Cover Mes sorties ciné 2015

Liste de

96 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a presque 8 ans

L'Affaire SK1
6.6
1.

L'Affaire SK1 (2015)

2 h. Sortie : 7 janvier 2015. Policier, Drame

Film de Frédéric Tellier

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Pour apprécier L'Affaire SK1, deux choses sont cruciales : savoir que le film ambitionne plus ou moins consciemment d'être le Zodiac français, et savoir qu'il n'en a pas l'étoffe. Après tout, les points communs entre les deux films sont nombreux : les deux films parlent d'un tueur en série qui a sévi pendant plusieurs années (qu'on l'ait retrouvé dans un cas et pas dans l'autre ne change rien), et traitent de l'obsession mortifère que peut susciter chez certains hommes la quête de la vérité dans ce genre d'affaires. Mais là où le film de Fincher, en plus d'être un bijou de mise en scène, réussissait à ménager la big picture (la traque et ses conséquences sociologiques) et l'exploration des tourments intimes du héros (mêmes problèmes avec son épouse, d'ailleurs), L'Affaire SK1 ne prend jamais vraiment son envol pour deux raisons : d'abord, le traitement pauvre de ses personnages (aucun des personnages secondaires n'existe vraiment - pauvre Coco !-, et si Raphaël Personnaz s'en sort bien dans le rôle principal, de son personnage, on ne connaitra quasiment rien, et ses quelques scènes de couple sont ridiculement nulles), ensuite, sa mise en scène bien trop timide. Mais le film de Tellier n'est pas sans qualité : d'abord, il maintient le spectateur alerte deux heures durant, ce qui n'est pas donné dans le cinéma de genre français, grâce à un scénario efficace à défaut d'être dense. Ensuite, il s'est assuré le succès de toutes les scènes avec Guy George grâce à un Adama Niane impressionnant d'intensité et d'ambiguité dans le rôle du tueur. Tellier, pas non plus manche avec une caméra, en tire quelques excellentes scènes, comme celle (tendue) du meurtre loupé d'Elizabeth Ortega, celle (terrifiante) des aveux au héros, et celle des aveux durant le procès, ou brille enfin la théâtralité de l'acteur qui joue l'avocat (Nathalie Baye, elle, ne sert un peu à rien). On aurait simplement aimé plus de personnalité dans le fond comme dans la forme. Tout cela est du boulot d'artisans compétents, mais... "pas assez", rengaine habituelle - par exemple, la musique originale, atmosphérique, est hélas, surtout, pompée sur le travail qu'a fait Hans Zimmer pour La Ligne Rouge... Mais dans tous les cas, L'Affaire SK1 fait partie de ces films français à encourager.

Captives
5.8
2.

Captives (2014)

The Captive

1 h 52 min. Sortie : 7 janvier 2015 (France). Thriller

Film de Atom Egoyan

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

Bof bof, voire TRÈS bof bof (ouais, ça démarre bien, comme critique). C'était très prometteur, on s'attendait à un croisement entre Prisoners et De beaux lendemains avec ces vastes paysages enneigés où peuvent aisément disparaître les corps. Mais en fait, le scénario part totalement en chupa-chups au bout de vingt minutes. C'est lent pour rien, le découpage est affreux (ça joue aux Lego avec les séquences sans aucune justification, et c'est au final ce qui coule vraiment le film), les dialogues sont surréalistes, Rosario Dawson et Scott Speedman sont improbables en flics de catalogue trop sexy, le salaud de service est caricatural à l'extrême (paie ton pervers qui passerait même pas un contrôle de police, désolé pour l'acteur Kevin Durand, hélas pour lui abonné aux tarés sanguinaires depuis Lost), et le thème est honteusement survolé. Bref... tout cela est effroyablement caricatural, sans doute trop occuper à manipuler pour intéresser, et mourra sans doute de la comparaison avec le grand Prisoners. Egoyan a fait des mauvais films, mais à ce point-là. Reste les paysages naturels de je-ne-sais-où. Autant mater National Geographic.

Souvenirs de Marnie
6.9
3.

Souvenirs de Marnie (2014)

Omoide no Mânî

1 h 43 min. Sortie : 14 janvier 2015 (France). Animation, Drame

Long-métrage d'animation de Hiromasa Yonebayashi

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Sans être un GRAND Ghibli, Marnie est un joli cadeau de semi-adieux aux fans du studio. Ça ne commence pourtant pas très bien, avec une jeune héroïne-mollusque qui rappelle l'énervante tendance des Japonais à croire l'apathie intéressante chez un personnage (NON, on ne dira pas "ouaaah, elle ne dit rien et fait la gueuuule, celle-là, elle est pleine de mystères et de trésors cachés, pour sûr !"). L'animation bénéficie de tout le savoir-faire technique du studio, et on s'en prend très vite plein la vue tout en étant en terrain familier (mêmes paysages pastel, même character-design), mais au-delà de ça, on n'est pas super convaincu par cette histoire de gamine blasée se perdant dans des rêveries autistes pendant un séjour à la campagne, d'autant plus que la Marnie de sa rêverie et son univers d'aristos blonds de l'époque victorienne sent le cliché à plein nez que seuls les hamsters nippons goberont à pleine bouche. PUIS à mi-parcours, le film prend une tournure plus dramatique. L'étude psychologique de l'héroïne prend une certaine ampleur, en même temps que le romanesque monte en puissance grâce à de grandes scènes d'atmosphère (le moulin dans la tempête !) et une BO de qualité (exit le vieillard Hisaishi, place au jeune talent Muramatsu Takatsugu). On verse par moment dans une noirceur très surprenante dans un Ghibli, et assez efficace. Puis vient le dénouement, twist brillant de simplicité, qui fait partie de cette espèce rare qui donne envie de revoir le film entier et reconsidérer son opinion. On est loin du génie miyazakien, de la féérie spontanée et du mervilleux naturel, mais c'est bon, et bien meilleur que le précédent film du réalisateur (Arietty). Et puis on a quand même les grandes (et sublimes) Matsushima Nanako et Kuroki Hitomi au casting dans des performances poignantes. Alors on décide de prendre... et de montrer ça davantage aux adultes qu'aux enfants, car Marnie est un beau film sur le deuil.

Les Nouveaux Sauvages
7.3
4.

Les Nouveaux Sauvages (2014)

Relatos salvajes

2 h 02 min. Sortie : 14 janvier 2015 (France). Comédie, Drame, Sketches

Film de Damián Szifrón

Scaar_Alexander a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Si film à sketches est souvent synonyme de spectacle inégal, c'est parce qu'arriver à monter des histoires à la fois parfaitement indépendantes les unes des autres ET aussi réussies les unes que les autres n'est pas chose aisée. Mais c'est aussi parce que cette catégorie de film implique souvent un travail collectif de plusieurs réalisateurs... pas forcément d'un égal talent et d'une égale forme. LNS n'a pas ce problème : tout est centralisé par le jeune Damian Szifron. LNS n'a, en fait, pas beaucoup de problèmes : Szifron l'a bien trop bétonné. Il a bien trop tout : une mise en scène carrée et ciselée, centrée sur l'efficacité, et toute dévouée à la seule ligne d'horizon de chaque segment (la férocité des rapports humains) ; une écriture riche brillant autant dans le drama poignant que dans la farce sardonique, tanguant constamment entre le jouissif et le cathartique, la critique sociale dépressive et l'ode à la magnifique instabilité de l'âme ; enfin, un casting de grande qualité portée par ce qui semble être un directeur d'acteurs de talent. Sûr, TOUS ne se valent pas parfaitement malgré tout. Après l'hilarant prologue Pasternak, et derrière le génialement horrible "El mas fuerte", genre de Duel destroy, l'énervé Bombita, variante quasi-réaliste du Chute Libre de Joel Schumacher, et le somptueusement cathartique "Hasta que la muerte no separe", chronique d'une soirée de mariage qui vire au chaos (magnifique Erica Rivas), des segments comme "Las ratas" et "La Propuesta" paraissent un peu moins flamboyant. Mais chez Szifron, le moins bon reste d'un cynisme et d'une pertinence parfaitement réjouissants. Meilleur film de l'année so far.

Charlie Mortdecai
4.7
5.

Charlie Mortdecai (2015)

Mortdecai

1 h 46 min. Sortie : 21 janvier 2015 (France). Action, Comédie

Film de David Koepp

Scaar_Alexander a mis 2/10 et a écrit une critique.

Annotation :

L'auteur de ces lignes n'attendait pas grand chose de Mortdecai, mais il avait envie de l'aimer, parce que le look pop le séduisait, parce que le "Depp-bashing" l'ennuie, et parce que la splendidissime Olivia Munn (The Newsroom) était censée y jouer une nymphomane. Par ailleurs, Dieu sait combien il peut être tolérant face à un pur produit de divertissement : le Charlie's Angels de McG l'amuse. Voilà précisément ce à quoi il s'attendait : un film tellement ridicule qu'il transcende son ridicule, et qui sublime l'air ahuri de Johnny Depp sur l'affiche, dans un festival décomplexé de ces trouvailles idiotes que les collégiens adorent. Las ! Rares sont les films qui l'auront autant accablé ces dernières années que ce Charlie Mortdecai, catastrophe nucléaire dont l'écriture insipide, à peine relevée par une esthétique pop pas trop moche, est hélas aggravée par le cabotinage fatiguant d'un Johnny Depp en roue libre. Mortdecai, c'est la bérézina, un four aussi prévisible que mérité au box-office, et une honte dans la filmographie de toutes les personnes impliquées. Certains navires en perdition sont sauvés in extremis du naufrage par la sympathie qu'ils dégagent ; le présent film est BIEN trop paresseux pour mériter la moindre clémence. Par sympathie pour la star, disons qu'on va oublier ce film.

Taken 3
4.3
6.

Taken 3 (2015)

1 h 49 min. Sortie : 21 janvier 2015 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Olivier Megaton

Scaar_Alexander a mis 1/10.

Annotation :

Taken premier du nom faisait souffler un vent frais sur le répertoire un peu répétitif du film de vengeance. C'était pas du Dostoïevski, mais ça faisait le boulot, grâce à réalisation très efficace de Pierre Morel, qui avait adopté la manière Liman (sur The Bourne Identity), grâce à un Liam Neeson surprenant en mastodonte d'action bronsonien, et grâce à une simplicité hautement divertissante (t'as touché à ma fille => t'es mort et pas qu'un peu). Taken 2 souffrait dès le départ de sa qualité de suite injustifiable, et échouait à faire passer la pilule via un festival d'action un peu random et dénué de toute la simplicité et la spontanéité du premier. Taken 3 fait passer Taken 2 pour du David Lean. En fait, Taken 3 fait passer n'importe quoi pour du David Lean. Taken 3 tutoie à la fois les sommets de la connerie par son scénario, sans doute le pire du gros Besson (et ce n'est pas peu dire), et les abîmes de l'indigence cinématographique par la réalisation catastrophique d'Olivier Megaton (dialogues peinards montés comme des scènes d'action, scènes d'action illisibles). L'auteur de ces lignes se demande même pourquoi il ne lui file pas une seule étoile, étant donné que RIEN ne le rattrape, pas même le pauvre Liam, qui se demande très visiblement ce qu'il fout là. Taken 3 fait passer l'autre T3 pour un chef-d'oeuvre, c'est pourquoi il ne mérite pas d'être appelé "T3". Taken 3 (donc) est encore plus déprimant que la ligne de tramway parisien 3b qui passe par la Porte de Pantin. T3 est l'insulte à tous les films d'actions concons distribués ces dernières années. Quelqu'un doit au moins mourir pour ça. AU MOINS. Et lentement. À coups de hache.

Imitation Game
7
7.

Imitation Game (2014)

The Imitation Game

1 h 54 min. Sortie : 28 janvier 2015 (France). Biopic, Drame, Thriller

Film de Morten Tyldum

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Sans la performance (un peu classiquement) oscarisable de Benedict Cumberbatch et celle, pleine de son naturel habituel, de Keira Knightley, The Imitation Game ferait partie de ces films qui, s'ils n'en étaient pas un à l'origine, feraient un meilleur roman. Que l'on ne se méprenne pas : bien rythmé pour un film de deux heures remplies de mathématiciens qui bavardent, suffisamment didactique pour qu'on comprenne à peu près les tenants et les aboutissants de la quête (le cassage du code) et colorié par les petites excentricités du personnage principal, TIG est un divertissement honorable, doublé d'un hommage nécessaire. Le problème est que le génie qu'était Turing méritait un hommage doté d'un peu plus de panache. D'abord parce que la trame sans inspiration (Turing contant son histoire au flic qui finira par réaliser combien c'est un héros...). Ensuite parce que Morten Tyldum. Obsédé par le génie incommensurable de son personnage, le réalisateur norvégien semble presque oublier qu'il fait un film de cinéma, et plombe son film d'une mise en scène dénuée du moindre caractère. Tout l'emballage de TIG, de ses champs/contre-champs plan-plans à ses scènes explicatives inertes en passant par son exploitation des souvenirs, s'avère d'un académisme rasoir. Avec l'appui de l'humour bon enfant qui allège l'ambiance et de la musique parfaitement anecdotique d'Alexandre Desplat (une habitude avec lui) qui essaie de faire son Williams, TIG finit hélas par évoquer du Spielberg de sous-préfecture (si l'archétype du film chiant à oscars Un Homme d'Exception vous avait comblé, cela ne vous gênera pas... sinon, ben, ça risque de poser un problème). Tout est parfaitement prévisible parce que tragiquement classique, jusqu'au panneau final sur la persécution des homosexuels. On gardera en mémoire quelques scènes réjouissantes entre Cumberbatch et les brillants seconds couteaux Charles Dance et Mark Strong (les acteurs jouant les collègues de Turing ne bénéficiant pas de personnages assez étoffés, y compris Matthew Goode), ainsi que la finale, poignante, entre lui et Knightley. Rien qui n'aurait pu briller dans une mini-série de luxe de History Channel...

Wild
6.6
8.

Wild (2014)

1 h 55 min. Sortie : 14 janvier 2015 (France). Biopic, Drame

Film de Jean-Marc Vallée

Scaar_Alexander a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

[Note réelle : 7.5/10] Deuxième coup de coeur de l'année. Les récits de traversée initiatique, souvent assimilables au road-trip, sont du pain béni pour le cinéma et la fiction en général, surtout lorsqu'ils s'accompagnent d'une dimension rédemptrice. Bien sûr, leur simplicité d'approche est un piège à double-tranchant : n'importe quel zozo se croit capable de raconter la vie, l'amour et la mort avec un sponsoring du Guide du Routard, quelques lignes de voix-off pseudo-méditative, et une poignée de rencontres hautes en couleurs en disant long sur la magnifique complexité du monde et de l'humanité… d'où la multitude de loupés indés dans le genre. Mais cela ne rend ses réussites que plus admirables. Et Wild en est une. Attention : Wild n'est PAS une version féminine d'Into The Wild (de Sean Penn) ou de Jeremiah Johnson (de Sydney Pollack). Il est fortement déconseillé d'attendre de sa part un tel niveau d'ascèse contemplative, parce que c'est la meilleure façon de gâcher son plaisir. Malgré la splendeur de ses décors naturels, le film de Jean-Marc Vallée peut être vu comme une odyssée intérieure déguisée en aventure d'extérieurs. Son trip sauvage n'est pas aussi "dans ta face" qu'Into The Wild, mais ce n'est pas là son objectif. Parce que Cheryl, ses traits et son esprit, ses démons et ses beaux lendemains, sont son objectif, il n'en est pas moins, au final, une explosion de beauté cathartique pour toute âme rêvant de renaissance et d'horizons lointains. Il va sans dire que le film marque un nouveau chapitre dans la carrière de son actrice (sans doute le plus important depuis Freeway), qui mérite une franche reconnaissance pour sa performance, mais aussi en tant que productrice. Et après Dallas Buyers Club, il confirme le talent de Jean-Marc Vallée à mettre en scène des récits d'accomplissements personnels.

Pioneer
5.7
9.

Pioneer (2015)

Pionér

1 h 51 min. Sortie : 28 janvier 2015 (France). Thriller

Film de Erik Skjoldbjærg

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Sympathique thriller norvégien qui aurait pu être bien davantage. D'un côté, on a l'esthétique goûtue du cinéma de Skjoldbjaerg, réalisateur de l'Insomnia original, des scènes sous-marines oppressantes, une approche quasi-documentaire de l'univers des plongeurs dans la première partie du film, et un sujet parfaitement méconnu. De l'autre, on a droit, dans la seconde partie, au b.a.-ba du thriller paranoïaque, caractérisé par un enchainement de figures clichées (tous les Américains...) et de rebondissements prévisibles (on sait que tel collègue va mal finir, on sait qu'un affreux va essayer de tuer le héros dans 5, 4, 3, 2, 1...), plombé par un rythme mou du genou, et à un survol total du sujet (les méfaits du capitalisme mondialisé, entre autres), ce qui est très dommage. Heureusement, le héros est incarné par l'excellent Monsieur Tout-le-monde Aksel Hennie, auquel on s'identifie facilement. Et son ex-belle-soeur/future épouse est super bonne. Pour un film joli à voir, ça le fait. Allez, hop, 6.

Foxcatcher
6.6
10.

Foxcatcher (2014)

2 h 14 min. Sortie : 21 janvier 2015 (France). Biopic, Drame, Sport

Film de Bennett Miller

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Quasi-chef-d'oeuvre. La lenteur et la pesanteur de Foxcatcher, qui agiront sans aucun doute comme des repoussoirs auprès de moult spectateurs, est à prendre, au contraire, comme ses moteurs dramatiques essentiels : on tient là un immense film sur la nécessité vitale de combler le trou plus ou moins profond que chacun a dans l'âme, sur l'obsession de la virilité, et sur la figure capitale du père, et le malaise qu'instille l'incapacité des personnages à exprimer ces tourments fait toute la beauté douloureuse du film de Miller (à suivre de très près). Douloureuse : Foxcatcher n'est pas du genre qu'on remate pour le plaisir. Mais la beauté est rare, car elle se penche, presque attendrie, sur ces hommes incapables d'être à la hauteur de leurs propres attentes, et sur leurs façons d'exprimer leur frustration, éternellement handicapé par les conventions sociales et les sentiments incontrôlés comme la fierté. Les airs de lutte au ralenti que prend très rapidement le film, chaque personnage se tournant autour en créature blessée, à la fois fauve et proie, donnent aux acteurs un espace d'expression parfait : si Ruffalo n'a plus rien à prouver, Tatum prouve définitivement qu'il sait jouer (inspirant la clémence du jury pour son rôle dans le catastrophique Jupiter Ascending, sorti à la même époque), et chaque apparition de Steve Carell, littéralement transfiguré, remplit à ras-bord le cadre d'une tension éreintante. Véhicules brillants, ou peut-être plutôt brillamment orchestrés par le cinéaste, du sentiment qu'il veut exprimer et du message qu'il veut faire passer, ils garantissent l'effet saisissant que produisent certaines scènes où la bête se lâche l'espace d'un bref instant, comme cette scène où Tatum libère sa fureur dans sa chambre d'hôtel, et celle où Carell [spoiler alert] abat Ruffalo, glaçante au possible. En gros, Foxcatcher calme.

Une merveilleuse histoire du temps
6.9
11.

Une merveilleuse histoire du temps (2014)

The Theory of Everything

2 h 03 min. Sortie : 21 janvier 2015 (France). Biopic, Drame, Romance

Film de James Marsh

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Après le gentil mais parfaitement plat The Imitation Game, The Theory of Everything se devait de réhabiliter le genre du biopic de mathématicien/physicien (tout ça c'est pareil) aussi génial qu'handicapé. Résultat : on est loin du chef-d'oeuvre, la faute à une réalisation désespérément convenue et à l'insuffisance grave de la parthie astrophysique, mais le scénario propose en contrepartie une lecture limpide et dynamique de l'homme et de sa vie, a la bonne idée de se concentrer autant sur sa première épouse, et il est porté par une double-performance de grande, grande qualité (Eddie Redmayne brille, bien qu'un peu prévisiblement dans un rôle peut-être un peu trop Oscar-friendly, et Felicity Jones est la révélation du film). En gros, on ne sort pas des sentiers académiques, mais on les exploite avec intelligence et un certain talent. Déjà ça.

Jupiter : Le Destin de l'univers
4.6
12.

Jupiter : Le Destin de l'univers (2015)

Jupiter Ascending

2 h 07 min. Sortie : 4 février 2015. Action, Aventure, Science-fiction

Film de Lilly Wachowski et Lana Wachowski

Scaar_Alexander a mis 2/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Catastrophe intergalactique. À ceux qui la voyait venir, autant pour nous. On tient aisément là le pire film des Wachowskis, petits gars (enfin...) toujours aussi ambitieux, mais ici parfaitement à côté de leurs pompes. À faire passer Speed Racer et les pires segments de Cloud Atlas pour des chefs-d'oeuvre bergmaniens. Jupiter Ascending, ou le space opera dont le message est que récurer les chiottes, beeen faut bien que quelqu'un le fasse, et puis y a pas d'sot métier. Refiler à cette immonde daube la note de 2/10, même les deux plus petits et maladifs points possibles, c'est lutter contre l'envie de lui envoyer un seul point symbolique dans les dents pour une raison, UN seul des crimes dont il est inculpé : avec cette débâcle tant esthétique que commerciale, il va peut-être causer un tort fatal au blockbuster indé, genre qui met des étoiles dans les yeux du cinéphile à la fois amateur de grand spectacle hollywoodien ET de l'idée même d'indépendance vis-à-vis des big majors uniformisatrices. Que Jupiter Ascending ait été conçu dans l'esprit d'une future franchise relève de la démence clinique. Et l'origine de sa moyenne de 3,2 sur Allociné est aussi mystérieuse que l'horizon d'un trou noir.

It Follows
6.9
13.

It Follows (2014)

1 h 40 min. Sortie : 4 février 2015 (France). Épouvante-Horreur

Film de David Robert Mitchell

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Bonne surprise. Pas aussi génial que la critique le laisse entendre, mais un petit "wow" quand même. Dans les plus, je mettrai l'accent sur la plastique assez superbe du film et la science du cadre du réalisateur (sans ça et sans cette obsession de l'arrière-plan, pas de film), l'ambiance électro-pop banlieusarde adolescente qui m'a rappelé Donnie Darko, l'absence de règles (par ex la créature réapparait pendant une heure à minuit) qui rend parano, quelques images viscéralement effrayantes... Dans les moins, le "climax" dans la piscine un peu paresseux (et pompé sur Let The Right One In ?), le fait que l'idée de base d'IF n'est qu'une version copulatoire de Ring, le manque d'inventivité du réalisateur dans son traitement de l'élément sexuel du film (je m'attendais à quelque chose de plus subversif)... et surtout, le n'importe quoi total des changements d'apparence de la créature : là, l'absence de règle (c'est généralement sans queue ni tête, ni aucun rapport avec l'expérience de l'héroïne) me fait l'effet d'une paresse pure et simple (et surtout, on passe d'une apparition terrifiante dans la cuisine à tout un tas d'autres apparitions bieeen moins mémorables...). Bref. Ouais, 7/10. Très divertissant et intense, mais ça manque d'efforts. J'aime bien le "sublime" de je ne sais plus quel critique mentionné sur l'affiche. Faut pas déconner. De toute façon, pour ça, il aurait déjà fallu que l'héroïne soit sublime en maillot de bain une pièce.

Les Nouveaux Héros
6.9
14.

Les Nouveaux Héros (2014)

Big Hero 6

1 h 42 min. Sortie : 11 février 2015 (France). Animation, Action, Aventure

Long-métrage d'animation de Chris Williams et Don Hall

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Qui aurait cru que les studios Walt Disney puissent, tous seuls comme un grand, rivaliser avec le monolithique Pixar sur leur propre terrain ? Après avoir détruit le box-office avec son (hélas très moyen) Frozen, voilà une bieeeen meilleure surprise que BH6. D'abord, c'est très beau à voir : la direction artistique, bien que sans grande originalité, est plutôt pertinente (la fusion de San Francisco et Tokyo, juxtaposant des éléments de décors - infrastructures, architectures, flore - typiquement nippons et reliefs américains), certains panoramas sont même magnifiques, l'animation est une des plus fluides que l'on ait pu voir récemment, le character-design est presque aussi agréable à l'oeil que celui de Frozen... ajoutez à cela une réalisation solide comme seuls les Américains en sont capables, et vous avez la promesse d'un divertissement de haute volée (les scènes d'action sont épatantes). Le problème, et ce qui empêche BH6 d'être un classique, est sans doute son scénario assez pauvre, que ce soit au niveau de l'intrigue, dénuée d'originalité (on voit tout venir à cent kilomètres, de la mort du frangin au happy end final en passant par le big twist du milieu) et parfois même d'intérêt (Quel vieux Callaghan ? Quelle vengeance ? Hein ?), ou des personnages secondaires, qui n'existent pas vraiment (ce qui est problématique pour un film prétendant mettre en place une équipe) (heureusement, les doubleurs y mettent du leur, de JT Miller dans un rôle sur mesure au génial Damon Wayans Jr de Happy Endings dans un rôle... pareil, en fait). Bien sûr, les geeks et fans de robotique, à condition d'être tolérants à l'égard des délires improbables que s'autorise le film, prendront leur pied en compensation, car BH6 est assez généreux et inventif sur ce plan. Mais ce qui sauve VRAIMENT le film, c'est Baymax, à côté duquel Hiro n'est, en fait, qu'un faire-valoir (alors que Hiccup dans Dragons était plus que ça). Presque aussi mémorable que le petit héros de Wall-E, étonnament expressif alors qu'il n'a même pas de bouche (Hello Kitty, anyone ?), et principal vecteur comique du film au passage, Baymax est ZE effet spécial de BH6. Ce qu'en montrait l'affiche laissait dubitatif... mais le résultat est aussi réjouissant dans la forme que bluffant dans la pratique, voire poignant par instants (en gros : on aimerait grave en avoir un)... Donc : si le résultat global est inégal et loin du brio des classiques du genre, on tient quand même là un très bon divertissement familial.

American Sniper
6.3
15.

American Sniper (2014)

2 h 12 min. Sortie : 18 février 2015 (France). Biopic, Guerre

Film de Clint Eastwood

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Plutôt bon cru Eastwood, et premier film réussi du vieux lion depuis Gran Torino, après le mimolette Invictus, le catastrophique Hereafter, le boursouflé J.Edgar et le sympathique mais mineur Jersey Boys. American Sniper, c'est avant tout un beau portrait, étonnant de neutralité, de l'armée américaine en plein bourbier irakien et du poids que ce dernier laisse sur l'âme de ses soldats. C'est une belle réflexion sur la légitimité du sacrifice patriotique dans la vie d'un simple homme qui veut bien faire (là encore, on n'est pas dans la célébration). C'est aussi un rappel que papy Eastwood sait toujours trousser des putains de scènes d'action d'anthologie, rappelant tour à tour Stalingrad et FMJ. Et, naturellement, c'est la consécration de Bradley Cooper, parfait dans le rôle de Chris Kyle, mélange de banalité dépressive et de grandeur mythologique. C'est d'ailleurs lui qui fait passer les phases creuses de son personnage, là où le film n'a pas grand chose à dire d'intéressant et où il menace de chavirer dans la caricature. Parce qu'hélas, AS manque d'épaisseur. On aurait aimé un souffle romanesque, on aurait aimé passer plus de temps avec certains personnages secondaires (dont son épouse, qui démarre en fanfare pour se transformer par la suite en mère épleurée qui pleurniche sur Skype), et, en fait, on aurait aimé un peu moins de neutralité justement, quitte à verser un peu dans un sens ou dans l'autre. En d'autres termes, AS est un film couillu dans la forme, viril comme papy Eastwood, et timide dans le fond, jusqu'à sa conclusion d'une pudeur assez rasoir, tiède à l'image de son exploitation du personnage qui aurait dû nous inspirer, tour à tour, mépris, affection, pitié et haine, là où l'on admire surtout... le talent de l'acteur.
Note : AS n'est ni une oeuvre de propagande belliciste comme l'en accusent des libéraux effarouchés, ni un brulôt antipatriotique déguisé comme aiment le penser certains bobos qui tiennent absolument à l'aimer.

Réalité
7.2
16.

Réalité (2014)

1 h 27 min. Sortie : 18 février 2015. Comédie

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Réalité désarçonne jusqu'à l'amateur du cinéma de Quentin Dupieux. A-t-on affaire au b.a.-ba du branlage de nouille opéré par un cinéaste qui a fait le tour de ce qu'il a à dire, ou bien à la continuation digne de ce nom de son oeuvre délicieusement absurde ? La dose fort limitée de vrais rires qu'il suscite, l'ennui qu'inspirent certaines de ses scènes, et la vacuité de ses personnages secondaires (comme l'épouse, ou l'acteur qui se gratte...) dont l'attitude surréaliste énerve plus qu'elle n'amuse pointent vers la première option. Steak était une proposition de cinéma unique ET parfaitement divertissante (la totale) ; avec Réalité, Dupieux semble s'être égaré dans le premier critère, n'ayant pas perdu sa capacité à créer un univers, mais ne sachant cette fois-ci pas quoi en faire (ne parlons pas de la mise en abime de la réalité, parce que c'est trop facile, et ça évoque plus un Lost Highway du pauvre qu'autre chose). Alors c'est sûr que Réalité a de sérieux atouts : Chabat est génial, Lambert colle toujours comme un gant à l'esprit Dupieux, et le film est techniquement impeccable et de très bon goût (on apprécie l'utilisation de la BO... pourtant limitée à un seul morceau !). C'est juste que Réalité ne va nulle part, et que même en assumant parfaitement cette approche, le nulle part reste une destination pas très séduisante.

Kingsman - Services secrets
7.1
17.

Kingsman - Services secrets (2014)

Kingsman: The Secret Service

2 h 09 min. Sortie : 18 février 2015 (France). Action, Thriller

Film de Matthew Vaughn

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

Mouais. Divertissant comme une série b dans ses meilleurs moments, horripilant à force d'embardées clipeuses tendance Mtv mid-90's et d'effets visuels bidons (ça commence dès le générique immonde), généralement dénué de la moindre originalité et du moindre caractère, Kingsman est une boursouflure terriblement artificielle, une bouffonnerie adolescente qui s'agite beaucoup pour vraiment pas grand chose, essaie de bombarder "héros d'action" un jeune acteur (Taron Egerton) doté du charisme d'un jambon-beurre, et vire parfois carrément dans le vulgaire, voir cette scène très classe suggérant la sodomie d'une princesse scandinave pour bons et loyaux services. Je n'ai aucun problème avec la violence, et suis même fan des massacres salissants et un peu pop-cartoonesques à la Kill Bill. Je n'ai aucun problème avec l'humour potache, voire graveleux. Non, tout ça peut faire un parfait divertissement... à condition que ça soit fait avec un minimum de goût, et surtout, consciemment. Or, Kingsman, qui est à mon sens aussi classe qu'un clip de Justin Timberlake (oui, parce qu'on essaie de nous vendre de l'élégance british de supermarché), semble se prendre au sérieux du début à la fin derrière ses airs relax, croire qu'il est visuellement détonnant, croire qu'il dynamite des codes et ravive, sinon réinvente un genre... alors qu'il n'a rien d'intéressant à dire dans à peu près tous les domaines. Tout est du déjà vu en mille fois mieux, et du prévisible à mille kilomètres. Non, je ne suis pas amateur de cinéma "snob". Je ne me sens juste pas obligé, sous prétexte d'apprécier ce type de cinéma, d'aimer un film juste parce qu'il tire et saute dans tous les sens en faisant beaucoup de bruit, sort deux ou trois one-liners de James Bond du pauvre, comporte un Anglais bien habillé, et un méchant zozotant et mangeant des cheesburgers comme seuls traits d'originalité. Tout cela n'est qu'une question d'exigence, en fait. Quand Kingsman essaie d'être original, ça donne une tueuse/femme fatale sans jambes, soit l'anthologie de la mauvaise idée. Kingsman rappelle à quel point Kickass, un précédent film de Vaughn, était une réussite éclatante en matière d'entertainment ado ET adulte, branchouille mais pas trop. Heureusement, il y a Colin Firth, épatant contre toute attente dans la variante physico-sanglante de son personnage habituel. Mais un acteur ne fait pas un film. Kingsman, ou le pendant vil du pop-corn.

Birdman
7.3
18.

Birdman (2014)

Birdman or (The Unexpected Virtue of Ignorance)

1 h 59 min. Sortie : 25 février 2015 (France). Comédie, Drame

Film de Alejandro González Iñárritu

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

On n'aime pas être trop prévisible, mais... chef-d'oeuvre ! À ce stade (début mars), Birdman le meilleur film de l'année avec Les Nouveaux Sauvages, et le seul grand film de son réalisateur à mes yeux, puisque je n'avais pas cédé au chantage lacrymal de ses films-chorales 21 grams et Babel. Pourquoi chef-d'oeuvre ? Ses détracteurs pourront reprocher à ses défenseurs d'avoir cédé aux charmes insuffisants de la performance technique. Oui, rien que pour le tour-de-force que constitue ce faux plan-séquence vraiment virtuose, et pour la direction artistique, ce vieux théâtre new-yorkais tentaculaire et fourmillant de détail qui change sensiblement de forme à mesure qu'évolue l'état d'esprit du personnage central, le film mérite déjà la moyenne, et haut la main, quand bien même il serait flanqué des pires dialogues jamais écrits. Mais le fond ne manque pas, lui non plus, hélas pour eux. Nous ne sommes certes pas dans du Bergman ni du Powell, mais les tourments de Riggan, à la fois universels (la peur de la décrépitude) et tout à fait contemporains (la mise en désuétude dans un univers saturé d'images obsédé par le jeunisme), à défaut d'être développés de façon originale, sont exprimés avec une pertinence et une éloquence impressionnantes (notamment via une voix-off assez énorme). Et puis, dans ce labyrinthe tout sauf désert, et fourmillant sans être hystérique, Birdman propose un paquet de scènes-cultes en devenir (dont nombreuses sont celles impliquant Edward Norton en fausse roue libre... la scène de "sexe" sur scène en étant une), et donne lieu à des performances d'acteur extraordinaires, celle de Michael Keaton en tête, naturellement, et, immédiatement après, celles d'Emma Stone, littéralement bouleversante (la scène du craquage de plomb face à Riggan est à revoir plusieurs fois), et de Galifianakis, tranchant enfin avec le type de rôle relou qui l'a rendu célèbre. Qu'aucun Oscar n'ait été décerné à aucun d'eux a été une des grandes injustices du cru 2015 : Keaton, dans le rôle de sa vie, méritait amplement sa statuette. Enfin, les jurés se seront rattrapés en consacrant le film en lui-même, ce qui n'est déjà pas mal. Et amplement mérité. On regrette seulement que la grande Naomi Watts n'ait pas été davantage utilisée !

Tokyo Fiancée
5.8
19.

Tokyo Fiancée (2014)

1 h 40 min. Sortie : 4 mars 2015 (France). Romance

Film de Stefan Liberski

Scaar_Alexander a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

C'est bien simple : Tokyo Fiancée est un film aussi kawaii que son titre. On n'attendait pas tant du réalisateur belge Stefan Liberski, habitué de Jean-Paul Rouve avec qui il a tourné une poignée de films assez oubliables (Bunker Paradise, malgré son sujet excellent, Sans armes, ni haine, ni violence…). Peut-être lui suffisait-il d'un matériau de base de qualité pour montrer de quel bois il se chauffe ? Peut-être lui fallait-il une amitié de vingt ans avec une figure populaire de la littérature française pour l'inspirer enfin ? (...) Tokyo Fiancée est un film tout à fait inoffensif mais aussi très joli, une petite et charmante rivière au flot facilité par la sympathie immédiate que nous inspire son héroïne aussi touchante que loufoque. En espérant revoir la craquante Pauline Étienne dans un rôle aussi haut en couleurs, et que Stefan Liberski gardera cette fois-ci l'inspiration.

Inherent Vice
6.4
20.

Inherent Vice (2014)

2 h 28 min. Sortie : 4 mars 2015 (France). Comédie dramatique, Film noir

Film de Paul Thomas Anderson

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

C'était prévu avec PTA : bienvenue dans de la fumisterie intégrale. Les deux précédents pudding mégalomaniaques du réalisateur nous avaient pourtant averti, mais un retour aux seventies suscitaient quelque espoir de le voir retourner son inspiration de Boogie Nights. Ou pas. Ne reste que quelques scènes-sketches déglinguées et très amusantes, essentiellement à la performance génialissime de Phoenix, le duo qu'il forme avec Brolin, hélas sous-exploité, et... Katherine Waterston, fabuleuse incarnation de la naïade des seventies. Inherent Vice est extra, quand elle apparait, notamment dans cette scène (la meilleure du film ?) où elle récite un monologue planant, toute nue, avant de s'étendre les genoux d'un héros hagard en attente d'une fessée (un peu WTF mais c'est joli à voir). Le problème, c'est qu'elle est à l'écran vingt minutes sur deux heures trente.

Night Run
5.5
21.

Night Run (2015)

Run All Night

1 h 54 min. Sortie : 11 mars 2015 (France). Action, Policier, Drame

Film de Jaume Collet-Serra

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

La carrière de Liam Neeson a connu jusqu'ici trois âges : pré-Schindler, post-Schindler, et l'ère actuelle, post-Taken. Et s'il est autorisé d'apprécier Taken, mix diablement efficace de film d'action mode Jason Bourne et de film de vengeance de papa, on peut regretter le monstre qu'il a engendré : une enfilade de thrillers bourrins alimentaires (les suites de Taken, Unknown, Non-stop, Walk Among The Tombstones... The Grey étant le seul à garder) réduisant drastiquement la fréquence de vrais bons films dans lesquels voir le grand Liam. Avec son enfilade constante de clichés (le fils incapable de mobster, l'anti-héros alcoolique poursuivi par ses démons, le petit renoi boxeur pour la partie humanitaire, le flic satellitaire qui finira par saisir la vérité...), ses dialogues ras-du-front, sa relation père-fils grossièrement conflictuelle (pauvre Joel Kinnaman dans un rôle ingrat de rejeton énervé), et les interminables scènes d'action de son réalisateur (une baston à coup de poutres enflammées, sérieux ?), RAN, sorte de Road to Redemption du pauvre, vient s'ajouter à cette liste chucknorrisesque. Dès le premier survol numérique d'un décor à un autre en accéléré, on sait que ça va être médiocre. Ed Harris est top, mais c'est juste parce qu'il est naturellement top. Si RAN avait duré 90 minutes, on aurait peut-être pu lui refiler la moyenne, dans un élan de générosité. Collet-Serra croyant faire sa tragédie grecque sauce NY noir, et se plantant royalement faute d'épaisseur dramatique (Conlon a passé toute sa vie avec le gang de Maguire, et il les descend tous comme si de rien n'était), il mérite de se manger un point en moins.

Lazarus Effect
4.3
22.

Lazarus Effect (2015)

The Lazarus Effect

1 h 23 min. Sortie : 11 mars 2015 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de David Gelb

Scaar_Alexander a mis 3/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Ça commence pas trop mal : on a les savants (trop) aventureux, une expérience borderline, un chien ressuscité d'entre les canins canés, et des considérations sur Dieu et la science, la vie après la mort, etc. Aucun des personnages ne tient vraiment la route, la caractérisation est ultra-light (Niko est amoureux de Zoé... et c'est tout), ils accueillent la nouvelle d'une putain de resurrection comme s'il s'agissait d'un changement d'heure de train (= ça va, c'est juste un chien !), le chien-zombie ne fait peur à personne, et le dialogue sur la lumière blanche donne l'occasion au personnage de Zoé de décrédibiliser violemment son personnage (= aucune scientifique ne tiendrait son discours)... mais c'est cool quand même ! On s'attend à une variante un peu evil du culte L'Expérience Interdite, éventuellement croisée avec Event Horizon (avec sa thématique de l'enfer), et ça peut donner une série b très divertissante. Arrivé à mi-métrage, on touche au coeur de l'histoire, avec la Zoé démourrue et un peu bizarre sur les bords, et là, on s'attend à du creepy de derrière les fagots, on s'attend à être malmené psychologiquement (ça marque un peu, d'avoir crevé, même pas longtemps), surtout quand Zoébie (Zoé + zombie) commence à réaliser ce qui lui arrive. À ce moment-là, on se dit que décidément, le côté Event Horizon peut marcher. Hélas, le dernier tiers ruine un peu tout (air connu), transformant un personnage potentiellement fascinant en vulgaire croque-mitaine vengeur là pour slasher les gentils, du type Sadako (Ring)... à partir de là, la réalisation de Gelb donne l'impression de subir la démo d'un jeu vidéo d'horreur (du type F.E.A.R. 2), et tout devient désespérément prévisible. Faire survivre la petite rouquine en dernier, alors qu'on s'attendait à l'inverse, est intéressant (et l'actrice s'en sort bien), mais c'est bien maigre. Pour compenser, TLE a le bon goût d'être très court - du coup, on n'a pas le temps de s'ennuyer. Ce qui est déjà ça. Et puis Olivia Wilde est, comme toujours, topissime. Rien que pour elle, le film est regardable.

Chappie
6.3
23.

Chappie (2015)

2 h. Sortie : 4 mars 2015 (France). Science-fiction, Action

Film de Neill Blomkamp

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

On aime Chappie. C'est con à dire, mais quand les émotions positives qu'inspirent un film passent à ce point par un personnage, la formulation la plus simple est souvent la meilleure. Ça devient presque un slogan. "Votez Chappie". Sérieusement, le film de Blomkamp a des problèmes d'écriture, comme toujours chez le cinéaste (notamment sur le plan du réalisme...), mais ce dernier a eu la bonne idée de s'éloigner de la catastrophe Elysium et de retrouver l'humilité de D9... et ça marche, and then some. Ce croisement de Robocop (pour le décor industriel et le gros robot de la fin) et de Short Circuit (pour Johnny 5 et le sujet de l'IA, of course) n'est pas très original (seul le décor sud-africain et une science du futurisme déglingué compensent), mais s'avère supérieurement ludique, et marche sur quasiment tous les plans : en tant que divertissement d'action pur (on a droit à deux-trois scènes d'anthologie, le tout sur la musique over-the-top du grand Hans Zimmer !), en tant que film de SF "réaliste", et, contre toute attente, sur le plan dramatique. Oui, à partir de cette scène où le robot encore "enfant" se fait tabasser violemment par des loubards, et qu'on réalise le niveau d'empathie qu'il nous inspire, c'est fini, on est coincé. On aime Chappie (la performance de Sharlto Copley y est pour quelque chose). Et le travail d'effets spéciaux, ABSOLUMENT SIDÉRANT (on croit voir de l'animatronics une fois sur deux), joue un peu dans l'effet boeuf de ce petit film doté d'un beau paquet de cojones. Ah oui, et on n'a pas vraiment de problème avec le duo d'affreux Die Antwoord : ce ne seront jamais de grands acteurs (surtout pas Ninja, qui a l'air d'être un sacré connard dans la vraie vie), mais ils sont même un des charmes du film, surtout la punkette rigolote avec sa voix de crécelle.

Divergente 2 : L'Insurrection
4.7
24.

Divergente 2 : L'Insurrection (2015)

Insurgent

1 h 59 min. Sortie : 18 mars 2015 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Robert Schwentke

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

On va faire très simple : scénario ultra-débile faisant passer le premier opus pour du Kubrick + Shailene Woodley avec une coupe de yorkshire = pas glop. Le premier était déjà pas terrible, énième adaptation insipide d'une énième dystopie écrite avec les pieds par une énième romancière centrée sur un personnage féminin héroïque se distinguant du lot et affrontant un pouvoir totalitaire (quelqu'un discerne un schéma ?), mais il avait le mérite de distraire un peu avec sa phase d'entrainement qui faisait oublier l'inanité du postulat de base ; le second opus n'a rien de ça, tentant piteusement, et c'est là aussi un cas de figure courant, de faire plus complexe et plus sérieux au détriment de l'enterainment concon. C'est long et creux, bavard et bête, et la note plutôt décente que lui ont attribué tant la critique presse que le public laisse pantois. Et cette histoire de divergents, simple façon "originale" de dire "éclectique", est toujours aussi obscur : qu'est-ce qui rend ces gars, présentés comme des élus rarissimes, si exceptionnels ? Au moins, le film propose un des personnages les plus minables de l'histoire du cinéma (le frère Caleb), joué par un Ansel Elgort au diapason, et l'antipathie qu'il nous inspire aide à passer le temps. Perdue dans ce bazar artificiel et mal branlé, et sous la coupe de yorkshire précitée, la Shailene ne s'en sort pas trop mal, mais va devoir redoubler d'efforts pour les faire oublier (le film et la coupe). Mention aux gars des effets spéciaux, qui se sont amusés à tout briser numériquement rien que pour jouer en slow-mo avec les débris numériques. Au début, ça fait clip d'il y a dix ans ; à la fin, ça devient gimmick terrorisant de mauvais goût. Qu'est venue y foutre Naomi Watts, déjà ?

Hacker
5.8
25.

Hacker (2015)

Blackhat

2 h 13 min. Sortie : 18 mars 2015 (France). Action, Policier, Drame

Film de Michael Mann

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

On a envie d'aimer Blackhat. Michael Mann et ses chromes cérébraux sont sortis des sentiers battus depuis maintenant un bail, et ça ne lui a pas vraiment réussi financièrement parlant, mais ça a assis son image d'homme d'image radical. Passez-lui le budget d'un blockbuster, il n'en fera pas moins qu'à sa tête. Et pourquoi pas ? Ça a bien marché avec son presque expérimental Miami Vice, lui boudé par le public parce (entre autres) qu'écrit comme un vulgaire épisode pour rester fidèle à l'esprit de la série. Il suffit d'accepter que chez Mann, la forme constitue le fond, rendant le fond classique secondaire. Alors, pourquoi le semi-échec de Blackhat ? Parce que faut pas non plus pousser mémère dans les orties. Oui, la virtuosité du cinéaste s'exprime suffisamment pour qu'on n'oublie pas à qui l'on a affaire : la volatilité du monde moderne selon Mann, son aérodynamique embrassade de cet univers magmatique, suscite un certain degré de fascination, les fulgurances stylistiques ne manquent pas, et les scènes de fusillades, hélas trop rares, rappellent qu'on doit à Mann LE modèle du genre (celle en plein carrefour à LA dans Heat). Mais le récit de BH n'est pas l'objet d'un minimalisme esthète : il manque juste cruellement d'inspiration, d'originalité et de caractère. Le protagoniste central est d'une platitude à laquelle sa qualité de hacker n'apporte aucun relief, et il n'est pas aidé par le jeu monolithique d'un Hemsworth pas au niveau ; la trame n'est qu'un prétexte grossier à enchainer les lieux de tournage hauts en couleur (l'exotisme des décors suffit-elle à pardonner ? Nope) ; et surtout, le dernier tiers est d'une nullité déconcertante, son dénouement et son bad guy valant à peine mieux que la fin d'un "case of the week" dans une série de CBS. Un brave garçon de Critikat.com aura essayé de sauver les meubles en se contortionnant douloureusement, parlant de "précision du cadre et de ses enjeux" à mesure que le film avance, et de son passage "de l'épique à l'intime" ; c'est juste une manière de dire que ça ne s'est pas foulé. Film de hackers parfaitement abscons, trop occupé à être réaliste pour penser au spectateur (l'inverse de ce qu'a fait Nolan sur Interstellar), et actioner plein de promesses mais insuffisant, BH est un pétard mouillé, tout juste sauvé par la patte Mann (encore que le numérique commence à fatiguer un peu !) et une charmante avec Tang Wei, inoffensive mais étrangement touchante dans ce fatras.

Big Eyes
6.2
26.

Big Eyes (2014)

1 h 46 min. Sortie : 18 mars 2015 (France). Biopic, Drame

Film de Tim Burton

Scaar_Alexander a mis 4/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Avec son univers acidulé et son sujet rappelant par son humilité le charme des premiers films de son réalisateur (Edward Scissorhand en premier lieu), BE laissait espérer le retour du vieillissant Tim Burton (Dark Shadows a failli l'être !). L'étiquette faits réels, limitant par nature le potentiel délirant d'un film, pouvait en inquiéter certains, mais le cinéaste saurait y insuffler de la folie, et traduire en images glucoses et fantasques les tourments de son héroïne ! Après tout, Burton avait bien montré qu'il peut se passer du surnaturel avec Ed Wood. Las : joli à voir (on a 25% de flamboyance pour 75% de kitsch un peu tiède) mais aussi parfaitement désincarné et déprimant d'académisme, BE est l'énième illustration de la déchéance spirituelle d'un cinéaste sur lequel on pouvait jadis compter pour avoir un spectacle en toute circonstance unique, original et caractériel. Pour tout dire, le seul moment où Burton s'autorisera un instant de réelle fantaisie, histoire de rappeler à son public qu'il a affaire à un Burton, tombe tellement comme un cheveu sur la soupe, et est tellement mauvais, qu'on garde surtout de la scène le magnifique single de Lana Del Rey. Reste la partie "réaliste", du coup, quant à elle plombée par l'inanité d'un propos féministe grossier, et... par les performances, ou plutôt non-performances. Sûr, Amy Adams est très bien, mais d'une, quand ne l'est-elle pas ?, et de deux, elle ne l'est malheureusement pas assez pour contrer le catastrophique tsunami qu'est Christophe Waltz dans le film, laissé totalement en roue libre par un Burton pas vraiment concerné, qui lui pompe l'air par ses excentricités et son omniprésence dans un film aux personnages secondaires quasi-inexistants. À ce sujet, ne comptez pas sur l'épatante Krysten Ritter pour apporter sa charmante touche d'extravagance goth : on ne la voit que deux minutes. Alors, on pourra toujours dire que BE est moins pathétique que les boursouflures à cent millions du genre d'Alice au Pays des Merveilles ou Sweeney Todd. Mais en être à invoquer la nullité des précédents films d'un cinéaste pour relativiser l'échec de son présent, quand on y pense, c'est plutôt déprimant.

À trois on y va
6.1
27.

À trois on y va (2015)

1 h 26 min. Sortie : 25 mars 2015 (France). Comédie dramatique

Film de Jérôme Bonnell

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Au rayon pourtant surchargé de la comédie de moeurs à la française sous perf de Nouvelle Vague, Bonnell s'en sort plutôt bien. La fin est faux-jeton et le sujet pas courageusement abordé, mais le tempo est là, et les scènes font mouche, en grande partie grâce à un trio de jeunes comédiens parfaits, à commencer par l'un peu partout Anaïs, mais aussi l'intense Sophie Verbeeck.

Diversion
5.4
28.

Diversion (2015)

Focus

1 h 44 min. Sortie : 25 mars 2015 (France). Comédie, Thriller, Romance

Film de Glenn Ficarra et John Requa

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Au cas où la chose serait moins flagrante qu'il n'y parait, Focus essaie vachement d'être cool. Trop. On voit la sape à Will, on voit les décors de rêve et les bimbos en bikinis, on voit l'ambiance un peu jazzy, et on voit surtout le thème de l'arnaque à cent millions : Focus veut être la coolitude incarnée, tendance Ocean's Eleven, avec Will à la place de George et un supplément pour les messieurs en la personne de la tellement-canonissime-que-ça-en-devient-ridicule Margot Robbie. Une chose est claire : vu comme ça, Focus ne manque pas d'arguments. Le problème est qu'en se concentrant un peu, on remarque que le film de Ficarra a l'air, mais... pas la chanson. On constate que Will, back in business, a la classe, mais qu'il est bien le seul - il ne suffit pas de tourner dans du cinq étoiles pour en être, ou la moitié des clips de hip-hop en serait. On constate que le film parle de gros coup et de génies de l'arnaque, mais après une première moitié qui fait illusion (surtout le premier tiers où Jess est victime de Nicky malgré elle), le film épuise ses ficelles, accumule les pirouettes tirées par les cheveux, bâcle grossièrement son climax, et nous sort un twist final d'une part pompée sur Maverick, ensuite transformant plusieurs scènes précédentes en grands moments d'incohérence (si machin est le père de truc, pourquoi continuer de jouer la comédie quand plus personne ne regarde ?). Bref, ça n'a pas grand chose de consistant à mettre sour la dent du spectateur et qu'une mise en scène molle et grossière pour faire diversion, et on réalise que le titre français, Diversion, sied mieux à ce film éparpillé pour avoir un vrai goût que son titre original... Du coup, c'est ce que Focus a de PAS Ocean's Elevenesque (même pas un film si cool que ça, en fait) qui le sauve : principalement Margot Robbie, qu'on espère revoir un peu partout puisqu'elle y prouve qu'elle sait jouer (son duo avec Will ne manque pas d'alchimie), et le très amusant Adrian Martinez dans le rôle du grassement libidineux Farhad... Bref, Focus est un divertissement acceptable pour un samedi soir avec sa copine parce qu'il reste sexy et fun (pas besoin d'être David Mamet pour écrire ça), mais un film TRÈS mineur dans la filmo pourtant appauvrie du grand Will...

The Humbling
5.3
29.

The Humbling (2015)

1 h 52 min. Sortie : 8 avril 2015 (France). Comédie dramatique

Film de Barry Levinson

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

The Humbling, c'est Al Pacino en état de grâce dans un film insupportablement vain. Le premier est parfait en ancienne star de la scène désormais obsolète aux prises avec une possible sénilité, et rappelle combien il a mieux négocié le virage de la soixantaine que De Niro. Il tire une performance tellement brillante du matériau pourtant rachitique de Philip Roth que le spectateur est mystifié dans un premier temps, aidé par la charmante muse indie Greta Gerwig (Frances Ha !) dans un rôle qu'on n'identifie pas tout de suite. Le sujet est prometteur : l'idée d'un septuagénaire se tapant une lesbienne trentenaire qui fantasmait sur lui quand elle était gamine ne manquera pas d'intriguer les amateurs de romances dysfonctionnelles et de sujets polémiques. On est même disposé à tolérer un mix pas forcément équilibré de drame et de comédie quand une scène entre Pacino, Grodin et Wiest nous fait mourir de rire (enfin, surtout grâce à Pacino, là encore...). Puis après, c'est le drame : le vide. Pour le thème du vieillissement, on a comparé ce truc à Birdman. Ok. Pourquoi pas. Pour ce faire, première chose, ôtez la générosité dramatique du film d'Inarritu et son amour pour chacun de ses personnages blessés, et remplacez ces derniers par une vignette de salope manipulatrice dénuée de la moindre qualité (Greta Gerwig, vite sacrifiée) dans un cadre parfaitement arride ; seconde chose, substituez à la virtuosité plastique un mise en scène apathique, proche du néant, du sénile Barry Levinson, dont le dernier film réussi remonte à 1988 (Rain Man). Très rapidement, TH se réduit aux malheurs du personnage central dont on réalise qu'il perd les pédales (intérêt dramatique = zéro plutôt qu'effet woooow), et ça dure, et ça parle, pour rien... au point de le rendre non seulement stérile, mais en plus carrément antipathique, au point d'en être déprimant, antipathique de vacuité, de prétention, de paresse (mélange magique !). Catastrophe ferroviaire insupportablement complaisante que le grand Al ne parvient nullement à éviter, TH est à éviter impérativement.

Fast & Furious 7
5.4
30.

Fast & Furious 7 (2015)

Furious 7

2 h 17 min. Sortie : 1 avril 2015 (France). Action, Aventure, Policier

Film de James Wan

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Bon gros divertissement d'action bourrine et over-the-top borderline WTF un peu débile, mais fort efficace, et au demeurant plaisant à partir du moment où on l'accepte tel quel. En matière de réalisation, en dépit du déluge de fracasseries et de cascades et d'explosions (ça doit trouver une place dans le Guiness c'est pas possible), on est en deça des deux précédents opus, sans doute parce que James Wan n'est pas Justin Lin (me demandez pas pourquoi deux gnakoués d'affilé). Et les scènes de drama sont d'une nullité affligeante (mon Dieu, Jordana Brewster !). Mais quand ça fait dans le spectacle virilo-débile revendiqué, comme par exemple à chaque apparition de Dwayne Johnson, on s'amuse beaucoup. Encore une fois, il faut aller le voir en connaissance de cause. Et excuser les 40 000 plans de culs de bimbos moulés dans divers types de strings tous plus chatoyants les uns que les autres (raffinement, quand tu nous tiens).

Liste vue 834 fois

5
2