Hygiène de l'assassin par Karrie
Amélie, tu m'énerves.
Ta joute verbale prétentieuse et dépouillée, tes personnages risibles de caricature, ton dédain pour les descriptions. La jouissance que je sens derrière tes mots lorsque tu nous sors une belle phrase que personne n'oserait dire à l'oral, et ce mille fois d'affilée.
Oui, mais tu me plonges en transe. Cet échange vitriolé, ces dialogues entachés de mauvaise foi, jouissifs, corrosifs, sont ta marque de fabrique, qu'on aime ou pas, on ne peut pas te l'enlever. Les échanges absurdes mais si familiers, ces sentiments que l'on connaît et que tu décodes si bien, c'est ta spécialité, ton talent, oserais-je dire.
Cependant, chère Amélie, tu es aussi la spécialiste des fins foireuses. A force d'enchaîner sur des dialogues plus délectables les uns que les autres, tu dois te dire "c'est bien joli, mais où je vais comme ça ?" Et le problème, c'est que dans la grande majorité des cas, tu vas dans le mur.
L'Hygiène de l'Assassin, c'est la quintessence même de tout ce que tu représentes. Dialogues acidulés, délicieux, piquants, personnages caricaturaux mais étrangement "attachants", une certaine forme de branlette semi-intellectuelle, en somme, pour finir sur une apothéose mal amenée.
Malgré tout, j'aime. Ca n'empêche que tu m'énerves, chère Amélie.