La chronique littéraire sur les radios de l'Arc jurassien
< SPOIL des livres 1 et 2 >
(La secte des Précurseurs, dont l'on apprend l'existence dans les 2 premiers livres de cette trilogie, se trouve au centre des préoccupations de Tengo et Aomamé. Le livre remanié par Tengo, La chrysalide de l'air, dévoile tous leurs mystères. A cause de ce livre, Le Leader des Précurseurs n'entend plus les voix qui guident la communauté, et pour des raisons terribles, il se retrouvera sur le chemin de la tueuse Aomamé.)
Le Leader est mort. Tué par Aomamé, grâce à une technique indétectable. Elle enfonce une aiguille dans la nuque de sa victime, sur le point vital de ses énergies, et la mort passe pour une crise cardiaque. Il faudra pourtant peu de temps aux Précurseurs pour trouver cette mort suspecte et se lancer aux trousses d'Aomamé.
Aomamé qui se terre dans un petit appartement de la banlieue de Tokyo, et qui tous les soirs, surveille le toboggan de la cour depuis son balcon. C'est là qu'elle a aperçu Tengo, en train de regarder les 2 lunes.
Mais Tengo a d'autres préoccupations : son père est dans le coma, et il passe toutes ses journées à l'hôpital.
Un 3e personnage fait son apparition, Ushikawa, qui est engagé par les Précurseurs pour retrouver Aomamé. Grâce à Ushikawa, Murakami nous livre quelques réponses à la multitude de questions que l'on se pose. Comme le mystère de la mère de Tengo, ou ce qu'adviennent les Précurseurs sans leur Leader.
1Q84 Livre 3 baigne dans un monde imaginaire, où le temps s'arrête à mesure que l'hiver s'installe et qu'Aomamé et Tengo se rapprochent inexorablement. Ils doivent à tout prix se retrouver pour quitter 1Q84 et retourner en 1984.
1Q84, c'est avant tout une grande histoire d'amour : celle d'une petite fille qui a serré la main d'un petit garçon il y a 20 ans. L'amour est la seule réalité à laquelle Tengo et Aomamé peuvent s'accrocher ; la seule vérité, et l'unique sentiment qui perdure à travers leur quête.
Murakami ne fait pas de plans d'écriture, il ne sait pas à l'avance ce que vont devenir ses personnages, et cela se ressent. 1Q84 est très long et met notre avidité d'apprendre à rude épreuve. Mais il y a tant de poésie et d'onirisme dans sa façon de mener le récit que j'ai presque envie de lui pardonner. Il nous apprend la patience en même temps qu'il la fait vivre à Tengo et Aomamé. Il y a peut-être également une différence culturelle qui nous confronte à certaines frustrations, parce que Murakami ne donne pas toutes les réponses.
Elles font partie du mystère de la Ville des chats, et entourent Tengo et Aomamé d'une aura surnaturelle comme si on sortait d'un rêve...