Difficile de résister à l'humour corrosif de Judd Foxman. Peu de temps après avoir découvert que sa femme et son patron ont une liaison, son père décède. Selon les dernières volontés du défunt, les Foxman doivent respecter la shiv'ah. Et pour Judd, passer une semaine avec sa famille, c'est l'Enfer.

Jonathan Tropper nous fait entrer dans la famille un peu particulière de Judd. Sa mère est une psy célèbre, qui passe son temps à psychanaliser ses enfants et à raconter leurs vies dans ses bouquins. Son père, décédé, était un homme distant que ses enfants ne connaissaient pas vraimment. Son grand frère, Paul, vit dans la rancune après un accident qui lui couta son bras et ses espoirs de devenir un pro du base-ball. Sa soeur, Wendy vit avec un mari peu investi dans son couple et beaucoup dans son travail. Son petit frère Phillip est un grand séducteur incapable de grandir.

Autour de ce noyau gravitent Linda l'amie de la famille, Jen la femme adultère, Alice la belle-soeur incapable de tomber enceinte, Penny l'amour d'enfance, Horry l'ami d'enfance handicapé, Tracy la cougar, les neveux, les nièces, les parents éloignés, le voisinage...

Jonathan Tropper a un réel talent pour décrire ses personnages avec un réalisme saisissant. Tour à tour, on s'attache à eux, même ceux qui ne sont là que pour de la figuration. Ce serait beaucoup de dire qu'il décrit la société du XXIème siècle comme Jane Austen décrivait la sienne, mais ce n'est pas complètement innoportun. Il est parfois dur, parfois moqueur mais on sent qu'il affectionne tout ses personnages.

Dans ce roman, l'auteur aborde de nombreux thèmes : le mariage, la paternité, le pardon, l'homosexualité, le handicap, l'amour et la fraternité. Pourtant, il ne sombre jamais dans le mélodramatique. Il ne s'apesantit pas sur le sujet tout en le traitant correctement. On note également qu'il réutilise quelques thèmes de son premier roman, Le livre de Joe, sans pour autant se répéter.

Si l'histoire perd un peu de rythme dans le dernier quart, il n'en demeure pas moins que c'est un très bon roman.
AliceRiddle
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le 18 nov. 2011

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