Tu m'as surpris en 2007

Annotation :

Encore plus impressionné par l'entreprise du Clint après avoir vu ce second volet, non que celui-ci me plaise davantage, même si je comprends facilement ce qu'on peut reprocher au premier et qui n'existe pas ici, admiratif de la cohérence de l'ensemble, de sa faculté à créer deux films qui se suffisent à eux-mêmes tout en se faisant écho.

Et quelque chose me frappe : l'honnêteté intellectuelle du projet. Pas facile de regarder le passé peu glorieux de son pays en face, la France et son cinéma en savent quelque chose, mais encore moins aisé de faire de l'ennemi d'hier un frère d'aujourd'hui. Et là encore une fois Eastwood démontre sa singularité, sa passionnante complexité. Quand on se retournera sur toute sa filmographie on remarquera que c'est probablement le cinéaste qui aura le plus porté la culpabilité de l'Amérique sur ses épaules.

Annotation :

« Le dernier arrivé est fan de Phil Collins »

Il y a dans le monde sclérosé de la comédie française un avant et un après Oizo. Le garçon, vénéré par les uns et détesté par les autres, fracasse les limites de l'absurde et du surréalisme, décide qu'une comédie ne doit pas forcément être moche et filme "à l'américaine", crée un univers où le rire côtoie le désespoir, où la folie, le basculement affleurent en permanence. Chez Dupieux le délire est autant source d'inquiétude que de plaisir.

« On était comme frère et sœur, Georges ! »

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Mon Balabanov préféré pour le moment. Décidément le bonhomme ne doutait de rien, treize ans après s'être frotté à Kafka il va chatouiller Faulkner et son "Sanctuaire", mais cette fois l'adaptation est plus que libre.

C'est à la fois d'une noirceur et d'une violence inouïe mais contrebalancé par un humour très russe, celui qui vient à la fois appuyer et contrer le désespoir. Ça souffre, ça torture, ça meurt de partout et pourtant il y a une pulsion de vie frénétique et drôlatique.

Pas à mettre sous toutes les rétines mais que ça fait du bien un cinéma aussi décomplexé.

Annotation :

Difficile de savoir si ce film est délicieusement amoral et nihiliste ou complètement c.. mais après tout je m'en fous car en matière de plaisir, là pas de doute, le compte y est. C'est poisseux, la BO est électrisante, l'ambiance malsaine à souhait.

Et enfin la confirmation que Christina Ricci est une sacrée actrice à partir du moment où on lui donne un rôle avec une véritable épaisseur et de l'aspérité. Je l'ai retrouvée ici comme à l'époque du grand "Buffalo'66" de Vincent Gallo.

Annotation :

J'ai toujours entretenu une relation particulière avec Hal Hartley, depuis 1992 où ado je découvrais et tombais raide dingue de "Trust Me", romance rock'n'roll et bobo. Hartley c'était un style à part, auteuriste et pourtant fun, drôle sous sa prétention et son décalage apparents.

Style qu'il n'a jamais renié et qui probablement considéré comme démodé lui a valu de ne plus être programmé en salles depuis un bon moment chez nous. Mais il continue son petit bonhomme de chemin, et ces retrouvailles avec les personnages perchés de "Henry Fool" sont une chouette surprise, bordélique à souhait mais surtout inventif, joueur. C'est tout simplement du cinéma et Parker Posey ou encore Jeff Goldblum semblent prendre le même plaisir à être là que nous à les regarder.

Annotation :

Je ne vais pas mentir, c'est un Wong Kar-wai que j'avais un peu, même beaucoup, évité jusqu'ici, craignant sincèrement le pire.

L'avantage d'y aller à reculons est qu'on ne peut qu'avoir une bonne surprise et ce fut plutôt le cas. Même si "My Blueberry Nights" n'est clairement pas du très grand WKW, même si c'est une sorte de best-of aseptisé avec une bonne dose de guimauve et happy end à destination du marché US, il y a cette mise en scène qui peut parfois agacer car elle frôle la caricature, mais qu'il est doué quand même, que c'est beau.

Bref même en petite forme ce réalisateur a sur moi un pouvoir d'attraction phénoménal.

NB : Je m'attendais au cataclysme concernant Norah Jones et franchement elle ne s'en tire pas si mal. Par contre Jude Law a à quelque chose près la présence d'une endive.