"Parce que la vie, c'était un peu du bluff ? Ce tapis trop court et ces jetons manquants."

Le roman débute sur le ton de l'amertume et de la nostalgie. GARANCE, la narratrice doit se rendre en voiture à un mariage en compagnie de son grand frère SIMON et de sa belle-soeur CARINE.

CARINE, prévisible et ennuyeuse, critique GARANCE pour sa vie aux antipodes du modèle bourgeois conformiste. GARANCE passe ses nuits à jouer au poker, fréquente les arabes ... SIMON, son mari intervient peu dans ces chamailleries. Il semble habiter une autre planète et ne pas vouloir participer à toutes ces mesquineries.

Avec la narratrice, on a vraiment une rebelle, moteur de l'histoire et avec sa belle-soeur, par opposition, un faire-valoir. La neutralité de SIMON donne à tout acte de révolte de sa part un impact plus grand.

La soeur de la narratrice, LOLA, en raison du faible écart d'âge avec SIMON, entretient une relation fusionnelle depuis l'enfance avec celui-ci. Peut-être à cause de leur proximité et de leur statut respectif d'aînés, LOLA et SIMON sont les modèles de la fratrie jusqu'à ce que tout explose.

SIMON avoue être fatigué de sa vie et de son boulot et LOLA divorce après avoir entretenu l'un comme l'autre une image idéale.

Finalement, une fois tous arrivés au mariage, c'est le héros, le modèle, l'exemple qui fait une proposition iconoclaste : larguer sa femme à ce mariage sans préavis et partir rejoindre leur frère VINCENT, guide dans un château proche.

A partir de cet instant, la narratrice ne cesse de répéter : "J'hallucine" et d'ailleurs, tout devient surréaliste au possible. VINCENT travaille dans un château, mais il n'est pas payé ! La propriétaire s'est absentée et ne donne aucune nouvelle. Il collabore avec un simple d'esprit obsédé par la virginité des femmes ...etc.

Au bout du compte, la fratrie se retrouve invitée à un mariage villageois tour à tour : convivial, vulgaire, irrévérencieux, ridicule, pitoyable. C'est l'histoire de l'arroseur arrosé : ils ont fui un mariage pour assister à un autre !

La fuite a donc été un échec ! Au final, chacun rentre chez lui et retrouve sa vie et ce qu'il a fui !

Mais, on retient de cette tentative, des instants magnifiques de complicité entre frères et soeurs, des rires, des pleurs et des souvenirs partagés. Ce n'est pas le résultat qui importe, mais le chemin emprunté par ce roman qui nous entraîne vers une enfance que nous aimerions ne jamais vraiment quitter.

Anna GAVALDA écrit :

"On va mettre ça sur le compte de la fatigue, mais je me suis surprise à patauger dans la guimauve. Grosse bouffée de tendresse et intuition que nous étions en train de vivre nos dernières tartines d'enfance ..."