Cycle Akira Kurosawa: Je t'aime, moi non plus!

Annotation :

Quel putain de thriller!
Ça commence par un huis-clos tendu où le dilemme moral de Mifune est mise à l'épreuve(penser à sa petite personne ou aider son prochain?) pour finir par une scène finale où Kurosawa arrive à humaniser le kidnappeur en moins de 2 minutes.
Et qu'est qu'il y a entre les 2:
Une enquête passionnante où se mêle des scènes de tension que Kurosawa filme avec une réalisation pesante,retranscrivant parfaitement le trouble et celles de chaos(comme au train) où la réalisation est plutôt caméra à l'épaule(Akira est-il précurseur?).
Ouais bon,au milieu du film,il y a un petit coup de mou mais vite effacé par les 30 dernière minutes captivantes(je pense par exemple à la scène juste géniale où le kidnappeur déambule dans une ruelle de drogués).
Et puis,ça fait du bien de voir Kurosawa filmer le Japon contemporain,ça commençais à me les briser ses samouraïs!
Peut-être pas son film le plus personnel,mais c'est mon préféré pour l'instant!

Annotation :

Grande tragédie shakespearienne,ce film brasse les thèmes coutumiers de l' auteur anglais(trahison,amitié,haine,vanité,pouvoir ect...) avec un tel brio que l'histoire,plus basique tu meurs,arrive par être captivant.
Et puis,contrairement aux Sept Samourais,Kurosawa a fait un vrai boulot dans la composition des plans et sur la photographie(les effets avec le brouillard sont magnifiques et accentuent l'ambiance un peu "épouvante") qu'on est encore plus immergé dans l'intrigue.Et puis,le fait que le réalisateur filme les scènes fantomatiques d'une façon ambiguë nous permet de nous laisser pleinement dans le doute(est-ce la réalité?des hallucinations?).Et puis,la scène finale(qui fait penser beaucoup à celle de Scarface d'ailleurs) a un goût très "on ne peut jamais échapper à son destin" qui clôt le film d'une façon très brutale!

Annotation :

Brillant thriller multipliant les points de vue et nous embrouille avec la vérité ou le mensonge avec génie.
Kurosawa nous expose sa vision nihiliste des tréfonds de l'âme humaine à travers ces différents personnages tous aussi lâches,immoraux,pervers et égoistes les uns que les autres;un reflet peu flatteur de nous-mêmes.
Heureusement qu'il y a cette petite lueur d'espoir à la toute fin,qui nous fait quand même croire (un peu) à l'Homme.

Annotation :

Un montage bien pêchu, des mouvements de caméra amples, un rythme soutenu et une absence totale d'austérité (contrairement aux dernières purges de Kuro que je me suis tapé), ça fait du bien venant de lui! L'inspiration des films noirs hollywoodiens est présente tout en inscrivant déjà ses codes kurosawaiens qu'on retrouvera dans ses prochains films.
Mifune à ses débuts et Shimura sont formidables et impliqués corps et âme dans cette histoire d'amitié virile sous fond de Japon de l'après guerre qui a du mal à se relever...

Annotation :

Grande épopée de presque 3h(qui passe assez vite d'ailleurs) où Kurosawa arrive encore à filmer une belle tragédie shakespearienne avec les thèmes habituels(trahison,fraternité,pouvoir etc...) et on découvre,ébahi,la beauté hallucinante des paysages(sérieusement,j'ai rarement vu ça) et la maîtrise visuelle absolue du cinéaste,à son apogée(on est loin du néo-réalisme des 7 Samouraïs et ça fait du bien) sublimant son récit par une caméra virevoltant,des séquences de guerre macabres mais éblouissantes et composant ses plans comme des peintures.
Le seul défaut est que l'intrigue n'est pas aussi riche que Le Château de l'araignée.
Mais c'est pas très grave,ce qu'on perd en profondeur,on gagne en action et aventure.

Annotation :

Ici, point d'humanisme austère assommant à la Barberousse ou du film de samourais pompeux et incroyablement chiant à la Kagemusha. Kurosawa assume à fond les bananes son divertissement et la 1ère heure ne déçoit pas: le duo de paysans gaffeurs et cupides m'ont bien fait marrer, les paysages sont splendides, tout la bande du film est très attachant et fonctionne bien, il y a une héroïne enfin digne de ce nom, la mise en scène de Kuro fait dans le spectaculaire et l'aventure est au rendez-vous (on sent où Spielberg a puisé son inspiration). Juste dommage qu'après 1h, l'intrigue s’enlise un peu et que le compris entre l'humour et l'action se brouille (certaines séquences de bataille ou censés être sérieuses sont ridicules et quelques passages comiques un peu lourds, bref c'est parfois pas très crédible et ça casse l'immersion). Heureusement, Kuro reprend quelques temps après son histoire en main et nous livre un beau final!

Annotation :

Une durée beaucoup trop longue,un néo-réalisme vraiment lourdingue et une qualité image/son dégueulasse(comment un film aussi célébré n'a pas eu droit à une belle restauration?): voilà les 3 gros défauts qui font que je suis pas un fou amoureux de ce film comme 99% des cinéphiles + ou - normaux.
Dommage car l'histoire est souvent prenante,les personnages attachants même avec leur défaut,une drôlerie bienvenue qui s'en dégage parfois,des scènes poétiques et touchantes qui marquent etc...
On est vraiment immergé dans le combat entrepris par le village et on est à fond aux côtés d'eux et cela révèle la portée humaniste du récit d'une manière assez belle.

Annotation :

La 1ère demi-heure est très bonne:elle pose l'intrigue,nous fait attacher aux personnages,nous offre une belle histoire d'aventure et d'amitié avec des paysages sublimes et des scènes magnifiques(je pense à celle avec l'orage,très beau).Après malheureusement,le récit tourne en rond et le propos toujours le même(regardez l'asiat proche de la nature et ces occidentaux qui comprennent rien). Heureusement,30 min avant la fin,l'histoire évolue enfin au moment où Derzou perd peu à peu la vue et est en pleine crise existentielle(le propos évolue aussi,puisqu'on parle aussi de la confrontation entre la nature et la civilisation,l'inadaptation etc...) et ça redevient enfin intéressant.

Annotation :

Je me préparais déjà à m'endormir en m'imaginant être devant un brouillon du déjà un peu chiant Les Salauds dorment en Paix.
J'ai tord, c'est un bon film noir, dans la plus pure tradition hollywoodienne même si Kurosawa n'oublie pas le burlesque nippon et de planter comme décor un Japon d'après-guerre miséreux.
Mifune, toujours aussi cinégénique c'est dingue, forme un excellent binôme avec Shimura. (comme dans L'Ange Ivre)
Ouais bon, j'ai lu dans certaines critiques l'incroyable propos du film...on se calme hein, comme dit KingRabbit, c'est pas non plus un sommet de subtilité et de profondeur. Puis, faut quand même avouer, Kurosawa, peut importe le film (excepté peut être Le Château de l'Araignée), a toujours du mal pour rythmer correctement ses films et là encore, y a quand même quelques ventres mous.

Annotation :

Ah ben ça va, c'était pas aussi chiant que prévu!
En fait, moi j'aime bien quand Kurosawa réalise un pur divertissement totalement assumé (comme avec le très bon "La Forteresse cachée") sans jamais oublier son sous-texte humaniste habituel. Ici aussi ça marche plus ou moins et Kuro a toujours un don particulier pour l'humour nippon (franchement, Mifune prenant de haut la bande de bras cassés qui l'appellent à l'aide, c'est toujours bien marrant).
Malheureusement, les vieux démons de ce cher cinéaste reviennent toujours le hanter: le rythme putain, toujours un souci avec ce fichu rythme jamais bien réglé. Le traitement des femmes est toujours aussi naze et insupportable aussi!
Mais bon, après 15 films de ce mec, j'étais tellement saturé de ces conneries de samourais que c'est vraiment un miracle que le visionnage de ce Sanjuro se soit finalement plutôt bien passé!

Annotation :

L'idée de transposer le western au Japon est géniale et quelques scènes où Kurosawa reprend les codes du genre sont magnifiques (je pense aux duels sous un climat poussiéreux) mais la 1ère heure heure est vraiment trop molle, s'attardant sur des séquences sans intérêt et le maître japonais est toujours aussi maladroit pour injecter de l'humour. Heureusement, la 2ème partie est très prenante, ce qui fait que la note remonte à 6...

Annotation :

J'ai trouvé la mise en scène tellement austère que je suis jamais rentré dans l'histoire,ni touché par les situations ou attaché par les personnages(la preuve,même à la fin du film,je savais toujours pas qui était qui).Kurosawa aurait pu utiliser des artifices pour me faire impliquer un peu dans ce qu'il me raconte(des plans rapprochés,une photographie qui se magnifie par moments,de la musique à chaque pic dramatique etc...) mais nan!
Je ne mets pas en dessous de 5 car certaines scènes m'ont quand même ému et les thèmes humanistes et existentialistes du film sont quand même vraiment bien.
Mais voilà,pendant 3h j'ai vu tout ça avec un peu trop de distances...

Annotation :

Je m'attendais à un film qui s'inscrit dans la continuité de l'excellent Entre le ciel et l'enfer et j'étais énormément déçu.
Heureusement qu'il y a quelques idées de mise en scène et des décors vraiment sublimes qui parcourent le film, quelques passages suintant le grand film noir US 40's et certaines scènes étouffant de tension.
Mais pour le reste, on est dans du néo-réalisme à la Kurosawa tout craché. En d'autres termes: chiant et long. 2h30 putain, 2h30 de dialogues explicatives, de costards-cravate assis autour d'une table, d'un sens du rythme sous sédatif et d'une nervosité digne d'un épisode de Derrick.
C'est con car le scénario est intéressant mais Kurosawa l'exploite que très rarement, c'est frustrant.

Annotation :

Ca commençait plutôt moyennement avec la tête de chien battu de Shimura qu'on devra se taper pendant TOUT le film (nan mais regardez moi ça: http://static.eigapedia.com/tag/takashi-shimura.jpg ),le personnage est censé évoluer mais pas le jeu d'acteur apparemment...soit!
Kurosawa nous sert encore son propos humaniste un peu lourdingue, cet fois en parlant du sens de la vie,de la mort qui approche,ki fo profité de chake instan... toussa toussa. La plupart des scènes sont d'une platitude et d'une austérité toujours aussi inouïes mêmes si certains passages évitent cet écueil ( je pense à la relation touchante entre Shimura et la jeune fille qui en dit bien plus long que le reste du film ou encore son escapade nocturne fort sympathique avec un compagnon d'ivresse). Mais c'est la dégringolade avec la dernière partie où on doit se taper pendant 40 minutes (!!!) les collègues de Shimura se bourrant à la gueule au saké. C'est pas possible ça...

Annotation :

3h!3 interminables heures d'une mollesse infernale,de dialogues lourds et fades,de personnages zombies et de soit-disant "grandes batailles" ne me provoquant qu'une léthargie profonde. J'en avais tellement rien à foutre de cette réalisation belle mais tellement illustrative,assistant une histoire de pouvoir convenue manquant terriblement de souffle,de poésie,de folie,de rythme et d’effervescence;des qualités évidentes du somptueux Ran que n'a guère ce Kagemusha.
Pour endurer plus ou moins ce long calvaire,j'ai du faire 2,3 micro-siestes,finissant cette épreuve cinématographique de haut niveau avec comme conclusion que je venais de perdre 180 minutes de ma vie.
Une souffrance inouïe...

Annotation :

Le vernis foutraque, un peu baroque qui déroute les premières minutes n'est qu'un leurre.
On est encore dans un énième drame "humaniste" cette fois ci teintée de noirceur ATTENTION, mais toujours aussi mortellement chiant et sans intérêt.
Son pire film je crois...