Henri-Georges Clouzot

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Film de procès, film d'amour, "La vérité" c'est l'une des plus belles tragédies du cinéma. Clouzot alterne avec une intelligence et un brio unique scènes de procès, délibérations, plaidoiries et flash-backs narrant l'histoire d'un amour qui se révélera impossible...Brigitte Bardot est sublime, le film évite tout excès de théâtralité grâce à la mise en scène de Clouzot très dynamique, à sa direction d'acteurs parfaite et à des dialogues tranchants et vrais. Ce film, c'est une opposition, un questionnement d'une richesse inégalable. Clouzot y parle de la libération des mœurs des 60's, de la conception d'une justice tiraillée entre l'aspect théorique et l'aspect humain. La remise en question d'une justice qui ne peut juger, car la justice c'est la réfutation de l'incertitude des sentiments humains, c'est la volonté de tout théoriser, de tout expliquer par les mots, ce qui est contraire à la nature de l'amour, sentiment incertain et hésitant, qui se vit, ne s'explique pas (c'est bien ça le coup de foudre) et n'a donc pas pour but d'être justifié et décortiqué de manière froide et réfléchie.
Mais Clouzot ne dénonce pas, son film n'est pas une démonstration pure et simple, c'est avant tout un grand drame passionnel, une histoire déchirante qui soulève simplement des questions sur la "toute-puissance" de la justice et sur la "vérité" qu'elle prétend apporter.
Ici, il n'y a qu'une vérité, c'est celle de l'amour et de l'homme bien qu'il soit souvent destructeur.... LE chef d'oeuvre de Clouzot.

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Woaw ! Quel film ! Quel final !
Clouzot démarre son film en caractérisant clairement ses personnages. Delassale est un enfo*ré arrogant, autoritaire et méprisant. Signoret est une femme forte alors que Mme. Delassale est à l'inverse fragile et sensible. Le film s'attarde énormément comme toujours chez Clouzot sur la psychologie des personnages : ici ils se confrontent directement à la mort et au péché. Le film retranscrit parfaitement les doutes, la souffrance quasi-chronique de Mme. Delassale, la confrontation avec Signoret est magistrale lors de certaines scènes et les dialogues révèlent une animosité et une virulence rare, comme toujours chez Clouzot les répliques cinglantes fusent.
Que dire sinon de la réalisation millimétrée de Clouzot, de ses plans pleins de maîtrise qui suggèrent superbement la peur ? Du grand art comme d'habitude.
Le Twist final est monumental et remet tout en perspective, la construction scénaristique du film est un sommet de cruauté et de vice. A noter des performances d'acteurs remarquables, ce qui nous offre ici un très grand film. Un monument du cinéma français.

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Clouzot fait encore mieux pour son second film. Il situe l'action de son film dans un village de province, le village est ici présenté comme une unité déchirée par l'incompétence de ces institutions, le corbeau met en lumière toutes les failles des personnages, fait éclater les secrets, les sentiments enfouis, les non-dits des différents protagonistes. Comme le dit si bien Pierre Fresnay à la fin, "il faut parfois affronter le mal pour prendre conscience de qui l'on est et mieux se comprendre" (citation très approximative). Au-delà du scénario très bien écrit et qui réserve son lot de surprises, il y a la réalisation de Clouzot fantastique et qui dose minutieusement les plans, la mise en scène est parfois théâtrale mais les acteurs sont si convaincants que cela passe facilement. Sinon, Clouzot est un dialoguiste de génie, tous les dialogues sont ciselés et sonnent incroyablement justes, impressionnant.
Voilà donc un très bon drame psychologique sur les tourments d'une ville (qui pourrait être n'importe laquelle comme dit dans l'intro), et de personnages qui confrontés au Mal et à l'inconnu révéleront leur véritable nature (beaucoup plus de thèmes sont traités mais faudrait en faire une critique).
Un excellent film. Du grand cinéma français.

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Clouzot s'essaie à nouveau au film policier, il y entremêle comédie et drame avec brio. La mise en scène est d'une précision chirurgicale et offre de très beaux plans. Le scénario est très bien construit notamment lors d'une première partie tendue et haletante qui donne lieu à une série de quiproquos jouissive. Clouzot s'amuse donc ici à détruire les apparences du couple, Suzy Delair est charmante et inimitable en chanteuse de cabaret tandis que Bernard Blier colle parfaitement à son rôle de mari dépassé et peu courageux.
Mais le film ne serait rien sans Louis Jouvet : hilarant, émouvant, rigide, mélancolique, charismatique il illumine le film de sa présence. L'écriture des personnages et leur psychologie est toujours aussi fine et juste chez Clouzot mais ce qui frappe ici à nouveau c''est la qualité des dialogues : vivant comme jamais, drôles, vifs et cinglants, ils sont en plus superbement récités par des acteurs au sommet de leur forme.
A noter également de superbes personnages secondaires (Simone Renant!) et des passages chantés très agréables.
Un excellent film, un superbe moment de cinéma.

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Clouzot prend son temps pour poser les bases de son intrigue et de ses personnages. Une première heure où ils évoluent dans la misère et la pauvreté humaine, le contexte est intelligemment dépeint à l'aide de personnages pittoresques. Pour vivre, ils doivent se confronter à la mort. Là est tout l’intérêt du film : le film fait ressortir tous les sentiments et les pulsions des protagonistes confrontés à la mort, à l'inéluctable. Différents comportements mais à l'arrivée, le résultat est le même.
Le film est également très bien construit, quasi-minuté, comme si à chaque seconde, tout pouvait péter. Très bon montage de Clouzot. Une réalisation millimétré qui ne laisse rien au hasard également. La fin est pleine de cruauté et d'ironie. Sinon, les acteurs sont excellents et les décors arides et secs rendent le film encore plus éprouvant et intense.
Un excellent film une fois de plus.

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Un très bon premier Clouzot. L'écriture des dialogues est géniale et ciselée. Les répliques font mouche, sont souvent drôles et sèches et les acteurs sont ultra-charismatiques. La réalisation de Clouzot tout en maîtrise se permet des fulgurances (comme ce meurtre en vue subjective), la mise en scène très théâtrale permet à chaque acteur de livrer son numéro mais brouille aussi les pistes.Tous les personnages déambulent constamment dans l'hôtel, les indices sont rares, et les suspicions nombreuses. L'idée ingénieuse du film tient aussi dans son petit twist, brouiller les pistes pour finalement surprendre le spectateur... Un très bon film.
Ça manque simplement d'un peu de tension, de suspens et la musique est trop discrète mais c'est tout de même très bien.

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Le dernier Clouzot et son premier en couleur.
Un Thriller pictural, tordu, sensuel, psychologique, érotique et malsain. Un film étrange et donc très pictural, très cinématographique. Le cinéaste joue avec les formes, les objets, les couleurs à l'aide d'un montage complètement dingue, quasiment épileptique par moment. C'est avant tout un drame psychologique qui sonde les plus bas instincts de l'âme humaine et qui traite de manière très ambigu les relations homme-femme. Clouzot reprend un peu ses thématiques de "La Vérité" autour de la libération sexuelle des femmes. Un film étrange et dérangé parfois agaçant mais aussi hypnotisant et fascinant lors d'un final de dingue digne des plus gros délires "Lynchiens".
Clouzot quitte donc le cinéma avec ce film entre qui expérimente et sonde l'âme humaine avec un certain brio,ce qu'à toujours réussi à faire le cinéaste (Le Corbeau, La Vérité, Les Diaboliques,etc...)

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Un nouveau thriller signé Clouzot qui instaure une ambiance intrigante et mystérieuse dès les premières images.
La première heure est excellente et dévoile petit à petit les dessous d'un mystère qui s'épaissit, la suite est un peu décevante par contre, le film m'a moins convaincu dans la résolution de son intrigue. On peut reprocher aussi au film un trop-plein de personnages secondaires ce qui rend l'ensemble un peu confus. Pour le reste, les acteurs sont excellents, les dialogues de grande qualité et la réalisation de Clouzot est maîtrisée dans ses effets.
Un Bon film donc mais légèrement décevant, 6,5/10.

Annotation :

Clouzot s'essaie au drame romanesque en transposant le personnage de Manon Lescaut dans la France des années 40. Le film est assez inégal. L'étude psychologique du couple et des personnages est plutôt réussie, la B.O est pas mal, les décors aussi, la fin est belle, Clouzot possède toujours sa réalisation d'une modernité et d'une maîtrise incroyable...
Beaucoup de points positifs donc, mais le jeu trop théâtral de Cécile Aubry, les dialogues moins fins et réussis que d'habitude, et l'histoire truffée de longueurs et pas toujours captivante m'ont déplu. C'est bien tout de même.

Annotation :

Film mineur dans la carrière de Clouzot, "Miquette et sa mère" reste un film sympathique. Le côté théâtral de la mise en scène est volontaire tout comme le jeu des acteurs qui brisent régulièrement le quatrième mur mais j'ai moyennement adhéré au parti-pris. Les acteurs sont très bons, Bourvil et Jouvet s'en donnent à cœur joie et Danièle Delorme est mignonne.
Sinon, ça reste assez agréable et maîtrisé (malgré quelques longueurs) par un Clouzot comme d'hab assez inspiré dans l'écriture des dialogues et des personnages.