Cover Montre moi ta pochette, je te dirai qui tu es.

Montre moi ta pochette, je te dirai qui tu es.

Etant un collectionneur d'albums devant l'éternel, chaque détail compte pour exprimer la qualité d'un album. La pochette tient alors un rôle des plus importants, suivie du livret à l'intérieur.
Surtout lorsque l'on s'attarde sur elle, pour la décortiquer et se rendre compte qu'elle exprime ...

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Liste de

25 albums

créee il y a plus de 10 ans · modifiée il y a presque 10 ans

Reasonable Doubt
8

Reasonable Doubt (1996)

Sortie : 25 juin 1996 (France). Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Reasonable Doubt est le premier album de Jay-Z et la pochette l'exprime bien. Le rappeur se cache le visage, comme s'il ne souhaitait pas être reconnu. Lui qui vient d'abandonner les deals de la rue pour monter son propre label, le risque est grand. Mais il y aussi de la pression derrière ça, comme ce titre "doute raisonnable", et ces battements de coeur au début de l'intro. Pourtant Jay-Z se détache des autres rappeurs en revêtant les habits de gangsters italiens (écharpe, costard, chapeau feutre, cigare). Cela colle tout à fait à ses textes, que l'on dit rattachés au "mafioso rap", mouvement qui sert à exprimer une vie faite de luxe, de drogue, dans la lignée des films du genre. Jay-Z rappe sur la rue, mais transpose les faits dans une vie plus élevée que celle décrite par le reste du circuit, embourbé dans un rap trop basé sur la street crédibility. Déjà Jay-Z cherche à se démarquer, même jusque dans l'attitude avec des textes plus matures, réalites et recherchés que la plupart de ses concurrents. Le noir et blanc de la pochette montrent aussi une certaine sobriété que l'on retrouve dans la production des morceaux. L'ensemble est très homogène et donne un côté classieux à l'ensemble, comme sur "Cashmere Thoughts" où le titre est suffisamment évocateur.
Dernière chose : Reasonable Doubt est le seul album où le nom de Jay-Z est écrit avec deux points sur le Y.

In My Lifetime, Vol. 1
6.6

In My Lifetime, Vol. 1 (1997)

Sortie : 27 octobre 1997 (France). Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Une fois son album sorti, Jay-Z doit faire face à la mort de son ami The Notorious B.I.G., qui lui avait accordé un featuring sur "Brooklyn's finest". Puff Daddy est alors à la recherche d'un nouveau poulain pour engendrer de nouveau des millions. Il jette alors le grappin sur Jay-Z et la transformation ne se fait pas attendre. Biggie parti, le trône de New-York est alors à prendre. Jay-Z se sent poussé des ailes et décide de tout faire pour y parvenir. La pochette le montre bien. Au revoir le costume de mafieux, place à la tenue de caïd. Veste en cuir, regard hautin vers l'objectif, signe avec les mains comme pour montrer qu'il ne faut pas le chercher, plus rien à voir avec la pochette précédente. Comme le prouvent en plus les singles "The city is mine", "Streets is watching", "Rap game/crack game", Jay-Z est redevenu le mec des quartiers flambeur et prêt à en découdre. Toutefois le noir et le blanc caractérisent une sobriété toujours présente avec des influences teintées soul et funk, même si le côté frime à la sauce Puff Daddy fait effet. "In my lifetime" montre aussi que Jay-Z est décidé à plus parler de son ancienne vie de dealer dans les quartiers mal famés plutôt que de s'imaginer une vie à la Scarface.

Vol. 2... Hard Knock Life
6.5

Vol. 2... Hard Knock Life (1998)

Sortie : 28 septembre 1998 (France). Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 6/10.

Annotation :

Facile de distinguer une évolution chez Jay-Z avec ce troisième album. Lui qui avait endossé l'habit du caïd pour être au plus près de la rue, ne se gène pas pour nous montrer sa réussite à travers cette pochette. Le voilà qui porte un costard d'un noir profond, une bague en diamant au doigt et prend bien la pose sur une décapotable de sport. On retrouve le même regard que sur "In my lifetime vol.1", plutôt hautain et cette main dans la poche montre bien une attitude de gagnant, comme pour narguer ses concurrents, devant le parcours accompli. Cette réussite montrée sur la pochette n'est pas anodine, cette année là, Jay-Z remporte un Grammy Award dans la catégorie "meilleur album de rap de l'année" et cet album est l'un des plus vendus de sa carrière. "Vol... Hard knock life" est le CD qui lui a offert le premier ce statut de superstar. On revient à une pochette en couleur, comme pour montrer que la vie de Jay-Z se passe pour le mieux, maintenant qu'il a engrangé beaucoup d'argent et vit sa vie pleinement, loin de la rue.

Vol. 3… Life and Times of S. Carter
6.3

Vol. 3… Life and Times of S. Carter (1999)

Sortie : 13 décembre 1999 (France). Thug Rap, Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 6/10.

Annotation :

Si "Vol. 2... Hardknock life" a reçu plutôt de bonnes critiques et s'est très bien vendu, les fans plus "puristes" n'avaient pas aimés la direction vers laquelle se dirigeait le rappeur de Brooklyn. Ceux-ci lui reprochaient de s'être trop écarté de son discours principal, autant dans les textes que sur la musique. Avec son nombre impressionnant de featurings, des prods signées notamment Timbaland, Jay-Z avait commencé à tourner le dos à une partie de son public. Il décide donc de rattraper le coup avec ce quatrième album. La pochette de "Vol 3... Life and times of S. Carter" marque bien ce changement. Retour à un rap plus dur, plus près de la rue donc, et pour cela Jay-Z rempile pour des accessoires connus. Comme cette tenue, finis le costard, place à une tenue plus décontracte, chemise et t-shirt. Mais Jay-Z a évolué entre temps et a vite compris le business. Sa chemise n'est alors pas n'importe laquelle, puisqu'elle porte le nom de sa marque de vêtement, "Rocawear". Prêt de la rue ou non, business is business. Puis ensuite ce cadrage qui le montre au centre de deux immeubles, comme pour montrer qu' ici est sa place, avec encore les pieds dans la rue, prêt de ses fans, même les plus puristes. On n'évite pas les bijoux avec cette montre, cette chaîne et cette barrette, mais le rappeur reste fidèle à lui même. Son regard est aussi plus "doux" et ne montre plus cette provocation et cette agressivité comme sur les deux pochettes précédentes. C'est d'ailleurs le premier album où le nom de Jay-Z apparaît en si gros, sans même le nom de l'album, qui se trouve sur le côté du disque. Montrant que le type de la rue, celui qui représente ces fans dans la rue, c'est lui, et personne d'autre. Puis le nom de l'album est "Vol. 3...Life and times of S. Carter", Jay donne son vrai nom, histoire encore plus de montrer qu'il laisse tomber le masque du rappeur pour celui de l'homme qui sait d'où il vient. Les morceaux montrent bien ce changement avec des morceaux signés DJ Premier notamment, et un son beaucoup plus dur, sec, "So ghetto" comme il le dit si bien. Le noir et blanc fait son retour, cette fois ci pour marquer ce côté très street de la production, et pour faire un clin d'oeil aux anciennes pochettes, surtout "Vol. 2 Hardknock life".

The Dynasty: Roc La Familia
6.3

The Dynasty: Roc La Familia (2000)

Sortie : 31 octobre 2000 (France). Thug Rap, Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 6/10.

Annotation :

La pochette est intéressante dans le fait que le nom de Jay-Z soit plus gros que celui de "Roc la Familia" même "The dynasty" est plus petit. Car là où cet album devait bien être vendu comme une collaboration entre les artistes du label, "The dynasty..." s'est retrouvé être vendu comme un album solo de Jay-Z pour booster les ventes. C'est donc Jay et lui seul qui se retrouve sur cette pochette, de nouveau en noir et blanc. Le rappeur porte un bandana sur la tête, comme pour marqué encore une fois ce côté proche de la rue. On ne voit pas pourtant pas ses yeux, et c'est la première fois qu'il détourne le regard d'en face de l'objectif. Le signe qu'il fait avec la main et sa chaîne sont intéressants. Ils symbolisent à eux deux, Roc a Fella, le label que Jay a monté seul avec ses deux amis de galère. En 2000 pourtant le label commence à être important et à faire parler de lui. Jay-Z a alors déjà imposé sa marque, son signe, bref la communication est établie, et ce symbole est devenu sa marque de fabrique. Pourtant le fait que l'on ne voit que Jay-Z alors que l'album regorge de collaborations de ses partenaires de label qui ne demandent qu'à éclater encore plus au grand jour, est étrange. Le rappeur se met encore en avant, alors qu'il aurait peut être un peu plus s'effacer.

The Blueprint
7.8

The Blueprint (2001)

Sortie : 11 septembre 2001 (France). Hardcore Hip-Hop, Contemporary R&B, Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 9/10.

Annotation :

En plus de la pochette, le titre de l'album est intéressant pour ce sixième album du rappeur de Brooklyn. Un "blueprint", désigne littéralement une "impression en bleu", un plan présentant sous tous les angles un objet, une oeuvre. Une manière d'exprimer au mieux le contenu de ce nouvel album, l'un des meilleurs de l'artiste. Car sur "The blueprint", Jay réinvente complètement sa musique, alors que celle-ci semblait en perte de vitesse. La couleur bleue n'est alors pas anodine. Le bleu est associé à la fraîcheur, la pureté, et c'est exactement de ça dont il est question dans ces morceaux. Ce sixième album est un bol d'air frais dans la discographie de Jay-Z, qui en avait fort besoin. Il est alors revigoré et nous livre une performance complètement décomplexé. Finis cette attitude de type proche de la rue, de mafieux, Jay ne cherche plus à être quelqu'un, il veut être lui. Un rappeur devenu au fil des années millionnaire et qui l'assume complètement. Jay est assis sur un business qui lui rapporte gros, c'est lui le boss, plus personne ne lui dit quoi faire. Le voici donc assis fumant un cigare tranquillement, comme savourant sa nouvelle position, tandis que l'on distingue des pieds en haut de la pochette. Jay n'est pas seul, il s'est s'entouré, et c'est lui dicte les règles, qui se fait entendre, qui dit quoi faire. Il porte des lunettes de soleil, et encore un habit de sa marque Rocawear. Il est apaisé, il nous parle de sa vie de millionnaire sans fard, le tout sur une ambiance très marquée soul en réinterprétant les classiques du genre. Jay-Z peut fumer son cigare tranquillement, sur "The Blueprint", il est trop loin.

The Blueprint²: The Gift & The Curse
6.2

The Blueprint²: The Gift & The Curse (2002)

Sortie : 12 novembre 2002 (France). Gangsta, Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 6/10.

Annotation :

Peut être la pochette la moins travaillée de la carrière du rappeur. Un simple fond blanc, la tête de Jay-Z est plutôt inexpressive, même si le regard face à l'objectif cherche à capter l'attention de celui qui le regarde... sans y arriver. Un peu comme sur l'album où les titres s'enchaînent sans que l'on ne sache vraiment où il veut nous emmener. Cela montre bien que cet album n'a pas été travaillé comme les autres, jusqu'à son nom, supposé être une suite du sixième album, mais qui se révèle n'être même pas une suite 1.5. D'ailleurs le bleu du blueprint précédent à disparu, il est devenu complètement terne voire bleuâtre sur la figure du rappeur. Signe que la fraîcheur des morceaux du précédent album a laissé place à la monotonie et n'a plus l'éclat du premier Blueprint.

The Black Album
7.8

The Black Album (2003)

Sortie : 17 novembre 2003 (France). Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 9/10.

Annotation :

Si la pochette du septième album de Jay-Z n'était pas friande en symbolique, celle du Black Album a de quoi rendre repu n'importe qui s'y intéresse de près. Avec un album tous les ans depuis 1996, des singles à la pelle, et une carrière florissante, celui qui s'autoproclame King of New York décide de tirer sa révérence. Le huitième album du rappeur de Brooklyn sera donc son chant du cygne, alors que le public et le monde du rap n'y croient toujours pas. Pour la pochette de ce dernier album Jay-Z n'y va pas par quatre chemins ; la pochette sera noire sinon rien. Ca tombe bien, le noir est rattaché à plusieurs symboliques intéressantes concernant ce départ de notre artiste. Tout d'abord le noir est rattaché à la sobriété, à l'élégance, ce qui se traduit très bien avec les prods' de chaque morceau où la crème de la crème des producteurs a rendu un travail admirable. Comme sur "99 Problems", instrumental signé Rick Rubin, à la tendance old school mais surtout très brut de décoffrage, complètement désossé. Sans oublier le très bon travail du encore inconnu Kanye West sur "Lucifer", ou encore de 9th Wonder sur "Threat". L'album possède une cohérence incroyable de bout en bout de l'album et l'homogénéité entre les rimes de Jay-Z et les musiques n'a rarement été aussi parfaite. Un album sans fioritures, qui sait rester sobre sans se priver d'efficacité. La noirceur des sujets, des prods, fait pourtant briller cet album de mille feux donnant un très bon cachet à l'ensemble. Le noir est aussi rattaché au mystère, et ça ne peut pas plus exprimer l'aura que dégage cet album et surtout cette annonce. Bien qu'aujourd'hui nous savons tous que Jay-Z a rempilé pour d'autres albums, à l'époque, on se demandait vraiment si le new-yorkais allait vraiment partir à la retraite ou si cette annonce cachait quelque chose. Bien sûr le noir est aussi symbole de mort, et pour ça il faut se pencher sur les dernières minutes du clip de "99 Problems" où l'on voit Jay-Z se faire tirer dessus. Dans une interview le rappeur expliquera que c'était une métaphore ; Shawn Carter tuait Jay-Z pour boucler la boucle et tirer véritablement un trait sur sa carrière. D'où le fait qu'on ne voit pas son visage. Du côté du public, ce noir exprime plutôt de la tristesse, du désespoir devant ce départ de leur rappeur favori. Le rappeur de Brooklyn part donc la tête haute, avec autorité et puissance, autres symboliques du noir.

Kingdom Come
5.5

Kingdom Come (2006)

Sortie : 17 novembre 2006 (France). Pop Rap, Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Il aura fallu attendre trois ans pour revoir Jay-Z dans les bacs. En fait le rappeur de Brooklyn n'avait jamais vraiment quitter les charts, puisque durant ces années, on avait pu le retrouver sur les très dispensables albums collaborations avec R.Kelly et Linkin Park. Ce départ anticipé trois ans plus tôt agit donc comme un coup marketing évident, mais qui aura quand même porté ses fruits car Kingdom Come est son album qui s'est le mieux vendu la première semaine avec presque 700.000 copies. En 2006, Jay-Z décide donc de récupérer son trône mais les choses ne sont pas si simples. Durant ces dernières années, Jay-Z est plus passé pour un businessman, un PDG de label millionnaire plutôt qu'un rappeur. Il doit donc refaire ses preuves toujours avec beaucoup d'ambition, comme le montre cette pochette. Tout d'abord, le rouge est associé à la régénérescence, tel le phénix qui revit de ses cendres. Tout comme le rouge qui symbolise la vigueur, la combativité et la vitalité, ce qui montre que Jay-Z a les ressources pour ce retour et est bien décidé à le montrer. Le rouge symbolise aussi le le luxe, rappelant tout de suite le statut de millionnaire de Jay, personnage baignant dans l'ostentatoire à foison. Comme ce clip de "Show me what you got" où on le voit conduire des voitures de sports ou encore payer du champagne hors de prix ou sur le très strass et paillettes "Hollywood". Fait intéressant, la vraie pochette de l'album est en fait faite pareil que les images que l'on avait dans notre enfance, sorte de mosaïque rouges et vertes. Il faut mettre par dessus le filtre rouge vendu avec pour voir l'mage distinctement. Mais cette image est tout autre car l'image de Jay-Z n'est alors pas la même. On retrouve alors Shawn avec casquette NY façon rappeur ou avec l'accoutrement du riche millionnaire. Le symbole peut être vu de différentes manières, mais cela montre que Jay-Z assume ce côté riche un peu écarté parfois du rap, sans toutefois se renier complètement pour sa musique. Sur papier c'est bien, mais sur disque ça l'est moins. Jay-Z regarde d'ailleurs de nouveau l'objectif, intensifiant son message et le désir de montrer qu'il est bien de retour.

American Gangster
6.6

American Gangster (2007)

Sortie : 6 novembre 2007 (France). RnB/Swing, Gangsta, Pop Rap

Album de JAY-Z

Stijl a mis 8/10.

Annotation :

Jay-Z aura attendu son dixième travail pour nous proposer son premier album concept. S'inspirant librement du film du même nom de Ridley Scott, il transpose ses souvenirs de jeunesse dans les quartiers de Marcy Houses sur disque, créant ainsi un fil rouge entre tous les morceaux. L'album possède donc une ambiance sonore qui correspond à la période du film, à savoir les années '70s avec entre autre les soulful "Party Life" et "Fallin'". D'autres titres viennent complèter la palette musicale avec des prods plus récentes, nous faisant retrouver le Jay-Z que l'on connaît mieux. Cette pochette est donc inspirée forcément par le film, notamment l'une des scènes où l'on voit le personnage principal incarné par Denzel Washington arriver dans un bar pour abbatre un homme. Jay-Z est habillé à la manière d'un parrain de la pègre (grand manteau porté sur les épaules, costard) mais on n'aperçoit pas son visage. Certainement dans le but de marquer le fait que Jay-Z se mette un peu en scène à travers cet album. Entre réalité et fiction. On le retrouve au milieu de l'image, en contre jour, ce qui crée du mystère autour de lui, il paraît imposant, on imagine qu'il marche d'un pas lent mais assuré. Sur cette pochette, il incarne le patron, à l'image de Frank Lucas dans le film. Ses vêtements et le bar dans lequel il se trouve ne marquent pas forcément bien l'ambiance '70s, mais on retrouve le bleu présent sur la pochette de The Blueprint. Ce n'est pas un hasard, car on retrouve de nouveau ces influences soul qui ont fait la qualité du sixième album. D'ailleurs Jay-Z est montré rentrant dans le bar, de plus que celui-ci est vide. On peut le prendre comme cette arrivée de Jay-Z dans un lieu qu'il ne connaît pas encore, celui de l'album concept. D'où ces ombres qui l'entoure, et la lumière qui l'accompagne pour le guider à l'intérieur.

The Blueprint 3
6.2

The Blueprint 3 (2009)

Sortie : 8 septembre 2009 (France). Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 4/10.

Annotation :

La première pochette où l'on ne voit pas la tête de Jay-Z. Ou plutôt qu'il ne prend même plus la peine de la montrer, comme son envie de rapper d'ailleurs. Il persiste et signe en faisant de son album The Blueprint une trilogie, là où le deuxième s'était déjà fourvoyé. Au moins la pochette est plus travaillée que celle du de The Gift and the Curse, mais côté symbolique c'est plus compliqué. Le blanc est associé par exemple à la pureté, l'innocence, la paix et la vie. Toutefois, à l'écoute de ce onzième album, rien de pareil ne transparaît. Le contenu est surtout un grand cafarnaum et ne fait pas ressentir ce blanc pourtant immaculé, laissant présager une grande sobriété dans l'action. Mais la réponse se trouve peut être en ce chiffre onze, montrant que le rappeur vient tout de même de dépasser les dix albums l'année de ses quarante ans. Vu ainsi, le blanc serait plutôt associé à la vieillesse, car si Jay-Z n'a pas encore de cheveux blancs, on commence à sentir de la fatigue chez lui. Si on s'intéresse au chiffre trois cette fois, il symbolise l'idée de trinité, comme le passé, le présent et le futur. Ce qui colle bien à ce onzième album. Rappelant le Jay-Z au top de sa carrière avec The Blueprint, en moins bonne forme avec The Gift and the Curse, et le futur caractérisé par cet album ci, symbole de la personne que sera Jay-Z dans ses prochaines sorties. Soit un quarantenaire qui essaie de jouer le jeune et qui a de plus en plus de mal à cacher ses lacunes. Le nombre trois représente beaucoup de choses, comme le matériel, le mental et le spirituel, qui se traduit ici par tous ces instruments entassés les uns sur les autres. D'ailleurs ce chaos formé par cette forme d'instrument montre bien que Jay-Z ne sait plus trop où il se trouve musicalement parlant, essayent de toucher les nouvelles sonorités pour ne pas perdre le coup, tout en essayant de garder son statut de vieux de la vieille.Ce rouge des trois lignes placées au centre de l'image, attire l'oeil immédiatement, et exprime la puissance et le pouvoir, chose que Jay-Z essaye tant bien que mal de représenter.

Magna Carta... Holy Grail
5.6

Magna Carta... Holy Grail (2013)

Sortie : 8 juillet 2013 (France). Hip Hop

Album de JAY-Z

Stijl a mis 4/10.

Annotation :

Pour son dernier album en date, Jay-Z ne se contente plus de ne pas se montrer, mais il se permet aussi de barrer son nom. Comme s'il avait lui-même dépassé ce statut de rappeur, qu'il ne se considérait plus comme tel, qu'il était au dessus de ça. D'ailleurs il n'a qu'à regarder les titres ou les paroles des morceaux qui composent ce Magna carta... Holy grail pour s'en rendre compte. "Tom Ford", "Picasso Baby" ou le nom de Basquiat au détour de quelques rimes, suffisent à nous aiguiller sur une chose. Jay-Z veut faire plus que du rap, il veut exprimer autre chose, comme le montre ces deux statues sur la pochette, il veut faire de son travail une oeuvre d'art. Le soucis c'est qu'ici cette envie ainsi que le côté millionnaire qui côtoie tout le gratin de l'Entertainment transparaît de trop. C'est trop poussé, et du coup on se demande s'il s'adresse encore à ses fans où cherche à satisfaire son égo ou celui de ses nouveaux amis. Le gros trait noir sur son nom également en noir n'en est que plus explicite. A la fois il cherche à ne plus être Jay-Z mais il choisit tout de même cette couleur qui exprimer le pouvoir et le luxe. Le rappeur est dans un délire d'art contemporain qu'il veut faire transparaître dans sa musique et du coup sur sa pochette. Les valeurs de gris,blanc,noir donnent un côté pierre, matière brute et à la fois travaillée comme sur les statues. Montrant ce statut de nouvelle manière de faire pour un Jay-Z décomplexé, comme si tout restait encore à faire.

The Chronic
7.9

The Chronic (1992)

Sortie : 15 décembre 1992 (France). Gangsta, Hip Hop

Album de Dr. Dre

Stijl a mis 9/10.

Annotation :

Après que ses rapports avec le fourbe Eazy-E se soient envenimés pour quelques royalties non payées, Dre quitte le groupe N.W.A. pour rejoindre un certain Suge Knight. Le label Death Row Records est alors créé et deviendra le label numéro un de la côté Ouest et du milieu des années '90s, grâce au docteur et en commençant par cet album. The Chronic devient en 1992 la pierre angulaire du rap californien grâce au nouveau son estampillé sur tous les morceaux, appelé le G-Funk, qui deviendra sa marque de fabrique. Pour ce qui est de la pochette, le graphisme empreinte celui de la marque française de papier à rouler Zig-Zag. Et justement, les couleurs n'en sont que plus intéressantes. Comme le blanc qui symbolise la pureté, l'innocence et la chasteté, ce qui est plutôt ironique quand on connaît les paroles et l'attitude machistes du docteur et de ses compères rappeurs sur l'album. Comme le bleu qui a été rajouté sur le titre de l'album qui évoque la paix, le calme et la volupté, alors qu'il est question de gunfights et de trafics de drogues qui tournent mal sur de nombreux titres. Longtemps associé à l'aristocratie ou à la royauté, on peut comparer cela avec le statut indiscutable de leader que Dre se fera dès la sortie de The Chronic. Statut renforcé par la couleur or, symbole depuis toujours des rois et des empereurs, tout comme du soleil. Pas étonnant que la tête de Dre en soit entouré et soit placé en plein milieu de la pochette. En parlant de lui, Dre porte la casquette du gangsta rappeur rappelant son style de production et de rap, et la lumière et l'ombre derrière lui oppose ses propos, entre violence et l'envie de se sortir de cet enfer des gangs, comme sur le titre "Lil' ghetto boy".

2001
8

2001 (1999)

Sortie : 16 novembre 1999. Gangsta, West Coast Hip Hop, Hardcore Hip-Hop

Album de Dr. Dre

Stijl a mis 10/10.

Annotation :

Difficile à croire venant de Dre, mais la période précédent 2001 fut plutôt ponctuée d'échecs à la pelle. Après le succès de The Chronic et d'avoir fait la pluie et le beau temps au sein du label Death Row Records, il claque la porte du label et décide de monter le sien, Aftermath Records. Mais les choses ne vont pas aller aussi bien que le docteur l'avait imaginé. Tout d'abord la sortie de "Dr. Dre presents the Aftermath" en '96 (compile de morceaux produits par lui et interprétés par d'autres) est un bide critique, tout comme l'album de The Firm (groupe de Nas + Foxy Brown..) et il est empêtré dans les attaques en justice. La prise sous son aile d'Eminem sera son salut et lui permettra de revenir sur le devant de la scène et de renouer avec le succès. Ce noir de la pochette de 2001 explique ainsi bien des choses. Associée à la tristesse, à la peur, au désespoir, la couleur noire peut être assimilée ici à cette période de traversée du désert pour le docteur, où beaucoup ne le voyait pas forcément se relever. Mais ces sentiments peuvent exprimer également les émotions qui parcourent certains morceaux de l'album, surtout le dernier, "The Message", où Dre, en compagnie de Mary J. Blige, tombe le masque et pleure son frère assassiné. Mais le noir est aussi la couleur de la révolte, et montrerait l'envie de Dre de revenir au premier plan. Ce qui irait avec les autres symboliques du noir, que sont l'autorité, la puissance ou encore la menace. Ainsi 2001 marque le retour à un son et des paroles gangsta rap, avec ces histoires de fusillades, de meurtres, et de machisme exacerbé. Musicalement parlant, 2001 est aussi très sobre, très efficace et très travaillé, ce qui renvoie à la dernière symbolique du noir, celle du raffinement et de la sobriété. Quand on connaît le statut d'album culte de 2001, cela est d'autant plus vrai. Seconde couleur sur la pochette, le vert. Vert qui renvoie d'abord à la chronic, cette herbe qui se fume et largement mise en avant dans son album précédent. La feuille de cannabis est là pour l'attester. Si le vert renvoie immédiatement à la nature, aux plantes, à l'écologie même, il possède des significations moins glorieuses. Il peut être rattaché à la mort, à cause de la couleur des personnes malades, ce qui pourrait aller avec les cadavres et les morts des récits de Dre. Mais il signifie quand même l'espoir, et ça, Dre en avait bien besoin.

Criminal Minded
7.1

Criminal Minded (1987)

Sortie : 1987 (France). Thug Rap, Conscious, Hip Hop

Album de Boogie Down Productions

Stijl a mis 7/10.

Annotation :

En 1987, le rap américain commence à faire parler de lui mais représente encore un mouvement marginal ou en tout cas considéré comme éphémère par une bonne partie des professionnels. Des groupes comme Run DMC ou les Beastie Boys ont montrés que le rap avait du potentiel et était capable de commencer à toucher le public blanc. Cependant, les guerres des gangs et la violence qui en résulte dans les quartiers défavorisés de New-York ne font pas bonne presse à un mouvement qui ne demande qu'à s'agrandir et se libérer de ces fléaux. C'est alors que KRS-One et son DJ Scott La Rock décident de se servir du rap pour lutter contre le noyau dur de cette violence et parler à la jeunesse pour qu'ils ne reproduisent pas les mêmes erreurs, d'où cette pochette. Prise au premier degré, elle semble pourtant exprimer l'inverse. Cependant une seconde lecture est nécessaire pour comprendre le sens caché derrière cette mise en scène. KRS-One et Scott ont tout deux compris que pour parler à ces jeunes et ces membres de gangs, il fallait les amadouer avec ce qu'ils vivent au quotidien, à savoir la violence. Voilà pourquoi les deux membres du Bronx prennent la pause avec un véritable arsenal devant eux (cartouches, fusils, armes de poings..). Une fois leur attention acquise, il ne reste plus qu'à KRS-One de délivrer son message de paix pour raisonner ces jeunes en perdition. Ce n'est pas pour rien que le premier titre s'appelle "Poetry". Il y a une dualité entre le rouge et le noir sur cette pochette, et ce n'est pas un hasard. Le noir sert à exprimer la mort, la tristesse, le désespoir voire le Mal. De plus on devine les deux compères dans un endroit secret, mal éclairé, comme s'ils résistaient, ils avancent dans l'ombre. Le rouge quant à lui rappelle le sang, et la violence exacerbée des gangs. On distingue tout de même du blanc sur leurs vêtements, comme un signe de paix, d'espoir qu'un jour ces guerres finiront pour que tous soient réunis sous une même bannière, celle du hip-hop. Comme ce "Minded" en blanc ; c'est par l'esprit que viendra la paix, pas de la criminalité ("Criminal"), en rouge, et qui en plus est bancale.

Enter the Wu‐Tang (36 Chambers)
8.2

Enter the Wu‐Tang (36 Chambers) (1993)

Sortie : 9 novembre 1993 (France). Boom Bap, Hardcore Hip-Hop

Album de Wu‐Tang Clan

Stijl a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Dans le monde du rap américain du début des 90's, personne n'était préparé à l'arrivée des neuf membres du Wu-Tang Clan et au chamboulement que leur musique allait créer. Une ambition dans leur musique que l'on retrouve sur la pochette de leur premier album, beaucoup fournie en symbolique. D'abord, le titre de leur projet vient du film des Frères Shaw de 1978, "The 36th chamber of Shaolin", basé sur le kung fu. Le scénario de celui-ci est important pour comprendre l'imaginaire que le groupe s'est créé. Après que son école fut détruite et ses amis tués par le gouvernement, le héros arrive au temple Shaolin pour apprendre le kung fu et passer les 35 chambres. Une chambre correspondant à un nouveau palier vers la perfection. Une fois son but atteint, il crée la 36ème chambre signe ultime de perfection. Les 9 membres du Wu transposent donc cette idée dans leur rap et se considèrent comme des maîtres qui ont atteint la 36ème chambre, pendant que la concurrence n'arrive pas à suivre. Et comme les seuls à avoir appris les 36 points mortels du corps humain, alors qu'il en compte 108 (1+0+8=9). Ces 9 membres auraient donc 36 techniques lyricales mortelles. Il y a aussi le fait que les 9 membres se partageraient 4 chambres (9x4=36). Pour les Five Percenters, le numéro 9 voudrait dire "amener à la vie", ce qui pour leur premier album est fort en symbole. Les 9 membres possèdent chacun 4 chambres dans leur coeur ralliés entre elles, dont deux atriums et deux ventricules, soit toujours 9x4=36 chambres. En dehors de ça, le visage des membres est caché, ce qui crée de l'angoisse pour le spectateur, renforcé par l'obscurité derrière eux. Pour ce qui est de la couleur jaune, elle représente en Chine l'Empereur, soit le pouvoir hiérarchique montrant l'envie des 9 d'être au dessus de la concurrence. Quant au violet il représente l'initiation en ésotérisme, ce qui colle bien avec cette idée de gravir ces 36 paliers vers la perfection. Les bougies rajoutent une ambiance de temple, limite religieux, alors que le flou des bougies et de leur logo en fond ajoute de l'angoisse. Le logo d'ailleurs représente une chauve-souris, un animal associé à la nuit, donc à la peur.

Wu‐Tang Forever
7.7

Wu‐Tang Forever (1997)

Sortie : 26 mai 1997 (France). Thug Rap, Conscious, Hip Hop

Album de Wu‐Tang Clan

Annotation :

Après avoir posés visages cachés dans un temple, les neuf membres du Wu choisissent cette fois ci de se montrer et exposent tout de suite leur ambition. Si la pochette de Enter the Wu-Tang (36 Chambers) était dans une ambiance shaolin/asiatique/glauque, celle de Wu-Tang Forever montre qu'ils sont bien décidés à conquérir le monde. On en veut pour preuve ce globe terrestre avec le logo officiel du Wu. Le signe est fort, la nébuleuse ne veut pas que conquérir le monde, elle veut aussi en être le centre, avoir une emprise totale sur lui. Pourtant le logo n'est pas représenté en jaune, signe de richesse et de pouvoir, comme sur l'album précédent, mais en gris. Si en Occident le gris a plutôt mauvaise réputation avec des symboliques liées à l'ennui, la dépression, en Orient, il a une autre signification. Il renvoie au sacré, par sa ressemblance à l'argenté mais aussi à la couleur de l'encens, s'élevant vers le ciel pour transporter les prières des Hommes. Quand on on connaît cet attrait du Wu pour la culture orientale, le gris peut être vu comme une manière de montrer leur envie d'élever leur musique au plus haut niveau, de toucher les cieux, avec un côté spirituel. Voici pourquoi leur logo et le nom de l'album (et le leur du coup) sont en gris. Puis ce mot "forever" qui renvoie à l'immortalité, à rester dans les mémoires pour longtemps. Il est intéressant aussi de voir la position de chaque rappeur. Method Man est celui au centre de l'image, avec le regard fixe vers l'objectif. Pas étonnant quand on sait que c'est lui qui avait explosé sur le premier album et qu'il a été le premier à sortir un album solo. A sa droite on retrouve Ol Dirty Bastard, Raekwon, U-God et Ghostface Killah. Seul ce dernier ne regarde pas l'objectif et regarde vers la droite. Regarder vers la droite peut être vu comme se projeter dans le futur, pour le rappeur qui venait de sortir son album solo peu de temps avant, c'est un signe qu'il suite continuer à se focaliser sur sa carrière. Le regard de face des autres rappeurs cités précédemment renvoie à une sorte de provocation, de défi, de confiance en eux. Quand on connaît le succès des albums solo de Ol' Dirty et de Raekwon, cela n'est pas étonnant. A la gauche de Method on retrouve Inspektah Deck, RZA, GZA et Masta Killa. GZA et RZA regardent les deux vers le sol et vers la gauche. Direction qui symbolise le passé, mais aussi la vérité. Comme si les deux membres fondateurs du Wu repensaient à leur carrière avant que le groupe n'existe.

The Slim Shady LP
7.6

The Slim Shady LP (1999)

Sortie : 23 février 1999 (France). Thug Rap, Hip Hop

Album de Eminem

Stijl a mis 9/10.

Annotation :

En 1999 le rap américain et surtout le pays de l'Oncle Sam voient débarquer un jeune Detroiter blond peroxydé à la voix nasillarde devenu le poulain du docteur le plus connu de tout L.A. Le choc pour l'Amérique blanche puritaine et les oreilles des amateurs de rap n'en sera que plus fort. En même temps, avec une pochette pareille pour marquer son premier album, le public avait de quoi être prévenu. Elle fait directement référence au titre "97' Bonnie & Clyde", où Em' raconte qu'en compagnie de sa fille Haillie, il roule avec le corps sans vie de la mère de celle-ci dans le coffre avant de le jeter dans l'eau pour le faire disparaître. Morceau d'ailleurs qui est la suite du titre "Kim", présent lui sur The Marshall Mathers LP où le rappeur finissait par la tuer. On voit donc le corps de la défunte dépasser du coffre de la voiture, tandis que Em' et sa fille profitent de ce moment de quiétude ensemble. La scène se déroule de nuit, ce qui accroît cette idée du glauque. Pourtant, on y voit plutôt bien, ce qui pourrait vouloir dire que le meurtre de sa femme apporte désormais la lumière dont il avait besoin pour mieux vivre avec sa fille. Les teintes de bleus sont là pour le montrer, cette couleur signifiant la paix, le calme. Mais le bleu exprime aussi le fameux "blues", et sert à exprimer l'émotion principale de l'album avec tous ces titres sur l'enfance difficile de Marshall. On voit même du violet, couleur de la pénitence, ce qui serait logique quant au meurtre qui vient d'avoir lieu, il était aussi symbole de tristesse et de fourberie. La lune est immense est en plein milieu de l'image. Elle représente cette dualité entre le masculin et le féminin, car souvent opposée au Soleil. Ce qui peut être vu comme la dualité entre Eminem et les femmes de sa vie, qu'il ne cesse de détruire ou d'aimer (sa mère, sa fille, sa femme Kim). "Slim Shady" est écrit en plusieurs couleurs et dans un style enfantin. Peut être pour rappeler ces récits de son enfance qui a été très dure et montrer que ça le suit toujours aujourd'hui.

The Marshall Mathers LP
7.9

The Marshall Mathers LP (2000)

Sortie : 22 mai 2000 (France). Hardcore Hip-Hop

Album de Eminem

Stijl a mis 10/10.

Annotation :

Ce n'est pas devant n'importe quelle maison qu'Eminem prend la pose sur la pochette de son album The Marshall Mathers LP. Mais bien celle de son enfance, avant qu'il ne connaisse les déménagements intempestifs. Cette maison est donc pleins de souvenirs et représente beaucoup pour le rappeur qui devient vraiment une star planétaire avec cet album précis. On le retrouve donc assis sur le porche, tournant le dos à la maison, il semble plutôt serein. Comme pour montrer qu'à présent, il arrive à tirer un trait sur son passé, et voir de l'avant. Lui qui s'est prouvé à lui-même qu'il a su faire quelque chose de sa vie, malgré une enfance difficile. Si la pochette n'est pas vraiment en noir et blanc, elle fait tout de même datée, ce qui renforce ce côté "souvenirs" et cette envie d'Eminem de ne quand même pas l'oublier. Comme pour signifier que cette maison et tous les souvenirs qui y sont attachés, font partis de lui. Comme le prouvent les sujets des morceaux de cet album, qui ont presque tous en commun avec son enfance ou sa vie avant la célébrité (sa mère, la drogue, son père..).

The Eminem Show
7.6

The Eminem Show (2002)

Sortie : 27 mai 2002 (France). Hip Hop

Album de Eminem

Stijl a mis 8/10.

Annotation :

En 2002, Eminem ne peut pas se voiler la face, il est une star planétaire et sûrement l'une des plus célèbres au monde. Pourtant c'est un Marshall Mathers hésitant, préoccupé, pensif, que l'on retrouve sur la pochette de The Eminem Show. La scène ne se passe d'ailleurs plus devant une maison ou sur un quai, mais sur une scène de théâtre, d'opéra, signe de l'évolution de la carrière de l'artiste. Le rideau rouge et or symbolise le spectacle, la fête et marque un profond paradoxe avec la posture dépressive d'Eminem. Le rouge qui marque d'ailleurs le luxe et la richesse (popularité de l'artiste) mais aussi la honte (les chansons sur sa mère, sa fille). Un rouge dévorant qui exprime aussi la passion. Passion encore envers les femmes de sa vie, qu'il haït autant qu'il les aime. Rouge aussi pour la vie, montrant que toute cette passion, sa musique, ses textes, l'amour du public, font partie intégrante de sa vie. Tout comme la couleur renvoie à la combativité, et aux tendances agressives comme Em' sur certains titres. Le rappeur est dans l'ombre, habillé en costume noir, il ne cherche pas à se faire remarquer tout en montrant son évolution. La lumière du projecteur n'est pas sur lui, mais sur le micro, signe que le monde entier est rivé sur ce qu'il a à dire, ce qui fait référence aux multiples attaques dont il fait l'objet (homophobie, homme violent, mauvais père..). Signe également que les gens se préoccupent plus d'Eminem plutôt que de Marshall Mathers, comme le titre de l'album le dit.

Encore
6.6

Encore (2004)

Sortie : 12 novembre 2004 (France). Hip Hop

Album de Eminem

Stijl a mis 6/10.

Annotation :

La pochette de Encore peut être vue comme la suite directe de The Eminem Show. Là où sur la pochette de cette dernier on voyait un Eminem pensif et dans l'ombre, on retrouve sur celle de son quatrième album, un rappeur blond devant le public, sur scène, éclairé et en costume. La grande différence avec l'album précédent est la couleur principale de la pochette. Là où The Eminem Show était dominé par le rouge, le bleu est la couleur dominante sur Encore. Mais plus un bleu signe de dépression, d'idées noires, de mélancolie, soit le "blues". C'est pourtant paradoxale quand on voit que le rappeur est devant une salle comble, en costume et sur une scène qui semble prestigieuse. D'autant plus que le public ne semble pas être accoutumé à sa musique ni à ses concerts. Il faut ouvrir le disque pour voir qu'en fait Eminem cache un pistolet derrière son dos pendant qu'il fait sa révérence face au public. Signe du destin funeste qui attend toutes les personnes dans l'auditoire face aux coups de feu du rappeur. Le même qui finira par se tuer à la fin de l'album. Sur le disque il y a également une lettre d'excuse pour cet acte à ses fans. Le graphisme de cet album sert alors à montrer l'état dans lequel Eminem se trouvait à l'époque entre dépression et peur de sa célébrité exacerbée face aux réactions du public. Ce qui est accentué par la fait qu'il se trouve au centre de l'image, sous les feux des projecteurs et devant une salle comble. Fait intéressant, si sur The Eminem Show, le nom d'Eminem était écrit en plus gros que le nom de l'album, sur Encore, son nom n'est pas présent pour laisser place au titre en gros. Symbole d'un artiste et d'une personne qui commence à perdre de plus en plus de place face aux regards et aux attentes du public, alors que tous les regards sont braqués sur lui.

Relapse
6.5

Relapse (2009)

Sortie : 15 mai 2009 (France). Pop Rap, Thug Rap, Hip Hop

Album de Eminem

Stijl a mis 4/10.

Annotation :

Quand sort Relapse, Eminem entame une renaissance et essaie péniblement de renaître de ses cendres. Il faut dire que beaucoup d'événements ont chamboulés sa vie depuis Encore. Son meilleure ami Proof -et aussi membre de D-12- s'est fait tiré dessus (de la même façon que dans le clip "Like toy soldier" en plus), la pression du public et la lutte contre ses démons ont fini par le faire sombrer dans une énorme dépression. Prise de poids, addiction aux médicaments, tentative de suicide, Eminem semblait au fond du gouffre. Le voilà qu'il revenait en 2009 avec cet album uniquement produit par Dre. Le thème principal de l'album est cette addiction aux médocs, c'est pourquoi on retrouve au devant et à l'arrière de la pochette comme des formulaires/fiches de renseignements comme on en retrouve dans les hôpitaux. D'ailleurs il suffit de l'ouvrir et de soulever le CD pour voir qu'il faisait office de couvercle d'une boîte de pilules. Sur le devant on distingue le visage d'Eminem parmi toutes ces gélules. Le fond est noir, et représente la mort, le deuil, la tristesse, et fait référence au meurtre de son ami d'enfance Proof mais également à sa propre descente aux enfers. Pour revenir à ce visage de Marshall Mathers dans cette flopée de pilules, on le distingue surtout parmi des couleurs chaudes, principalement du rouge et du jaune. On peut alors penser à des couleurs positives, mais si l'on cherche du côté de ces couleurs, on peut trouver d'autres significations. Ainsi le jaune peut être vu comme la couleur de la démence, des fous, ce qui correspond à l'état du rappeur à l'époque. Pour le rouge, il représente ici le sang, la destruction, la colère, soit toutes les émotions par lesquelles est passé Em' suite à l'assassinat de son ami. Mais par dessus tout le rouge signifie la renaissance, la régénérescence, tel le phénix. Mais toutefois on remarque que l'on passe du jaune/orange/blanc au rouge de plus en plus foncé. Ce qui exprime aussi les parts d'ombre du rappeur et que sa guérison n'est pas encore effective. Comme le montre ce visage, complètement enseveli dans tous ces médicaments.

Recovery
5.7

Recovery (2010)

Sortie : 18 juin 2010 (France). Gangsta, Hip Hop

Album de Eminem

Stijl a mis 5/10.

Annotation :

Deux pochettes sont disponibles pour cet album. La première est celle-ci ; on y voit Eminem, bonnet, pull à capuche/doudoune jean noir, de dos, marcher les mains dans les poches sur une route où il n'y a personne. Déjà, le nom d'Eminem n'apparaît pas du tout sur la pochette. Juste le titre de l'album, écrit en blanc, signe de pureté, et de renaissance, de bonne santé, avec ce E à l'envers qui rappelle juste son nom de scène. Le symbole du O avec cette flèche blanche sur fond rouge rappelle celle des hôpitaux/ambulances et rappelle aussi le précédent artwork de Relapse. Le nom d'Eminem n'est pas présent et d'ailleurs, vu qu'il est de dos, on ne le reconnaît pas, il passe pour une personne lambda. Signe qu'il souhaite repartir de zéro, être de nouveau normal, comme le fait qu'il porte un bonnet, ce qui cache ses cheveux blonds peroxydés. Le fait qu'il se trouve sur la gauche de l'image sert à exprimer le concret, le réel, tandis que le fait qu'on le voit de dos symbolise le temps qui passe, le rapport avec le passé. Sur Recovery Eminem a cherché à prouver qu'il avait tourné la page et qu'il voulait devenir plus responsable, ceci pouvant expliquer cela. La route symbolise d'ailleurs le voyage, ce voyage initiatique, personnel qu'il a du faire pour retrouver ses esprits et apprendre à vivre de nouveau. Sur la deuxième pochette, on retrouve un Eminem dans un carré géant de plexiglas, comme s'il était dans "sa bulle". On le voit sur son canapé, en train de lire, il y a également un TV et à l'extérieur on voit une place déserte, des arbres et des buildings derrière lui. Cela symbolise le fait qu'Em' a certainement du faire un effort sur lui-même, pour se retrouver, se ressourcer, et pour cela il fallait s'écarter du monde extérieur. D'où la lecture, symbole de sagesse, la Tv des informations et des JTs qui calomniaient sur lui, et le salon, qui est une pièce chauleuse de chez soi, où l'on s'y sent bien. Les arbres à l'extérieur exprime la nature, un bol d'air frais, mais cela est contrebalancé avec les buildings derrière lui, qui symbolisent la ville (Detroit?) mais aussi le capitalisme, l'argent (sa maison de disque, le marché de la musque..). Pour lutter contre le monde extérieur Eminem semble alors s'être un peu plus enfermé sur lui, afin de se protéger de ses démons antérieurs.

The Marshall Mathers LP 2
6.2

The Marshall Mathers LP 2 (2013)

Sortie : 5 novembre 2013 (France).

Album de Eminem

Stijl a mis 3/10.

Annotation :

Pour son dernier album en date, Eminem n'a pas pu résister à l'étape "album revival". Du coup il se permet de sortir une sorte de remake de son classique The Marshall Mathers LP 2 sorti en 2000. Sauf que si un numéro à côté d'un titre faisait un bon film, les Dents de la Mer 5 ou Fast and Furious 6 seraient les meilleurs films du monde. Du coup Em' reprend la maison de son deuxième album solo pour encore plus marquer le fait ce côte "retour aux sources". Voici pourquoi il garde les couleurs noir/blanc de l'ancienne pochette, renforçant l'aspect vieille photographie. On voit que la maison est différente, et qu'Em' cette fois ci n'apparaît pas sur l'image. Sûrement pour montrer que cette partie de sa vie est définitivement derrière lui, même s'il y a une intention de se remémorer, se souvenir de cette époque. Son nom de scène est cette fois ci présent, et le titre de l'album est écrit beaucoup plus petit, tandis que le 2 est plus lisible. Peut être pour montrer que Marshall Mathers n'est ici pas important, et que c'est bien Eminem qui revient sur le devant de la scène, d'où ce 2 en gras. Pour la maison, on voit que la porte et les fenêtres sont condamnées, et que la nature autour est beaucoup plus présente. Cela peut représenter le temps qui s'est écoulé pour Eminem depuis qu'il est devenu cette star interplanétaire avant qu'il ne se décide de revenir à "ses racines". Enfin ça c'était sur le papier.

L’Arme de paix
7.2

L’Arme de paix (2009)

Sortie : 23 mars 2009 (France). Conscious, Hip Hop

Album de Oxmo Puccino

Stijl a mis 5/10.

Annotation :

Suggestion de pochette de Trafalgwar

D'abord un jeux de mots avec le titre de l'album puis un bien beau portrait. On y voit une larme tracer son chemin sur la joue droite d'Oxmo tandis que celui-ci fixe l'objectif avec la tête un peu levée. Il semble sûr de lui, serein, c'est certain. Si on essaye d'aller un peu plus loin avec ce titre d'album, on peut dire que le rappeur est là pour apaiser les consciences,qu'il vient en paix. Et cette arme dont il parlerait serait représentée par cette larme, que l'on pourrait associer à la tristesse, signe du chemin qu'il a du parcourir pour en arriver à cette sérénité qu'il montre sur cette pochette. Quand on sait qu'Oxmo est l'auteur du titre "Enfant seul'', on se doute que son passé n'a pas dû être rose. Avec cet album Oxmo est reconnu et respecté même du grand public comme un véritable artiste. C'est donc une sorte de consécration pour lui. Cette pochette servirait donc à montrer que malgré les épreuves de son passé, il a réussi à faire la paix avec lui-même. Le noir et blanc rend le portrait très esthétique et sert aussi à montrer une certaine nostalgie que l'on retrouve dans certains thèmes de ses chansons.

Stijl

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