Cover Le bleu au cinéma

Le bleu au cinéma

Cours de cinéma :
- Conférence de Michel Pastoureau : Histoire et symbolique du bleu
http://www.dailymotion.com/video/x2m2t95_histoire-et-symbolique-du-bleu-michel-pastoureau_shortfilms
- Conférence de Hervé Aubron : Les bleus de David Lynch

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Liste de

103 films

créee il y a presque 9 ans · modifiée il y a 5 mois

Le Quai des brumes
7.5

Le Quai des brumes (1938)

1 h 31 min. Sortie : 17 mai 1938. Policier, Drame, Romance

Film de Marcel Carné

PiotrAakoun a mis 9/10.

Annotation :

Commencer une liste sur la couleur bleue en présentant un film en Noir et Blanc peut sembler paradoxal ... mais y à-t-il plus bel hommage à la couleur bleue que celle qui est suggérée par Jean Gabin quand il prononce sa célèbre réplique à Michèle Morgan : « T'as d'beaux yeux, tu sais ! »
https://www.youtube.com/watch?v=snY3L7RYOOs

Le Magicien d'Oz
7.1

Le Magicien d'Oz (1939)

The Wizard of Oz

1 h 42 min. Sortie : 26 juin 1946 (France). Aventure, Fantastique, Comédie musicale

Film de Victor Fleming

PiotrAakoun a mis 7/10.

Annotation :

Comme dans beaucoup de contes pour enfants, le bleu est très présent, ici dans la robe de Dorothy, l'héroïne principale ...

Péché mortel
7.4

Péché mortel (1945)

Leave Her to Heaven

1 h 50 min. Sortie : 9 juin 1947 (France). Drame

Film de John M. Stahl

Annotation :

Au milieu des années trente, le Technicolor trichrome représente un progrès considérable. Dans le vieux Technicolor bichrome utilisé par De Mille dans "Les dix commandements", version muette, on ne pouvait pas reproduire la couleur bleu ... le procédé trichrome permet de recouvrir le spectre entier ... de très grosses caméras peuvent exposer trois négatifs simultanément, chacun d'eux enregistrant une couleur primaire ... la couleur est alors rarement utilisée pour des drames contemporains et réservée aux comédies musicales et aux films en costume ... plutôt que de favoriser le réalisme, la palette du Technicolor va au-delà, elle ajoute un côté flamboyant au mélodrame.

(extrait de Ciné-Club de Caen :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/stahl/pechemortel.htm)

Les couleurs de Péché mortel modifient notre regard. Le film de John Stahl n’est qu’une suite de magnifiques cartes postales enfilées les unes à la suite des autres ... un moment de bonheur, un souvenir, un message, l’amitié, l’amour, la passion ... les bleus, les roses, les rouges, les verts de Péché mortel séduisent et bercent notre regard ... c’est kitsch et baroque, car ici seules comptent les couleurs ... il y a très peu de films récents dans lesquels la couleur est si brillamment utilisée pour sa forme et pour son sujet ...

(extrait de "Cinema 81, n°273 par Gérard Courant :
http://www.gerardcourant.com/index.php?t=ecrits&e=113)

La Flèche brisée
7.2

La Flèche brisée (1950)

Broken Arrow

1 h 33 min. Sortie : 1 mars 1951 (France). Western

Film de Delmer Daves

Annotation :

Lors de la scène de mariage on a une présence massive du bleu indigo sur les étoffes et les cuirs des indiens, mais aussi le jean porté par James Stewart, ainsi que sa chemise ...

L'extrait concerné se trouve à 43'50" dans la conférence "Histoire et symbolique du bleu"

Alice au pays des merveilles
7.2

Alice au pays des merveilles (1951)

Alice in Wonderland

1 h 15 min. Sortie : 21 décembre 1951 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske

PiotrAakoun a mis 4/10.

Annotation :

Là encore, comme dans "Le Magicien d'Oz", l'héroïne principale, Alice, porte une robe bleue ...

Pandora
7

Pandora (1951)

Pandora and the Flying Dutchman

1 h 59 min. Sortie : 19 septembre 1951 (France). Drame, Romance, Fantastique

Film de Albert Lewin

Annotation :

Aux origines de la couleur au cinéma, les premiers films en Technicolor ont donné lieu à une explosion chromatique ... les yeux et les tenues d’Ava Gardner brillent de tous leurs feux.

Dans un petit port d’Espagne, l’irrésistible Pandora tombe amoureuse d’un mystérieux Hollandais. « Par touches de jaune d’or, de rouge corrida, de vert émeraude et de bleu éperdu, Lewin l’esthète compose un fond de toile baroque pour enluminer Ava, vénus plongeant dans l’onde. »
(Guillemette Odicino, Télérama)

Fenêtre sur cour
8.1

Fenêtre sur cour (1954)

Rear Window

1 h 52 min. Sortie : 1 avril 1955 (France). Thriller

Film de Alfred Hitchcock

PiotrAakoun a mis 10/10.

Annotation :

Ici, c'est le regard de James Stewart, spectateur-voyeur de "Fenêtre sur cour" qui est mis à l'honneur ...

La Main au collet
6.9

La Main au collet (1955)

To Catch a Thief

1 h 46 min. Sortie : 23 décembre 1955 (France). Romance, Thriller

Film de Alfred Hitchcock

PiotrAakoun a mis 10/10.

Annotation :

Intervention de Camille_H

J'ai fait quelques recherches sur les bleus d'Hitchcock, il semble que chaque film aurait sa symbolique, Hitchcock aimant renverser la symbolique des couleurs, faisant du bleu une couleur chaude, notamment lorsqu'il est porté par Grace Kelly dans "To catch a Thief".

Réflexion trouvée dans un article de Richard Allen repris par Dominique Sipière de l'université de Nanterre, pour l'ouvrage "Cinéma et couleur" dirigé par Raphaëlle Costa de Beauregard.

- Richard Allen, "Hitchcock's Color Designs" in Color : The Film Reader (ed. Angela Dalle Vacche and Brian Price, Routledge 2006 - pp131 à 144)
- Raphaëlle Costa de Beauregard "Cinéma et couleur / Film and Colour" (ed. Colloque de Toulouse II, 2007 - Paris : Michel Houdiard, 2009)
- Jacques Aumont, "Introduction à la couleur : des discours aux images". (Armand colin 1994)

Une anecdote en ce qui concerne "La main au collet" :
Alfred Hitchcock, qui détestait le ciel bleu roi rendu par le Technicolor dans les scènes nocturnes, décida de les filmer à l'aide d'un filtre vert ; même si selon ses propres mots "ce n'est pas absolument correct pour obtenir un bleu foncé, bleu ardoise, bleu-gris comme une nuit réelle."

Tout ce que le ciel permet
7.5

Tout ce que le ciel permet (1955)

All That Heaven Allows

1 h 29 min. Sortie : 18 septembre 1963 (France). Drame, Romance

Film de Douglas Sirk

Annotation :

Pour Douglas Sirk, le titre d’un film doit briller comme une enseigne, laisser deviner les composantes de l’oeuvre, mais sans rien dévoiler du nœud de l’intrigue. Aujourd’hui encore, ils annoncent de façon impériale la griffe du Maître du mélodrame hollywoodien : le noir et blanc sculpté, la flamboyance du Technicolor alliés à l’abstraction lyrique.

Après la seconde guerre mondiale, se développe à Paris et à New York un mouvement novateur dans la peinture : l’abstraction lyrique. Il explore l’énergie créatrice du corps de l’artiste, vecteur et garant de son propos pictural. Les chefs de file de ce mouvement : Vassily Kandinsky, George Mathieu, Jason Pollock…
L’abstraction lyrique abandonne la lutte entre l’ombre et la lumière chère aux expressionnistes du cinéma allemand (Friedrich Wilhelm Murnau, Robert Wiener, Fritz Lang…). L’abstraction lyrique se lance dans l’aventure de la lumière avec le blanc. Démarche esthétique qui influence le cinéma de Douglas Sirk pendant les années 1950, sa période la plus féconde. De même que le peintre trouve la liberté de sa création dans les mouvements de son corps, le personnage « sirkien » - et tout particulièrement Jane Wyman dans Tout ce que le ciel permet – tente d’accéder à la liberté morale grâce aux gros plans de son visage réfléchi par la lumière, auréolé des contrastes fulgurants qu’offre le Technicolor.

Au milieu du film, Jane Wyman brise la théière réparée avec soin par Rock Hudson. En détruisant cet objet, la veuve d’âge mûr rompt le charme amoureux qui l‘unit au jeune jardinier. Si les morceaux de porcelaine épars sur le sol montrent les contradictions qui torturent l’âme de l’héroïne, le mur blanc au-dessus de la cheminée envahit de reflets bleus et ocres traduisent son déchirement dans une abstraction lyrique. Les deux couleurs séparées par les raies noires de la division s’affrontent. D’un côté, le bleu du monde campagnard qu’offre Rock à Jane. Ce bleu nocturne, humide évoque la rudesse d’une nature pluvieuse. Il combat l’ocre charnel et puissant renvoyé sur le mur par le feu dans l’âtre. Foyer passionnel, sensuel et sexuel où Jane, la citadine sophistiquée, ne parvient pas à trouver sa place.

(extrait de
http://www.ecrannoir.fr/films/filmsc.php?f=3231)

Écrit sur du vent
7.2

Écrit sur du vent (1956)

Written on the Wind

1 h 39 min. Sortie : 9 janvier 1957 (France). Drame

Film de Douglas Sirk

Annotation :

Intervention d'Aurea

A propos de "Ecrit sur du vent" de Douglas Sirk, je ne pourrai sans doute pas mieux dire que cet article trouvé sur le Net, le voici :

"Sirk est un grand amoureux de l’expressionnisme des couleurs, il nous livre ici un véritable récital avec une grande dominante de bleu et de rouge, deux couleurs antagonistes qui expriment tous les thèmes du film avec une grande force.
Le rouge est lié à la violence, l’amour et le vice, tandis que le bleu est plus présent dans les séquences tourmentées ou parfois touchantes.
Le meilleur exemple est l’opposition entre les femmes, Bacall est souvent habillée assez froidement alors que Malone est vêtue avec des couleurs flashy.
"Ecrit Sur Du Vent" virevolte de différentes couleurs pétantes aux multiples tons assurant la plus belle photo de la filmographie de Douglas Sirk."

(Blog Au Dessus Du Cinema)

Le Temps d'aimer et le Temps de mourir
7.7

Le Temps d'aimer et le Temps de mourir (1958)

A Time to Love and a Time to Die

2 h 12 min. Sortie : 16 janvier 1959 (France). Drame, Guerre, Romance

Film de Douglas Sirk

PiotrAakoun a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Si un trait stylistique est caractéristique de l'œuvre de Sirk, c'est bien ses couleurs. Celles-ci sont baroques, chaudes, excessives, à l'image des bouleversements des personnages et des situations. Ses couleurs de prédilection sont le rose et le rouge (qui représentent pour lui rage de vivre et fringale sexuelle) et le jaune (couleur typiquement artificielle qui évoque l'importance des apparences). À ces couleurs chaudes, Sirk oppose les tons de bleu pour des atmosphères nocturnes. Finalement, il utilise le violet ou le lilas pour ajouter une valeur sentimentale et nostalgique au récit.

(extrait de Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Douglas_Sirk)

Ce qui frappe d’emblée dans ce film, c’est la beauté plastique, la netteté des cadrages de Sirk, son économie et sa rigueur de geste (pas de mouvements de caméra inutiles mais l’épure d’une ligne claire) la finesse du chef-opérateur Russell Metty dans le traitement des couleurs. Les séquences -sur le front russe ressemblent à des aquarelles de neige et de ruines, dont les couleurs désaturées tendent presque vers le noir et blanc. Au milieu de ce dépouillement chromatique ? au diapason de la grisaille mentale d’une guerre de tranchées ? ... le bleu de la main gelée d’un cadavre, le rouge d’une étoile soviétique ou d’une tache de sang ressortent avec une violence accrue. D’autres idées plastiques fulgurantes émaillent le film et impriment durablement la rétine :un corbillard tiré par un attelage noir (préfigurant les funérailles du Mirage de la vie) qui glisse dans les décombres d’un quartier dévasté par les bombes, apparition à la fois abstraite et concrète, allégorique et bien réelle ; l’héroïne cadrée à travers une vitre brisée ; un arbre fleurissant au milieu des ruines et de l’hiver.

(extrait de Les Inrocks, par Serge Kaganski :
http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/le-temps-daimer-et-le-temps-de-mourir/)

Sueurs froides
8.1

Sueurs froides (1958)

Vertigo

2 h 08 min. Sortie : 12 décembre 1958 (France). Romance, Thriller, Film noir

Film de Alfred Hitchcock

PiotrAakoun a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

L'expressionnisme de la couleur donne une grande unité formelle à l'ensemble du film ... les trois couleurs primaires : le rouge, le vert et le bleu sont utilisées de manière expressionniste et marquent le spectateur qui reste imprégné de cette expérience comme le sont les deux personnages principaux par leur histoire.

Le bleu, couleur plus bénéfique du ciel et de l'eau, présente des occurrences moins nombreuses ...

Le filtre rouge est utilisé dès le générique, il réapparaît lors du cauchemar de la fin de la première partie, il est la couleur dominante du bar dans lequel Scottie rencontre Madeleine pour la première fois, c'est aussi la couleur du pont de San Francisco sous lequel tente de se noyer Madeleine c'est enfin la couleur du bijou fatal ...

Le vert est la couleur de la robe portée par Madeleine lors de la première rencontre, la couleur de sa voiture. C'est la couleur des morts, celle du gazon du cimetière et de celui de l'église espagnole où auront lieu les deux chutes. Elle sera utilisée comme telle dans la fameuse séquence de la seconde partie éclairées par l'enseigne au néon de l'Hôtel Empire. Judy, par ses habits et son maquillage devient tout à fait telle que le souhaite Scottie. Elle sort de la salle de bains, nimbée de l'étrange lueur verte diffusée par l'enseigne au néon. Cette couleur façonne d'elle une image transparente et spectrale semblable à celle offerte par Madeleine lorsque Scottie l'avait vu pour la dernière fois avant qu'elle ne grimpe au clocher de l'église.

(extrait de Ciné-Club de Caen :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/hitchcock/vertigo.htm)

Une femme est une femme
7

Une femme est une femme (1961)

1 h 25 min. Sortie : 6 septembre 1961. Comédie dramatique, Romance

Film de Jean-Luc Godard

Annotation :

Ce film illustre totalement le souffle de liberté de la Nouvelle Vague : Angela veut un enfant et le veut dans l'instant. Elle menace donc son compagnon, pas si impatient, de le faire avec l'un des ses amis qui est fou amoureux d'elle. Dans la plupart des scènes, Godard joue avec les deux couleurs représentatives de son cinéma : le rouge sang et le bleu Klein ...

https://www.youtube.com/watch?v=BVqagM22czw (bande-annonce)

Le Mépris
6.8

Le Mépris (1963)

1 h 43 min. Sortie : 20 décembre 1963 (France). Drame, Romance

Film de Jean-Luc Godard

PiotrAakoun l'a mis en envie.

Annotation :

Toute la deuxième partie du film est dominée du point de vue couleurs par le bleu profond de la mer, le rouge de la villa et le jaune du soleil, on retrouvera ainsi une certaine trichromie assez proche de celle de la statuaire antique véritable.

Dans tout le film, le décor ne doit être utilisé que pour faire sentir la présence d'un autre monde que le monde moderne de Camille, Paul et Jérémie Prokosch. Les scènes de l'Odyssée proprement dite, c'est à dire les scènes que tournent Fritz Lang en tant que personnage, ne seront pas photographiées de la même façon que celles du film lui-même. Les couleurs en seront plus éclatantes plus violentes, plus vives, plus contrastées, plus sévères aussi, quant à leur organisation. Disons qu'elles feront l'effet d'un tableau de Matisse ou Braque au milieu d 'une composition de Fragonard ou d'un plan d'Eisenstein dans un film de Rouch.

(Ciné-club de Caen)

L'Enfer
8.1

L'Enfer

Drame

Film de Henri-Georges Clouzot

Annotation :

Dans ce film inachevé, un couple de jeunes mariés : Marcel et Odette. Marcel se persuade que sa femme le trompe et sombre lentement dans une jalousie maladive. D’après les images retrouvées, il semble que le sujet réel du film soit la jalousie elle-même, son irrationalité, sa folie. Chaque crise de jalousie du mari prend la forme d’images déformées de la réalité, les couleurs se flouent, les formes se déforment, les yeux et les lèvres se démultiplient. Ainsi, Romy Schneider se retrouve le visage enduit d’huile d’olive, de paillettes, les lèvres peintes en bleu, le corps entièrement recouvert de plastique et dans des tenues improbables.

https://www.youtube.com/watch?v=a-1NjaLpITw (extrait)

Pierrot le Fou
7.2

Pierrot le Fou (1965)

1 h 50 min. Sortie : 5 novembre 1965. Policier, Drame, Romance

Film de Jean-Luc Godard

PiotrAakoun a mis 10/10.

Annotation :

Las de son existence bourgeoise, Ferdinand quitte Paris avec Marianne, une amie retrouvée par hasard qui s’obstine à l’appeler Pierrot. À partir d’un roman de série noire, Godard offre l’un de ses films les plus personnels, y maîtrise mieux que jamais son art et se livre à un véritable feu d’artifice narratif et visuel, où éclatent à chaque image les couleurs primaires : bleu, jaune, rouge ... une inoubliable cavale en cinémascope et en couleurs.

Le masque bleu que se fait Jean-Paul Belmondo sur fond de mer bleue est épais et impressionnant, il représente un écart chromatique avec la norme.

L'extrait concerné se trouve à 45'30" dans la conférence "Histoire et symbolique du bleu"

Django
7

Django (1966)

1 h 31 min. Sortie : 9 novembre 1966 (France). Western

Film de Sergio Corbucci

Annotation :

Le succès du film engendrera de nombreuses imitations et fausses suites. Corbucci parvient ici à créer un personnage mythique, avec la complicité des yeux bleus de Franco Nero.

Corbucci dira ainsi : “Johh Ford avait John Wayne, Sergio Leone avait Clint Eastwood, et moi j’ai Franco Nero.”

Deux ou trois choses que je sais d'elle
6.3

Deux ou trois choses que je sais d'elle (1967)

1 h 27 min. Sortie : 17 mars 1967. Comédie, Drame

Film de Jean-Luc Godard

Annotation :

L'esthétique du film est un jeu sur trois couleurs, le bleu, le blanc et le rouge, dans les encarts comme dans les décors ou les vêtements des personnages ... Godard compose ses plans à la manière d’un peintre : on voit le pull bleu dans un plan où Marina Vlady est couchée sur un lit , le drap est blanc, la couverture rouge ... dans le plan suivant, l’enfant apparait pour raconter son rêve et demander ce qu’est le langage ... les battants de la porte sont bleus, les murs sont blancs et son pull est rouge.

Le Plongeon
7.8

Le Plongeon (1968)

The Swimmer

1 h 35 min. Sortie : 18 septembre 1968 (France). Drame

Film de Frank Perry

Annotation :

Burt Lancaster nage de piscine privée en piscine privée pour rentrer chez lui ...

La Piscine
6.9

La Piscine (1969)

2 h 02 min. Sortie : 31 janvier 1969. Policier, Drame, Romance

Film de Jacques Deray

PiotrAakoun a mis 7/10.

Annotation :

Le décor naturel semble manquer d'air dans ce drame saturé de ­soleil et de jalousie, qui s'ouvre et se referme sur ce grand rectangle bleu, « la plus belle chose de la maison ».

Ex

Ex (1969)

04 min.

Court-métrage de Jacques Monory

Annotation :

Jacques Monory représente le monde, sa vie, ses rencontres et ses voyages tels qu'il les voit, avec toute leur cruauté, mais toujours protégé derrière un filtre de couleur bleu.

http://www.cjcinema.org/ressources/images_agenda/10110.jpg (image du film)

http://www.dailymotion.com/video/xkx5h3_51-jacques-monory-ex-1968_creation (description du film)

Peau d'âne
6.8

Peau d'âne (1970)

1 h 25 min. Sortie : 20 décembre 1970 (France). Drame, Fantastique, Comédie musicale

Film de Jacques Demy

Annotation :

Par ses couleurs vives, le film se nourrit de références psychédéliques du monde hippie ... la symbolique des couleurs en est riche :

Le bleu du château d'où provient Peau d'âne rappelle, en plus du conte de Barbe bleue et du danger qu'il représente pour la gent féminine, le « sang bleu », c'est-à-dire le sang de la noblesse qui régnait dans les temps féodaux, ainsi que la consanguinité, qui peut exister dans les familles nobles et que ne renie pas le Roi bleu lorsqu'il propose à sa fille de l'épouser.

Le rouge du royaume où Peau d'âne se réfugie évoque au contraire une dimension révolutionnaire : c'est là que la jeune Princesse peut échapper à la volonté de son géniteur et de son roi, et là que le Prince daigne quitter sa réserve pour s'enquérir d'elle bien qu'elle ne soit plus princesse.

Le blanc de l'innocence et de l'harmonie, qui sacre la résolution de tous les conflits, nimbe tous les personnages à la fin : la Princesse et le Prince, unis dans le mariage, le Roi rouge et la Reine rouge, qui se réjouissent de voir leur fils guéri, et le Roi bleu et la Fée des lilas, nouvellement fiancés et au sujet desquels on devine que la tension amoureuse a été résolue.
Le blanc, qui est le résultat de l'addition de toutes les couleurs du prisme, est ainsi également la couleur de transition et d'unification qui fait le lien entre les personnages ... dans les films de Demy plus particulièrement, le blanc est aussi la couleur de l'amour sublimé, de l'idéal poursuivi et du rêve.

(extrait de Ciné-Passion :
http://cine-passion.voila.net/fi/peaudane.htm)

Deep End
7.6

Deep End (1970)

1 h 32 min. Sortie : 15 décembre 1971 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Jerzy Skolimowski

PiotrAakoun l'a mis en envie.

Annotation :

Ce conte dramatique sur le passage à la vie adulte témoigne d’une exemplaire recherche plastique ... c’est une espèce d’antithèse parfaite, presque à la Edward Hopper, de la série des piscines de David Hockney : au bleu céruléen de la Californie, Skolimowski oppose le vert sale de l’Angleterre ordinaire, puis fait un emploi éclatant et expressionniste de la couleur rouge.

(Vincent Ostria, Les Inrocks :
http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/deep-end/)

Quatre nuits d'un rêveur
7.5

Quatre nuits d'un rêveur (1971)

1 h 27 min. Sortie : 2 février 1972. Drame, Romance

Film de Robert Bresson

PiotrAakoun l'a mis en envie.

Annotation :

Analyse proposée par Camille_H

J'ai fini par me pencher sur "Quatre nuits d'un rêveur" de Bresson, et le travail de Pierre Lhomme, le chef opérateur du film.

lien vers le film:
https://www.youtube.com/watch?v=X2tMVERuw5Q

Le bleu y représente, selon moi la mélancolie, le rêve, dans une veine romantique: le bleu permet de décortiquer le sentiment amoureux.

-> Dans les vêtements tout d'abord.

Dans "La vie de jacques", la séquence où Jacques raconte à Marthe sa vie, il est vêtu de bleu. Dans cette séquence, il explique ses errances, sa recherche d'un idéal, donc sa poursuite de femmes. La femme qu'il poursuit à l'image en guise d'exemple est elle aussi vêtue de bleu, comme pour réunir les deux amants dans le rêve par la couleur qui le signifie. (11min 20 à 12min 25 du film)

Les amoureux qui passent devant Jacques sont vêtus de bleu nuit.
(52min42 à 1h01 du film)

-> Dans un film bleu.

En effet, "Quatre nuits d'un rêveur" est le film du rêve, de la mélancolie: la nuit n'est pas noire mais bleu nuit.
Elle est le fruit du travail sur le grain par Pierre Lhomme: sensibilité à toutes les sources de lumière qui pouvaient faire ressortir le bleu du ciel.

La profondeur, le vide, le lointain
Il se retrouve dans la Seine sur laquelle s'ouvre le film. C'est dans celle ci que veut se jeter Marthe.
Pierre Lhomme a voulu saisir les reflets des lampadaires dans la Seine: bleus pâle sur bleu nuit, ils sont l'expression du rêve, le fleuve devenant comme un ciel étoilé.

La Balade sauvage
7.5

La Balade sauvage (1973)

Badlands

1 h 34 min. Sortie : 4 juin 1975 (France). Road movie, Drame, Policier

Film de Terrence Malick

PiotrAakoun a mis 9/10.

Annotation :

Chez Terrence Malick, « le bleu est celui de l’aube et des origines » ... le cinéaste filme le ciel, la mer et les grands espaces avec un « amour presque mystique de la nature ».

Electra Glide in Blue
7.5

Electra Glide in Blue (1973)

1 h 54 min. Sortie : 4 octobre 1973 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de James William Guercio

Annotation :

Analyse proposée par Yeahmister

Pour le titre, pour les Harley et surtout pour le ciel de l'Arizona puisque le film trouve ses influences chez John Ford dont James William Guercio (le réalisateur de cet unique film) cherche à retrouver la chromie.

Seul et unique film d'un homme qui vient de la musique (il est producteur de Chicago), Guercio est fou du cinéma de John Ford : "La Prisonnière du désert", "L’Homme tranquille" (assez surprenant puisque the Quiet man se passe en Irlande), "La Chevauchée fantastique" et "La Charge héroïque".

Avec très peu de moyens, il retourne poser les caravanes du tournage sur les lieux mêmes des films précités, à Monument Valley, en Arizona. Il s’entoure des meilleurs techniciens notamment Conrad L. Hall, chef opérateur reconnu et expérimenté qui avait signé la photo de “In Cold Blood” de Richard Brooks (avec le même Robert Blake, le personnage principal).

Il n‘y a pas réellement de couleur dominante, on passe régulièrement par plusieurs colorimétries (bleu, noir et blanc, sépia) mais ces couleurs sont naturelles et très vives. Néanmoins, le bleu est très présent : le ciel d’abord. Si le film n’est pas un western moderne, le décor n’a pas changé : hostile et beau. Guercio demande à Hall de se rapprocher de la photo de Ford avec l’envie de retrouver les ciels bleus azurés et saturés de "La Prisonnière du désert". Cette exigence n’emballe pas le chef op’ au début mais ils trouvent tous les deux un compromis ; les intérieurs seront filmés par Hall à sa guise et les extérieurs selon le bon vouloir de Guercio. Le bleu, d’une certaine façon occupe la partie supérieure de l’image : l’arrière-plan du désert est bleuté, puis le ciel. La seconde moitié du van très flower power est bleue et se confond avec le ciel ; même les hippies portent majoritairement des chemise bleutés. Le début du film s’attarde sur les détails en gros plans de la tenue bleuté de Wintergreen de façon quasi fétichiste.
Même sur l’affiche le bleu est très présent, le titre évidemment, les Harleys sont bleues aussi alors que dans le film elles sont blanches et chromées. Dans le film, le bleu est une couleur chaude.

Bien sur, on peut certainement faire le même type de considération pour "Macadam à deux voies" (Hellman), ou "Zabriskie Point" et bien sûr "Easy Rider" dont "Electra Glide in Blue" est un peu le contrechamp.

Brighton Belle

Brighton Belle (1974)

14 min. Sortie : 1973.

Court-métrage de Jacques Monory

Annotation :

Profondément préoccupé par la violence de la réalité quotidienne, les oeuvres de Monory suggèrent des atmosphères lourdes et menaçantes ... les thèmes qu'il utilise sont directement issues de la société contemporaine ... le recours à la monochromie, la froideur de la touche et de la composition caractérisent un style singulier et engagé dans la représentation, et baignent souvent dans un monochrome bleu.

https://www.youtube.com/watch?v=B2B2mg1qiIY (interview "Ma drogue c'est la peinture bleue", 2001)

Nosferatu - Fantôme de la nuit
7

Nosferatu - Fantôme de la nuit (1979)

Nosferatu: Phantom der Nacht

1 h 47 min. Sortie : 17 janvier 1979. Épouvante-Horreur

Film de Werner Herzog

PiotrAakoun l'a mis en envie.

Annotation :

Dans ce film, on se rends compte que le bleu associé au noir est encore plus inquiétant que le noir seul, aux ténèbres s'ajoutent une dimension mystérieuse représentée par le bleu ...

L'extrait concerné se trouve à 39'10" dans la conférence "Histoire et symbolique du bleu"

Fog
6.7

Fog (1980)

The Fog

1 h 29 min. Sortie : 19 mars 1980 (France). Épouvante-Horreur

Film de John Carpenter

Annotation :

Deux couleurs dominent le film, le rouge ... et le brouillard bleuté, personnage principal du film, omniprésent.

Inferno
6.8

Inferno (1980)

1 h 47 min. Sortie : 16 avril 1980 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique, Thriller

Film de Dario Argento

PiotrAakoun a mis 8/10.

Annotation :

Commentaire de Pat_Monkey

C'est peu dire qu'Inferno baigne dans le bleu. Si d'autres couleurs viennent s'y mêler, le rouge et l'orangé notamment, voire l'occulter complètement (le blanc de Mater Lacrymarum qui fait une courte apparition dans l'amphithéâtre de musique sous les traits de la jeune fille au chat, autre symbole), c'est surtout le rose qui finit par s'imposer au regard comme seconde couleur du film. Ce n'est évidemment pas un hasard si l'une des deux héroïnes se prénomme Rose. Contrairement aux autres couleurs, le rose se veut pourtant discret, teintant de délicates touches pastel les éléments du décor plus qu'il ne donne sa couleur à l'image. Couleurs complémentaires par leur similitude de sens, le bleu et le rose d'Inferno sont indissociables. De ce point de vue, l'affiche du film est éloquente : bleu et rose pâles colorent un crâne. En psychanalyse, le crâne est l'expression d'une douleur métaphysique ; il représente l'absurdité de l'existence, l'enchaînement prédéterminé, immuable, du cours de la vie. "Etre ou ne pas être"... Les couleurs douces, les tons pastel communiquent avec l'Au-delà. Voilà le programme annoncé. Identiques en cela à tous les symboles, les couleurs offrent une pluralité de sens, bien souvent contraires. Je n'en retiens évidemment ici que ceux qui entrent dans le cadre du film. Etant entendu que c'est le contexte qui permet dans un premier temps d'orienter le sens du symbole, il va sans dire que dans le cinéma d'Argento celui-ci est essentiellement à connotation négative.

Bleu et rose mêlés apparaissent une première fois lorsque Rose Elliot rend visite à l'antiquaire Kazanian dans sa boutique (00:06:03). Le bleu est la couleur de l'inconscient, du rêve. Inferno se présente comme un mauvais rêve, un cauchemar plutôt, dominé par l'irrationnel. Comme dans un rêve, on passe sans transition d'un espace à un lieu qui lui est en totale opposition, d'un hall majestueux à un escalier délabré, d'une pièce luxueuse aux mobilier imposant décorée de lourdes tentures couleur vieil or à un débarras poussiéreux où s'entassent des objets hétéroclites sous les toiles d'araignée ; on cherche un ouvrage peu consulté dans une bibliothèque qui en contient des milliers et on le trouve sur la première étagère venue à portée de la main ; une bibliothèque où s'affaire dans son sous-sol un alchimiste d'un autre âge ...

(Vu la longueur du commentaire vous trouverez l'entièreté de l'analyse à la date du 6 avril 2017 dans les commentaires)

PiotrAakoun

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