Cover Festival du Film Coréen à Paris, édition 2015

Liste de

4 films

créee il y a plus de 8 ans · modifiée il y a plus de 8 ans

Veteran
6.8

Veteran (2015)

Beterang

2 h 04 min. Sortie : 21 août 2015 (France). Action, Comédie dramatique, Policier

Film de Ryoo Seung-Wan

Le Blog Du Cinéma a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

L’année dernière le Festival du Film Coréen à Paris avait diffusé la comédie policière Hard Day. Un excellent film qui met en scène un flic corrompu et sa rédemption amenée par un concours de circonstances. La corruption des forces de l’ordre est un thème récurrent dans le cinéma coréen. On le retrouve dans cette 10e édition avec VETERAN, autre comédie policière et immense succès en Corée (12 millions d'entrées), qui ouvrait le festival ce mardi 27 octobre 2015. Un film a mourir de rire et intelligent dans son discours. Si Hard Day partait d’un policier amoral pour aller vers le droit chemin, VETERAN montre au contraire d’un personnage « bon » mais qui évolue dans un monde corrompu et défaillant.

Seo Do-cheol est un inspecteur de la vieille école, un vétéran comme on dit. Le genre de flic qu’on ne peut pas corrompre et qui n’use de méthodes musclées que sur les vrais criminels. Si son équipe agit dans la même optique, le reste des forces de l’ordre n’est pas aussi parfait. Seo Do-cheol s’en rendra compte lorsque le jeune millionnaire, Jo Tae-oh, se retrouve impliqué dans l’agression d’un ami de Seo. Ce dernier décide de tout faire pour que justice soit rendue mais se voit alors confronté à la corruption des hauts fonctionnaires et à la main mise des plus riches sur les institutions du pays.

Tout commence avec Heart of Glass chanté par Blondie pour accompagner une femme vulgaire en survet rose agrippée à un homme en costard, aussi prétentieux que misogyne, durant un court plan séquence caméra à l’épaule à la manière de Martin Scorsese. Ryoo Seung-wan, le réalisateur, annonce la couleur. Il veut avant tout se faire plaisir avec une réalisation totalement assumée, et c’est ainsi qu’il parvient à nous conquérir.
On comprendra bien vite que ce « couple » est en réalité composé de deux agents, en planque pour démanteler un trafic de voitures. Des policiers qui ont tout de serial loosers tant ils semblent ne rien contrôler des événements. A l’image de Seo Do-cheol, obligé d’arrêter à lui seul une poignée de truands pendant que ses collègues, passés faire le plein dans une station service, se font attendre. A peine quelques minutes et de grands rires se font déjà entendre dans la salle du Cinéma Publicis devant l’énormité de la chose. Car avec VETERAN, il y a une exagération volontaire des personnages, mêlée à une forme de réalisme, comme les coréens savent si bien le faire. Ce qui rend le film hilarant, sans pour autant tomber dans un grand n’importe quoi avec

A Midsummer's Fantasia
6.5

A Midsummer's Fantasia (2015)

Hanyeoreumui Pantajia

1 h 37 min. Sortie : 11 juin 2015 (Corée du Sud). Drame

Film de Jang Kun-Jae

Le Blog Du Cinéma a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Dans A MIDSUMMER’S FANTASIA, le réalisateur Jang Kun-jae raconte deux histoires en une, qui se croisent et se reflètent l’une dans l’autre. On suit dans un premier temps un réalisateur coréen venu faire des repérages dans une petite ville rurale japonaise pour le tournage de son film. Avec son assistante et interprète, il se balade dans la ville de Gojo et part à la rencontre des habitants et de leurs histoires, qui serviront de base à son film. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas tant de savoir ce qu’il va tourner, mais plutôt sur qui. Son intérêt se porte alors sur l’un des habitants. Un homme chargé de lui faire visiter différents endroits de la ville et qui, lors d’un entretien, évoquera le souvenir d’une rencontre avec une coréenne et le début manqué d’une romance. Cette romance sera le sujet de la deuxième partie d’A MIDSUMMER’S FANTASIA que Jang Jun-jae met alors en scène.

En utilisant ces deux éléments bien distincts, le réalisateur voit là un moyen de faire de son film une démonstration des différentes possibilités qu’offrent le cinéma. Différents types de montage, passant d’une voix in à off, jouant sur le mouvement et l’immobilité de la caméra… Une réalisation qui s’inscrit toujours avec justesse par rapport à ce qui est représenté. Une proposition des plus intéressantes, mais qui malheureusement se voit affaiblie par la sensation de tourner en rond.

Pour s’assurer de bien distinguer ses deux parties, Jang Kun-jae adopte deux réalisations très différentes, presque divergentes. Le passage du repérage du tournage en noir et blanc, à la romance en couleur, est l’élément le plus visible. Cependant les variantes sont encore plus précises. Pour la première partie composée de conversations naturelles, comme prises sur le vif, il adopte régulièrement la forme de l’entretien. Caméra pointée uniquement sur son interlocuteur, en gros plan, il propose un montage de ces conversations en coupures nettes pour ne garder que les déclarations de la personne interviewée. Faisant ainsi d’une discussion une sorte d’entretien presque à sens unique dont il ne reste que les réponses.
Durant 45 minutes Jang Kun-jae nous fait découvrir, comme dans un documentaire ou un reportage, une ville presque vide. Peu de mouvements, à part quelques lents panoramiques pour suivre les protagonistes. Une mise en scène volontairement limitée, mais qui ne l’empêche pas de faire de jolies trouvailles en terme de cadre et de positionnement de caméra. Comme lorsqu’il utilise un poteau de su

Alice in Earnestland
6.3

Alice in Earnestland (2015)

Seong-sil-han na-la-ui Ael-li-seu

1 h 27 min. Sortie : 13 août 2015 (Corée du Sud). Drame

Film de An Kook-jin

Le Blog Du Cinéma a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

De par son titre et son affiche, particulièrement évocateurs, on imaginait ALICE IN EARNESTLAND être une comédie-dramatique assez loufoque, éventuellement gore, et totalement décomplexée. A la limite même d’une comédie d’horreur qui réinventerait Alice au pays des merveilles. Le contenu est en réalité bien plus sobre. Même s’il insiste pour faire ressortir, dans un premier temps, des éléments humoristiques à l’intérieur de situations monstrueuses, le réalisateur Ahn Gooc-jin a derrière cela la volonté de nous faire vivre une descente aux enfers des plus sordides. Celle de son personnage principal, qui voit le sort s’acharner sur lui. Même lorsque ça ne pourrait pas être pire, un nouveau malheur surgit de manière inattendue et vient frapper de plein fouet l’héroïne, tout comme le spectateur. Ainsi, ALICE IN EARNESTLAND se transforme en un drame social. Le film évolue, apparaît en mutation constante pour nous mener vers une vision du monde sombre, dure et cynique.

Une conseillère sociale voit débarquer dans son bureau une jeune femme iconoclaste qui va la retenir prisonnière pour lui raconter son histoire. Elle s’appelle Su-nam et travaille comme comptable dans une usine où elle a rencontré son mari sourd. La vie de Su-nam, travailleuse assidue peu récompensée pour ses efforts, est pour le moins étrange et inattendue.

Lorsqu’arrive Su-nam dans le bureau de la conseillère sociale, on ne sait pas trop ce que le film nous réserve, jusqu’à l’apparition d’un indice. Une goutte de sauce piquante qui tombe lentement sur le bureau de la conseillère, alors que celle-ci est forcée par Su-nam d’avaler un aliment inconnu. Une goutte rouge vif qui annonce la finalité sanglante à venir. Mais avant d’en arriver là, il faudra revenir en arrière, suivre tout le récit raconté par Su-nam. De manière ultra rythmée d’abord, on découvre le parcours scolaire de la jeune femme, le bel avenir qui lui tendait les bras avant les premières désillusions. On se permet de rire à ce qu’on prend comme de l’humour noir. Pourtant, une pointe de malaise s’y glisse délicatement. Car le réalisateur a pris la peine de disséminer des éléments dérangeants, qu’on ne remarque presque pas. Comme cette tête d’un professeur du lycée de Su-nam, un peu floue et semble-t-il sans visage. En cela ALICE IN EARNESTLAND apparaît comme un rêve trouble et brumeux qui bascule dans le cauchemar. On ne prend bien sûr conscience de cela qu’assez tard. Ahn Gooc-jin utilise pour cela un montage judicieux, basculant e

Assassination
7.3

Assassination (2015)

Amsal

2 h 20 min. Sortie : 22 juillet 2015 (Corée du Sud). Action, Guerre

Film de Choi Dong-Hoon

Le Blog Du Cinéma a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

En 2014, le Festival du film coréen de Paris avait diffusé Roaring Currents de Kim Han-min, un blockbuster historique qui met en scène la célèbre bataille de Myong-Yang en 1597, entre la flotte coréenne et celle de l’envahisseur japonais. Célèbre du point de vue du public coréen, davantage au fait de ces événements que les spectateurs occidentaux. Il était d’ailleurs difficile pour nous, face à son approche hyper spécialisée, trop ancrée dans un lointain passé, de trouver un grand intérêt à cette grosse machine. Avec ASSASSINATION, projeté lors de cette 10e édition du festival, il est à nouveau question d’un conflit entre la Corée et le Japon, mais ici d’une autre époque. Celle du début du XXe siècle, lorsque la Corée fut colonisée par le Japon – un sujet d’ailleurs abordé en profondeur mais par la métaphore, dans La Pendaison de Nagisa Ôshima (1968). La fin de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation du Japon en 1945 permettra à la Corée de se libérer de l’Empire japonais, mais sera séparée en deux zones d’occupation administrées par l’alors Union soviétique, au nord, et les Etats-Unis, au sud. Un film plus abordable car construit comme un divertissement classique, efficace et bien maîtrisé.

La Corée semble donc décidée à rappeler les atrocité subies par son voisin japonais. Mais sans entrer dans une approche historique pure, ni en prétendant à la moindre valeur politique avec ASSASSINATION. En effet le film utilise avant tout ce contexte épique pour développer une intrigue plutôt universelle. Tout à fait transposable, par exemple, pour le spectateur européen à la France de Vichy sous l’occupation Allemande. Plongé dans la Corée du début des années 1930, on suit dans ASSASSINATION une poignée de résistants qui projettent d’éliminer des membres importants du gouvernement japonais, qui occupe alors le territoire.

Tout commence dans les années 1910 par un attentat contre un haut fonctionnaire japonais lors d’un rendez-vous avec un médecin bourgeois coréen. Ce dernier sauvera de justesse le Japonais, espérant bien profiter de son action pour s’attirer les faveurs du gouvernement en place, et accroître sa richesse personnelle. En apprenant que sa femme, secrètement patriote, est à l’origine de l’attentat, l’homme n’hésite pas une seconde à la faire éliminer. La suite du film se déroule alors en majorité en 1933 avec la mise en place de la tentative d’assassinat et ses aboutissements. Par cette introduction sanglante et terrifiante, ASSASSINATION annonce

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