Cover Mes Films Préférés de 2016

Liste de

33 films

créee il y a presque 8 ans · modifiée il y a environ 1 an

The Strangers
7.5
1.

The Strangers (2016)

Goksung

2 h 36 min. Sortie : 6 juillet 2016 (France). Thriller, Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Na Hong-Jin

Dalecooper a mis 9/10.

Annotation :

Monstrueuse claque. Polar mutant, piochant avec virtuosité dans plusieurs genres pour un résultat inédit et franchement marquant.
Na Hong-Jin a une assise sur son récit et sa réalisation qui impressionne. Le découpage est précis et simple.
Surtout, le récit développe un propos brillant sur ce qui est, au fond, l'essence du Cinéma: quel sens donner à ce que je vois, ce qu'on me raconte? Y a t-il un autre sens caché? Puis-je faire confiance et à qui? Comment démêler le vrai du faux?
The Strangers a cette faculté rare et ô combien bluffante de parfaitement manipuler le spectateur. Jouant sur notre intelligence, nos attentes, nos préconceptions, Na Hong-Jin nous dirige, nous questionne pour mieux nous retourner. Encore. Et encore.
Le réal avait déjà signé deux polars bien solides, là il s'appuie sur ses acquis et va très vite encore plus loin, signant un film autre, avec une aura envoûtante.
On pourrait rapprocher The Strangers de l'Exorciste de Friedkin. Il y a cette même manière de partir du quotidien et du rationnel pour mieux vriller le récit, qui se fait contaminer touche après touche par une Horreur toute-puissante et effroyable.
Un Exorciste retravaillé à la sauce Coréenne donc, avec cette approche polyphonique si spéciale. Les bifurcations, les ruptures de ton sont une sacrée réussite, que ce soit dans le Fantastique (incroyablement bien négocié) et même le registre comique outrancier (le policier peureux et ridicule, la petite fille qui pète un coup pour désamorcer la situation etc).
The Strangers est un film éprouvant, glaçant, dont il est difficile de se remettre.

Le Garçon et la Bête
7.6
2.

Le Garçon et la Bête (2015)

Bakemono no Ko

1 h 59 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Aventure, Fantastique, Animation

Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda

Dalecooper a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Superbe! Continuation logique des thématiques chères à Hosoda (deuil, lien familial etc) et en même temps, il y a une légèreté et un humour qui n'étaient pas aussi présents auparavant, pas à ce point. Et ça fait du bien.
Après le chef d'oeuvre absolu qu'était Les Enfants Loups, Hosoda a raison de tenter autre chose.
La mélancolie est toujours là, jamais loin, mais le récit se veut enjoué, truculent, le lien père/fils de substitution est déployé de manière rigolarde.
Nouvelle date dans la filmographie de ce grand conteur qu'est Hosoda, à la fois film somme et récréation jouissive. C'est beau, tout simplement.

Les 8 Salopards
7.4
3.

Les 8 Salopards (2015)

The Hateful Eight

2 h 47 min. Sortie : 6 janvier 2016 (France). Thriller, Western

Film de Quentin Tarantino

Dalecooper a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

L'aboutissement ultime de la carrière de Tarantino? Il est possible d'émettre l'hypothèse tant le film a de sacrés arguments pour lui.
Si la mise en scène est plus majestueuse que jamais, c'est le fond du récit qui interpelle. Scénariste titanesque développant avec toujours plus de patience et de méticulosité son récit, Tarantino livre un film frontalement politique, corrosif, fielleux.
Si The Hateful Eight fait écho à ses débuts tempétueux avec Reservoir Dogs, l'enfant terrible s'est depuis mué en homme mature, maître raconteur au sommet de ses moyens. Que de chemin parcouru.
Comme dans Reservoir Dogs, la construction scénaristique est brillante, se faisant par des chapitres rivalisant d'inventivité pour relancer la dramaturgie (irruption d'un narrateur, chapitre Flash-Back rebattant les cartes, tout parait possible).
Comme dans Reservoir Dogs, les personnages sont forcés de cohabiter ensemble dans un environnement hostile et se jugent selon leur éloquence, leur faculté à faire croire à l'autre une histoire, une réputation, un mensonge éhonté. Des personnages acteurs, en constante performance.
Le tour de force d'Hateful Eight est d'être à la fois fidèle à la patte Tarantino et d'en marquer une saisissante radicalisation.
Les personnages sont toujours aussi bavards mais ici ils ne sont plus autant frivoles que les représentants d'une Amérique intrinsèquement divisée et méfiante envers l'Autre. Dans le collimateur, l'Histoire et son lot de violence, de haine, de racisme.
Ce qui fait en toute logique de The Hateful Eight un film difficile, qui prend à rebrousse-poil, qui provoque. Il n'y a pas de héros, ou alors ils sont profondément ambigues. Tous les personnages sans exception sont des manipulateurs sadiques et impitoyables.
La vision qui en ressort de l'humanité est bien amère, noire anthracite.
Le score dantesque signée par Ennio Morricone illustre à merveille l'aspect vénéneux et sardonique du film.
Dans le fonds comme sur la forme, une date dans la filmographie de Tarantino.

Avé, César !
6
4.

Avé, César ! (2016)

Hail, Caesar!

1 h 46 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Comédie

Film de Ethan Coen et Joel Coen

Dalecooper a mis 8/10.

Annotation :

La réception a été quelque peu tiède mais pour moi Hail Caesar n'est pas une comédie triviale et anecdotique mais bel et bien une nouvelle merveille des frères Coen et s'inscrit avec panache dans leur filmographie (vu déjà deux fois je l'apprécie encore plus, c'est fluide comme c'est pas permis).
Sous des atours charmeurs, le film développe un propos intelligent et sophistiqué. Une déclaration d'amour, de foi même, en le Cinéma. En recomposant des séquences entières tournées à la manière de cet Hollywood de l'âge d'Or, les Coen se font plaisir et apportent, en plus de leur habituel regard sardonique une dimension savoureuse de jeu, de magie du moment. C'est drôle et enlevé, jouissif d'une manière immédiate.
Malgré toutes les vacheries, on sent un certain amour, une admiration pour ces faiseurs de magie.
Et tout est peaufiné, la mise en scène est précise (le jeu sur les échelles de plan, les ponts entre le récit et les films tournés), l'articulation du récit est une leçon d'écriture.
En plus d'être une comédie aux arguments imparables, Hail Caesar permet aux Coen de réinvestir les mythes d'Hollywood pour mieux développer une réflexion passionnante sur leur industrie, l'art de créer, le Cinéma comme vrai religion. Chapeau.

The Nice Guys
6.9
5.

The Nice Guys (2016)

1 h 56 min. Sortie : 15 mai 2016. Action, Comédie, Policier

Film de Shane Black

Dalecooper a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le retour du roi. Shane Black revient en pleine forme, réinvestissant le Noir avec sa patte inimitable. Plus classique, moins post-moderne et ultra-dynamique que Kiss Kiss Bang Bang, The Nice Guys en est pourtant le digne successeur.
Chose rare, on sent chez Black un amour et une érudition non seulement pour le Cinéma convoqué (Chinatown, Klute etc) mais aussi pour la littérature pulp, les polars de Chandler et Ross MacDonald.
L'univers de cet Hollywood 70's est fantasmatique, peuplé de sales trognes toutes plus douées les unes que les autres dans l'art de l'insulte et du bon mot. Jouissif.
Scénariste orfèvre, Black joue brillamment avec nos attentes en trouvant à chaque fois un angle inattendu, en basculant soudainement dans une direction autre.
Une déconstruction qui n'empêchera pas, bel équilibre, un premier degré, une vraie émotion, dans l'arc des personnages principaux. Couards, bourrins, ne se considérant pas comme des gens biens et qui pourtant vont essayer, chimère dans ce monde corrompu, d'accomplir une quête valeureuse. Des chevaliers en armures ternies, recomposés sous la forme groovy de détectives pieds nickelés.
Supérieurement écrit, The Nice Guys est hilarant et d'une générosité monstre. Que demander de plus?

Mademoiselle
7.9
6.

Mademoiselle (2016)

Agasshi

2 h 24 min. Sortie : 1 novembre 2016 (France). Drame, Thriller, Romance

Film de Park Chan-Wook

Dalecooper a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

High-Rise
5.5
7.

High-Rise (2016)

1 h 59 min. Sortie : 6 avril 2016 (France). Drame, Science-fiction

Film de Ben Wheatley

Dalecooper a mis 8/10.

Annotation :

Quel film foisonnant!! High Rise a beaucoup pour lui. Sans doute trop. Après une première heure très maitrisée, à la narration compacte parvenant à nous présenter l'immeuble et ses habitants avec une ambiguïté et une ironie mordante, le film déroute, refuse de nous prendre la main.
On en avait deviné les prémisses, les symptomes, mais nous voici déjà dans le chaos et la débauche la plus totale. Ce sentiment de précipitation est finalement raccord au propos du film: la societé et ses conventions ne tiennent qu'à un fil, et il en faut bien peu pour que tout bascule.
Le perso principal, Laing, est un défi incroyable lancé au spectateur: il est froid, doté de motivations et d'une psychologie opaques. Détaché des autres, observant ses confrères humains avec perplexité. On est perdu par moments par cette caractérisation singulière, mais le charisme de Tom Hiddleston est là, et le mystère de Laing continue de fasciner.
Ce sont donc les autres persos qui vont influer sur le récit.
L'autre perso qui pourrait servir de référent, est lui aussi une fausse trappe: le journaliste rebelle joué par Luke Evans va se vautrer dans une bestialité sans limites. Un primate anarchiste qui veut et qui prend. Son arc est passionnant de bout en bout (ses interactions avec les autres locataires où on sent toutes les nuances de sa frustration).
High Rise est un grand Huit intellectuellement complexe, artistiquement accompli, qui souffre parfois de son approche expérimentale kamikaze. Pas de héros, pas de structure narrative traditionnelle.
Ben Wheatley préfère se concentrer sur des fulgurances, des montages impressionnistes qui interpellent et marquent d'une manière unique (la superbe reprise d'ABBA par Portishead!).
High Rise a de plus l'élégance so British de faire passer tout ça par un humour pince sans rire savoureux.

La Tortue rouge
7.2
8.

La Tortue rouge (2016)

1 h 20 min. Sortie : 29 juin 2016. Aventure, Animation

Long-métrage d'animation de Michael Dudok de Wit

Dalecooper a mis 8/10.

Annotation :

Il faut une sacrée dose d'audace et d'inspiration pour livrer une histoire quasi muette comme cela, et faire passer tellement par l'image. Le résultat est bouleversant, puissamment évocateur.
La vie d'un homme, les épreuves, le rapport à la Nature, à l'Amour, la transmission à la génération suivante, vieillir etc...
Les thématiques sont amples et complexes, et pourtant, abordée sous l'angle simple et pur de la fable, l'histoire acquiert une dimension universelle et prend aux tripes comme rarement.
Poésie suprême!!

Zootopie
7.3
9.

Zootopie (2016)

Zootopia

1 h 49 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush

Dalecooper a mis 8/10.

The Neon Demon
6.5
10.

The Neon Demon (2016)

1 h 58 min. Sortie : 8 juin 2016. Thriller, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Nicolas Winding Refn

Dalecooper a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Neon Demon se fait descendre par les fans et la critique, mais au final, c'est un film qui appartient cent pour cent à son auteur, toujours aussi radical, autiste dans la manière dont il creuse son sillon. Pour un résultat globalement magique.
Le regard que pose Refn sur sa muse Elle Fanning est passionnant. Et à ça s'ajoute une B.O et une lumière incroyablement sophistiquées. Some next level shit.
Neon Demon est un film fétichiste et qui l'assume, il s'appuie sur un scénario prétexte, et ce n'est pas une tare: il y a un côté intrigue de Porno Chic, compilation de fantasmes, qui a beaucoup de charme. La success story de cette petite fille introduite au monde cynique des grands prend des allures de conte de fée, mais le cauchemar rôde, jamais loin. Cette dimension onirique à la fois séductrice et cruelle est très envoutante.
Il y a une accumulation de figures de pygmalions, de prédateurs, mâles comme femelles, tous en proie à des émotions intenses, amour, désir, jalousie, face à cette parfaite incarnation de la Beauté que représente Jessie.
Refn retrouve L.A après Drive, en livre encore une fois une vision fantasmatique. Une nouvelle dimension survient ici, une sorte de vision asséchée et ultra-moderne, à la Bret Easton Ellis. Le panorama de la ville, motel miteux, villa déserte pas loin du château gothique etc, font rêver autant qu'ils rendent prégnant le vide qu'ils creusent au sein de ceux qui peuplent cette ville.
Le film fonctionne comme un pur film de Cinéma, viscéral, avant tout visuel. Refn est fidèle à lui-même, y compris dans ses travers: le dernier acte est sans doute moins abouti, et repose trop à mon goût sur certaines images-symboles qui cherchent à choquer le bourgeois d'une manière un peu plate (le dernier plan WTF et ridicule sur Jena Malone).
Mais dans ses meilleurs moments, dans ses fulgurances miraculeuses, Neon Demon se révèle à la hauteur de la dangereuse ingénue qu'il met en avant: le film est d'une beauté précieuse, vénéneuse, irrésistible.

Green Room
6.6
11.

Green Room (2016)

1 h 35 min. Sortie : 27 avril 2016 (France). Thriller, Action

Film de Jeremy Saulnier

Dalecooper a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Logique, pour un film sur des punks, Green Room témoigne d'une rage, d'une intensité absolument dingues.
Parfaite progression après son premier film, le prometteur Blue Ruin, Green Room est mieux écrit, plus ample, mieux dirigé concernant les acteurs.
Le réal a conservé ce goût pour les récits compacts, reserrés, qui se concentrent sans relâche sur la violence et ses implacables conséquences. Une violence crue, abjecte, qui a un véritable impact, loin des normes anesthésiantes d'Hollywood.
L'idée brillante de faire un huis clos dans un contexte inédit, une salle de concert, apporte une fraîcheur et une tension bluffantes.
Différence appréciable avec les normes du genre, ici les personnages ne sont pas stupides, ils essaient d'être malins et de se donner des coups d'avance face à cette terrible horde d'ennemis. Il y a une vraie inventivité dans le déroulé des séquences.
Green Room saisit aux tripes, surprend, électrise de par sa radicalité et son énergie.

Anomalisa
6.6
12.

Anomalisa (2016)

1 h 30 min. Sortie : 3 février 2016 (France). Animation

Long-métrage d'animation de Duke Johnson et Charlie Kaufman

Dalecooper a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Paradoxe saisissant: Anomalisa est un film de marionnettes qui ne cache pas ses artifices et pourtant la sensation d'intime et de véracité est prégnante.
Génie radical, Kaufman choisit l'animation pour nous livrer une tranche de vie, le portrait sans concessions d'un homme amer et difficile.
Emotionnellement, Anomalisa est un travail d'équilibriste, tendre, pudique, mais aussi réaliste et crue. Le film finit par dégager une poésie unique, réellement marquante.

Midnight Special
6.5
13.

Midnight Special (2016)

1 h 51 min. Sortie : 16 mars 2016 (France). Drame, Science-fiction

Film de Jeff Nichols

Dalecooper a mis 8/10.

Annotation :

Rare specimen de film de studio qui appartient à cent pour cent à son auteur. Réussir à faire plier tout un système et conserver une vision est clairement ardu, c'est la grande réussite de Jeff Nichols.
Le marketing le vend comme un nouveau Spielberg mais c'est bien plus chez le Carpenter de Starman que Nichols va puiser.
Une référence qui se retrouve dans la manière de représenter les super-pouvoirs, la nuit, dans la B.O bourdonnante.
Mettant en exergue l'adage "Less is more", Nichols aborde tout les aspects de son film de manière minimaliste, quintessentielle.
Au niveau de la narration, compact et abrupt, ça force le spectateur à se projeter et combler les blancs. Ce qui permet un début exceptionnel pied au plancher. Nichols est un storyteller compétent, très précis et intelligent, les informations arrivent au compte-goutte parfaitement dosées.
Nichols travaille son Fantastique de manière pragmatique, par le biais d'une intrigue de traque, de fuite en avant grave prenante. Un cadre bien trouvé et fécond pour un Fantastique qui peut ainsi se développer et devenir la parfaite métaphore de la relation parent-enfant dans un climax enlevé et poétique.
La direction d'acteurs est magnifique. En se focalisant au plus près des personnages, malgré les enjeux plus larges, se crée une pudeur, une émotion rentrée, qui finit par toucher de plus en plus.
Acteur surdoué d'habitude plus à l'aise dans la grandiloquence, Michael Shannon n'a jamais été aussi sobre, il fait passer tellement de choses, l'autorité bienveillante, l'amour, la peur pour son enfant etc. Grâce à lui, la relation parent-enfant, coeur véritable du film, est rendu vibrante, poignante au possible.

Comancheria
7.1
14.

Comancheria (2016)

Hell or High Water

1 h 42 min. Sortie : 7 septembre 2016 (France). Policier, Drame, Western

Film de David Mackenzie

Dalecooper a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Dernier train pour Busan
7.2
15.

Dernier train pour Busan (2016)

Busanhaeng

1 h 58 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Yeon Sang-Ho

Dalecooper a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

The Revenant
7.4
16.

The Revenant (2015)

2 h 36 min. Sortie : 24 février 2016 (France). Aventure, Drame, Western

Film de Alejandro González Iñárritu

Dalecooper a mis 8/10.

Annotation :

On oublie le côté film à Oscars et l'aura mégalomaniaque d'Inarittu, The Revenant reste une vraie proposition de Cinéma, intense, viscérale, qui cherche à apporter quelque chose de nouveau.
Et il y a bel et bien une énergie inédite dans ce mariage entre les contraintes d'un tournage capté en lumière naturelle et les libertés offertes par le numérique. Le résultat est superbe, un sommet sensitif tout en longs plans-séquences. On est happé par cette mise en scène qui parait à la fois prise sur le vif et savamment préparée, avec une chorégraphie sacrément dynamique.
Le combat dantesque qui ouvre le film, ainsi que la fameuse attaque de l'ours et l'affrontement final hargneux bénéficient tous de cette ingéniosité et de ce regard unique.
Passionnant de voir Inarittu se réinventer de film en film, son association avec le génie Emmanuel Lubezki à la photo est miraculeuse.

The Witch
6.5
17.

The Witch (2016)

The VVitch: A New-England Folktale

1 h 32 min. Sortie : 15 juin 2016 (France). Épouvante-Horreur, Drame, Fantastique

Film de Robert Eggers

Dalecooper a mis 8/10.

Annotation :

Fait du bien de voir un film d'horreur original, à contre-courant des modes, qui ne cède pas aux facilités du genre quand il est baclé: pas de jump-square, de personnages prétextes ni de massacre cynique. Ici chaque effet est amené avec goût et science du rythme, pour un résultat maximum: cela faisait longtemps qu'un film d'horreur n'avait pas été aussi viscéral et authentiquement effrayant.
L'histoire est dense, située dans un contexte inhabituel (la Nouvelle-Angleterre au 17ème s) qui donne des allures de conte originel, un conte cruel et violent. L'horreur marche parce qu'elle s'appuie sur une base solide: la famille qui se disloque petit à petit, les petits mensonges et autres tensions les monte les uns contre les autres et entraîne une escalade folle et glaçante.
Le format de l'image donne tout de suite un aspect ancien crédible. Ces cadres composés avec rigueur et force donnent une ampleur esthétique, picturale, à la mise en scène. Les mouvements de caméra sont discrets mais puissants (ex: la caméra qui s'élève, partant de la famille de dos, pour mieux révéler de manière anxyogène la foret etc).
Patient, mesuré dans ses effets, à la fois sobre et stylisé, on a mis la main sur un réalisateur qui a les moyens de ses ambitions, avec une vision claire et saisissante. Et c'est une sacrée bonne nouvelle.

Premier Contact
7.6
18.

Premier Contact (2016)

Arrival

1 h 56 min. Sortie : 7 décembre 2016 (France). Science-fiction, Drame, Thriller

Film de Denis Villeneuve

Dalecooper a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Julieta
7
19.

Julieta (2016)

1 h 39 min. Sortie : 18 mai 2016 (France). Drame

Film de Pedro Almodóvar

Dalecooper a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Almodovar revient en force, avec un film dense, mature.
On sent que le réal espagnol, en vieux sage apaisé, maitrise son sujet de A à Z, c'est précis et appliqué. Le récit se développe avec une fluidité surprenante, entre les aléas du destin et les entrelacements des deux époques (Julieta jeune, Julieta plus agée).
Julieta est, je trouve, faussement simple. Derrière la sobriété, la pudeur, le classicisme, on travaille des thèmes profonds et graves, abordés avec une vraie richesse émotionnelle.
Et encore une fois, Almodovar révéle une jeune actrice très juste et superbe, ici Adriana Ugarte.

El Clan
6.3
20.

El Clan (2014)

1 h 48 min. Sortie : 10 février 2016 (France). Thriller, Drame

Film de Pablo Trapero

Dalecooper a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Se basant sur un fait divers marquant des 70's, Trapero a l'intelligence de ne pas jouer le jeu de la reconstitution sage mais bien de raconter son récit avec des moyens purement cinématographiques.
Une structure de thriller et surtout des plans-séquences qui créent une immersion et une véracité saisissantes.
On pourrait rapprocher Trapero d'un Alfonso Cuaron par ex, mais l'Argentin creuse depuis un moment ce sillon, cf l'excellent Carancho.
C'est un plaisir de le voir continuer son oeuvre, avec une assurance et une ambition formidables. La fin est puissante au possible.

Truman
6.8
21.

Truman (2015)

1 h 48 min. Sortie : 6 juillet 2016 (France). Drame, Comédie

Film de Cesc Gay

Dalecooper a mis 7/10.

Annotation :

Le Cinéma Espagnol en pleine forme.
Pour un sujet aussi casse-gueule, deux amis qui se retrouvent alors que l'un des deux se sait condamné, livrer un film d'une telle pudeur et d'une telle humanité est une vraie réussite.
Ecriture soutenue, qui ne tombe dans aucun piège, pas de cliché ni de misérabilisme. Puissance lacrymale infinie.
Ricardo Darin irradie, comme d'habitude.

Steve Jobs
6.3
22.

Steve Jobs (2015)

2 h 02 min. Sortie : 3 février 2016 (France). Biopic, Drame

Film de Danny Boyle

Dalecooper a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Superbe scénario. Des dialogues qui enchaînent à une vitesse supersonique les bonnes formules, questionnant les différentes facettes de l'homme, ses paradoxes, ses qualités, ses défauts, son tempérament.
La décision de ne pas céder aux formules habituelles du Biopic fait du bien, pas de récit de l'enfance jusqu'à la mort mais plutôt le choix de se concentrer sur trois étapes importantes.
Chaque lancement de produit symptomatique de l'état d'esprit de Jobs à ce moment donné, de ses ambitions, de ses relations avec les autres. Entre les lignes, on devine le poids des années, des ressentiments, entre tout ce monde, les amis proches, les mentors, la famille. C'est cette relation là, ce père qui apprend à s'humaniser au fil du temps par le contact de sa fille, qui est le cœur du film.
Boyle fait le job. Le challenge est réel quand on adapte Sorkin de ne pas se faire étouffer par la quantité de dialogues, l'aspect huis clos théatral. Mais le réal réussit non seulement à traduire la pensée fulgurante du scénariste mais aussi à aérer le récit et à amener un certain sens du visuel quand il en a l'occasion.
Le parti-pri de filmer chacune de ces trois périodes avec une qualité d'image différente est brillant (Super 16MM, 35mm, Numérique).
Dommage que Boyle ne fasse pas toujours les bons choix et ait la main lourde lors de passages clés. Un peu plus de sobriété et de sagesse aurait permis de rendre justice, jusqu'au bout, au script monumental et éblouissant d'intelligence de Sorkin.

The Invitation
6.1
23.

The Invitation (2016)

1 h 40 min. Sortie : 8 avril 2016 (États-Unis). Thriller

Film de Karyn Kusama

Dalecooper a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un thriller aux accents horrifiques, qui se démarque par sa rigueur et son intelligence, la psychologie des personnages sonne juste.
Il y a du Polanski dans cette manière de creuser le portrait d'un perso principal ambigue, en proie à un terrible doute.
La tension est amenée de manière patiente, nuancée, avec de petits détails qui interpellent, troublent, pour un résultat final intense et franchement dérangeant.
Après s'être fait bouffer sur des films plus gros, Karyn Kusama revient en pleine forme au circuit indépendant, on la sent s'épanouir dans ce cadre de liberté totale.
The Invitation s'appuie de plus sur un scénario solide tout du long, qui assume avec caractère son appartenance au genre.
Il y a un ton, une atmosphère sourde et malaisante qui marquent vraiment. Une belle réussite.

Les Délices de Tokyo
7.3
24.

Les Délices de Tokyo (2015)

An

1 h 53 min. Sortie : 27 janvier 2016 (France). Drame

Film de Naomi Kawase

Dalecooper a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Malgré sa réputation, je ne connaissais pas le Cinéma de Naomi Kawase, la découverte n'en a été que plus belle. Mise en scène discrète mais aux cadres soignées, un oeil incontestable pour filmer la Nature et surtout beaucoup d'empathie et d'attention envers les personnages.
La nourriture, qui a l'air délicieuse comme c'est pas permis, est le chouette épicentre qui réunit un cuisinier bougon, une lycéenne et une vieille femme à l'enthousiasme contagieux.
Inattendu, humain, le film est une charmante leçon de vie.

Hana et Alice mènent l'enquête
6.3
25.

Hana et Alice mènent l'enquête (2015)

Hana to Alice Satsujin Jiken

1 h 38 min. Sortie : 11 mai 2016 (France). Animation

Long-métrage d'animation de Shunji Iwai

Dalecooper a mis 7/10.

Annotation :

Tourné en Live et ensuite retravaillé en rotoscopie (technique d'animation qui donne un cachet à la fois familier et légérement autre) Hana et Alice est une petite merveille.
Certes c'est un peu imparfait, l'histoire met du temps à vraiment démarrer et à exploiter tout son potentiel. Oui, mais le film a du charme à revendre. Un charme léger, nonchalant, à l'image de ces deux enquêtrices en culottes courtes.
Elles se tiennent mal, font la tronche, se gourent de type à espionner, ne seraient pas contre finir le jus d'orange plutôt que de retourner à l'enquête. Cet aspect policier abordé de manière décontracté est bien amusant.
Surtout, on découvre deux beaux personnages sacrément attachants, le monde vu par leurs yeux parait gracieux et plein de poésie.

31
5.3
26.

31 (2016)

1 h 42 min. Sortie : 2 janvier 2017 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Rob Zombie

Dalecooper a mis 8/10.

Mi gran noche
6.9
27.

Mi gran noche (2015)

1 h 40 min. Sortie : 2016 (France). Comédie

Film de Àlex de la Iglesia

Dalecooper a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il n'y a que De La Iglesia pour proposer des comédies aussi abouties, à la fois exigeantes formellement et acides dans leur propos. Si Mi Gran Noche n'est pas un sommet dans sa filmographie, il témoigne néanmoins d'une créativité et d'une énergie formidables.
Les contraintes sont légions (un huis clos avec une multitude de personnages) et le réal fait preuve d'une facilité déconcertante dans la gestion de tout ça: la cadence avec laquelle il nous présente les persos et leurs problématiques est infernale, ça va à toute vitesse. La mise en scène et le montage sont toniques au possible.
C'est corsé, vachard, dézinguant une belle brochette d'hypocrites tous plus névrosés et narcissiques les uns que les autres. Et dans tout ce beau bordel, ce chaos où règne une bétise générale assourdissante, il y a quand même, bien caché, un regard humain attendri cf cette improbable histoire d'amour, aussi burlesque que touchante entre une femme portant la poisse et un figurant n'ayant plus rien à perdre.
Le plus attachant des personnages est sans doute le plus dangereux, ce psychopathe grand émotif convaincu que "la culture est un bien universel" et qu'"une chanson peut sauver le monde". Autoportrait déguisé pour le réal terroriste? Dans le rôle, Jaime Ordóñez se taille la part du lion et sa version de la chanson "Mi Gran Noche" est un des clous du film.
Comme toujours chez De La Iglesia, la rage destructrice emporte tout mais elle est salutaire et fait un bien fou. Jubilatoire.

Popstar : Célèbre à tout prix
6.4
28.

Popstar : Célèbre à tout prix (2016)

Popstar: Never Stop Never Stopping

1 h 27 min. Sortie : 3 juin 2016 (États-Unis). Comédie

Film DTV (direct-to-video) de Akiva Schaffer et Jorma Taccone

Dalecooper a mis 7/10.

Annotation :

Génialement con, Popstar est le véhicule parfait pour les Lonely Island (anciens du Saturday Night Live).
Le format mockumentaire permet de tenir un rythme constant assez impressionnant, slalomant entre les dérives improbables du perso principal, grand dadais proto-Justin Bieber, et les commentaires face caméra de son entourage à la fois admiratif et, forcément, un peu dubitatif.
Les mecs avaient signés d'excellents sketchs pour le SNL et sont ici dans une forme olympique, on retrouve bien leur patte, loufoque, inventive, d'une vulgarité potache bien fendarde.
Les moments d'anthologie s'enchainent à une vitesse dingue (enterrement de tortue à la Viking, Justin Timberlake déguisé en poisson géant qui tape un solo de guitare etc etc).
Au Riromètre, ça se défend bien.

Triple 9
6
29.

Triple 9 (2016)

1 h 55 min. Sortie : 16 mars 2016 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de John Hillcoat

Dalecooper a mis 7/10.

Annotation :

Nerveux, électrique, Triple 9 fait plaisir dans le genre polar amoral et brut de pomme.
John Hillcoat (La Route, Des Hommes sans loi) marche dans les pas du grand Michael Mann et s'en sort bien. Il livre un polar urbain sans foi ni loi, qui se démarque par son côté âpre de chez âpre: l'intrigue file à toute allure, ne mâchant pas le travail au spectateur. La mise en scène est précise, le montage abrupt, se concentrant sur l'essentiel et rien d'autre.
Les personnages sont des professionnels sachant très bien ce qui est nécessaire pour faire le boulot. John Hillcoat aussi.
Le scénario, qui a fait partie de la fameuse Black List (les scripts indépendants les plus appréciés mais pas encore produits), se tient bien même s'il enchaîne un peu trop, dixit un des persos lui-même, "une série de coincidences cosmiques".
L'important est là: le récit est méchant, développant un jeu de massacre jubilatoire à la Dix Petit Nègres dans un environnement urbain vu comme un terrain hostile, une zone de guerre où le pire peut survenir à tout moment, où les monstres prospèrent et les gentils se font bien rares. Quelques morceaux de bravoure sont vraiment costauds (le braquage d'ouverture, la séquence d'infiltration qui vire en course-poursuite).
Parmi un casting impressionnant d'acteurs talentueux, Woody Harrelson dépasse tout le monde d'une tête en s'amusant comme un malade avec ce rôle de flic à la dérive fumant joint sur joint et à l'intelligence redoutable.
Fait avec la manière.

Everybody Wants Some !!
6.6
30.

Everybody Wants Some !! (2016)

1 h 56 min. Sortie : 20 avril 2016 (France). Comédie

Film de Richard Linklater

Dalecooper a mis 7/10.

Annotation :

Eminemment sympathique, Everybody wants some!! a les qualités de ses défauts: pas d'intrigue à proprement parler, on suit la vie peinarde d'une bande de grands gamins profitant à fond de la parenthèse enchantée offerte par la fac.
C'est parfois mineur, longuet, répétitif, mais on se prend au charme des personnages, et le regard de Linklater est plein d'amour et de tendresse pour eux.
L'air de rien, le réal creuse encore, par des petites touches discrètes et bien senties, sa réflexion sur le temps et ce qu'on choisit d'en faire (le décompte ponctuel avant la reprise des cours qui annonce la fin à venir de la récré, le parallèle tout personnel tracé par le héros entre le Base-Ball et le mythe de Sisyphe).
Les acteurs s'en donnent à coeur joie et forment un groupe de joyeux imbéciles dont on a, pour un instant, l'impression de faire partie.

Dalecooper

Liste de

Liste vue 662 fois

3