Bilan réalisateur - Alex de la Iglesia, ou l'art du comique glauque qui ne tient pas très bien la distance

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Le meilleur de la iglesia tout simplement. La mise en scène est virtuose (les plans sont pour la plupart superbes, avec une maîtrise impressionnante en intérieur, et en particulier dans les deux appartements, les couloirs, avec tout un jeu sur la profondeur de champ, les travellings, les plans séquences), y a un vrai style (toute la séquence avec l'enseigne "Schweppes" est grave cool), y a pas mal de scènes hilarantes, les persos sont plutôt attachants, et Maria Grazia Cucinotta est cheatée tellement elle est sublime. Après le scenar part en sucette, mais c'est un n'importe quoi qui a du charme, dans le genre des comédies américaines réussies de John Landis ("un fauteuil pour deux" notamment).

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A revoir, ça commence à dater, mais j'avais adoré l'acteur principal, et le duo fonctionnait très bien avec l'horrible bonne femme qui lui pourrit la vie. J'aimais beaucoup l'univers des galeries commerciales... Et puis ces meurtres sordides habituels et si chers à de la iglesia, et enfin une superbe BO du très talentueux Roque Banos qui convoque le fantôme de Bernard Herrmann.

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Le film le plus hardcore de de la iglesia, aux limites de l'insoutenable, avec une successions de trucs toujours plus glauques. Mais un glauque inédit, un glauque cartoonesque, comique, qui met d'autant plus mal à l'aise qu'il raconte des situations ignobles (notamment des viols de jeunes américains kidnappés par un couple complètement azimuté).

Rosie Perez et Javier Bardem (qui déjà prouve qu'il a un attrait certain pour les rôles de gros freaks mabouls avant "No country for old men" ou encore "skyfall") sont monstrueux, franchement dégoûtants et répulsifs, et petit à petit on y décèle une petite part d'humanité qui finit par les rendre assez humains et bizarrement attachants, alors qu'ils ont tout pour qu'on souhaite leur mort le plus vite possible.

A noter un excellent second rôle de James Gandolfini en flic enquêteur farfelu et quasi immortel.

Bref du grand n'importe quoi, un peu longuet, mais ce natural born killer à la sauce épicée est tellement wtf et inédit qu'il finit par en valoir le détour.

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Franchement chouette, assez fendard, assez maîtrisé une fois n'est pas coutume...
Mais j'ai toujours un certain attachement aux huis-clos dans des immeubles pourris, c'est ici bien tenu, avec son lot de personnages déjantés qui vont s'entretuer pour une mallette d'argent, et tout régler entre eux.

Après ça reste aussi du grand n'importe quoi, bien bordélique, gras et épuisant, mais il y a un charme qui a opéré et qui m'a fait passer un bon moment, malgré les lourdeurs habituelles.

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Film d'horreur à la cool, avec un couple d'acteurs qui ont de bonnes bouilles, notamment Leonor Watling (un des rares éléments positifs du ratage "Meurtres à Oxford"), un bon ptit concept, qui comme toujours chez de la iglesia, se casse la gueule bien trop vite.

Cf ma critique pour en savoir plus.

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L'ambiance est au poil pendant la première moitié du film (malgré quelques ratés, on sent que de la iglesia est toujours à la limite de retomber dans ses pires travers... La poursuite de bagnoles est une infamie par exemple, les effets visuels sont tellement cheap et dégueulasses qu'on se croirait dans un sketch du palmashow), mais une fois que l'on rentre dans le pays basque profond, et qu'on arrive dans ce bar perdu au milieu de la forêt, enfin on a une vraie putain d'ambiance avec ces personnages patibulaires, et ces décors soignés...
Et puis quelques séquences dantesques (notamment celle de l'œil planqué dans les toilettes, malgré un running gag un peu bidon par la suite).

Et puis Carolina Bang est toujours aussi magnifique et certaines de ses scènes valent le coup pour se rincer l'oeil.

Après j'ai pas compris, le film part subitement dans un délire seigneur des anneaux totalement WTF, avec un summum de dégueulasserie avec des effets visuels numériques qui battent tous les standards acceptables de laideur. Ca devient chiant avec des bagarres et des poursuites à gogo qui ne mènent plus à rien. On perd l'ambiance intimiste, et le délire misogyne qui faisait le charme du film.

Comme souvent avec De la Iglesia un bon projet se casse la gueule dans sa durée, malgré des débuts prometteurs. (Et toujours un générique aussi réussi, avec l'apparition hilarante d'Angela Merkel).

Annotation :

Le début du film est bien gonflant, ça sent bon la purge, on dirait un mauvais sketch des nuls (genre "objectif nul" en pire), c'est hyper kitsch, fauché, en plus on sait pas trop à quel degré faut le voir...

Et puis à un moment ça part totalement en sucette, et on s'embarque dans un délire à la star wars mixé à du mad max, 95% des personnages meurent, et nous voilà dans un hors sujet total, et finalement c'est pas plus mal, parce que le film devient enfin un peu intéressant, assez cool dans son bazar le plus total.

Bon c'est quand même un peu éprouvant, mais c'est pas si mal.

Annotation :

Pas nul, sur une thématique déjà bien connue au cinéma depuis "Le Gouffre aux chimères" avec Kirk Douglas de Billy Wilder, c'est-à-dire l'instrumentalisation médiatique jusqu'à la nausée d'un fait divers dramatique vécu en direct live. Ca fait forcément écho au drame vécu par le petit Rayan l'année dernière au Maroc, où les autorités ont tenté pendant plusieurs jours durant tenté de sauver un gosse tombé dans un puits d'une trentaine de mètres de profondeur, sous l'oeil des caméras du monde entier, et sans succès. Avec les mêmes suspicions d'instrumentalisation, notamment par l'Etat marocain accusé de cacher que le gosse était mort depuis belle lurette et faire perdurer un espoir vain pour tenter de ressouder son peuple, et où l'on retrouve également ce suspense particulièrement morbide qui découle naturellement d'une curiosité malsaine difficile à réfréner.

On sent que c'est un de la iglesia mineur, fait un peu rapidos, sans grand moyen ou grande ambition, j'ai trouvé le temps parfois légèrement long pour seulement 1h30. Le ton du film est bizarre, on se retrouve avec des personnages caricaturaux dignes des comédies les plus burlesques du réalisateur dans un cadre plutôt sérieux et 1er degré (même avant la conclusion d'ailleurs, le film est assez peu déconnant malgré ses personnages excentriques qui semblent dépareillés), mais je n'arrive pas à déterminer si c'est un défaut ou non. Les séquences de négociations entre médias pour le prix de vente d'une interview sont globalement assez nulles et sonnent très faux. Le volet familial est vraiment faiblard. Mais bon la mise en scène est correcte pour du de la Iglesia (avec quelques beaux plans et quelques audaces de mise en scène ici ou là), et comme film concept ça passe.

(assez sceptique évidemment sur tout l'aspect médical et sur la procédure de retrait de la barre de fer (la barre à tout faire) à la fin du film, et c'est peu dire)

Annotation :

Oulala, c'est trop lourdingue ce truc. Rien compris à la structure du récit, à toute la première partie avec la guerre civile espagnole, aux délires hors sujet sur le franquisme, à cette histoire d'amour zarbi avec la magnifique Carolina Bang.

Après ça a de temps à autre de la gueule, c'est complètement excessif, ça part dans tous les sens, et c'est par moment un peu jouissif. Mais bon c'est hyper anecdotique comme truc, et le final qui rend joyeusement hommage au premier batman de Tim Burton (et donc au final de Metropolis) est quand même globalement laid.

Annotation :

Un gentil 6, parce que globalement le film m'a pas mal gonflé.
Le gamin est insupportable et insignifiant, heureusement qu'il disparaît rapidement au profit du héros qui compose un rôle de bougon plutôt attachant.

Comme souvent chez De la iglesia on part d'un concept de base assez original (des cascadeurs qui refont des scènes de western pour le public), mais qui a du mal à rester digne d'intérêt sur la longueur.

Ici ça s'épuise très vite, dans une scène d'assaut final interminable entre cascadeurs révoltés, et police espagnole...

Mais bon y a quelques séquences d'orgies felliniennes rigolotes, et quelques très jolies nanas, donc ça peut passer...

Annotation :

Comme dans tous ses films, y a du bon ici ou là. Mais c'est tellement brouillon, et noyé dans de la balourdise, que ça devient rapidement gavant.

Et puis bon les deux clowns sont pas drôles, le film est ni drôle, ni inquiétant, tout finit par sonner tellement faux qu'on en à rapidement plus rien à carrer de leurs péripéties redondantes.

Et puis objectivement, ça reste un film sur deux mecs qui se foutent des baffes pendant 1h53... Le temps dure longtemps.

Annotation :

Très très faible. Ca se prétend intelligent, mais c'est écrit avec les pieds et pas rigoureux pour un sous. L'histoire policière la plus molle du monde qui ne cesse de s'enliser dans la médiocrité (en plus d'être horriblement improbable, voire incompréhensible). Pourtant le début est prometteur (de la iglesia tente même deux trois trucs, dont un plan séquence sympatoche), bonne petite ambiance dans la mise en place de l'univers, la découverte de personnages assez mystérieux, mais ça ne débouche sur strictement rien. Ca patine, ça traîne, ça s'essouffle, et on enchaînes des séquences de plus en plus grotesques traitées avec un premier degré sinistre, jusqu'à un dénouement risible indigne des pires argento.

John Hurt qui joue décidément dans tout et n'importe quoi, est venu faire une petite pige pour l'occasion.