Ces opinions musicales qui, énoncées au cours d'une soirée, me valent des regards courroucés et des chapelets d'injures

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Le fait qui ne cesse de choquer les gens à mon propos, outre mon indifférence face au chocolat, est ma haine des Beatles.

Oui, je hais les Beatles. Je ne supporte pas leurs mélodies niaises, les voix insupportables, leur vision de la musique et, surtout, leur imposant héritage sur la musique moderne. Le seul intérêt qu'a la pop façon Beatles est de servir de point de base lors de sa déstructuration, offrant quasi inévitablement des compositions bien plus intéressantes que cette bête simplicité dont le succès ne cesse de me laisser pantois.

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Le Velvet Underground me laisse indifférent. Je les apprécie d'un point de vue historique et pour l'émulsion qui a suivi suite à la parution de leur album, mais d'un point de vue musical, je m'ennuie. Oh, et Nico est épouvantable, tant qu'on y est.

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Kurt Cobain, enfoiré. Comme les Beatles, ton héritage est probablement ce qu'il y a de plus insupportable chez toi, et le monde moderne a encore du mal à se remettre du cataclysme qu'a été ton groupe météorique.

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ABBA étaient probablement parmi les plus grands compositeurs de l'histoire de la musique pop. S'ils s'étaient contentés de chanter en suédois, de ne pas vendre des millions d'albums ou de ne pas avoir de comédie musicale basée sur eux, ils seraient vus comme un genre de proto-indie pop (comme l'est Vainica Doble pour le twee ou Comus pour le neofolk), redécouverts 30 ans après par les blogueurs américains, Slumberland aurait sorti une compilation et ils seraient adorés par tous les indie kids, et pas seulement par leurs mères.

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Je ne suis pas du tout amateur de folk en général (nous y reviendrons à plusieurs reprises, comptez-y), mais alors Bob Dylan c'est le pompon : guitare souvent calamiteuse, harmonica hasardeux, voix de chat égorgé horripilante, paroles abscons (et le premier qui me dit en commentaires que c'est ce qui fait son génie, voilà à peu près la tête que je te fais : ಠ‸ಠ), et le pire, c'est qu'aucun de ces trois éléments ne vont ensemble, il n'y a aucune harmonie chez lui. N'en jetez plus, la poubelle est pleine.

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Même si j'ai mis un point de plus sur Senscritique à "... And Justice for All" et à "Master of Puppets", St. Anger est mon album favori de Metallica. Le son de la caisse claire est sec comme un coup de trique (les cymbales sont affreuses par contre on est d'accord), les compos sont tellement longues qu'elles en deviennent hypnotiques, et c'est probablement le seul album du groupe que je qualifierais de fun. Et puis ça va, c'est pas comme si je disais que Lulu était un chef d'œuvre.

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Arrêtons un peu de se palucher sur Joy Division, voulez-vous ? Je reconnais à Ian Curtis une certaine poésie enfantine dans les paroles, mais sa voix "désespérée" est exaspérante et, niveau musical, quasiment tout le reste de la scène post-punk est plus intéressant que Joy Division. Je vous assure, essayez The Fall ou Pere Ubu, pour ne prendre qu'eux.

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Avant de s'égarer à partir de "All That You Can't Leave Behind", U2 est un groupe ayant d'excellents morceaux, et de très bons albums. Bono a certes ses côtés agaçants, mais les années 80 sont pleines de pépites pop pour le groupe, et les années 90, plus expérimentales, ne sont pas moins intéressantes, à défaut d'être réellement mémorables. Ceci est un message du Comité de Réhabilitation de U2.

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Radiohead n'a fait qu'un seul vrai bon album : In Rainbows. Tout le reste navigue entre niaiseries dissimulées et expérimentations déjà effectuées par des gens plus doués qu'eux dans l'ensemble. Tout n'est pas désagréable à écouter, mais leur statut d'avant-gardistes est usurpée.

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"Neon Bible" est tout ce que "Funeral" a essayé d'être, et réussit substantiellement mieux que ce dernier. C'est aussi, accessoirement, le meilleur album d'Arcade Fire.

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Lou Reed a fait au mieux quelques bons morceaux dans sa carrière (presque tous sur Transformer), tout le reste est absolument sans intérêt.

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Pulp > Oasis > Blur > Suede.

Pulp est classieux et a d'incroyables mélodies, pas grand chose à jeter.
Oasis est l'incarnation d'une génération, et leurs deux premiers albums sont dans le top 10 des meilleurs albums de britpop.
Blur se prend trop au sérieux, mais quand ils se détachent de leur image, ça donne de très belles choses.
Suede est le petit frère qui copie les autres sans jamais réussir à faire aussi bien.

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S'il n'y avait pas Bound 2, "Yeezus" serait le meilleur album de hip hop des années 2010, voire des années 2000 tout court. Kanye West est certainement le rappeur mainstream le plus intéressant à suivre. Oui, c'est pas tant à contre-courant de penser ça, mais c'est un sujet qui peut fâcher.

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Boards of Canada m'ennuie. Ce n'est simplement pas le genre de musique que je trouve intéressant, il n'y a aucune beauté dans les compositions, ça ne me détend pas, ça ne me fait rien, tout simplement. Et le rien est ennuyeux.

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Ah oui, voilà une autre opinion qui me vaut des lapidations... La façon qu'a Jimi Hendrix de jouer de la guitare m'agace profondément, je n'y vois que du bruit sans intérêt (et c'est un type qui écoute de la noise en buvant son café du matin qui dit ça) ; tout n'est pas à jeter chez Hendrix, sa reprise d'All Along the Watchtower a le mérite de dépasser l'originale, mais je le trouve très clairement surestimé.

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Jeff Buckley n'est pas un bon chanteur/musicien. Son père, Tim Buckley, l'est.

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Illmatic n'est pas le plus grand album de hip hop de tous les temps, non. Il ne fait même pas partie de mon top 100 personnel. Si quelqu'un pouvait m'expliquer ce qu'il y a de fantastique ici, je lui serais reconnaissant, car je n'ai même pas le début d'une explication. (Dit comme ça ma demande paraît trollesque mais elle est sincère)

Annotation :

La musique pop moderne, à défaut d'être foncièrement meilleure d'un point de vue musical, est infiniment plus passionnante que la pop pré-2000, justement parce qu'elle dépasse le simple stade musical pour englober quelque chose de sociétal, devenir une marque, quelque chose de très puissant qui relègue la musique au second plan, pour le meilleur et pour le pire. La musique pop est devenue plus que de la musique, elle transcende son état de base pour se muter en image, et cela me semble plutôt être une bonne chose, tant que l'on ne tombe pas dans l'excès inverse.