Libé : Les vingt films essentiels de 2012

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Bovines est avant tout un geste. Un geste de filmeur doué et constant, qui plante sa caméra dans une prairie de France, à quelques mètres d’un troupeau de vaches couleur crème, placides et majestueuses.

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On vante le sentiment de liberté, les beautés changeantes de la ville, mais celle-ci mute sans cesse, ne laissant prise à personne à mesure que les souvenirs s’estompent et les édifices s’affaissent.

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On vante le sentiment de liberté, les beautés changeantes de la ville, mais celle-ci mute sans cesse, ne laissant prise à personne à mesure que les souvenirs s’estompent et les édifices s’affaissent.

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Une débâcle misérable et mesquine, assez jubilatoire par sa mise en scène cruelle et crépusculaire.

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Est-ce n’importe quoi ? Un petit peu, forcément. C’est surtout très drôle et très doux, d’une beauté folle.

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Ici, dans chaque bruissement, chaque interférence au souffle impassible du vent, dans chaque silence même, sembler gronder un danger, et l’orfèvrerie du travail sonore drape le film du climat de paranoïa coupante de l’époque.

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Un film qui, du piège de la surstylisation, trouve une époustouflante échappatoire dans le style même, toujours plus de style.

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Cronenberg réussit ce prodige de rendre physiques ces fameux flux transnationaux qui font et défont des fortunes incommensurables en ricanant haut et fort des Etats nations tentant de les contrarier.

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La fiction de l’éternel printemps est ici prise au pied de la lettre, puis tourné en ridicule, et enfin à nouveau rétabli, comme une sève complexe, entre baume et poison.

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Le film va de l’avant, fait une boucle, emprunte raccourcis et collines, puis repart de biais comme irrésistiblement attiré par le pôle magnétique du néant. Tout alors devient transport, stase, syncope, rêve et morsure.

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Dans un geste très actuel, ce cinéma naissant tient loin de lui toute esquisse de catégorisation - documentaire, fiction, peu importe, c’est simplement très beau.

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Le secret agile du film tient aussi à cette euphorie dans le deuil même, pareil à ses feux de liesse que l’on embrase pour vaincre le crépuscule.

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La modernité de Laurence Anyways ne se résume pas à la question de la transsexualité. Elle se niche ailleurs : dans le foisonnement des références, la grammaire éclatée, l’explosion de la narration sur une décennie, tempérée par la voix off de Laurence/Melvil.

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Cinq ans de réflexion applique le strict protocole de la comédie de remariage actualisée à une époque où l’on se rue moins à l’autel.

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De tous les films de Stillman, c’est celui qui se présente avec le plus de détachement, le plus insituable…

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Si ce dispositif gracile ne s’écroule pas sous nos yeux comme un château de cartes, c’est uniquement à la précision et à l’humour de la mise en scène de Hong qu’on le doit.

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Le caractère destructeur du cinéma de Haneke aborde ici une nouvelle frontière, qui l’oblige à changer de posture.

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La vie selon Clark, c’est ce qui se passe entre les plages de sexe, toujours aussi fraîches et prosaïques, toujours triviales et belles, suspendues dans leur divinité atemporelle.

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Le mélo ultime, entre remake précieux d’Out of Africa et poésie primitive.

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Une apocalypse intime, claquemurée dans un loft du Lower East Side où un couple d’artistes s’agite, vogue d’une conversation Skype à l’autre, et passe l’essentiel du temps qui lui reste à peindre ou faire l’amour.