Franchement, ce livre est mauvais. Ne le lisez pas, je peux vous confirmer. Un style aussi vide qu'un coquillage, pour faire des comparaisons du même genre, une intrigue digne de plaire aux fanatiques de Twilight (non, pas tous, certain(e)s resteront fidèles au corps blanc épuré d'Edward). En fait, j'ai bien envie de faire une énumération de tous les défauts de ce livre, mais ça me prendrait bien trop de temps...
Certains diraient que ce roman, tout d'abord pornographique avant d'être autre chose, n'a pas besoin de style pour exceller dans ce genre... Ces gens-là doivent avoir sérieusement quelque chose dans l'oeil (une poutre, peut-être), car même si on fait abstraction du style, qui on peut le dire, correspond tout juste à la mentalité d'une ado de quinze ans qui, lorsqu'elle fantasme sur son petit ami, ne peut s'empêcher de mouiller tant il est beau (c'est limite tiré du livre), on n'a rien du roman pornographique classique. Un vrai roman porno doit procurer du plaisir à son lecteur. Là on suit plutôt l'itinéraire d'une fille un peu cruche - alors qu'elle va tout de même travailler dans une maison d'édition, et qu'elle a une certaine culture littéraire, enfin bon, la crédibilité du roman n'est plus à démontrer - qui découvre sa sexualité et tous les plaisirs qu'elle peut avoir en ayant une relation sado-maso. Dommage, il y aurait eu du potentiel, mais vraiment, là, c'est d'une bêtise...
Autre chose qui m'a bien fait rire, son dédoublement, voire tridoublement, de personnalité. Je ne savais pas que les filles, qui, je le rappelle, doivent entrer dans la peau du personnage, comme le montre ce "je" insistant tout le long du récit (oui, ce roman ne compte que deux personnages, une cruche en manque de confiance, et un beau gosse qui ne sait plus quoi faire dans ses heures creuses, bref, jouez au jeu des contraires avec Mme James), avaient en leur for intérieur une conscience qui leur répète d'être raisonnable, mais que personne n'écoute parce que c'est le sale rôle, la conscience (quel cliché, pas écouter la conscience...) et que même si c'est notre double, n'a pas raison du tout. Et en plus, Ana, puisqu'elle s'appelle ainsi, a besoin d'une "déesse intérieure". Sérieusement, n'ayant pas fait d'études en psychologie, je ne vois pas trop à quoi fait appel ce terme, mais je me doute que ça doit être une invention vaseuse de l'auteur pour se faire un peu plus de fric auprès des filles qui vont éprouver de l'affection pour Ana. D'ailleurs, c'est très utile une déesse intérieure, ça fait du yoga pendant que vous êtes dans vos pires moments...

Bon, les autres critiques résumeront sûrement mieux que moi en quoi ce bouquin est des plus inutiles. Une dernière recommandation pour vous : ça ne vaut même pas le coup de l'acheter en anglais pour s'entraîner à la langue de Shakespeare. Non, sincèrement... Ou alors, le télécharger illégalement. Mais vraiment, c'est un argent que vous regretteriez vite.
Penpen
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le 29 juin 2013

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