Dans la vie terriblement monotone de Meursault, français d'Algérie, tout se bouscule. Son patron lui offre des jours de congé pour aller à l'enterrement de sa mère, il tue un Arabe et est ensuite condamné à mort pour son manque de remords. Condamné à mort car trop peu expressif sur son geste ? C'est surement ce que veut dénoncer Camus qui se demande comment dans ce monde absurde juger un homme sur ce qu'il dégage. En cela on se rapproche fortement de la thèse existentialiste de Sartre.
Contrairement à Kafka qui plongeait son héros banal dans un monde surréaliste, le personnage de Camus est dans un monde aussi tout ce qu'il y a de plus banal. Ce qui met en évidence l'absurdité du monde. Lire Albert Camus est une expérience littéraire assez étrange, dépourvu d'aucuns effets, son écriture est d'une fluidité et d'une normalité qu'on se demande ce qui s'y cache. On aime lire L'Etranger, sans même se soucier de l'histoire, en cela c'est une expérience de lecture intéressante.