolairement l'histoire politique de la première et à ce jour unique femme Prime Minister du Royaume-Uni... Mais c'est en réalité bien plus affligeant. Déjà, d'entrée de jeu, on nous présente "The Iron lady" comme une vieille grabataire qui perd la boule, que personne ne reconnaît : procédé extrêmement efficace pour susciter l'empathie et la pitié. Le ton est donné, et ce d'autant plus que toutes les personnes qui y sont sensibles passeront l'intégralité du film à se focaliser sur le talent de l'équipe de maquillage pour transformer Meryl Streep — personnellement j'y trouve peu d'intérêt et l'actrice ne m'a jamais passionné. Le biopic est, littéralement, son actrice ici : pas de film sans l'interprétation de Streep. C'est donc parti pour près de 2 heures de sentimentalité aussi bête que naïve, avec tout l'armada de dispositifs convenus pour débiter de la biographie bienveillante au kilomètre. Sacré tour de force quand même que celui qui parvient à faire de ce film sur Thatcher un objet aussi apolitique la présentant comme une victime, presque systématiquement, isolée mais courageuse. D'un côté il y a elle qui sait taper du poing sur la table (en hésitant et doutant juste ce qu'il faut pour ne pas en faire un monstre) pour se faire respecter de ses pairs masculins, et de l'autre il y a une masse informe constituée de manifestants vulgaires ou menaçants, de terroristes, de gens violents et cruels... J'exagère très peu. Jouer la carte de l'attendrissement face à une telle pionnière du libéralisme en Europe, je trouve l'opération franchement spectaculaire, totalement absurde, et jouissant d'une structure abominable poussive. Comme si on nous rejouait inlassablement la même scène : Maggie parle avec son mari imaginaire, elle se souvient d'un moment de sa vie, on y plonge avec le souvenir d'un discours autoritaire, on assaisonne de quelques images d'archives, elle résout le problème avec fermeté et le tour et joué, séquence suivante. Ce film est incroyable.

Les Misérables
4.9
11.

Les Misérables (2012)

2 h 38 min. Sortie : 13 février 2013 (France). Drame, Historique, Comédie musicale

Film de Tom Hooper

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Récurage des listes IMDb "Oscar Highlight", épisode 7 : le marathon s'intensifie. Grand moment de panique me concernant, confiant que j'étais en me lançant dans ce que je croyais être une nouvelle adaptation (états-unienne) académique de Hugo qui s'annonçait comme un gentil navet divertissant : dès la première minute d'un film qui en compte 160, je découvre avec Russell Crowe en costume beuglant "I am Javeeeeeert !" suivi de Hugh Jackman en bagnard pouilleux lui répondant, au même niveau lyrique, "And I am Jeeeean Valjeeeeeaan !" qu'il s'agit donc d’une comédie musicale. Et pas n'importe laquelle, pas à dose homéopathique : 95% du film tient de la scène chantée. Exactement la même configuration que "Dreamgirls" de Bill Condon, on crie avec une certaine mélodie pour se demander le sel à table ou pour signifier un élan sentimental. Bon sang que ce visionnage fut laborieux, pire, un supplice.

Abominable dans ses chansons (je ne m'en suis toujours pas remis des deux mâles alpha communiquant en chantant), saturé en clichés tant sur le plan narratif que sur le plan historique (ah, la France du début du XIXe siècle vue par des yeux anglais), boursouflé de partout, et sans aucune parcimonie dans le recours à un savant mélange de carton-pâte et de fonds verts. Le montage s'effectue à la hache et découpe les différents épisodes du roman avec la méthode la plus bourrin qui soit, mélangeant de force les ingrédients disparates (amours malheureuses, rêves brisés, sacrifice, rédemption, passion, etc.) pour concocter un bouillon infâme. Pas du tout accroché au jeu de Anne Hathaway, pas plus qu'à celui de Eddie Redmayne (un peu plus insupportable que la moyenne), Sacha Baron Cohen ou encore Helena Bonham Carter. Largement de quoi saigner des yeux et des oreilles dans ce long moment de souffrance avec des Thénardier en toc et des barricades en carton.

Blue-Jean Cop
6.2
12.

Blue-Jean Cop (1988)

Shakedown

1 h 52 min. Sortie : 1988 (France). Action, Policier

Film de James Glickenhaus

Morrinson a mis 2/10 et a écrit une critique.

Annotation :

La violence du choc est d'autant plus forte et marquante que pendant un petit moment, on est intimement convaincu d'avoir affaire à un polar américain 80s très générique, pas folichon mais qui distillerait bien son charme suranné dans les règles de l'art. Avec en prime un petit sous-texte sur la corruption policière dans le New York encore un peu sale de la fin des années 80. Mais alors pas du tout.

"Blue-Jean Cop" (aka Shakedown) est un film de gros bourrin qui avance comme un gros bourrin : le scénario est quasiment inexistant, au sens où il déroule un programme en se foutant éperdument de la cohérence et de la vraisemblance de ses péripéties. Plus c'est gros et plus ça passe, surtout agrémenté de scènes de fusillades régulières comme on mettrait de l'huile dans des roulements pour en faciliter la mécanique. Du grand n'importe quoi de cinéma de bonhomme, avec supplément nudité pour satisfaire les mâles qui se sont lancés dans ce film d'action explorant avec beaucoup d'opportunisme les milieux de la pègre — en gros, des putes et de la drogue, le tout dirigé par un mac interprété par Antonio Fargas (dont j'adore toujours autant le physique, mais passons).

Peter Weller joue un avocat en charge de la défense d'un dealer accusé d'avoir tué un flic dans ce qu'il présente comme une situation de légitime défense, et on ne doutera jamais vraiment de sa sincérité. On ne comprend pas trop pourquoi mais il assurera en même temps l'enquête avec son pote flic Sam Elliott (un acteur que j'aime beaucoup aussi, ici dans un rôle so 80s, grosse moustache, barbe mal rasée, coupe mulet, un régal), mais bon, très vite on comprend avec eux que c'est grosses magouilles et compagnie chez les flics, et que plus ils fouinent plus ils mettent leurs vies en danger. Une side story présente sa situation sentimentale, promis qu'il est à une blonde écervelée alors qu'il couche avec une femme qui se trouve être l'avocate de la partie opposée... Plus c'est gros, plus ça passe, encore. Le film s'essaie à la séduction musicale en passant les Red Hot Chili Peppers et Jimi Hendrix dans les 2 premières minutes, il y a une drôle d'allusion à Clarence Darrow (l'inspiration du personnage de Welles dans "Le Génie du mal" de Fleischer), ça essaie de caser le plus de séquences burnées que ça peut, mais c'est effroyablement con, laid, et moralement dégradant (assassinat légitime en bonne et due forme servi en dessert).

Fences
6.3
13.

Fences (2016)

2 h 19 min. Sortie : 22 février 2017 (France). Drame

Film de Denzel Washington

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Théâtre filmé, bons sentiments, figures classiques, narration académique, thèmes rabâchés... "Fences" est un film monolithique, ultra calibré, ultra formaté, et à ce titre parfaitement indigeste. Denzel Washington est un très bon acteur, il jouit d'un charisme et d'une présence peu communes, mais alors c'est très clairement un très mauvais cinéaste quand on voit l'étendue des dégâts. One le voit tout de suite que le personnage qu'il incarne, le rôle qu'il se donne, prend beaucoup trop de place et écrase absolument tout sous son poids. C'est terriblement lourd, terriblement statique, Denzel cabotine avec une opiniâtreté affligeante, bien trop sûr de l'effet produit et en roue libre totale pendant les deux heures interminables. Le plus drôle c'est qu'il dépeint quand même un personnage de vieux patriarche bien con, autoritaire, certes charismatique, mais tellement à côté de la plaque (en plus de correspondre à une palanquée de clichés du genre mélodrame familial), tout ça pour jouer les violons larmoyant à la toute fin et essayer de nous persuader que ce gars était plein de mérites et tout et tout, et qu'il faut quand même aller à son enterrement... C'est donc avec la subtilité d'un bulldozer qu'il entend nous raconter l'histoire de cet homme pétri d'aigreur aux rêves brisés, d'une femme bienveillante et soumise mais tellement aimante, et de toute la misère qui va se traîner vers la nouvelle génération, avec jalousie, frustration, et tout et tout. Le film se conçoit comme une succession de joutes verbales, comme une démonstration de force complètement stérile, au terme de laquelle on est censé s'apitoyer sur le sort des enfants qui doivent se sortir de cette inexorable transmission. Ah oui, et bien sûr, le "fences" du titre c'est évidemment un gros symbole situé dans le jardin, les barrières entre les êtres, tout ça tout ça. Je suis encore interloqué par l'ampleur de la démarche poussive, entre gouaille et colère, regrets et culpabilité... On cherche à nous fourrer cette histoire bouleversante directement au fond de la gorge, avec des personnages qui explicitent les enjeux (le fils au père : "you're just scared i'm gonna be better than you, that's all") et des gros morceaux bien écœurants de résilience et de méditation sur l'échec dedans.

Cop
6.2
14.

Cop (1988)

1 h 50 min. Sortie : 25 janvier 1989 (France). Policier

Film de James B. Harris

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Joli cumul de navets policiers états-uniens 80s, après le très mauvais "Blue-Jean Cop" (Shakedown) voici donc "Cop" sorti la même année en 1988. Pour le coup la surprise est plus grande ici puisqu'il s'agit d'une part d'une adaptation de James Ellroy (on aurait donc pu s'attendre à une qualité minimale) et d'autre part d'un film réalisé par James B. Harris, l'auteur d'un excellent thriller de sous-marin dans les années 60. La déception est à la hauteur de ces petites attentes : un polar d'une grande bêtise dans son écriture sur le plan de l'enquête policière (James Woods fait absolument n'importe quoi du début à la fin avec le plus grand des sérieux pour essayer de coincer un serial killer), frontalement misogyne (la représentation de la femme alterne entre la pute bonne à être culbutée et la féminisme chieuse et décérébrée) ou homophobe, et incroyablement disgracieux (mais bon, cette partie est moins surprenante de la part d'un film hollywoodien sorti en 1988). Grosso modo, James Woods tabasse tout ce qui ne file pas droit, tringle tout ce qui contient une quantité de silicone minimale, découvre des vérités enfouies depuis longtemps ("oh bon sang mais c'est bien sûr, ce mec qui envoie des fleurs depuis 15 ans à cette femme à une date anniversaire très particulière, c'est louche !"), bref un flic qui transgresse la loi parce que y'en a marre de ces avocats qui défendent des criminels. À ce sujet, magnifique final en mode légitimation d'un assassinat : je n'ai plus mon badge de flic, je peux en toute logique décharger mon fusil à pompe dans le poitrail du méchant ne posant plus aucune menace. Pour faire passer le tout, on nous gratifie des plus beaux apparats de la décennies, musique jazzy d'ascenseur, éclairages bleutés tout moches, tétons qui pointent sous les hauts moulants, etc. En parallèle, on essaie de nous montrer que le flic est pro, il ne touche pas trop directement les objets sur le lieu d'un crime, mais par contre la pause clope au milieu du salon ne lui pose aucun problème. Et puis les motivations du tueur peuvent figurer parmi les plus affligeantes et débiles de l'histoire : traumatisé par une fille qui s'est faite violer il y a quinze ans, le psychopathe se lance dans l'assassinat non pas de gros pervers violeurs... mais de jeune filles innocentes qui aiment la poésie. Délicieux.

Judy
6.1
15.

Judy (2019)

1 h 58 min. Sortie : 26 février 2020 (France). Biopic, Drame, Comédie musicale

Film de Rupert Goold

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

La source des produits formatés pour les Oscars est intarissable, et probablement que la catégorie des biopics est celle qui est le sous-ensemble le plus fourni. Celui-ci est dédié à l'histoire de Judy Garland, ou plus précisément à la période de ses derniers concerts à Londres à la fin des années 60, en chute libre, au pire moment de sa carrière ou en tous cas ce qui est présenté comme tel. Un torrent de misère qui est donc censé déclencher en retour, en toute logique, un niveau d'apitoiement record. Surtout que quelques flashbacks soigneusement disséminés nous rappellent son enfance, ce moment où elle avait joué dans "Magicien d’Oz" et qui avait fait d'elle une star internationale... Certes on voit une femme épuisée par son boulot qui cherche désespérément à obtenir la garde de ses enfants, mais vraiment Rupert Goold est très peu habile pour susciter l'empathie autour de cette femme qui a réalisé autant de sacrifices pour finalement sombrer dans une situation impossible. Une mise en scène d'une platitude incroyable qui place toutes ses billes dans la prestation de Renée Zellweger, mais qui échoue à susciter le moindre intérêt. On nous appelle à pleurer sur le crépuscule d'une carrière, sur une femme vieillissante dont la santé vacille, embourbée dans une série de problèmes financiers... Mais ce n'est plus un film à ce niveau de conventions alignées et étalées, juste un objet fade, étriqué, inutile, et maxi académique.

La Méthode Williams
6.8
16.

La Méthode Williams (2021)

King Richard

2 h 18 min. Sortie : 1 décembre 2021 (France). Biopic, Drame, Sport

Film de Reinaldo Marcus Green

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Ce marathon de films oscarisés ca finir par me cramer la cervelle tellement il m'expose aux mêmes recettes, aux mêmes schémas, à la célébration des mêmes valeurs. Le biopic américain concentre sans l'ombre d'un doute les plus forts taux de cinéma consensuel conventionnel, académique, un cinéma qui répète inlassablement les mêmes formules en changeant juste de sujet. "La Méthode Williams" est d'ailleurs un titre français qui laisse planer un doute quant au dessein du biopic, là où le titre original, "King Richard", explicite sans sourciller que le sujet du film n'est pas l'enfance des championnes de tennis (accessoirement les premières afro-américaines à atteindre ce niveau) mais bien leur mentor, leur papa, leur coach, leur protecteur. Et en ce sens le film de Reinaldo Marcus Green est un coup de projecteur sur Will Smith 99% du temps, pour en faire le portrait d'un père aimant, un peu dur parfois mais dont la suite (que tout le monde connait a priori) lui donnera raison, légitimant absolument toutes ses décisions. Franchement de méthode il ne sera pas vraiment question, mis à part quelques micro-détails : il serait plus juste de parler d'une prophétie tant le père répète qu'elles seront championnes comme un mantra, sans que le film ne développe justement ladite méthode (si ce n'est sa volonté de tenir ses filles à l'écart des championnats junior). Il ne reste donc qu'une énième vision du rêve américain, avec ses bons sentiments en bandoulière, tout orienté à la gloire du père, avec ses mécanismes parfaitement huilés pour émouvoir, etc. Mais incapable de montrer le tennis comme Quentin Reynaud l'avait fait dans "5ème Set".

Saw IV
4.5
17.

Saw IV (2007)

1 h 30 min. Sortie : 21 novembre 2007 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Darren Lynn Bousman

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

On ne peut pas vraiment reprocher à la série des "Saw" de tromper sur la marchandise : c'est très clairement affiché au menu, et ce qui arrive dans l'assiette est conforme, du gore, de la torture, et de la grosse bisserie qui tache. Ça ne le prémunit pas contre la nullité, mais au moins on sait à quoi s'attendre. Je reste malgré tout toujours aussi stupéfait par le niveau global abyssal d'interprétation, il n'y a pas un acteur pour en rattraper un autre. La mise en scène a toujours recours à la même photo bleue-verte dégueulasse, aux mêmes effets de styles de type cuts rapides pour multiplier les visions d'horreur. On passe son temps à se demander dans quel niveau de temporalité on se trouve, proche de l'illisible, on se perd dans les flashbacks à l'intérieur des flashbacks et dans les montages parallèles qui finissent par signifier un parallélisme entre deux récits. Dans cet épisode, le FBI s'en mêle et c'est tout à fait insignifiant, on a une révélation sur l'identité du second tueur qui poursuivra la mission de son tuteur après sa mort (dont l'autopsie nous sera montrée frontalement, c'est pas trop mal fait, particulièrement excessif avec cassette retrouvée dans l'estomac). L'impression de voir et revoir toujours les mêmes bobines, les mêmes mécanismes, les mêmes conséquences... Le tout assaisonné de rebondissements absurdes et de tentatives d'empathie envers le grand méchant qui a subi des événements pas sympas oh le pauvre. Répétitif et presque drôle dans son entêtement et son obsession en matière de variations de tortures.

Transformers
5
18.

Transformers (2007)

2 h 24 min. Sortie : 25 juillet 2007 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Michael Bay

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

C'est plus fort que moi, je me serais attendu à détester viscéralement "Transformers" mais in fine le sentiment dominant chez moi se situe davantage du côté de l'amusement. Autant de bêtise et de pyrotechnie, on me dirait que c'est le fruit d'un cerveau d'enfant je comprendrais totalement... Mais venant de la part de Michael Bay, on oscille constamment entre l'indigestion, l'incompréhension, et le rire franc tellement tout cela n'a aucun sens. En un sens on voit bien qu'il s'est beaucoup amusé comme un enfant se serait amusé avec sa ribambelle de jouets qu'il aurait réclamé à ses parents après avoir subi des heures de lavage de cerveau devant des pubs. On mélange plein d'ingrédients disparates, avec tous les excès possibles, on agrémente d'effets spéciaux conséquents, et le résultat est cette farce de SF avec une histoire sortie de nulle-part avec deux factions de robots qui s'opposent sur Terre. Les Autobots, les gentils, les Decepticons, les méchants. Au moins c'est simple. En plus du torrent de marques affichées à l'écran, le film est un porte-étendard pour GMC et l'industrie automobile américaine, c'est tellement décomplexé que ça en devient drôle. Shia LaBeouf, Megan Fox, John Turturro, Jon Voight se baladent au milieu d'un scénario naze, on imagine bien la vente des jouets dopée à l'issue du film, et je suis convaincu que je serai beaucoup moins magnanime au terme de la série que je ne manquerai pas de m'enquiller, à terme.

Œil pour œil
5.3
19.

Œil pour œil (1983)

Lone Wolf McQuade

1 h 47 min. Sortie : 20 juillet 1983 (France). Action, Policier, Drame

Film de Steve Carver

Morrinson a mis 1/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ahlalala, quelle joie de découvrir la matrice de la délicieuse série "Walker, Texas Ranger" mettant en scène Chuck Norris dans un de ses plus beaux rôles de mâle alpha viril au grand cœur, capable de dézinguer du méchant mexicain trafiquant à 1 contre 10 tout en se montrant magnanime envers les bandits plus faibles et moins menaçants... Un grand condensé de moments collectors pour qui saura se délecter des aventures de J.J. McQuade, lorsqu'il s'entraîne seul au maniement des armes et défonce toutes les cibles en toutes situations (debout, assis, couché, de dos, après une roulade, au revolver, au fusil, au sniper), avec les petites musiques de circonstance (gros violons dégueulasses pour les moments émotions où il sauve la veuve et l'orphelin, gros rock ricain qui tâche lorsqu'il s'agit de fusiller tout ce qui passe à grand renfort d'explosions), et le tout avec une compilation des meilleurs talents d'interprétation au sein de tout le casting pour figurer une large palette d'émotions (on a droit à l'ébahissement devant le génie pratiquant l'art martial, à la surprise lorsqu'il révèle l'étendue de ses compétences de flic, au grand désarroi lorsqu'un innocent perd la vie, à la colère lorsque les méchants dépassent les bornes). Il faudra attendre la toute fin pour se rassasier du combat de coqs entre Chuck Norris et David Carradine, ridicule à souhait, avec les petits ralentis qui vont bien, et le schéma classique "au début le gentil prend sur la gueule mais il se ressaisit et remporte le duel héroïquement alors que le bad guy aura fait preuve de la plus grande des bassesses". Chuck Norris a toujours le t-shirt mouillé quand il faut, il arbore un mutisme des plus sexy, sa rigueur morale et son sens du devoir n'ont d'égal que son charme laissant toutes les femmes désespérément amoureuses de lui, c'est d'une beauté éblouissante.

Le Bar du téléphone
5.5
20.

Le Bar du téléphone (1980)

1 h 33 min. Sortie : 27 août 1980. Policier, Thriller, Action

Film de Claude Barrois

Morrinson a mis 2/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Bon déjà, difficile de ne pas ressentir un profond malaise en se lançant dans le film de Claude Barrois quand on voit à quel point (qu'il y soit associé ou pas) l'affiche de "Le Bar du téléphone" est une copie conforme et éhontée de Meville et son "Le Cercle rouge". Du plagiat bien sale qui cherche clairement à capitaliser sur le succès de cet autre film sorti exactement 10 ans avant... C'est pas beau. C'est donc sans confiance qu'on entre dans cette intrigue qui dévoile ses cartes toutes plus surannées les unes que les autres, avec un casting aussi étendu que la direction d'acteur est catastrophique — une combinaison assez insolite, car le beau monde est réuni en masse avec François Périer, Julien Guiomar, Raymond Pellegrin et Georges Wilson du côté de la vieille garde des mafieux ou de la flicaille, opposés à divers niveaux aux nouvelles petites frappes incarnés par Christophe Lambert et Richard Anconina, chose là aussi particulièrement osée et surprenante. On pourrait légitimement penser que les débuts de Lambert en petit voyou violent constitueraient le point d'orgue de cette mélasse mais ce serait sans compter sur Daniel Duval dans un rôle de premier plan, un truand censé être terrible et ambitieux qui s'attaque aux intérêts de gros bonnets et qui en fera des caisses et des caisses pendant tout le film. C'est vraiment terrible comme cabotinage, son personnage n'est absolument jamais crédible et pourtant il dézingue à peu près tout le monde sans l'ombre d'un problème, il parvient même à faire ami-ami avec le gars Lambert censé être embauché pour le dégommer... On enchaîne ainsi les attaques de bars et les explosions de boîtes, c'est complètement idiot et ça a très mal vieilli en plus de ça. Chose amusante, on voit très bien grâce à ce film l'influence des navets policiers d'Olivier Marchal, c'est exactement la même recette et les mêmes archétypes, simplement remis au goût du jour. Le film a beau s'inspirer de loin de la tuerie du Bar du Téléphone à Marseille, en octobre 1978, ça n'apporte rien au schmilblick, voire au contraire, on pourrait y voir une forme d'opportunisme un peu moche. Quoi qu'il en soit un polar grotesque, avec ses scènes sentimentales affreuses, ses portraits d'hommes d'honneur datés, et sa vieille musique poussiéreuse signée Vladimir Cosma.

Transformers 2 - La Revanche
4.3
21.

Transformers 2 - La Revanche (2009)

Transformers: Revenge of the Fallen

2 h 30 min. Sortie : 24 juin 2009 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Michael Bay

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Dur dur cette quête "Transformers", à la différence de beaucoup d'autres similaires (Saw, The Purge, Twilight, etc.) je ne suis absolument pas sûr de réussir à la compléter. Ces films de Michael Bay sont un concentré du fast food cinématographique, c'est laid, c'est nul, et ça n'a aucune durabilité dans le temps. C'est à la fois interminable, en s'étalant sur près de 2h30, et incroyablement précipité, avec des plans qui s'enchaînent à une vitesse écœurante. Ça n'a aucune consistance, c'est un défilé d'images qui essaient de faire sens et qui donnent globalement une direction, sans toutefois parvenir à déboucher sur un programme concret. On se contrefout tellement des histoires de Shia LaBeouf (ici près de John Turturro, auquel j'ai toujours pensé qu'il ressemblait, c'est troublant) (qui est censé essayer de mener une vie normale d'étudiant à laquelle on ne droit jamais) et Megan Fox, le scénario est un défilé d'abrutissements à caractère lobotomisant, et le tout tourne autour d'une guerre de robots extraterrestres extrêmement insipide. Au milieu du marasme, en plus de célébrer l'industrie automobile américaine, on fait une place de choix à l'armée américaine et tout particulièrement à ses avions de combat, c'est parfait. Bordel que c'est con, bourrin, confus, lourd, et presque touchant dans ce début de prétention que l'on sent de la part de Bay qui se rêve poète du cinéma. Mes yeux saignent.

Les Animaux fantastiques - Les Secrets de Dumbledore
4.9
22.

Les Animaux fantastiques - Les Secrets de Dumbledore (2022)

Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore

2 h 22 min. Sortie : 13 avril 2022 (France). Aventure, Fantastique

Film de David Yates

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Sans surprise je referme le chapitre "Fantastic Beasts" (ainsi que le plus général "Wizarding World") avec aussi peu d'engouement que je l'ai ouvert, et sur à peu près les mêmes notes : un potentiel pas négligeable vis-à-vis de l'univers empreint de féerie, de magie et de créatures fantastiques, un traitement assez peu valorisant du contenu, des interprètes assez fades à commencer par Eddie Redmayne qui se trouve presque expulsé de la majorité du film (et le tout sans parler du remplacement express de Johnny Depp par Mads Mikkelsen), et dans la recette habituelle de ce genre de super-production, tous les éléments de bêtise scénaristique de rigueur qui donnent l'impression de constamment saboter le récit. À l'instar de tout ce qui tourne autour des Qilin, ces créatures proche du faon, avec vers le début du film une scène d'une brillante facilité (la séquestration du bébé animal) alors qu'il s'agit de quelque chose d'absolument fondamental qui régit l'avenir de la société des sorciers. Bref, ça n'a aucune cohérence, au même titre que les pouvoirs magiques qui sont un peu comme chez Marvel, un peu aléatoires et se manifestant selon le bon vouloir des scénaristes capricieux.

Un film qui a en outre subi la censure chinoise puisque l'évocation de l'homosexualité du personnage d'Albus Dumbledore a été coupée au montage pour la sortie du film en Chine, et qui ne sort pas vraiment grandi de son atmosphère très grossière en prise avec la montée au pouvoir d'un Hitler bis à Berlin. Zéro subtilité dans cette vision du populisme. On ne peut pas dire que la persévérance soit récompensée en terminant cette saga (certes un peu contre mon gré).

Blue Beetle
4.7
23.

Blue Beetle (2023)

2 h 07 min. Sortie : 16 août 2023 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Angel Manuel Soto

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

DC toujours à la pointe de la connerie, capable de nous refourguer une nouvelle horreur à plusieurs centaines de millions d'euros qui ressemble à un amalgame de tout ce qui a déjà été fait en matière de super-héros, ingurgité et régurgité. Le mal au casque guette devant ce défilé d'images déjà vues et de situations déjà vues et de méchants déjà vus et de héros déjà vus. On atteint quand même un sommet ici avec cet ersatz de Spider-Man dans lequel on aurait remplacé l'araignée matricielle par un scarabée venu d'ailleurs (d'où on ne saura pas et on s'en contrefout probablement autant que les scénaristes), avec mêmes dilemmes familiaux, mêmes questionnements sur les responsabilités, et mêmes problématiques d'affrontement contre des forces du mal. Boudu que c'est nul. Aux côtés d'un casting 100% inconnu et latino (la nouvelle cible commerciale parfaitement identifiée qui montre bien l'opportunisme écœurant de cette industrie) on a la joie de découvrir une Susan Sarandon parachutée dans cet univers en incarnation de la grande méchante, et là, franchement, on se demande si on n'a pas un peu abusé de l'absinthe à 75% avant de regarder le film... Un film générique, copie de copie de copie, qui ne laissera aucune trace sauf peut-être un filet de bave au coin des lèvres de spectateurs assoupis. L'argument fantastique est archi-nul car face à la combinaison-scarabée se trouve des méchants avec des combinaisons fabriquées tout aussi puissantes, et le niveau de certains gags (le gros vaisseau qui répand des gaz toxiques comme s'il pétait sur les ennemis, la mamie qui manie la grosse sulfateuse) donne une bonne idée du niveau abyssal.

Seule surprise me concernant, qui m'a permis d'ouvrir grand mes oreilles pendant 3 minutes en reconnaissant une chose connue et agréable : la présence d'un morceau très cool de Los Saicos : Demolición.

The Palace
3.9
24.

The Palace (2023)

1 h 40 min. Sortie : 15 mai 2024 (France). Drame, Comédie

Film de Roman Polanski

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Le choc est brutal. Polanski avait déjà montré à quel point il pouvait être un cinéaste médiocre avec son "D'après une histoire vraie", mais alors "The Palace" repousse les limites de la bêtise et de la nullité encore dans une dimension supérieure. Je suis vraiment étonné de constater a posteriori que Jerzy Skolimowski a contribué à l'écriture du scénario tant cette farce révèle sans honte l'étendue de sa stupidité. C'est une sorte de reformulation de "Sans filtre" (Triangle of Sadness de Ruben Östlund) dans un cadre miséreux par de piètres copistes où l'on peut voir un défilé de gens dont la richesse n'a d'égal que la grossièreté dans un hôtel luxueux des Alpes suisses à la veille du nouveau millénaire. Le passage à l'an 2000 est un artifice laid et vain parmi des centaines d'autres, qui semble presque uniquement là pour permettre à Polanski de montrer un discours de Boris Eltsine et un autre de Poutine lors de la passation de pouvoir entre les deux. Les gags qui s'enchaînent sont sans l'ombre d'un doute sorti d'un cerveau décrépi, avec des blagues sur du caca de chien, sur des personnes coincées au cours d'un rapport sexuel impliquant la mort du vieux millionnaire, sur l'homosexualité refoulée d'un homme aux allures de comptable, bref, autant de manifestations gênantes d'une sénilité avancée. C'est un naufrage vraiment monumental dans lequel on peut voir se débattre, non sans une certaine stupéfaction paralysante, des personnes comme Fanny Ardant (une vielle comtesse qui drague le jeune plombier de l'hôtel), John Cleese (le vieux riche qui va se marier avec une fille 50 ans plus jeune) ou encore Mickey Rourke (caricature de ricain débile à perruque). Le spectacle est franchement très navrant.

Transformers 3 - La Face cachée de la Lune
4.4
25.

Transformers 3 - La Face cachée de la Lune (2011)

Transformers: Dark of the Moon

2 h 34 min. Sortie : 29 juin 2011 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Michael Bay

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Je vais finir par trouver ces films sincèrement drôles, il faut que je fasse attention à ma boulimie masochiste cinématographique. Bay à 200 millions de dollars pour faire un pavé d'action et de science-fiction en recopiant ce qui a déjà été usé en long en large et en travers dans les deux précédents volets, et nous ressert à ce titre la même menace de la planète par le même combat opposant les deux mêmes antagonistes robotiques, avec les mêmes grandes formules magiques états-uniennes, soit en version courte "For today, in the name of freedom, we take the battle to them!" soit en evrsion longue "In any war, there are calms between the storms. There will be days when we lose faith, days when our allies turn against us. But the day will never come, that we forsake this planet and its people." Sans surprise c'est épuisant. Il y a manifestement une très forte corrélation négative entre les capacités techniques et la densité scénaristique, à tel point qu'on a la sensation de sortir d'une séance de 2h30 passée à se faire écraser les yeux et la cervelle sous un rouleau-compresseur. Les particularités de ce troisième élément résident dans l'affichage de nouvelles trombines, en l'occurrence Frances McDormand et John Malkovich (et en bonus la voix de Leonard Nimoy, référence à Star Trek, tout ça tout ça), tout à fait inutiles et oubliés, ainsi qu'une proposition de relecture de l'histoire qui se veut très drôle et pertinente — la conquête de la lune et l'explosion de Tchernobyl vues à travers le prisme de l'arrivée des robots extra-terrestres dans le champ de notre galaxie. Pour le reste, c'est rigoureusement la même formule livrée en mode gavage, avec Megan Fox virée (pour avoir comparé Bay à Hitler sur le tournage) et remplacée par un autre mannequin en plastique interchangeable, avec une première heure comédie-action et le reste science-fiction pyrotechnique de gros bourrin. Ce final a un petit côté "Avengers" avant l'heure avec son invasion planétaire et sa horde de super-héros qui tentent de sauver le monde, agrémenté à la sauce de tous les excès d'un "Fast and Furious" des débuts. Et accessoirement c'est la première fois que la violence du matraquage en matière de placement de produits m'a autant donné la nausée — toute l'histoire du néocapitalisme (américain surtout) à travers ses marques, Smeg, Adidas, Nike, Lenovo, Apple, Mercedes, Chevrolet, Cisco, Budweiser, Nokia, FedEx, etc.

Les Crados, le film
2.4
26.

Les Crados, le film (1987)

The Garbage Pail Kids Movie

1 h 40 min. Sortie : 22 août 1987 (États-Unis). Fantastique, Comédie

Film de Rod Amateau

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Un navet assez affligeant vendu comme l'un des films les plus nuls de l'histoire du cinéma, mais qui attire l'attention pour peu qu'on ait eu une enfance au cours de laquelle la collection des cartes éponymes a constitué un moment marquant. C'est assez drôle en réalité de voir l'écart abyssal entre le côté trash et provocateur desdites cartes, qui en avaient fait hurler beaucoup en leur temps, et ce film affreusement con, moche, et tellement pas drôle ou dégueulasse... C'est assez incroyable en fait de voir comme le sujet est amené salement, une poubelle de l'espace flottant autour de la Terre, et hop, on se retrouve avec une poubelle dans la boutique d'un antiquaire, du grand n'importe quoi qui ne diminuera pas. L'histoire des crados est greffée à celle d'un enfant martyrisé par des ados plus grands que lui, et en faisant la connaissance de ces Garbage Pail Kids (dans le film, des extraterrestres ayant l'apparence d'enfants dégoûtants) il parviendra à renverser cette situation. Il n'y a malheureusement rien à sauver dans ce naufrage, aucune trace de mauvais goût jouissif, ce n'est que de la laideur idiote et des tentatives de faire sale qui sont invariablement ratées. Le pire est cette tonalité totalement à côté de la plaque, ni drôle, ni effrayant, ni dégoûtant, juste d'une effroyable bêtise, mais il y a quand même le petit bonus non-négligeable : les monstres sont incarnés par des acteurs nains portant des costumes en latex et c'est d'une mocheté sans nom, le genre de dispositif dont on se demande comment il est parvenu à passer la première validation lors de la production. Un croisement cauchemardesque entre les Télétubbies et les Minikeums, qui chantent en confectionnant des vêtements pour un défilé de mode. Waouh. À côté de ça, ils pètent régulièrement, ils se pissent dessus 3 fois, ils dégueulent au hasard, bref, un petit bonheur de trucages foirés.

Un crocodile qui bouffe des humains (Ali Gator), un geek incontinent habillé en super-héros (Nat Nerd), un bébé en salopette (Foul Phil), une fille joufflue qui aime sa morve (Messy Tessie), une sorte de mini Elvis Presley (Greaser Greg), un pétomane (Windy Wintston) et une qui a des problèmes de digestion (Valerie Vomit). Qu'est-ce qu'on se marre...

Twilight : Chapitre 3 - Hésitation
3.7
27.

Twilight : Chapitre 3 - Hésitation (2010)

The Twilight Saga: Eclipse

2 h 04 min. Sortie : 7 juillet 2010 (France). Romance, Fantastique

Film de David Slade

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Il aura fallu attendre le troisième épisode pour que ma bonne volonté se heurte à un mur et que l'adolescente qui sommeille en moi ne parvienne plus à trouver son compte dans cet étalage de niaiseries sentimentales. On arrive avec "Eclipse" à un moment charnière, la paix entre Edward et Jacob qui acceptent de ne plus se foutre sur la gueule le temps de régler un problème extérieur de vampires renégats. Kristen Stewart n'aura jamais autant fait figure de femme-objet fragile à protéger, ça en devient particulièrement drôle et ce d'autant plus que son amoureux (un vampire de 110 ans, rappelons-le) ne veut pas de sexe avant le mariage et attend ce dernier avec une impatience non-feinte. J'avoue ne pas l'avoir vu venir, ce virage un peu réac et tradi, c'est plutôt comique. La saturation commence à se faire ressentir aussi, avec ces pérégrinations sentimentales qui n'en finissent pas, ces renoncements, ces hésitations, ces attentes interminables, ce choix entre les deux propositions de mâles qui s'éternise plus que tout... Le tout enveloppé dans une bonne sauce de dialogues bien démonstratifs devient largement indigeste, au même titre que ces effets spéciaux ultra datés du côté des loups. Au moins, Taylor Lautner torse nu les trois quarts du film, c'est une valeur sûre qui a moins souffert de l'effet du temps. Courage, plus que deux.

Argylle
5.1
28.

Argylle (2024)

2 h 19 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Action, Aventure, Comédie

Film de Matthew Vaughn

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Orgie visuelle et narrative, bouillie informe à tous les étages, calvaire de tous les instants de la première minute jusqu'à la dernière, 130ème hors générique, ce qui est en soi une petite torture cinématographique. Bon sang que ce genre de film est hideux, avec une surenchère constante dans son récit qui empile les strates à une vitesse aussi impressionnante que son absence de rigueur pour tenter de nous divertir avec l'histoire d'une auteure à succès de romans d'espionnage qui se trouve être en réalité une espionne reconditionnée. Tout cela n'a aucun sens et fuse à fond pour qu'on n'ait pas le temps de se poser la moindre question (cette robe dorée sur Bryce Dallas Howard, ça c'est à peu près la seule chose sur laquelle on s'appesantit longuement tellement ça ne lui va pas du tout, pas plus que sa perruque blonde). Ainsi voit-on défiler les stars qui viennent prendre leur cachet plus ou moins important, Henry Cavill (lui aussi avec de sérieux problèmes capillaires), Sam Rockwell (cabotinage total), John Cena (probablement sous-exploité), Bryan Cranston (incroyablement hors sujet) et même Samuel L. Jackson (dans son vignoble français). Le plus drôle étant que l'intrigue ressemble étrangement à celle de Philippe de Broca dans "Le Magnifique" qui mettait en scène un Belmondo tout feu tout flamme. Quoi qu'il en soit, joli tour de force, "Argylle" parvient à donner un mal au casque aigu tout en faisant du sur place pendant 2h20, à force de nous servir des effets spéciaux dégueulasses et des retournements de situation toutes les quinze minutes histoire de maintenir un niveau de tapageur hors norme. C'est exténuant, laid, ennuyeux, et terriblement vain.

La Boum
5.3
29.

La Boum (1980)

1 h 50 min. Sortie : 17 décembre 1980 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Claude Pinoteau

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Franchement pas un film contre lequel on aurait envie de s'acharner. On touche à la définition presque ultime du film générationnel, reflet d'une époque où les slows étaient le firmament des soirées, où on passait du temps sur le téléphone fixe familial en essayant d'esquiver les parents, et où l'on aimait être matraqué par Richard Sanderson et sa chanson "Reality" qui doit revenir approximativement 256 fois en l'espace de deux heures. Un calvaire. C'est sans surprise très bête et mal foutu, il n'y a pas un acteur ou une actrice pour en rattraper une autre, tous et toutes jouent comme des saucisses, la palme du plus cliché revenant à Bernard Giraudeau dans le rôle de l'amant prof d'allemand beau gosse, et la palme du couple le plus insupportable revient au duo Brigitte Fossey / Claude Brasseur qui n'en finissent pas de ne pas réussir à se dire qu'ils s'aiment, c'est d'un pénible... Avec sa mise en scène de téléfilm, "La Boum" peut faire sourire, malgré tout, entre autres au travers du jeu de Sophie Marceau qui en fait des tonnes dans l'adolescente qui se croit plus grande que ses 13 ans. C'est nul, poussif, sans surprise, avec des moments affreusement étirés qui traînent jusqu'à l'indigestion avancée, mais je dois reconnaître que ce n'est pas aussi repoussant qu'escompté, il y aurait presque un truc de touchant derrière cette nullité recouvrant les intentions de chronique douce-amère. Je n'ai en tous cas aucun rapport nostalgique à ce film, et je reste avant tout bloqué sur le côté archi chouineuse du personnage de Marceau, même si les aspects "préhistoire de la romance ado" peuvent maintenir une certaine curiosité.

La Boum 2
4.8
30.

La Boum 2 (1982)

1 h 49 min. Sortie : 8 décembre 1982 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Claude Pinoteau

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Itération n°2 de la formule, avec les mêmes personnages, les mêmes chansons, les mêmes enjeux, et quasiment la même histoires avec les parents qui ne sont pas sûr de s'aimer, les différentes pistes sentimentales autour de Sophie Marceau (avec deux ans de plus)... Mais autant ça pouvait être mignon gnangnan pour des pré-ados de 12-13 ans, autant ici on commence à virer vers le gnangnan franchement trop sirupeux, et on se dit que heureusement il n'y a pas eu de troisième volet dans la foulée. Comme le précédent, la naïveté frontale se révèle parfois touchante, et le matraquage que l'on subit tant dans les élucubrations romantiques (c'est toujours la même histoire, les mêmes motifs, qui reviennent sans arrêt) que dans la bande originale (c'est vraiment à rendre fou) n'a d'égal que l'artificialité de nombre de situations (les disputes avec les parents, le taf de biologiste-dentaire du père, etc.). Je suis persuadé qu'il peut y avoir un "crédit nostalgique" chez les gens qui ont connu cette période, de voir ces ados fringués de la sorte, assister à ce genre de concerts dans les années 80, mais malgré tout au bout d'un moment les déboires autour de l'hésitation de l'amour deviennent plombant. Petites sucreries : Zabou Breitman toute jeune, c'est assez drôle, et Lambert Wilson tout jeune en gros frimeur qui se la raconte, c'est un sommet de ridicule assez drôle.

Morrinson

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