Après avoir vu le film, et malgré mon avis plutôt mitigé sur la chose, il était certain que j'avais envie de connaître la suite. J'ai donc tout repris à zéro, en lisant le premier tome de la trilogie. Ca y est, je l'ai, à la fois curieuse de lire les passages dit "hot" et "sadomaso".


Je retrouve donc Ana et ses pensées les plus intimes, sa maladresse, son côté godiche (mais il paraît qu'elle est intelligente). La première chose qui me saute aux yeux et me dérange est le nombre incroyable de répétitions que l'auteur peut faire, et qui semble ignorer le fait que l'utilisation de synonymes pourrait éviter ce genre de problème. Mais bon, Cinquante nuances de Grey, c'est à la base une fanfiction de Twil... de Tw... De IIIIIIIIIIIIIIIIIIGHT... Bref, vous voyez de quoi je veux parler. J'ai décidé de le prendre comme tel et de passer le plus possible au-delà de ce problème d'écriture, qui après tout, ne se prétend pas être un chef d'oeuvre. Mais c'est vrai qu'un petit tour dans le dictionnaire n'aurait pas été de trop. (Désolée, mais je suis certaine que je pourrais être plus inventive lors des scènes de sexe).


On retrouve notre Chrichri, aaaaaah, Chrichri... Il est fort, il est beau, il est riche, musclé, meurtrit, intelligent, protecteur, drôle, il débarque sur son poney blanc pour sauver Ana d'une gueule de bois... Mon dieu, on voit bien que c'est une femme qui écrit. C'est bien ce que je reproche au personnage de Grey : trop cliché, il est ce que toute femme voudrais qu'un homme soit. Je m'attendais à un personnage sombre et dur (sans mauvais jeu de mots), mais je constate que le Christian Grey du livre n'a pas grand chose de mystérieux, ni même d'inaccessible, comparé à celui du film qui se rapproche un peu plus de l'idée que je me fais d'un homme comme lui.


Un nombre incalculable de fois, j'ai eu envie de gifler cette nouille d'Ana, de la secouer comme un prunier, car elle ne comprend visiblement rien. Bordel, elle se pose toujours 30 000 questions, "est-ce qu'il m'aime ?" "je suis trop nulle" "je ne l'attire pas" "ou alors juste mes fesses". Finalement, la question n'est pas de savoir si Christian Grey va finir par se livrer, mais si Ana va finir par enregistrer les informations qu'elle reçoit. Car Grey ne cesse de lui montrer qu'il tient à elle, qu'il tombe amoureux... Lui-même le souligne très (trop) régulièrement : première fois qu'il dort avec une fille, première fois qu'il présente sa conquête sa mère, première fois de ci, première fois de ça... Ho, Grey, calmes ta joie, sois un mec bordel ! Le personnage exagère tout ce qu'il ressent, lui faisant vraiment perdre tout son mystère, et même sa virilité.


Mais je sais que vous attendez tous que je parle du vif du sujet, bande de coquinouquinous. Les scènes de sexe. Disons que certaines vous feront frémir, alors que d'autres vous laisseront de marbre. En général, elles sont plutôt intéressantes, parfois excitantes, mais bien souvent exagérées... Ana arrive à avoir un orgasme juste parce qu'il lui tripote la poitrine... Pas mal pour une pucelle ! Ou alors il est vraiment doué. Pour le reste, je ne sais pas si le manque de vocabulaire de l'auteur lui a donné envie d'abréger les scènes, mais en gros, Grey est un précoce. Une petite fessée par ci, quelques coups de reins par là, et hop, emballez, c'est pesé. Il y a bien entendu des idées intéressantes, des jeux excitants, rien de vraiment sadomasochiste à mon goût, quelques coups de cravache, une paire de menottes (ou à défaut, une cravate), de la domination, les yeux bandés, voilà voilà, rien d'extraordinaire en soi, même si cela reste agréable à lire.


La relation dominant / soumise perd vite de son sens, mais bon, c'est une histoire d'amour, c'est un peu nian-nian sur les bords, mais je suis une fille (parfois), alors j'aime bien. J'ai pu lire quelques critiques vraiment dures sur le bouquin, "torchon" est le mot le plus employé... Je me demande si ces personnes ont un jour lu "Mein Kampf", pour se permettre d'utiliser un mot aussi violent, ils ne savent probablement pas ce qu'est un véritable torchon. Malgré tout chacun son avis et je le respecte. 50 nuances de Grey n'est pas un mauvais livre, il est agréable à lire, si bien que j'ai dévoré le premier tome, avalé le second, et que je goberai le troisième dès que j'aurais réussi à me le procurer !

DelphineB1
6
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le 13 juin 2015

Critique lue 327 fois

DelphineB1

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