Les meilleures nouvelles du Mythe de Cthulhu

Annotation :

Un quasi-roman qui sera finalement l'oeuvre la plus longue de l'auteur.

L'Affaire CDW est une fresque de tons, d'émotions que Lovecraft mêlera, inversera, confondra grâce à ce liant rarement détenu qu'on nomme le talent. La cave obscure recèle une étrange beauté, la rêverie vespérale sur les hauteurs de Providence une frayeur munchienne.

« It is a mistake to fancy that horror is associated inextricably with darkness, silence, and solitude. I found it in the glare of mid-afternoon... »

... car l'écriture est pour Lovecraft une porte d'accès à son étrange univers mental dont le socle est sa plume, les piliers son imagination et la clef la foi qu'il porte en celle de son lecteur.

Les personnages sont à son (in)habitude soignés et travaillés. Joseph Curwen est pour beaucoup l'une des figures les plus emblématiques de son oeuvre.

Un incontournable donc dans la bio de l'auteur, bien que son apport au Mythe soit relativement mineur.

Annotation :

Peu citée dans ce genre de classement, cette nouvelle est pourtant à bien des égards monumentale. La fusion réussie du récit d'épouvante et de ce que Lovecraft aimait appeler « fiction interplanétaire ». Mieux vaut lire celle-ci sans savoir à quoi s'attendre.

Cette nouvelle est, selon Lin Carter, le plus abouti des textes écrits par Lovecraft.

Annotation :

Une des pierres angulaires du Mythe de Cthulhu.

Une maîtrise de bout en bout. Cette nouvelle - la meilleure dans sa conception - frôle l'application parfaite des règles d'or du récit d'épouvante dictées par Lovecraft lui-même. A peu de chose Le Cauchemar d'Innsmouth est l’archétype du récit lovecraftien, tant par sa construction que par le style.

La nouvelle n'échappe pas à l'un des procédés scénaristiques les plus fameux de l'auteur, véritable expression de son génie littéraire : la méthode dite des deux apogées. L'une, que Lovecraft nommait « horreur finale » qualifie les dernières pages du récit où le héros subit une destruction mentale (parfois même physique), bien souvent à la suite d'une révélation insoutenable. Le personnage principal du récit est à ce moment censé vivre l'horreur suprême. En revanche, elle diffère de l'apogée dédiée au lecteur, que Lovecraft situait à peu près vers les 3/4 du récit. L'horreur se manifeste sous la forme d'une scénette purement matérielle, bien plus imagée (un lieu effrayant etc.) où le personnage subira un stress intense. Véritable point d'orgue de l'horreur pour le lecteur, Lovecraft y use de ses procédés les plus efficaces pour provoquer la peur. La tension baisse ensuite pour ne remonter qu'à la fin, sans toutefois atteindre l'intensité de la première apogée (le Monstre sur le seuil et L'abîme du temps sont sur ce point des exceptions).

La première apogée concerne bien entendu le passage dans l'hôtel. L'un des plus mémorables de l'oeuvre lovecraftienne et, à mon avis, un des plus terrifiants (avec La Couleur).

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Nouvelle de grande qualité aux nombreuses adaptations cinématographiques. Une lente montée dans l'horreur et un mal-être de tous les instants. La phase d'intensité maximale ne sera que rarement dépassée par d'autres nouvelles. Souvent considérée comme la plus terrifiante de Lovecraft, ce que j'admets volontiers après avoir été terrorisé par l'écoute audio de la traduction de Vincent de l'Epine, à découvrir d'urgence (seul et dans le noir bien entendu).

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Encore une nouvelle considérée par beaucoup comme l'une des plus terrifiantes. Lovecraft signe ici sa meilleure phrase d'accroche, s'inspirant et surpassant son maître à penser Poe.

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Reposant, aérien, angoissant, effrayant. Dans cet ordre. Peut-être une des plus immersives, le cadre est absolument merveilleux.

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Passionné par l'Antarctique, ses grands explorateurs et leurs aventures (Sir Ernest Shackelton, Roald Amundsen etc...), par la paléogéologie, la paléontologie, la montagne, les cités et civilisations disparues... que demander de plus que ces Montagnes hallucinées ?

Cette nouvelle a la mauvaise réputation d'être lente voire ennuyeuse. Les 3 premiers chapitres sont assez descriptifs mais à ce stade cette expédition antarctique me fascinait plus qu'autre chose.

Finalement, l'ensemble est peut-être trop dense. C'est très bon, mais effectivement très lent. Douze chapitres (200 pages), c'est trop. Du moins, trop pour ce que Lovecraft propose. L'histoire est très riche mais tout peut être dit en 100 pages. Pléthore de détails sans importance pour la compréhension du texte comme pour l'immersion des lecteurs aurait pu être évitée. Parfois, je trouvais que cela tuait un peu l'ambiance. C'est d'ailleurs l'une des rares nouvelles que je n'ai pas pu lire d'une traite.

Les événements de « derrière la montagne » sont évidemment le gros plus du récit. Des éléments très importants pour la compréhension du Mythe y sont révélés.

Annotation :

L'Appel de Cthulhu, pilier du Mythe lovecraftien. Que dire de cette oeuvre phare...

La touche Lovecraft y est et on ressentira parfois quelques frissons. En revanche c'était quand même assez peu immersif.

A mon sens, l'habitude qu'a Lovecraft de multiplier les récits enchâssés et les analepses (i.e via des documents, des journaux, des témoignages) nuit ici au rythme et à la compréhension globale. On se perd dans les documents retrouvés, leurs découvreurs, qui a vu quoi et qui raconte quoi... et c'est assez dommage car l'enquête est intéressante. Et surutilisé ce procédé narratif met inutilement une distance entre les entités monstrueuses et le lecteur. Le passage racontant le réveil de Cthulhu par exemple est un récit dans le récit : l'accent n'est pas assez mis sur le navigateur norvégien (qui a pourtant vécu la rencontre avec Cthulhu) si bien qu'on se fiche un peu de son aventure. On ne le connaît pas, on sait d'avance qu'il s'en sort... bref c'est assez dommage.

Annotation :

Paysages oniriques, étranges visions, maison biscornue, entités mystérieuses, pièce secrète... un mélange étrange de tons et d'éléments qui font de cette nouvelle un coup de cœur personnel.

Considérée comme l'une des plus mauvaises nouvelles de Lovecraft, je la trouve pourtant très bonne tant son ambiance est à part au sein de son oeuvre. En fait elle se situe tout juste la frontière entre le cycle du Mythe et le cycle du Rêve. Peut-être brouillon, pas très terrifiante, mais quelle atmosphère unique.

Annotation :

Excellent

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Assez classique et peut-être un cran en-dessous mais Celui qui hantait les ténèbres est baignée d'une atmosphère particulière qui ne laisse pas indifférent.

L'entité démoniaque présente dans le récit et le lieu dans lequel elle se trouve font froid dans le dos. Les passages dans l'église sont très bons et restent les gros points forts du récit.

Peu de reproches finalement, si ce n'est que Lovecraft nous a habitué à mieux, car cela reste finalement bien court et peu abouti. Peut-être manquait-il plus de profondeur, de détails sur la secte de la Sagesse étincelante et dans les notes d'Edwin Lillibridge je ne sais pas... c'est assez difficile de dire ce qui fait qu'une nouvelle fonctionne et pas une autre, et c'est probablement un tout.

Annotation :

Nouvelle bien connue et appréciée, que je trouve cependant très en-deçà de la moyenne. La seule longue nouvelle m'ayant un peu déçu, certains choix de Lovecraft m'ont laissés perplexe.

Il doit s'agir de la nouvelle du Mythe de Cthulhu la plus chargée d'action. Pour une fois, les personnages verront de leurs yeux les entités macabres.

Et je ne comprends pas ces choix. L'absence d'action pure au profit de la narration est un des piliers de la structure du récit lovecraftien. La suggestivité en est un autre. Dans ses notes il m'a même semblé qu'il les considérait comme des conditions sine qua non pour amener la peur chez le lecteur, et il s'en passe pourtant dans cette nouvelle.

Je reste ainsi persuadé que la petite particularité physique que possède « l'horreur finale » est une tentative de rattrapage de sa part, comme pour recoller à ses principes de base.

Annotation :

Courte nouvelle bien sympathique. Dans le désert d'Arabie, le narrateur s'enfonce dans les profondeurs d'un bâtiment de la Cité sans nom.

La toute première évocation du Nécronomicon.

Annotation :

Nouvelle inachevée. Intéressante, à défaut d'être marquante