Cover Belle époque !

Belle époque !

Dans la série Littérature en saucisson : les années 1900 - 1914
Quelques instantanés pour saisir l'essence d'un monde sur le point de sombrer

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Liste de

27 livres

créee il y a environ 9 ans · modifiée il y a 2 jours

Bubu de Montparnasse
6.9

Bubu de Montparnasse (1901)

Sortie : 1901 (France). Roman

livre de Charles-Louis Philippe

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

C’est en me rappelant la phrase du jeune Aragon libertinant - « le beau n'est pas plus le faux qu'il n'est le vrai : le beau c'est l'inattendu » - que j’ai compris pourquoi ce livre m’a fait un tel effet. Un auteur qui m’était inconnu (il eut son heure de gloire mais c’était il y a si longtemps !) et un titre qui fleurait bon sa gouaille parisienne, c’est sûr je ne m’attendais pas à ça ! À cette langue là, cette écriture là ! À ce style qui lui-même repose sur la surprise : comment des mots si gris, à première vue mal agencés, comme tombant par hasard, peuvent frapper à ce point un lecteur de plein fouet ? Littéralement le cingler, et par la même occasion arracher comme une couche de verni entre le monde et celui qui le décrit, ou celui qui le lit. Au delà du thème, au delà aussi de quelques (discrètes) tentations à la pureté évangéliste, il y a une vraie question dans ce livre : comment rendre la tristesse du monde - et une vraie proposition : en laissant s’élever l’étrange dénuement d’une langue qui vient de nulle part, ne va nulle part, mais résonne. CLP a au sens fort un style incomparable : il ne ressemble à rien, et tient je crois à rester unique. Plus il s’efface et plus on le remarque, ou l’inverse… Il semble sourdre d’une certaine naïveté, mais une naïveté conquise, en tout cas voulue. Ce n’est ni un style blanc, ni une surcharge de fioritures, et néanmoins cela tient des deux : peut-être une surcharge de simplicité ? Non, pas vraiment… C’est plutôt comme caresser une planche de bois, douce, polie, et finir pourtant avec une main remplie d’échardes.

Monsieur de Phocas
8.1

Monsieur de Phocas (1901)

Sortie : 1901 (France). Roman

livre de Jean Lorrain

Chaiev a mis 7/10.

Exégèse des lieux communs
7.8

Exégèse des lieux communs (1902)

Sortie : 1902 (France). Essai, Culture & société

livre de Léon Bloy

Chaiev l'a mis en envie.

Force ennemie
7.1

Force ennemie (1903)

Sortie : 1903 (France). Roman

livre de John-Antoine Nau

Les Ambassadeurs
8.1

Les Ambassadeurs (1903)

(traduction Georges Belmont)

The Ambassadors

Sortie : 1950 (France). Roman

livre de Henry James

Chaiev a mis 10/10.

Gottlieb Krumm
7.7

Gottlieb Krumm (1904)

Made in England

Sortie : 1904. Roman

livre de Georges Darien

Chaiev a mis 8/10.

Mon amie Nane
7.8

Mon amie Nane (1905)

Sortie : 1905 (France). Roman

livre de Paul-Jean Toulet

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Double plaisir, savamment entremêlé par Toulet : brillance du style et souplesse de la narration, afin de serrer au plus près, mais d’une main infiniment leste forcément, son sujet : l’évanescence de Nane la courtisane. Pour un papillon si fragile, si léger, il faut en effet que le récit soit aussi transparent qu’un filet, mais que les phrases soient en mailles serrées, pour attraper sans étouffer.

« Je feins de e rappeler très vivement, quoique cette saison à Cauterets, qui remonte à deux ans déjà, ne m’ait laissé que des souvenirs confus, au moins quant à Nane. Mais ce soir je ne saurais lui refuser rien, pas même un mensonge.
Etendue très de côté, ce qui la fait hancher sur un de ces longs fauteuils de bord en rotin, où il y a un trou à l’avant-bras pour mettre son verre, elle est toute calée de petits coussins et de plaids. Et elle réveille en moi des images anciennes de voyage. Par-dessous le bruit de nos paroles, ressuscite un peu de passé : autour d’un pont de paquebot, la miroitante mer des Grandes Indes ; et les filaos qui pleurent aux bords d’une ile ; ou bien la grâce dormante des créoles, si lasses de n’avoir jamais rien fait. »

Le Fouet à Londres

Le Fouet à Londres (1905)

Sortie : 1905. Roman

livre de Hugues Rebell

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Ah ça on peut dire que ce brave Hugues Rebell, alias Jean de Villiot, alias Georges Grassal, vaguement connu au tournant du siècle et disparu depuis, n’y va pas par quatre chemins. Son petit roman vite troussé est un délice d’inconvenance et d’immoralité. Hors du vice et de la luxure, ici point de salut. Plongeant dans les boudoirs anglais à coups de frous frous et de cravaches savamment maniées, il conte avec un humour délicieusement vachard l’aventure d’une mère et d’une fille apprenant à laisser parler le démon qui les habitent. Le tout dans une langue Belle Epoque de la plus belle eau qui donnerait presque envie d’en tâter nous aussi…

« Il avait l’esprit, l’intuition de cet art difficile, de ce sport aristocratique entre tous, où, dilettante subtil, il savait trouver du nouveau, en possédant la quintessence, où il apportait à la fois délicatesse et vigueur, main de velours et de fer, ayant les doigts, le tact, la souplesse, l’élégance, le secret des gradations raffinées, expert à préparer par la caresse, par des suspensions, par des reprises pareilles à des passes magnétiques, puis à nuancer le crescendo, par l’accélération rythmique du mouvement, névralgique et saccadé, amenant au maximum de l’intensité suraiguë, qu’il tienne la cravache ou le fouet, la verge de bouleau ou la brassée d’orties en pleine sève, sachant en faire le sceptre des félicités ardentes, sauvages, effet magique produisant chez les dévotes du plaisir mastipyge une ivresse étrange, d’amertume délicieuse, ensanglantant le paros mouvant de leurs chairs, faisant hurler de fiévreuse joie, provoquant des frémissements, des spasmes, des sursauts de toute la créature secouée de brûlants frissons où larmes et rires se confondent, extase angoissée de sainte ou de damnée, de ciel ou d’enfer, décidant cette explosion des sens, cette passion fauve, cette volupté pantelante assoiffée de possession et d’assouvissement qui, finalement, jette en ses bras froidement triomphants une bacchante échevelée, aux yeux révulsés, aux onomatopées délirantes, aux râles désireux, aux élans vigoureux, aux étreintes frénétiques, se tordant, écumante, en des enlacements fous, toujours plus curieuse, jamais rassasiée, sang de feu, chair vibrante, coeur soumis. »

Les Désarrois de l'éleve Törless
7.7

Les Désarrois de l'éleve Törless (1906)

Die Verwirrungen des Zöglings Törless

Sortie : 1960 (France). Roman

livre de Robert Musil

Chaiev a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

CRITIQUE INSIDE ↓

Le Mystère de la chambre jaune
7.3

Le Mystère de la chambre jaune (1907)

Sortie : 1907 (France). Roman, Policier

livre de Gaston Leroux

Chaiev a mis 7/10.

Vienne au crépuscule
8.2

Vienne au crépuscule (1908)

Der Weg ins Freie

Sortie : 1985 (France). Roman

livre de Arthur Schnitzler

Chaiev a mis 9/10.

Et puis
8.1

Et puis (1909)

Sorekara

Sortie : 2003 (France). Roman

livre de Natsume Sōseki

Chaiev a mis 10/10.

Martin Eden
8.6

Martin Eden (1909)

(traduction Francis Kerline)

Sortie : 2010 (France). Roman

livre de Jack London

Chaiev a mis 8/10.

L'Institut Benjamenta
7.8

L'Institut Benjamenta (1909)

Jakob von Gunten

Sortie : 1960 (France). Roman

livre de Robert Walser

Chaiev a mis 10/10.

Impressions d'Afrique
7.3

Impressions d'Afrique (1909)

Sortie : 1909 (France). Roman

livre de Raymond Roussel

Chaiev a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

CRITIQUE INSIDE ↓

Monsieur Ripois et la Némésis

Monsieur Ripois et la Némésis (1909)

Sortie : 1950 (France). Roman

livre de Louis Hémon

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Ici, l'ambiance n'est pas du tout à la rigolade, avec cette lente descente aux enfers d'un gomeux français, exilé volontaire à Londres. Les enfers de la pauvreté et de la solitude, qui se referment sur lui très lentement, presque à voix basse. Certes, le style et le récit n'ont absolument rien de révolutionnaire (bon, cela dit, c'est un premier roman, et on l'a retrouvé dans les papiers de l'auteur, rien ne dit qu'il n'aurait pas été un peu remanié, raccourci s'il avait du paraitre du vivant d'Hémon), reste que l'idée centrale du romancier est assez dérangeante : construire tout ce récit de compassion autour d'une figure veule, voire carrément désagréable. Lâche, cossard, vaniteux, velléitaire, Amédée Ripois n'a rien pour plaire au lecteur. Et pourtant, tour de force assez remarquable, on se prend à la fin à se sentir un peu touché par le destin de ce minable qui ne fait peut-être qu'accepter un peu trop tous les défauts qui constituent le fond de notre être.

L'Aiguille creuse
7.6

L'Aiguille creuse (1909)

Sortie : juin 1909. Roman, Policier

livre de Maurice Leblanc

Chaiev a mis 8/10.

Les Cahiers de Malte Laurids Brigge
7.5

Les Cahiers de Malte Laurids Brigge (1910)

Sortie : 1926 (France). Roman

livre de Rainer Maria Rilke

Chaiev a mis 10/10.

Fermina Marquez
7.3

Fermina Marquez

Sortie : 1911 (France). Roman

livre de Valery Larbaud

Chaiev a mis 7/10.

Sous les yeux de l'Occident
7.4

Sous les yeux de l'Occident (1911)

Under Western Eyes

Sortie : 1911. Roman

livre de Joseph Conrad

Chaiev a mis 9/10.

Le Mystérieux docteur Cornélius, tome 1
7.2

Le Mystérieux docteur Cornélius, tome 1 (1912)

Sortie : 1912 (France). Roman

livre de Gustave Le Rouge

Chaiev a mis 6/10.

Du côté de chez Swann
8

Du côté de chez Swann (1913)

À la recherche du temps perdu / 1

Sortie : 14 novembre 1913. Roman

livre de Marcel Proust

Chaiev a mis 10/10.

Les Copains
7.3

Les Copains (1913)

Sortie : 1913 (France). Roman

livre de Jules Romains

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

Petite merveille de loufoquerie pure, dans la droite lignée d’Alphonse Allais, mais avec un petit quelque chose en plus, car une poésie certaine se dégage des aventures foldingues de cette bande de potes bien décidés, allez savoir pourquoi, à régler son compte aux deux sous-préfectures du Puy de Dome : Ambert et Issoire, qui les ont bravés par une nuit de biture sur une carte de France accrochée dans un grenier. Ici on boit, on invective, on va voir des somnambules visionnaires, les balayeurs sont télépathes et parlent en vers, les statues sont aussi vivantes que nues, et tout se termine en libations au fond des forets mouillées. Rire pour rire, c’est en somme l’éloge sans frein de l’acte gratuit, si cher aux bons vivants des années folles, rêve merveilleux qui va se dissoudre l’année suivante dans les tranchées de Verdun. Comme si l’absurdité avait un revers terrible : la mort sans raison.

Gens de Dublin
7.3

Gens de Dublin (1914)

Dubliners

Sortie : 1974 (France). Recueil de nouvelles

livre de James Joyce

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Un peu déconcertant au début, le recueil prend petit à petit son essor, et plus on chemine auprès de ces personnages, plus le charme agit. Maitrisant avec dextérité la technique du « coïtus interrompus » littéraire dont se souviendra l’éditeur de Carver, Joyce comme au coin du feu tricote ses tranches de vie avec l’air de ne pas y toucher, mais ce n’est, sacré loup, que pour mieux nous manger, grâce à l’estocade finale, sobrement intitulée « Les Morts ».

Les Caves du Vatican
7

Les Caves du Vatican (1914)

Sortie : 11 août 2014 (France). Roman

livre de André Gide

Chaiev a mis 7/10.

Jésus-la-Caille
5.9

Jésus-la-Caille (1914)

Sortie : 1914 (France). Roman

livre de Francis Carco

Chaiev a mis 5/10.

Annotation :

Marlous et putes bavardes en veux-tu en voilà ! C’est vrai que l’argot des dialogues est savoureux, et qu’il est toujours amusant de voir le roman trainer ses guêtres chez le populo, mais Carco oublie quand même un peu trop de raconter une histoire qui tienne la route. On tapine, on s’engueule, on regrette les jours anciens, et voilà. On est bien loin de Zonzon Pépette, la petite merveille de Baillon.

Les Dimanches de Jean Dézert
7.8

Les Dimanches de Jean Dézert (1914)

Sortie : 1914 (France). Roman

livre de Jean de La Ville de Mirmont

Chaiev a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

CRITIQUE INSIDE ↓

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