Mon petit abécédaire de la chanson française

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en voyant un doc sur lui, j'ai (re)découvert un chanteur que je n'imaginais pas apprécier aujourd'hui... j'entendais ses chansons pendant mon adolescence dans les 70's, mais sans trop faire attention, et au final je me suis aperçu de la popularité incroyable de ce gars qui a su séduire les mères de famille, et la jeunesse de son époque (dans les années 60) a vu dans son romantisme désuet aux vers de mirliton, de bonnes chansons aux mélodies efficaces, parce que c'était pas gagné d'avance, car avec son physique de premier communiant et sa voix de fausset, il fallait en vouloir... mes chansons préférées : "Tombe la neige" et "C'est ma vie"

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je n'ai jamais été fan, mais je l'entendais inconsciemment, il a incarné un personnage très amusant sur scène, c'est un prototype de chanteur fantaisiste avec une allure de sous-préfet mais qui a su séduire les demoiselles de bonne famille et un public familial, avec des couplets bien ficelés et des chansons très typées comme "le Mexicain", que j'entendais beaucoup étant gosse

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apôtre du folk song français, il a connu une belle période entre les années 60 et 70, même si les Français étaient plus attachés à l'accordéon qu'au banjo des protest-songs, en plus il écrivait pour d'autres artistes, il est l'auteur des paroles du Pénitencier pour Johnny notamment ... mes parents avaient tous ses disques, j'ai donc été un peu bercé par "Hasta Luego" et d'autres...

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prototype parfait du crooner français, il a prouvé que le genre n'était pas seulement réservé qu'aux Américains, et surtout il a fait de ses défauts des atouts (un physique et une voix impossibles). Le côté souffreteux de sa silhouette, son allure ordinaire, son timbre spécial et surtout sa sensibilité à fleur de peau, l'étrange sensualité de ses chansons, ses textes étincelants ont fait de lui le premier à chanter l'amour comme on le ressent, comme on le fait, comme on le souffre... Un grand monsieur !

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il est toujours présent dans le coeur, c'est un artiste majeur des années 80 qui avec son tube "le Chanteur" en 1979, fit une entrée tonitruante dans le showbiz. Ses propos séditieux, ses prises de position dans certains de ses textes, comme "Mon fils ma bataille" ou "Vivre ou survivre"... laissent de lui une image d'homme généreux

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un bon chanteur de romances qui plaisait surtout aux vieilles demoiselles et aux mamies, mes parents avaient 1 ou 2 disques de lui, j'ai aimé certaines de ses chansons aux mélodies attrayantes qu'il savait magnifier par sa voix de gorge un peu cassée qui faisait merveille

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avec sa "Gaby oh Gaby", il m'a tout de suite emballé... avec une voix qui sort du cimetière des ombres, il a imposé un rock de velours sur fond de matins blêmes à l'aide d'un parolier sublime (Boris Bergman), orfèvre en matière de poésie automatique ("à quoi ça sert le cochonnet si t'as pas les boules...")

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sorti des cargos rouillés et des bars portuaires enfumés qui sentent le suif, la sueur et la morue, le bel Axel a été trop tôt victime de son succès en restant surtout un one hit wonder avec son méga tube "Cargo" en 1984, clippé en plus par Mondino

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lui aussi, mes parents avaient ses disques, j'ai donc appris "les Marchés de Provence", "Nathalie" ou "L'orange" par coeur... ah c'était beau les cravates à pois...

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Berger reste avant tout un immense compositeur qui a façonné les chansons de France Gall comme du velours, ses mélodies sont toujours parfaites même si elles se ressemblent beaucoup. Il a composé aussi pour d'autres artistes, et il a su donner à Johnny une nouvelle identité avec l'album Rock'n'roll attitude, où l'on trouve "Tennessee"

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l'un des premiers charmeurs romantico-virils des 70's, le James Dean du 45t à la voix puissante et sensuelle, il a touché un public exclusivement féminin, surtout de minettes de 14 ans, c'est pour ça que j'ai trempé dedans, mes copines à l'époque en étaient folles... pourtant ses chansons n'étaient que de classiques slows bien enveloppés

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j'étais pas spécialement fan, mais j'avoue que j'aimais bien certaines chansons de l'ami Georges ("les Copains d'abord", "L'Auvergnat", "Fernande", "Une jolie fleur"...) où il jonglait avec les mots et les cordes de sa guitare. C'est un vrai poète qui a inventé un langage anticonformiste se révélant indémodable

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Brel, c'est un monument ! là j'étais très fan, je l'ai découvert grâce à un album offert par ma grand-mère quand j'étais ado, je l'ai suivi aussitôt, même si j'écoute moins ses disques aujourd'hui. Grand Jacques, tu restes dans nos coeurs avec ton immense talent, en t'excusant déjà de n'être pas plus loin, tu nous offres des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas, et ton âme se repose enfin dans ce plat pays qui est le tien...

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lancé en 1984 avec "Marre de cette nana-là", Bruel est alors une sorte de minet tardif qui va déclencher la Bruelmania, jouissant d'un immense succès populaire et comptant des milliers de groupies, rappelant ainsi un peu un phénomène qu'avait connu Johnny dans les années 60, il mène ensuite une carrière plus mesurée, alternant avec le métier d'acteur, et composant justement pour Johnny de solides chansons d'atmosphère qu'il chantera parfois en duo avec lui, il a aussi un goût pour le rétro comme l'a démontré son album "Entre Deux" avec des reprises de chansons des années 30 aux années 50 et qui connaitra un immense succès populaire

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ce beau poète échappé de la fureur des villes, à l'accent inimitable et aux formules étranges et belles, me transporte à travers ses ballades romantiques riches de mots, dans un univers de rêve et parfois irréel. Cabrel aime son Agenais natal, il aime parler comme l'eau des fontaines, il aime les abeilles sur les pots de confitures, il aime les cartes postales sur les buffets remplis de poussière grise, il écoute pousser les fleurs condamnées au bruit des camions qui passent...

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Chamfort a éclaté au début des années 70 à l'époque des minets, issu de l'écurie de Claude François qui le produisait sous son label Flèche, à cette époque, certaines chansons étaient des tubes ("Signe de vie signe d'amour"), et puis il s'est sorti de sa case minet qui l'enfermait de façon trop limitée, et il a eu certaines chansons dans les années 80 qui m'ont interpellé comme "le Temps qui court", "Manureva", "Bambou" ou "Traces de toi"... mais ça n'en fait pas non plus un de mes chanteurs préférés, je ne l'apprécie que pour quelques titres

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Christophe, avant tout c'est "Aline" dont il a dessiné sur le sable son doux visage. Mais son grand retour en 1973 s'est effectué avec un nouveau style, incarnant un personnage de pop-star décadente sur fond de ballades rock, épaulé par Jean-Michel Jarre en période pré-Oxygène, c'est alors une suite de tubes comme "Senorita", "les Mots bleus", "les Paradis perdus"...

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à son arrivée en 1968, il a bousculé les yé-yé et les minets bien proprets qui piétinaient aux portes des hit-parade, puis il s'impose avec un sens du rythme et de la ballade suave ("Ce n'est rien", "la Californie"). Ses textes rêveurs et quasi surréalistes façonnés par Etienne Roda-Gil en ont fait une sorte de balladin insouciant qui a su ensuite évoluer musicalement.

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ah ce tube de l'été 75, "L'été indien".... on ira où tu voudras quand tu voudras... j'aimais bien Joe Dassin, il avait des chansons qui donnaient la pêche ("les Champs Elysées", "Siffler sur la colline", "les Petits pains au chocolat", "le Chemin de papa"...), j'ai été triste quand il est parti, et depuis à chaque fois que j'me balade sur les Champs ou que je vais siffler dans les collines, j'ai le coeur serré...

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Ah j'aimais tellement Delpech dans les 70's, il me donnait du vague à l'âme avec ses chansons pleines de sincérité et d'une certaine poésie en forme de tranches de vie ("le Loir-et-Cher", "les Aveux", "je l'attendais", "les Divorcés", "Wight is Wight", et surtout mes 2 préférées "le Chasseur" et "Quand j'étais chanteur"). Ses textes intelligents donnaient à s'attendrir et parfois même à réfléchir... sa disparition m'a fait beaucoup de peine

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je ne suis pas fan et je n'aime pas tout d'elle, j'aime sa façon d'envelopper ses chansons, de les porter, et notamment une que je trouve superbe, écrite par Goldman "Pour que tu m'aimes encore"

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il a eu une période dorée au moment de son album Tarentelle en 1977, avec des chansons comme "Tarentelle", "le Petit pont de bois" ou "Prendre un enfant"... j'ai bien aimé ces titres où il affichait un ton de balladin à la guitare sèche, mais sorti de là, je crois qu'il n'a pas trop su se renouveler, et j'ai un peu lâché...

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j'ai toujours adoré ce mec, ses attitudes nonchalantes et je m'en foutistes m'ont toujours fait marrer...il a fait sourire la France de Pompidou et de Giscard par son cynisme revigorant et sa désinvolture clownesque, sur 3 accords de guitare et des textes au poil d'un parolier exceptionnel nommé Jacques Lanzmann. Il a réussi une gageure : devenir un fantaisiste populaire avec un physique de beau gosse, en créant un genre de titi parisien des beaux quartiers qui s'en paie une bien bonne. Même quand il utilise le "je" dans ses chansons, il parle des autres ("dans leur slip, il y a des cactus"). Même Brel parlait de lui dans "Vesoul", c'est dire....crac boum hue !

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là non plus, je ne suis pas fan, mais j'admire l' énergie de cette splendide rouquine, surtout lorsqu'elle s'est lancée dans des chansons d'atmosphère à grand renfort de clips tournés en flou hamiltonien et remplis d'érotisme. Parce que ses débuts n'étaient pas vraiment top. Depuis elle est devenue grâce à ses méga shows un peu l'équivalent féminin de Johnny

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chanteur populiste engagé, je n'aimais pas Ferrat étant jeune, j'ai appris à redécouvrir ses chansons beaucoup plus tard, et j'en aime une bonne dizaine, avec des thèmes variés, surtout l'amour, aux textes travaillés et sublimés par sa voix profonde, chaude et rocailleuse qui est est son meilleur atout

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une voix grave, profonde, sensuelle, un physique de brune sage au sourire félin, des textes travaillés pour un swing maitrisé aux accents doux-amers pleins de rêves oranges et d'émotion ont fait de Liane Foly la lady jazzy qui manquait à la chanson française à une époque. La marque d'un grand talent

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même si je n'étais pas fan, j'ai trempé dans la folie Cloclo parce que c'était mon époque, quand on était ado dans les 70's, on n'y échappait pas, en plus avec les émissions des Carpentier ou de Guy Lux, c'était un festival ! Claude François, c'était l'incarnation de la chanson-gadget dont s'abreuvaient les transistors. Enrubanné dans d'impeccables costumes de scène délirants, il a su allier danse et chanson en un tourbillon effervescent, même si parfois il sombrait dans le gros artifice. Des musiques souvent pêchées dans les standards anglo-saxons, choisies pour leur ligne mélodique simple, des paroles rassurantes répondant aux besoins des ados, une image de mec dynamique en bonne santé, aux yeux bleus et aux cheveux blonds, des Claudettes ultra sexy parfois que ça en frisait l'attentat aux moeurs... tout ceci a formé un phénomène qui plaisait à tous les publics, même aux mamies. Quoi qu'on en dise, on aime ou on n'aime pas, mais il reste dans la mémoire populaire.

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j'aimais bien Fugain et son Big Bazar, rappelant les troupes de saltimbanques tout en faisant penser aux pubs euphorisantes d'Hollywood chewing-gum... avec "la Belle histoire", il a aussitôt conquis un public, pour ensuite évoluer en solo sans barbe et sans tignasse... ma chanson préférée de lui, très mélancolique : "Je n'aurai pas le temps"

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je n'aimais pas les dérives éthylliques de Gainsbarre, mais je reconnais que c'est un putain d'auteur-compositeur qui a tout fait avec un égal talent, même quand il s'envoyait les plus belles femmes... Artiste de génie, iconoclaste, érotomane, poète divagatoire au phrasé étrange, il a su traquer les mots pour célébrer le culte de la femme objet, se jouant des formules coquines, utilisant son sens du raccourci sur des rythmiques en parler-chanter, et en faisant ressortir sa personnalité d'écorché vif. Un sacré personnage !

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j'aime quelques chansons de Gall qui a été bien parrainée d'abord par Gainsbourg puis par son mari-pygmalion Michel Berger qui lui a concocté des chansons ciselées et taillées sur mesure, même si on a l'impression qu'elles se ressemblent toutes