Cover Ces morceaux étranges qui peuplent les chefs d'oeuvre

Ces morceaux étranges qui peuplent les chefs d'oeuvre

Dans les plus grands chefs d'oeuvres, on trouve souvent une piste un peu étrange, en décalage avec le reste, qu'on aurait bien envie de passer aux premières écoutes mais qui s'avère indispensable une fois qu'on a apprivoisé l'album. Cette piste, ce n'est pas une "chanson" au sens où on l'entend ...

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18 morceaux

créee il y a presque 9 ans · modifiée il y a presque 9 ans

Fitter Happier
6.1

Fitter Happier (1997)

Fitter Happier

01 min. Sortie : 16 juin 1997 (France). Pop rock

Morceau de Radiohead

Annotation :

Septième piste de l'indépassable Ok Computer, elle forme avec "Karma Police" le coeur de l'album. Ce n'est pas la voix de Thom Yorke que l'on entend débiter de façon mécanique les injonctions cyniques d'une vie bien rangée, mais celle d'un Mac. Sans aucun doute l'un des morceaux les plus pessimistes du groupe. Au-delà du texte, la partition de piano et toute la trame instrumentale en font un petit chef d'oeuvre à part entière au même titre que tous les autres morceaux de l'album. Mais il faut avouer que ce n'est pas le premier morceau susceptible de nous charmer.

7 O’Clock News / Silent Night
7.3

7 O’Clock News / Silent Night (1997)

7 O'Clock News / Silent Night

01 min. Sortie : 1997 (France). Pop rock

Morceau de Simon & Garfunkel

Annotation :

Oui, Simon & Garfunkel se sont essayés à la musique expérimentale. Et ils ont brillamment réussi. Sur ce titre qui conclut le sublime Parsley, Sage, Rosemary and Thyme, le duo chante un cantique de Noël accompagné d'une radio qui se contente de transmettre les nouvelles du jour. Le tragique de celle-ci offre un contraste saisissant avec l'innocence de l'hymne. Le morceau surprend aux premières écoutes, mais il s'avère être une conclusion parfaite par sa beauté et son sens cachés.

Providence
7

Providence (1974)

Providence

08 min. Sortie : novembre 1974 (France). Pop rock

Morceau de King Crimson

Annotation :

Le fantastique Red de King Crimson comporte cinq pistes, et "Providence" est l'avant-dernière. "Red", "Fallen Angel" et "One More Red Nightmare" étaient des morceaux longs et impitoyable avec des riffs lourds et divers effets sonores, mais ils restaient dans le registre rock et avaient des couplets et refrains identifiables. Puis vient ce titre, un OVNI free-jazz complètement cahotique, qui semble ne faire sens qu'à la moitié du morceau à peu près. A la base, c'est une improvisation de concert. Il fallait peut-être ça pour nous préparer au choc de "Starless".

Providence
6.3

Providence (2007)

Providence

02 min. Sortie : 12 juin 2007 (France). Pop rock, Hard/metal

Morceau de Sonic Youth

Annotation :

Décidément, ce titre semble destiné aux pistes étranges. Coincé entre les rock péchus de "Hey Joni" et "Candle", cet autre "Providence" fait ronfler un moteur sur des notes de piano mélancoliques, avec des bouts de conversations téléphoniques qui viennent s'ajouter tout au long du morceau. Cela bourdonne, cela siffle, cela perce, mais cela ne ressemble en aucun cas à une "chanson".

The Ship on the Sea
6.5

The Ship on the Sea (2004)

The Ship on the Sea

01 min. Sortie : 2004 (France).

Morceau de Girls in Hawaii

Annotation :

Pour le coup, ce titre est un petit chef d'oeuvre. Peut-être même le meilleur de Girls in Hawaii. Si le rythme est mécanique et que les bidouillages synthétiques semblent exprimer un certain mal-être, les choeurs à la fin du morceau apportent une grâce rédemptrice. On a l'impression de contempler un horizon, voire même de s'en approcher grâce à la linéarité du morceau. C'est le coeur même de l'album From Here to There.

Pulk/Pull Revolving Doors
6.2

Pulk/Pull Revolving Doors (2001)

Pulk/Pull Revolving Doors

04 min. Sortie : 5 juin 2001 (France). Pop rock, Electro/techno

Morceau de Radiohead

Annotation :

Pour le troisième morceau de son chef d'oeuvre Amnesiac, Radiohead n'a pas lésiné sur l'utilisation des séquenceurs. Par-dessus des boucles mécaniques, une faible voix déshumanisée dresse une typologie des portes. Quelques notes de piano nous offrent des breaks à l'occasion dans ce non-sens étourdissant. Franchement, on se demande ce que ce truc vient faire entre les géniaux "Pyramid Song" et "You and Whose Army".

Meninblack
7

Meninblack

04 min.

Morceau de The Stranglers

Annotation :

Avant-dernier morceau de The Raven, "Meninblack" se distingue par son ambiance science-fiction : froideur de la voix électronique parlante plutôt que chantante, ryhtme hypnotique cachant assez bien son caractère tribal, guitare électrique effacée, irruptions inattendues de synthés qui aspergent tout dans un sentiment d'étranglement. Le divorce des Stranglers avec les fans inconditionnels du punk rock est signé, car c'est l'antithèse même de la musique punk qui se veut simple, péchue et dynamique.

Repelish
6.3

Repelish

03 min.

Morceau de Mogwai

Annotation :

Bien que cela puisse sembler de la triche d'inclure un morceau de post-rock dans cette liste, "Repelish" est à part sur l'album Rave Tapes. Le discours apposé sur son instrumentation efficace nous présente apparemment un choix d'existence : faut-il ou non vivre pour Satan ? Glaçant, ce morceau n'est pas des plus faciles à digérer même s'il ne peut que fasciner.

On the Run (Live)
7.6

On the Run (Live) (1995)

On the Run

03 min. Sortie : 1995 (France). Pop rock

Live de Pink Floyd

Annotation :

Dans chacun de ses grands albums, Pink Floyd inclut au moins un passage très WTF de longueur conséquente. Souvent, c'est à l'intérieur d'un morceau - les familiers de "Echoes" et "Sheep" verront de quoi je parle. Sur l'inénarrable The Dark Side of the Moon, c'est la deuxième piste qui remplit ce rôle. Elle exprime la peur de l'avion ressentie par Richard Wright. Le stress et l'anxiété y sont fort bien retranscrits, en particulier parce qu'on ne sait jamais ce qui nous attend sur ce morceau chelou.

Pow R. Toc H.
7

Pow R. Toc H. (1967)

Pow R. Toc H.

04 min. Sortie : 1967 (France). Pop rock

Morceau de Pink Floyd

Annotation :

Ce n'est pas le seul morceau étrange de The Piper at the Gates of Dawn, mais il y a quand même de quoi se taper des barres, notamment au début avec ce fameux cri "toy toy !". Le piano, dominant, apporte un peu d'ordre et de beauté avec sa mélodie somme toute cohérente, mais tout le reste est du grand n'importe quoi. Il faut bien sûr replacer le morceau dans son contexte : comme les Beatles qui travaillaient dans les studios d'à côté, Pink Floyd voulait être à la pointe de l'expérimentation sonore.

Alan’s Psychedelic Breakfast: (a) Rise and Shine / (b) Sunny Side Up / (c) Morning Glory
7.2

Alan’s Psychedelic Breakfast: (a) Rise and Shine / (b) Sunny Side Up / (c) Morning Glory (1970)

Alan's Psychedelic Breakfast: a) Rise and Shine / b) Sunny Side Up / c) Morning Glory

13 min. Sortie : 1970 (France).

Morceau de Pink Floyd

Annotation :

Pour finir la série des Pink Floyd, il semble difficile de ne pas mentionner "Alan's Psychedelic Breakfast", objet culte pour les fans bien que souvent décrié. Recalé à la fin d'Atom Heart Mother, ce morceau enchaîne différentes trames de façon quelque peu bancale. Il est avant tout notable pour les bruits de petit déjeuner qui l'habitent, celui du roadie Alan Styles en l'occurence, méticuleusement enregistrés par le groupe. Franchement, si vous écoutez bien les mélodies du piano et de l'orgue, vous découvrirez que ce morceau est plein de ressources cachées.

Tomorrow Never Knows
8.1

Tomorrow Never Knows (1987)

Tomorrow Never Knows

02 min. Sortie : 21 juillet 1987 (France). Pop rock

Morceau de The Beatles

Annotation :

L'album Revolver est habité de bout en bout par un génie psychédélique, mais celui-ci n'est jamais autant déjanté que sur "Tomorrow Never Knows". Les Beatles prenaient de l'acide et cela a affecté leur musique, pour le meilleur bien qu'un auditeur non préparé puisse penser qu'il s'agit du pire. Il ne faut pas forcément juger en comparaison avec les autres morceaux du groupe, car c'est juste unique. On sort du cadre du rock sur cette dernière piste : la techno est arrivée avec deux décennies d'avance. John Lennon voulait que sa voix résonne comme celle du Dalaï Lama. Instruments indiens, guitares passées à l'envers, rires accélérés et paroles philosophiques complètent le tableau.

Revolution 9
5.3

Revolution 9

08 min.

Morceau de The Beatles

Annotation :

Ecoutez ça quand vous êtes seul chez vous et que vous ne connaissez pas, cela fait vraiment peur. Collage sonore réalisé par John Lennon et Yoko Ono, "Revolution 9" est sagement recalé à la fin du second disque de l'album blanc (c'est cependant "Good Night" qui conclura l'album). Sur cette absurdité cinglante de plus de huit minutes, on peut entendre, pêle-mêle : une chorale, un mellotron passé à l'envers, des verres qui s'entrechoquent, des extraits de conversation sans rapport entre elles, un bébé, une voix de femme à l'interphone, un klaxon, des bruits de manifestation et un homme répétant "number nine". Cela ne correspond pas vraiment au cliché des Beatles "compositeurs de chansons d'amour naïves".

Andy Warhol
7.5

Andy Warhol (1990)

Andy Warhol

03 min. Sortie : 1990 (France). Pop rock

Morceau de David Bowie

Annotation :

Mérite d'être incluse dans la liste pour les cinquante premières secondes, consistant en des signaux sonores de différentes tonalités s'enchaînant très vite avant d'être interrompus par un éclat de rire froid. Des paroles pas toujours audibles, et mécanisées par leur répétition, viennent s'y ajouter. Pour le reste, il s'agit d'une chanson à la gloire d'Andy Wahrol, originale et surprenante par son style. Elle apparaît un peu décalée sur le chef d'oeuvre de glam rock qu'est Hunky Dory, sans être complètement schtarbée.

She Just Won’t Believe Me
6.5

She Just Won’t Believe Me (2012)

She Just Won't Believe Me

0 min 57 s. Sortie : 8 octobre 2012 (France).

Morceau de Tame Impala

Annotation :

On se demande quel intérêt Tame Impala a bien pu trouver à inclure un morceau d'apparence inachevée sur Lonerism. Tout commence bien, cela semble dans l'esprit psychédélique de l'album bien que particulièrement mélodramatique, puis la guitare électrique fait des pirouettes incompréhensibles et plus rien. Le morceau est tué dans l'oeuf avant d'avoir atteint la première minute. Ses synthés abondants pourraient rester en travers de la gorge si on n'enchaînait pas au suivant. "She Just Won't Believe Me" est un fantôme, dont on peut ignorer l'existence par inattention.

I Hate Christmas

I Hate Christmas (1998)

I Hate Christmas

02 min. Sortie : 25 août 1998 (France).

Morceau de Swell

Annotation :

Le quatrième morceau de l'album For All the Beautiful People n'est pas ce qu'il y a de plus sain. D'étranges synthés répètent leur boucle hypnotique sur un rythme calme, accompagnés du grésillement discret d'une guitare électrique traffiquée, avant que d'autres sons non-identifiés ne se joignent à cette fête sans joie. Tout semble millimétré voire inéluctable, mais on ne voit franchement pas où ça mène. Pas de paroles, bien qu'on entende une voix s'exprimer à travers un microphone à la fin. Ajoutez-y ce titre iconoclaste, et voilà un morceau bien énigmatique.

Ork Alarm
7.3

Ork Alarm (1988)

Ork Alarm

05 min. Sortie : 1988 (France).

Morceau de Magma

Annotation :

Un autre morceau qui fout vraiment les jetons. Il nous plonge dans l'ambiance d'une secte illuminée, un peu dans le genre du "Set the Control for the Hearts of the Sun" de Pink Floyd mais en plus satanique. Les violons sont franchement stressants, et des cris impromptus semblent venir des tripes tandis que la tension monte. Les paroles sont basses, froides, hachées. Une véritable réussite artistique, sans aucun doute, mais il faut quand même éviter de mettre ça en sonnerie de réveil.

Aegian Sea
8.4

Aegian Sea (1984)

Aegian Sea

05 min. Sortie : 1984 (France).

Morceau de Aphrodite’s Child

Annotation :

666 est un album aventureux qui explore moult possibilités de la musique, au-delà de son affiliation au rock progressif. "Infinity" est sans doute sa piste la moins facilement oubliable - bien que certainement pas la plus agréable à entendre - mais "Aegian Sea" s'intègre peut-être mieux dans cette liste, notamment grâce à sa juxtaposition d'atmosphères et à cette voix grave et pleine d'échos qui débite un texte poétique. Un fantastique solo de guitare arrive à un moment donné et ne nous quitte jamais.

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