Après avoir lu les 4 Twilight et d'autres daubes pour jeunes filles en fleurs, il fallait que je lise le fameux Fifty shades. Impossible de laisser passer LE phénomène lapidé de l'année: je veux huer en choeur.

Sachant que Fifty shades découle directement de Twilight, la comparaison est inévitable. Au final, je n'arrive pas à déterminer lequel des deux est le moins bien écrit. Les répétitions insupportables se retrouvent chez les deux, mais entre les torses marmoréens de l'un (+3 points Scrabble) et les bébés de l'autre, je crois que c'est Fifty shades qui remporte la palme du plus agaçant. 1-0.

L'héroïne. Digne héritière de Bella Swan, Ana est niaise, empotée, revendique une certaine culture dont on ne voit jamais la couleur (hormis quelques allusions à Tess d'Uberville) puisque sa fascination pour le Mâle ne laisse plus beaucoup de place pour de quelconques hobbies. A l'instar de son modèle, la vie d'Ana dépend de la bonne volonté du Mâle. C'est insupportable. Néanmoins, Ana ne reste pas une pucelle rougissante bien longtemps et [spoiler]c'est elle qui le largue[/spoiler], alors le point Relou va à Bella pour les 3 tomes à attendre qu'il se passe un truc. 1-1.

Le Mâle. A priori, Edward et Christian Grey n'ont en commun que la recette du BG-type qu'on trouve partout. Des cheveux cuivre en bataille, une sexytude remarquable et remarquée, une touche de secrets ténébreux... Tada. Pourtant, même si Grey est supposé être l'anti-Edward, des ressemblances peu fortuites crèvent les yeux. L'obsession du contrôle, les ordres aboyés à la frêle créature, et pire, le harcèlement. Là où Edward zone dans la chambre de Bella la nuit, Christian trace ses appels, trouve ses adresses, et s'installe à une table pour observer Ana prendre un verre avec sa mère. Bon. Grey n'est pas l'anti-Edward, c'est Edward en pire. 2-1.

L'amûr. C'est peut-être le plus effrayant dans Fifty shades. Twilight vendait aux demoiselles un vampire-prince charmant raide love de son humaine, prêt à se sussidé par amûr sur fond de promesses d'éternité. C'est chiant, mais pourquoi pas: on nous vend aussi le prince charmant dans les contes et ce, depuis notre enfance. On se rend bien compte un jour qu'il n'existe pas, va. Non, ce qui est effrayant, c'est que Fifty shades, lui, ne nous vend rien de tout ça. Grey ne compte pas être le prince de qui que ce soit, leur relation tient à un contrat de soumission, et au diable l'amûr. Bon, soit. Par contre, étaler gaiement 5 rapports sexuels par jour, des érections à répétition pour lui et 3 orgasmes par session pour elle, ce n'est pas réaliste du tout Cannabis. Et non seulement c'est pas réaliste mais c'est le genre de conneries qui peut facilement implanter des idées farfelues sur le sexe dans certaines têtes. Je refuse. 3-1.

Globalement, je crois que je préfère lire des histoires de vampires qui ont des pouvoirs et qui brillent au soleil, de loup-garous indiens et d'humaine qui se retrouve au milieu de tout le bordel, plutôt que des histoires de riche millionnaire SM qui engraine une poule de luxe. Voilà. 4-1 pour (ou plutôt contre) Fifty shades, qui gagne le prix du bouquin pourri qu'on lit quand même. Parce que oui, je l'ai lu jusqu'à la fin et en peu de temps: ce genre de livre, quand on est en vacances de Noël et en fac de lettres le reste de l'année, ça fait bien plaisir aux neurones.
Aske
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le 30 déc. 2012

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Aske

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